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Notre sélection - Noël 2018
Voici les livres, disques, partitions et petits instruments que nous vous proposons pour vos cadeaux de Noël.
Et n'oubliez pas que vous pouvez aussi retrouver ou commander vos livres et disques à la Petite Machine.
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«Si on n'aimait que les gens qui le méritent, la vie serait une distribution de prix très ennuyeuse.» Farah et ses parents ont trouvé refuge dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Farah pense être une fille mais découvre qu'elle n'a pas tous les attributs attendus. Cependant elle s'épanouit dans ce drôle de paradis au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes, observant les adultes mettre tant bien que mal en pratique leurs beaux principes : décroissance, anti-spécisme, naturisme, amour libre pour tous, y compris pour les disgraciés, les vieux, les malades... Mais cet Éden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone blanche sillonnée par les migrants : ses portes vont-elles s'ouvrir pour les accueillir ?
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Ça raconte Sarah, sa beauté mystérieuse, son nez cassant de doux rapace, ses yeux comme des cailloux, verts, mais non, pas verts, ses yeux d'une couleur insolite, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l'allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l'étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d'une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole : S.
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Le coeur blanc
Catherine Poulain
- Éditions de l'Olivier
- Litterature Francaise
- 4 Octobre 2018
- 9782823613599
« Le chant glacé et mélodieux de la rivière, sa peur, le poids terrible d'une attente folle entre les remparts des montagnes qui la cernent, mais quelle attente cette épée qu'elle pressent toujours, suspendue dans la nuit des arbres qui l'écrase - sur son coeur blanc, sa tête rousse de gibier des bois. Oh que tout éclate enfin pour que tout s'arrête ».
Pour Rosalinde, c'est l'été de tous les dangers. Dans ce village où l'a menée son errance, quelque part en Provence, elle est une saisonnière parmi d'autres.
Travailler dans les champs jusqu'à l'épuisement ; résister au désir des hommes, et parfois y céder ; répondre à leur violence ; s'abrutir d'alcool ; tout cela n'est rien à côté de ce qui l'attend.
L'amitié - l'amour ? - d'une autre femme lui donne un moment le sentiment qu'un apaisement est possible.
Mais ce n'est qu'une illusion.
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Un détective privé dont les affaires ne marcheraient pas très fort : c'est ainsi que Frédéric Berthet présente le héros de Daimler s'en va. Un héros, ce Raphaël Daimler, dit Raph ? Plu- tôt un anti-héros. Il tombe amoureux, se fait larguer, consulte Uri Geller qui se propose de tordre une fourchette, puis un psy qui lui vole les photos de l'aimée. Perdant pied, Raph s'ima- gine en chien de garde, rêve qu'il est poursuivi par un oeuf au plat géant, se prend pour l'abbé Faria du Comte de Monte- Cristo. Puis Daimler s'en va. Apparaît son ami Bonneval, lec- teur du Chasseur français qui reçoit des nouvelles de Raph :
Une longue lettre cocasse et posthume. Daimler s'en est allé pour considérer le monde, notre monde, d'un peu plus haut.
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Mes amis
Emmanuel Bove
Coup de coeur- L'Arbre Vengeur
- L'arbuste Vehement
- 6 Septembre 2018
- 9791091504850
Victor Bâton vit dans l'obsession de se faire des amis. Trentenaire qui tire le diable par la queue mais se refuse à travailler, il subsiste de sa pension et parcourt la ville dans des vêtements usés qui ne le rendent guère séduisant. Pourtant il s'accroche à chaque rencontre, se fait un espoir de chaque regard et n'en finit pas de s'inventer un avenir qu'une magnifique amitié illuminerait. Dans un Paris sans lumières, il nous raconte sa quête en détail.
Avec ce premier roman, Emmanuel Bove ébranla la littérature : son écriture, qui allie densité du style et simplicité formelle, ironie mordante et compassion, a traversé le temps.
