Gustave Flaubert (1821-1880)
Le langage du corps
"La vie de Lucia Joyce, danseuse avant d'être considérée comme schizophrène, est étroitement liée à celle de son père, qui se refuse à considérer la maladie de sa fille. Tandis que Joyce termine ""Finnegans Wake"", avant de mourir en 1941 en Suisse, Lucia, elle, se fige à jamais dans ces chambres d'hôpitaux où elle demeurera jusqu'à sa mort.
Écrit avec une simplicité, une intensité poignantes, ce très beau livre nous permet d'approcher le milieu intime d'un immense écrivain en même temps que le drame d'un amour père-fille dévorant.."
L'Ulysse de James Joyce a paru à Paris le 2 février 1922 - date symboliquement choisie par l'auteur car elle était aussi celle de son quarantième anniversaire. On célébrera prochainement le centenaire de ce monument de la littérature mondiale qui, étrangement, semble compter aujourd'hui autant de détracteurs que d'admirateurs. Un roman illisible, dit-on parfois, inutilement compliqué, fastidieusement cérébral, le faux chef-d'oeuvre par excellence... Avec Beaucoup de jours - publié pour la première fois il y a une dizaine d'années -, Philippe Forest prend et gagne le pari de prouver qu'il n'en est rien et démontre avec aisance et clarté qu'il est possible de lire et de donner à lire un pareil ouvrage.Il propose un guide pour ce livre-labyrinthe qu'est Ulysse et, en même temps, un essai très personnel dans lequel le lecteur qui le souhaite retrouvera l'écho de certains des romans de l'auteur de L'enfant éternel, de Sarinagara et du Chat de Schrödinger. Car Ulysse est un grand roman qui, dans ses dernières lignes, fait résonner le splendide «oui» à la vie de son héroïne, un ouvrage toujours aussi actuel qu'essentiel, destiné à tous les lecteurs de bonne volonté et qui offre à chacun la chance d'un formidable rendez-vous avec lui-même.
Written over a seven-year period, from 1914 to 1921, this book has survived bowdlerization, legal action and controversy. The novel deals with the events of one day in Dublin, 16th June 1904, now known as "Bloomsday". The principal characters are Stephen Dedalus, Leopold Bloom and his wife Molly.
Entre 1901 et 1904, James Joyce annonce à plusieurs reprises son désir de composer un recueil d'épiphanies. Plus tard, une définition de son projet apparaît dans Stephen le Héros.
Traduit de l'anglais par Edith Fournier.
« Extraordinaire mise en mots, en littérature, de l'exténuation, l'oeuvre de Samuel Beckett est ainsi, encore, paysage, attente et désir d'horizon. Lue sous cette lumière, elle ne peut plus, en aucune manière, être assimilée à la traduction imagée, ornée, romanesque pour tout dire, d'une pensée du désespoir, d'une morale mélancolique ou cynique élégamment balancée. Cap au pire est la traduction ? la recréation faudrait-il écrire, tant la version française d'Edith Fournier est convaincante ? d'un texte écrit en 1982 et publié l'année suivante, en anglais, sous le titre Worstward Ho.
Encore : premier mot du livre et de tout ce qu'écrit Beckett. Premier et aussi dernier mot, qui reste suspendu à la fin de la phrase, de la page ou du souffle, quand tout semble dit et que le langage, comme le sol, se dérobe, quand l'épuisement gagne, a gagné. À partir de cet encore, la langue cependant se délie, se reconstitue, quitte à nouveau ce port de silence qui n'est jamais le bon, apprend à nouveau, apprend à dire encore à partir de rien, ou de si peu... Un corps peut-être, d'abord, ou bien d'abord le lieu. Non. D'abord les deux. Et le langage reprend, se reprend, apprend à vouloir dire encore et ce corps et ce lieu...
