Gustave Flaubert (1821-1880)
Le langage du corps
Le livre de Camille Kouchner, Familia grande, publié aux éditions du Seuil, a lancé un véritable débat de société sur la question de l'inceste. Nous avons rassemblé sur nos tables en librairie, et ici pour vos flâneries virtuelles, une sélection de textes autour du sujet.
« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. » C.K.
C'est l'histoire d'une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l'été.
C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.
Comment penser la violence incestueuse ? Peut-on prévenir sa répétition ?
Peut-on restaurer les liens familiaux ?
Le fil rouge de cet ouvrage est la déconstruction des scènes familiales de l'inceste dans une perspective clinique des liens de filiation et d'affiliation.
L'inceste renvoie à l'impensable, à l'innommable, à l'indicible. C'est le symptôme d'une organisation familiale et sociale où règne la confusion entre générations, entre l'intime, le privé et le public.
L'inceste confronte aussi les professionnels à la sidération et à l'angoisse alors que la pensée se trouble, et que le symbolique est défaillant.
Quel cadre pluriel pour un travail de différenciation et d'individuation chez les victimes et les auteurs d'inceste ? Quelle place occupe le juridique ? Différents dispositifs, psychothérapies de groupe, thérapie familiale, accompagnement éducatif institutionnel, médiations à la créativité tentent de libérer la parole... Comment restaurer les liens ? Comment aider ces femmes, ces hommes aussi, à se libérer de l'emprise d'une histoire de famille incestueuse ?
Une mère et sa fille, ou encore deux soeurs, peuvent-elles partager le même homme ? À côté des relations entre père et fille, entre mère et fils, entre frères et soeurs, il existe un inceste "du deuxième type" qui concerne en particulier les consanguins de même sexe partageant un même partenaire. Pourquoi ce type de relations est-il considéré comme tabou ? L'analyse des raisons qui expliquent cet interdit conduit à une théorie nouvelle de l'inceste en général. En fait, même lorsqu'il n'implique pas d'abus sexuel, il bouscule la représentation que nous avons et de nous-même et du monde qui nous entoure. C'est donc à une véritable plongée dans les catégories les plus fondamentales de notre pensée que nous convie Françoise Héritier. Anthropologue africaniste, Françoise Héritier est professeur au Collège de France et directeur du Laboratoire d'anthropologie sociale. Elle est l'auteur notamment de L'Exercice de la parenté.
« Ainsi donc, aucun de nous deux n'est en vie au moment où le lecteur ouvre ce livre. Mais tant que le sang continue de battre dans cette main qui tient la plume, tu appartiens autant que moi à la bienheureuse matière, et je puis encore t'interpeller d'ici jusqu'en Alaska. Sois fidèle à ton Dick. Ne laisse aucun autre type te toucher. N'adresse pas la parole aux inconnus. J'espère que tu aimeras ton bébé. J'espère que ce sera un garçon. J'espère que ton mari d'opérette te traitera toujours bien, parce que autrement mon spectre viendra s'en prendre à lui, comme une fumée noire, comme un colosse dément, pour le déchiqueter jusqu'au moindre nerf. Et ne prends pas C.Q. en pitié. Il fallait choisir entre lui et H.H., et il était indispensable que H.H. survive au moins quelques mois de plus pour te faire vivre à jamais dans l'esprit des générations futures. Je pense aux aurochs et aux anges, au secret des pigments immuables, aux sonnets prophétiques, au refuge de l'art. Telle est la seule immortalité que toi et moi puissions partager, ma Lolita. »
Si tout commence comme le récit de la vie sexuelle d'un couple, les parts d'ombre et les non-dits de C. Angot font planer un doute puis une angoisse quant à l'identité des personnages jusqu'à rendre l'atmosphère oppressante. Prix Sade 2012.