Mes amis est un chef-d'oeuvre, de ceux qui touchent chaque lecteur. Une rareté qu'il est indispensable de ne pas manquer. Il a reçu le Prix Initiales 2017
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Dans une France rurale aujourd'hui oubliée, deux gamins passionnés par les lettres nouent, dans le secret des livres, une amitié solide. Le premier, orphelin de père, travaille comme forgeron depuis ses quatorze ans et vit avec une mère que la littérature effraie et qui, pour cette raison, le met tôt à la boxe. Il sera champion. Le second se tourne vers des écritures plus saintes et devient abbé de la paroisse. Mais jamais les deux anciens gamins ne se quittent. Aussi, lorsque l'abbé propose à son ami d'enfance d'interpréter le rôle de Jésus dans son adaptation de La Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, celui-ci accepte pour sacrer, sur le ring du théâtre, leur fraternité.
Ce boxeur atypique et forgeron flamboyant était le père du narrateur. Après sa mort, ce dernier décide de prendre la plume pour lui rendre sa couronne de gloire, tressée de lettres et de phrases splendides, en lui écrivant le grand roman qu'il mérite. Un uppercut littéraire. -
Triptyque qui retrace le destin tragique d'une tribu autour de la vie douloureuse d'une femme, Salina de 15 à 50 ans. La jeune fille, mariée contre sa volonté à Saro, a été chassée pour avoir achevé sur le champ de bataille ce mari dont elle ne voulait pas. Elle a mis au monde un second fils, sans père et né de sa colère, Kwane N'Krumba, qui part la venger.
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On ne l'appelle jamais Antoine Orsini dans ce village perché au coeur des montagnes corses mais le baoul, l'idiot du coin. À la marge, bizarre, farceur, sorcier, bouc émissaire, Antoine parle à sa chaise, lui raconte son histoire, celles des autres, et son lien ambigu avec Florence Biancarelli, une gamine de seize ans retrouvée morte au milieu des pins et des années 80.
Qui est coupable ?
On plonge à pic dans la poésie, le monde et la langue singulière d'un homme simple, jusqu'à la cruelle vérité.
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Si l'on s'en était tenu à la volonté de Defoe, son nom n'aurait jamais été associé à celui de Robinson Crusoé. Les historiens de l'Angleterre seraient sans doute les seuls à le connaître aujourd'hui, en tant qu'espion, ou en tant qu'homme de plume à l'activité presque exclusivement politique. En effet, lorsque paraît à Londres, en 1719, la première partie de Robinson Crusoé, le récit des aventures de ce marin qui a passé vingt-huit ans sur une île déserte (ou presque) est censé avoir été «écrit par lui-même». Le succès immédiat et considérable du livre ne change rien à l'affaire : Defoe n'en revendique pas la paternité. Le nom véritable de l'auteur, connu de quelques rares contemporains, demeurera tu plusieurs décennies encore après sa mort. Et c'est une chose singulière que «l'un des premiers maîtres du roman», selon Virginia Woolf, ait soigneusement évité de passer pour romancier.
De Robinson Crusoé on ne connaît le plus souvent que la première partie, celle de l'épisode insulaire. La survie du héros y est décrite avec un réalisme d'une puissance inédite jusqu'alors - et inaltérable. C'est qu'il importe pour Defoe que son récit soit de la plus grande véracité possible. La présente édition reproduit également la seconde partie du roman, écrite dans la foulée. Les aventures picaresques s'y multiplient, conduisant le héros jusqu'en Chine et en Russie. À mesure que l'histoire avance, la voix du narrateur semble se dissocier peu à peu de celle de Robinson, qui, progressivement, tend à se rapprocher de la figure de Don Quichotte. La portée édifiante du récit, revendiquée par l'auteur, s'estompe au profit de la pure joie romanesque. «Tant que notre goût ne sera pas gâté sa lecture nous plaira toujours», écrivait Rousseau à propos de Robinson. Virginia Woolf estimait pour sa part que ce roman «ressemble à l'une de ces productions anonymes de toute une race plutôt qu'à l'effort d'un seul homme ; la célébration de son bicentenaire [1919] nous renvoie aux commémorations dont nous pourrions honorer le site multiséculaire de Stonehenge lui-même. Cela vient de ce qu'on nous a tous lu Robinson Crusoé pendant notre enfance, et l'état d'esprit dans lequel nous avons été à l'égard de Defoe et de son histoire est semblable à celui des Grecs à l'égard d'Homère».