Écoutez. Lisant, écoutez cette voix dénudée, ce chant très pur, comptine tout autant qu'épopée, ce chant qui est l'un des plus bouleversants encore de la littérature. » (Patrick Kéchichian, Le Monde)
Née en 1930 au fin fond de l'Irlande, Edna O'Brien publie son premier roman en 1960. Les Filles de la campagne fait scandale et est interdit en Irlande pour cause d'obscénité. Mais c'était compter sans l'opiniâtreté de la jeune femme qui décide qu'elle sera avant tout mère et écrivain et que rien, jamais, ne l'éloignera de sa table de travail. C'est avec naturel, tendresse et lucidité que, cinquante et quelques années plus tard, l'auteur de Crépuscule irlandais , cette femme libre, cette créatrice farouchement attachée à son indépendance, raconte ses réussites et ses échecs, ses joies et ses chagrins, ses rencontres, ses combats. Un événement littéraire.Seule Colette avait ainsi réfléchi à l'ardeur de la femme indépendante dans sa vie de femme et d'écrivain. Philip Roth.De l'ombre à la lumière, ces confessions sont un magnifique hommage à la liberté. Et les clefs d'une oeuvre ô combien sulfureuse. André Clavel, L'Express.
Un guide tout en couleurs, concis et ultra pratique pour découvrir la capitale irlandaise en quelques jours.
Le Trinity College, le Guinness Storehouse, la National Gallery, le parc de St Stephen's Green, l'atmosphère chaleureuse des pubs dublinois... tous les sites principaux décryptés et des clés pour découvrir les lieux insolites ou méconnus de la ville.
Un découpage de la ville par quartiers avec, pour chacun, un focus sur les sites à voir, et les meilleures adresses pour se restaurer, prendre un verre, sortir, visiter ou faire du shopping.
Des suggestions de balades et des itinéraires thématiques : les secrets du quartier de Temple Bar, le parc de St Stephen's Green, la Dublin médiévale, les trésors des docks...
Des sections thématiques pour découvrir Dublin selon ses envies : bonnes tables, musées, avec des enfants, architecture, fêtes et festivals, marchés, scène gay et lesbienne... et des zooms illustrés sur l'incontournable «Irish Fry», le petit-déjeuner traditionnel Irlandais, et l'emblématique Guiness.
Un focus sur la vie nocturne : les clubs et surtout les pubs, l'expérience incontournable à Dublin.
De nombreuses cartes et un plan détachable avec les principaux sites, un index des rues et un plan des transports pour faciliter les déplacements.
«Pendant de longues années, autant que dura notre jeunesse, nous nous tînmes sur la plus grande réserve et ne fîmes jamais allusion au passé. L'autre jour, elle me demanda à brûle-pourpoint, et son visage encadré de cheveux gris se colorait d'une rougeur juvénile : - Pourquoi m'avez-vous quittée ?Pris de court, je n'eus pas le temps de fabriquer un mensonge. Aussi fus-je sincère : - Je ne sais plus... j'ignore tant de choses de ma propre vie.- Moi, je regrette, dit-elle. (Et déjà je m'inclinais à cette promesse de compliment.) Il me semble que vous devenez très drôle en vieillissant.»
L'action d'Ulysse se passe en un jour, à Dublin, en 1904. Le personnage d'Ulysse est un petit employé juif, Leopold Bloom ; Stephen Dedalus, jeune Irlandais poète, est Télémaque ; Marion, femme de Bloom et qui le trompe, est Pénélope. Rien n'arrive d'extraordinaire au cours de cette journée. Bloom et Dedalus errent dans la ville, vaquant à leurs affaires, et se retrouvent le soir dans un bordel.Chaque épisode correspond à un épisode de L'Odyssée. Mais la parodie débouche sur une mise en cause du monde moderne à une époque de muflisme. Joyce exprime l'universel par le particulier. Bloom, Dedalus, Marion sont des archétypes. Toute la vie, la naissance et la mort, la recherche du père (Dedalus est aussi Hamlet), celle du fils (Bloom a perdu un fils jeune), toute l'histoire sont contenues en un seul jour. C'est à Rabelais, à Swift que l'on peut comparer l'art de Joyce qui a écrit, dans Ulysse, la grande oeuvre épique et satirique de notre temps.