« Faut se calmer, essayer d'être ce qu'on est c'est-à-dire pas grand-chose. Mettre tout ça à peu près en ordre, déjà, déjà ce serait pas mal. Tout sera dans le bon ordre à partir de là, et dans le bonheur peut-être un jour. Et puis je vais essayer d'être polie. Précise, logique et claire pour une fois. »
« Depuis tant d'années, je tourne en rond dans ma cage, mes rêves sont peuplés de meurtre et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre. » Séduite à l'âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois décennies plus tard, l'emprise qui fut exercée sur elle et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son histoire intime, elle questionne dans ce récit les dérives d'une époque et d'un microcosme littéraire aveuglé par le talent et la notoriété.Un livre phénomène traduit dans vingt-deux langues et actuellement en cours d'adaptation cinématographique.D'une précision implacable, Le Consentement éclaire d'une lumière crue et glaçante cette zone grise dans laquelle se trouve un être sous emprise. L'Obs.Un conte noir des années soixante-dix. Un conte vrai. Transfuge.GRAND PRIX DES LECTRICES ELLE DOCUMENT.PRIX JEAN-JACQUES ROUSSEAU.
Coucou ! Nous nous appelons Lila, Tina, Mathilde, Léo & Hakim... Nous avons à peu près ton âge et nous aimerions partager avec toi des petites expériences de vie. Cela te permettra d'en parler avec les adultes qui s'occupent de toi, d'exprimer tes émotions, de raconter à ton tour ce que tu vis à l'école ou à la maison...« Quand j'ai joué mon spectacle Les Chatouilles, j'ai rencontré beaucoup de personnes qui s'interrogeaient sur la manière de parler à leurs enfants de la violence, mais sans savoir comment faire. Cela m'a donné l'envie de créer, avec Mathieu Tucker, un ouvrage ludique et joyeux qui ouvre le dialogue entre les petits et les grands. » L'autrice : Andréa Bescond Danseuse, comédienne, scénariste et réalisatrice, Andréa Bescond mène une carrière artistique aussi brillante qu'éclectique. Après avoir collaboré avec les meilleurs chorégraphes et dansé sur de nombreuses scènes, elle fait ses premiers pas au théâtre en 2009 avec Les 39 marches. En 2014, elle écrit Les Chatouilles ou la danse de la colère, mise en scène par Eric Métayer. La pièce reçoit plusieurs prix prestigieux dont le Molière 2016 du « Seul/e en scène ». Cette pièce, qui raconte les violences sexuelles qu'elle a subies enfant, est adaptée au cinéma par elle et Eric Métayer en 2018 (César de la meilleure adaptation 2019). Depuis qu'elle est sortie du silence lié à ce traumatisme, Andréa se bat pour faire entendre la voix des plus fragiles et lutter contre les violences faites aux enfants. « Et si on se parlait ? » est le premier livre qu'elle leur adresse directement.
L'illustrateur : Mathieu Tucker Illustrateur, graphiste et directeur artistique, Mathieu Tucker est diplômé de l'école des Arts décoratifs de Paris.
C'est l'histoire d'une petite princesse profondément blessée par le roi, son père, qui croit avoir tous les droits, y compris sur le corps et le coeur de sa fille...
C'est l'histoire d'une petite princesse courageuse qui rencontre la bienveillance et trouve le chemin de la reconstruction et de la liberté...
Un conte initiatique, dans la tradition de « Peau d'Âne », où les princesses sont plus fortes que la folie des rois.
Depuis 2004, le centre parental Aire de famille protège le bébé avec ses deux parents en situation de détresse, en favorisant le tissage des liens d'attachement père-mère-bébé dès la vie prénatale.
Les auteurs décrivent son action innovante, psychique, sociale et politique, qui constitue le ferment d'une révolution pacifique pour réussir la prévention précoce.
Comment protéger un enfant qui vient de naître quand ses parents vivent dans l'insécurité psychologique, sans domicile et travail stables ? Accueillir l'enfant avec ses deux parents en centre parental dans le cadre de la protection de l'enfance n'est inscrit dans la loi que depuis le 14 mars 2016. L'alliance des professionnels et du couple autour du bébé dès la vie prénatale est un défi ! Il offre un cadre favorable au développement du sentiment continu d'exister du bébé. Cela s'avère être une véritable prévention précoce dans des situations de grande précarité. À Aire de famille, les jeunes parents sont les premiers acteurs de la protection de leur enfant avec le soutien intensif des professionnels.
La visée est de promouvoir l'émancipation des parents et de susciter la créativité des professionnels au profit du bébé. C'est un investissement pour l'avenir.