Le texte de Defoe est accompagné ici - pour la première fois - par les cent cinquante gravures que l'artiste suisse F.A.L. Dumoulin (1753-1834) avait réalisées à partir du roman. Un dossier iconographique retrace par ailleurs deux cents ans d'illustrations, depuis le frontispice de l'édition originale (1719) jusqu'aux chefs-d'oeuvre de N.C. Wyeth (1920).
L'appareil critique proposé par Baudouin Millet a été spécialement établi pour la présente édition : il s'agit de la première édition critique en français des deux parties de Robinson Crusoé. Quant à la traduction, c'est celle, classique, que donna en 1836 Pétrus Borel. Borel (sans lequel il y aurait «une lacune dans le Romantisme», disait Baudelaire) et son travail de traducteur sont d'ailleurs présentés par Jean-Luc Steinmetz à la fin du volume.
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Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d'après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant - à une lettre près - amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille... Des années plus tard, Sigvaldi tombe d'une échelle et se remémore toute son existence : il n'a pas été un père à la hauteur, et la vie d'Ásta n'a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l'urgence autant que l'impossibilité d'aimer. À travers l'histoire de Sigvaldi et d'Helga puis, une génération plus tard, celle d'Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s'enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.
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Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir
Cookie Mueller
- 10/18
- Litterature Etrangere
- 18 Octobre 2018
- 9782264071651
Cookie Mueller n'aura eu de cesse de consumer sa vie. Elle était une enfant sauvage, une alchimiste, une bombe à retardement. Cette vie incroyable, les délectables anecdotes qu'elle racontait à ses proches, tous ses amis insistaient pour qu'elle les écrive. C'est ce qu'elle a fait. Son livre est une chronique inoubliable des années 60, 70 et 80, depuis son enfance dans les banlieues de Baltimore jusqu'aux très hypes soirées new-yorkaises, en passant par le quartier de Haight-Ashbury période hippie, le tout assaisonné de pas mal de drogue, de sexe et d'alcool.
Ces histoires sont à la fois hilarantes, effroyables et, surtout, bien trop barrées pour ne pas être vraies !
Héléna Villovitch, ELLE Traduit de l'anglais (États-Unis) par Romaric Vinet-Kammerer -
Un homme - appelons-le le narrateur - donne rendez-vous à une femme prénommée Lena dans le grand cimetière de Stockholm. Cette femme est une inconnue (nous apprendrons plus tard qu'elle est comédienne et a joué Mademoiselle Julie au théâtre), mais elle rappelle intensément au narrateur la jeune femme dont il a été très amoureux il y a une vingtaine d'années. Cette dernière s'appelait Magdalena, était aussi comédienne et elle aussi avait joué Strindberg. Après leur rupture, le narrateur a écrit un livre sur les trois années qu'ils ont vécu ensemble et il veut en donner les détails à l'inconnue de Stockholm.
Lena accepte de l'écouter, mais se moque des similitudes qui lui semblent forcées entre sa vie et celle de Magdalena, invoquant à chaque détail troublant une coïncidence et ne cessant de répéter qu'elle ne peut être Magdalena puisqu'elle a vingt ans de moins.