Après la publication en 1907 de poésies de jeunesse, James Joyce publie en 1914 un recueil de nouvelles commencé dès 1902. Il s'agit de Dublinois. Quelle surprise pour les lecteurs de découvrir ces quinze nouvelles, si sages, si classiques, si claires.Dans ce livre, Joyce décrit, avec un sens profond de l'observation, les moeurs de la bourgeoisie irlandaise, l'atmosphère trouble et le destin tragique de la société de l'époque. Les thèmes favoris de Joyce, l'enfance, l'adolescence, la maturité, la vie publique sont ici incarnés par divers types d'habitants de Dublin, «ce cher et malpropre Dublin» que Joyce aimait tant.
Dans ce roman autobiographique, l'auteur raconte son enfance et sa jeunesse à Dublin, son éducation chez les jésuites, ses révoltes contre ces mondes clos et sa libération par la vocation artistique. Le style va du réalisme brutal à la plus grande poésie, de l'ironie à l'émotion. Joyce y donne avec clarté sa vision du réel et de l'imaginaire.Premier succès achevé de Joyce, terminé vers 1914, ce roman de formation est un document capital sur Joyce et annonce ce que sera, en 1922, Ulysse.Cette édition du Portrait de l'artiste en jeune homme remplace l'ancienne édition de Dedalus.
Traduit pour la première fois dans sa version intégrale, Finnegans Wake, oeuvre rebelle, s'exprime par épiphanies, telles que définies dans Ulysse - c'est-à-dire ces instants où les mots comme des photons reconstituent la figure d'interférence, visible seulement dans sa frange brillante. Pour certains, la révolution est à peine suffisante. Ils partent, hantent les asiles dont ils font une bibliothèque, habitent les prisons où flotte le feu de leurs rêves, créent un pseudo-langage qui n'est plus entendu mais reconnu de leurs seuls semblables. Errants jusqu'à l'inconsistance, telle la révolutionnaire russe Alexandra Kollontaï : «... Comme j'aimais Kuusa en septembre... l'odeur des pins et, comme des toiles d'araignées tendues entre eux, les nuages chargés de rosée, au matin.»Philippe Lavergne.
«Little Chandler accéléra l'allure. Pour la première fois de sa vie, il se sentait supérieur aux gens qu'il croisait. Pour la première fois son âme se révoltait contre l'inélégance de Capel Street, si morne. Aucun doute, si on voulait réussir, il fallait s'en aller. À Dublin, on ne pouvait rien faire.» Dans le Dublin des années 1900, Joyce dévoile avec un sens aigu de l'observation, à travers ces cinq nouvelles au style limpide, les profonds remous qui agitent les existences en apparence les plus lisses.
L'action se déroule principalement à Zurich, dans l'auberge de Brigitte, une couturière qui a hébergé James et Nora Joyce dès leur arrivée en Suisse. En ce 13 janvier 1941, les deux femmes sont dans l'attente fébrile de nouvelles de l'hôpital après la grave opération que vient de subir l'écrivain.
Sur scène, Nora évoque sa rencontre avec James, leur vie d'errances et leur passion. Elle est bientôt rejointe par Lucia, leur fille, flamboyante danseuse qui affirme s'être échappée de la clinique où elle était internée à La Baule, puis par une ancienne maîtresse de Joyce et, enfin, par Harriet Weaver, sa mécène.
Grâce à d'astucieux dispositifs permettant d'alterner des flashbacks avec les échanges, les souvenirs et les rêves de ces « femmes de Joyce », Edna O'Brien dessine un portrait d'une rare intensité de l'indépassable auteur d'Ulysse. Elle déploie également de magnifiques figures féminines, dont les voix, qui puisent leur intensité dans l'oeuvre même et aussi dans les scènes vécues, résonneront longtemps.