Parfois des adultes ne respectent pas notre corps, certaines caresses sont interdites. Il ne faut pas les laisser faire et en parler aussitôt à une personne en qui on a confiance. Personne n'a le droit de nous toucher si nous ne le voulons pas. Mais les bons gros câlins bien tendres des grandes personnes qui nous aiment et nous respectent, ceux-là font toujours du bien.
Mine de rien, quand on se sent respecté, les vrais câlins, ça fait partie des bonheurs de la vie.
Dans une série de scènes érotiques où la joie le dispute à l'énormité des situations et des propos tenus, Anne Serre se livre à un jeu de débordements qui, loin de déconcerter le lecteur, lui offrent un véritable enchantement.
Dans une scène originelle, « la table au disque luisant » fonctionne comme objet érotique mais aussi comme objet de divination, objet fascinant chargé de messages que la narratrice sera plus tard amenée à décrypter lorsqu'elle aura quitté l'enfance.
Elle rencontre aussi sur son chemin nombre de personnages qui seront pour elle autant de signes qui participeront secrètement à la construction de soi.
Au terme d'une errance à la fois dramatique et confiante, elle pourra enfin énoncer la formule magique du conte de Grimm : Petite table, sois mise !
Jane Austen disait que « les narrateurs doivent raconter un mystère ». C'est bien un parcours énigmatique que trace ce récit qui a le charme et la raisonance profonde d'un conte.
Anne Serre est l'auteur d'une dizaine de livres, son dernier roman, Les Débutants, a paru en 2011.
Des études de cas sur l'inceste. Les contributions analysent les différentes réactions face à cette pratique, dans les sociétés où elle est acceptée et dans les pays où, au contraire, elle est prohibée. Les auteurs présentent notamment l'inceste royal chez les Incas, la situation actuelle dans le droit pénal français ou la prohibition dans le Gobi moyen en Mongolie.
« Ce n'est pas de désir dont il s'agit ici, mais plutôt d'un exercice de domination », écrit la célèbre féministe Monique Wittig, citée par l'auteure de ce roman, son deuxième d'une jeune vie d'écrivain. Mais la question résonne autrement : qui domine qui ? Et derrière « cette façade de chair impénétrable », qui se cache-t-il ?
Sur le ring de boxe où elle s'entraîne, comme sur le ring intime du corps-à-corps, la narratrice, qui semble parfois voltiger au-dessus de son enveloppe corporelle, décide et subit à la fois. Elle est l'héroïne et le sujet. Que ressent-elle des coups, du sexe comme agression ou jouissance, est-elle libre ou prisonnière de son désir ? Et ce désir, dont elle s'évade en longs travellings dans un RER ou un Uber, ce désir fast-food, ce désir comme de l'eau noire où l'on s'enfonce, de quelle origine est-il et de quelle scène primitive jaillit-il ?
Un roman urbain, féminin, choc et cru, mais dont ni la mélancolie ni même le romantisme noir ne sont exclus.
« Arrêtez. Il y en a trop. Ça n'est plus crédible.
J'ai beau savoir, et ma cousine a beau me fournir de son côté des informations toutes plus criantes de vérité, je refuse de continuer l'inventaire. La nausée me prend, la tête me tourne.
Ils sont trop nombreux, c'est trop systématique. Et pourtant jamais pareil.
Pourquoi tenter de reconstituer la généalogie de ces chaînes d'abus, de meurtres psychiques, de saccage, pourquoi se faire du mal en cherchant à s'approcher au plus près de ce qui s'est vraiment passé? Parce qu'il faut raconter ce que ces gens si bien élevés, ces bons bourgeois français, se sont autorisés à faire subir à leurs rejetons, petits, fragiles, tellement dépendants d'eux. Et tâcher de le dire dans le détail. Omettre ou minimiser la réalité serait encore ménager les agresseurs. Il faut aussi essayer de comprendre, analyser. Expliciter comment sur quatre générations - et je n'écris peut-être que pour stopper la malédiction -, en toute impunité, tant de personnes ont instrumentalisé, maltraité leurs enfants, sans jamais être inquiétées.