Ce récit de Peter Stamm, ciselé en 37 petits chapitres et dont le titre rappelle « la tendre indifférence du monde » évoquée par Camus à la fin de L'Étranger, est d'une vertigineuse intelligence. Tout en conservant sa part épique qui n'en fait pas un livre sec, cette réflexion sur les confusions de la vie, les obsessions de l'existence, la portée de la littérature, la différence entre le vécu et le récit qui en est fait, frôle sans cesse les abîmes sans jamais tomber dans la confusion, encadré qu'il est par deux chapitres qui mettent encore ce kaléidoscope en perspective. Poursuivant la recherche sur la vérité et l'imaginaire et le jeu avec la réalité initiée dans L'un l'autre, Peter Stamm nous donne un livre diablement virtuose.
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Chacun connaît - ou croit connaître - L'Île au Trésor, le plus célèbre des romans d'aventures. Chacun se souvient de la carte au trésor découverte dans la malle du vieux marin, de la goélette l'Hispaniola affrétée pour rejoindre l'île lointaine, de Long John Silver, le cuisinier de bord unijambiste avec son perroquet sur l'épaule, et des pirates assoiffés d'or et de rhum...
Robert Louis Stevenson disait que « le roman triomphe lorsque le lecteur joue consciemment à en être le héros ». Ici c'est à travers les yeux et les oreilles de Jim Hawkins - le seul enfant de l'histoire - que nous vivons toutes les péripéties de l'aventure, aux prises avec des pirates qui parlent enfin aussi mal que ceux de Stevenson. Car jamais traduction française de L'Île au Trésor n'a été à la fois aussi complète, précise, amusante et vivante que celle qu'en propose aujourd'hui Jean-Jacques Greif
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Bas la place y'a personne n'est pas un récit d'enfance comme les autres. Il s'ouvre sur cette phrase?: « Je suis née sous une petite table. » Dès lors le lecteur, saisi par la puissance et la singularité de cette prose légère et envoûtante, s'attache à cette petite fille abandonnée qui a trouvé là un refuge et une façon qui n'appartient qu'à elle d'appréhender le monde. Le lieu où l'on eut les premières alertes de la vie devient nous-mêmes, écrit Dolores Prato.
Pour éviter les pièges de la mémoire, l'auteure décrit avec une précision scrupuleuse et une opiniâtreté généreuse la ville - il s'agit de Treja, dans les Marches -, les objets ou les personnages qui ont habité son enfance.
Non seulement elle nous offre par-là de véritables tableaux d'un monde disparu (l'Italie rurale à la charnière du XIXe et du XXe siècle) qui n'ont rien à envier aux écrits des anthropologues, mais elle donne ainsi à la narration toute son incandescence et sa vérité sensible. Le temps perdu de Dolores Prato est tout à la fois intime et public, et s'il est retrouvé, c'est parce que le parti pris des choses est aussi celui des mots.
Dolores Prato a achevé son récit dans les années soixante-dix mais elle n'en a jamais connu l'édition intégrale. Tel fut le sort de ce texte que l'on peut aujourd'hui considérer comme un des classiques du XXe siècle et, à tout le moins, comme un des chefs-d'oeuvre de la littérature italienne de l'après-guerre.
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Johnny Rio, ex-prostitué, rentre à Los Angeles après trois ans d'un exil choisi à Laredo, Texas, ville de son enfance.
Au contact de la métropole, il est assailli par les souvenirs de sa vie passée et submergé par un désir de conquête qu'il était parvenu à brider. Au gré des cinémas, des plages, des parcs de la cité des anges, porté par la musique rock en fond sonore, Johnny Rio, poussé par une force irrépressible, une compulsion de séduction, multiplie les rencontres et les étreintes anonymes. Dorian Gray des temps modernes, Johnny Rio est mu par un narcissisme exacerbé et ne supporte nulle concurrence sur le vaste marché du sexe où il rôde constamment, aspirant à être l'unique objet de désir de chaque homme croisé. Rongé par la culpabilité et peu à peu envahi par une angoisse insidieuse que seul parvient à dissiper, l'espace d'un instant, un contact fugitif, Johnny met en place un jeu aux règles fluctuantes : pour reprendre le dessus sur le « Parc » et sur ses propres pulsions, il lui faut séduire trente hommes, et donc autant de « numéros », en dix jours.
Préfigurant le Démon de Hubert Selby Jr, Numbers offre l'examen systématique d'une obsession dévorante (frisant parfois le comique), mais livre aussi le témoignage précieux d'une topographie du désir dans le Los Angeles des années 60, terrain de jeu subversif d'une sexualité clandestine et désormais mythique. L'attention portée à l'environnement, à la végétation, à la lumière et aux symboles, confère au texte un caractère quasi élégiaque dont se dégage une nostalgie entêtante.
Numbers offre au lecteur une réflexion universelle sur le passage du temps et la hantise de la mort, servie par une langue contemporaine, abrupte et crue, aux envolées poétiques saisissantes.
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Manuel de survie à l'usage des jeunes filles
Mick Kitson
- Editions Métailié
- 30 Août 2018
- 9791022608008
Que font deux gamines en plein hiver dans une des plus sauvages forêts des Highlands, à des kilomètres de la première ville ?
Sal a préparé leur fuite pendant plus d'un an, acheté une boussole, un couteau de chasse et une trousse de premiers secours sur Amazon, étudié le Guide de survie des forces spéciales et fait des recherches sur YouTube. Elle sait construire un abri et allumer un feu, chasser à la carabine. Elle est capable de tout pour protéger Peppa, sa petite soeur.
Dans le silence et la beauté absolue des Highlands, Sal raconte, elle parle de leur mère désarmée devant la vie, de Robert le salaud, de la tendresse de la sorcière attirée par l'odeur du feu de bois, mais surtout de son amour extraordinaire pour cette soeur rigolote qui aime les gros mots et faire la course avec les lapins.
Un premier roman passionnant et tendre, qui parle de survie, de rédemption, et des vertus régénérantes de la nature. Une vraie réussite.
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Ce livre réunit les chroniques hebdomadaires que l'auteur a écrites en 2017 pour le journal La Croix. Elle y évoque son enfance à Mayotte, la vie sur l'île Maurice, la langue indienne de ses parents et ancêtres qu'elle parlait avec sa grand-mère. Elle y dénonce les méfaits de la mondialisation, le sort fait aux migrants, les questions répétées sur ses origines et les regards appuyés sur sa couleur de peau. Elle s'y inquiète de la montée des extrêmes et se souvient des 1500 juifs débarqués et emprisonnés à Maurice en 1940, presque tous morts en détention. Elle y parle aussi, bien entendu, de son métier d'écrivain et de traductrice, des oubliés de la rentrée littéraire, de la place qu'occupent les livres dans sa vie, de Primo Levi qu'elle relit justement, etc.
N'importe le sujet, Nathacha Appanah est toujours juste, sensible, avisée, délicate et pleine de compassion. Humaniste et féministe, elle s'efforce de comprendre et de ne pas juger.
L'ensemble apporte un éclairage très intéressant sur la personnalité de l'auteur et sur les sources de son écriture.
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« Un grave penseur a suggéré que l'âge adulte ne sert à rien qu'à exaucer les désirs irréalisés de l'enfance. La nôtre a coïncidé avec le grand aggiornamento du début de la deuxième moitié du siècle dernier, le printemps du monde auquel a succédé, très vite, l'automne qui pèse toujours sur la terre. Nous semblions voués, comme nos devanciers, à ne rien entendre à ce qui se passait et nous concernait. Que nous ayons été les contemporains d'une conjoncture d'exception, c'est, rétrospectivement, l'évidence. Encore fallait-il un détonateur pour libérer les énergies soudain assemblées, fendre la muraille, briser les barreaux de l'isolement, de l'ignorance, du silence.
Le sort, les puissances occultes ont désigné Jean-Paul, qui s'est mis aussitôt en chemin. Il n'était plus que de le suivre. Mais l'aventure était à ce point déconcertante et neuve que ses échos roulent toujours plus d'un demi-siècle plus tard, ce qui explique ce besoin d'y revenir, cette correspondance. » Pierre Bergounioux.
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Tout séduit. Même le faible oiseau du fond de son feuillage pur, nous fait violence ;
La fleur, faute d'espace, tend vers nous ;
Et le vent, n'exige-t-il pas ? Seul le dieu, pareil aux colonnes, laisse passer, répartissant au plus haut, où il porte, sur les deux côtés l'arche sans poids de son indifférence.
Robert Musil disait de Rilke : «il ne fut pas une sommité d'aujourd'hui, mais l'une de ces hauteurs sur lesquelles le destin de l'esprit avance de siècle en siècle». Ce choix de poèmes, entre 1906 et 1926, établi et traduit par Philippe Jaccottet, agit comme un miroir dont la lumière viendrait de l'intérieur : il éclaire deux sommets, deux oeuvres parmi les plus singulières et complexes.
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Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes
Dai Dunbang, Collectif
- De La Cerise
- 25 Octobre 2018
- 9782918596080
La peinture et les poèmes de la dynastie Song (960-1279), riches et sophistiqués, ont donné à la Chine ses plus belles oeuvres. Le maître de l'illustration Dai Dunbang nous propose, pour sa première publication hors de Chine, un florilège de poèmes enluminés à la manière de ses illustres aînés du temps des Song.
La traduction inédite de Bertrand Goujard nous restitue la puissance de cette grande époque artistique.
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Au fin fond du Cantal, un homme venu de loin incendie la ferme dans laquelle il espérait voir un jour jouer ses enfants. Il rôde dans les bois et les gens du coin passent de la circonspection à la franche hostilité, sauf une jeune femme nouvellement arrivée qui le recueille. Mais personne n'est le bienvenu s'il n'est pas né ici. Roman noir, fable sociale, western rural, un premier roman âpre et sauvage à la tension sourde... Il faut se méfier de la terre qui dort.
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John Harvey, le créateur du célèbre inspecteur Charlie Resnick, nous propose un tour d'horizon de son univers et de ses héros à travers 10 nouvelles à la tonalité noire, sur fond de jazz et de notes bleues. Dans ces histoires criminelles, défilent aussi bien les quartiers chauds de Londres que des villes comme Nottingham ou Sheffield. Chaque fois, un personnage poursuit une quête ou résout une enquête. John Harvey mêle, dans sa prose élégante, le noir social et le blues de l'émotion. Pour les aficionados et pour une belle porte d'entrée dans l'univers du grand auteur anglais pour ceux qui ne l'ont pas encore lu.
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Le capitaine Anato qui est né en Guyane et a grandi en région parisienne, est muté dans son département natal. Il part à la recherche de ses origines et découvre le monde des Noirs-Marrons, ces descendants d'esclaves qui conquirent leur liberté, réfugiés dans l'immense forêt amazonienne. En marge de chaque enquête, c'est une Guyane aux mille facettes que le lecteur découvre à travers ce personnage récurrent. Cette édition intégrale rassemble «Les Hamacs de carton, Ce qui reste en forêt» et «Obia».
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Entre magie, monstres, mythes et miracles, Neil Gaiman s'impose avec ce troisième recueil comme le maître de la nouvelle.
Sorcières, fantômes, rôdeurs, détectives, immortels, abeilles noires géantes, filles pirates... Trigger Warning est une source sans fin d'histoires, explorant à la fois la poésie, l'horreur, le fantastique, la science-fiction et le conte de fée.
Les histoires rassemblent l'humanité et façonnent le monde, et Gaiman prouve encore une fois ici son génie à les inventer toutes...
« L'esprit de Neil Gaiman est un océan insondable, et chaque fois que je m'y plonge, notre monde s'estompe et devient bien plus terrible et plus beau. » - New York Times Book Review « L'oeuvre de Gaiman résiste à toute catégorisation... Il ne se contente pas de puiser dans notre inconscient collectif... il réinvente nos mythes. » - Houston Chronicle