La loi des grands nombres me délie soudain de ma peur, de mes hontes et du silence imposés. » A l'issue de la parution de Noces de charbon à l'automne 2013, une cousine lointaine de Sophie Chauveau prend contact avec elle, éberluée de constater que la romancière semble avoir subi une enfance et une adolescence similaires à la sienne, c'est-à-dire totalement saccagées par les comportements incestueux de leurs pères. Cette coïncidence fait tristement écho à des rumeurs entendues dans leurs familles respectives sur des ancêtres eux-mêmes soupçonnés de crimes sexuels. Elles commencent alors une sorte d'enquête, épouvantable et nécessaire inventaire dressant peu à peu la liste d'une telle quantité de pervers et de victimes dans cette famille hors normes que leur témoignage unique et édifiant prend une force inouïe.
Pas facile de s'affirmer et surtout de faire comprendre ça aux adultes... La petite fille de cette histoire est très polie. Tellement qu'elle laisse même Tatie Jacotte lui faire la bise alors qu'elle ne l'aime pas du tout. Un jour, à l'école, une dame est venue apprendre aux enfants que " mon corps est mon corps " et qu'on a le droit de refuser un bisou... même un bisou des taties !
Emprunt d'une solide empathie, ce livre est un outil d'aide aux victimes de viol ou d'inceste pour des proches, parents ou amis. Les conseils et les attitudes sont très clairement expliqués pour permettre une aide efficace dans les moments si difficiles de l'après-traumatisme. Le viol en France est encore trop fréquent - une femme est violée toutes les 8 minutes - que ce soit par des proches, des parents ou des inconnus et les structures d'aide sont trop peu accessibles. Cet ouvrage est un maillon utile pour accompagner la victime vers une prise en charge nécessaire.
Marie-Bénédicte a 12 ans. Pour son anniversaire, ses parents lui offrent un ordinateur. À cet ordinateur, elle va confier son terrible secret : depuis cinq mois, tous les mercredis après-midi, son oncle Laurent - le jeune frère de sa mère avec qui elle a passé de si belles vacances lorsqu'elle était enfant - abuse d'elle sexuellement.
Elle écrit son mal-être, sa souffrance, son sentiment de culpabilité, son découragement devant son entourage qui ne peut ou ne veut rien voir. Mais comment briser le silence ?
Cet album parle de l'inceste, il est aussi et surtout l'histoire d'une reconstruction. Comment une enfant parvient-elle à recontacter son coeur, ses mots, à réhabiter sa peau, son corps alors que son intimité n'a pas été respectée ? Le récit à la fois clair et métaphorique est adapté aux jeunes lectrices-eurs
Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses oeillades énamourées et l'attention qu'il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l'aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu'elle vient d'avoir quatorze ans, V. s'offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l'homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s'arracher à l'emprise qu'il exerce sur elle, tandis qu'il s'apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l'écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
« Depuis tant d'années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.
Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d'une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l'ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d'une époque, et la complaisance d'un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.
L'expérience singulière de protéger en accueillant ensemble des jeunes fi lles ayant vécu les mêmes agressions sexuelles incestueuse a-t-elle permis une meilleure prise en compte des eff ets que la rupture de ce tabou provoque sur la construction de l'identité ?
Permettre la reconquête de son appartenance à l'espèce humaine et favoriser la reconstruction psychologique de la victime sont les ambitions de l'Association Docteurs Bru.
Or, les parcours incertains de ces jeunes vies constituent des entraves à des rencontres apaisantes et structurantes.
Avec leurs virulences, leurs mots dans le cadre d'un atelier d'écriture, des jeunes femmes écrivent l'indicible des blessures engendrées par l'inceste.
Elles témoignent des maladresses et des paroles malheureuses de ceux qui se sont donnés pour mission de les protéger. Elles disent aussi les joies, les fous rires malgré les blessures d'une vie aff ective et sexuelle que la violence de l'inceste a créée.
Entreprise incertaine engagée avec appréhension tant par les animateurs de l'atelier que les participantes, les récits qui en découlent témoignent des épisodes tragiques et intimes de ces jeunes femmes. Ces textes sincères, lucides vont au-delà du simple témoignage.
L'inceste et un double crime, crime sexuel contre l'enfance et crime affectif contre la famille. Jean-Claude Maes s'appuie sur un grand nombre de thérapies de personnes victimes d'inceste pour proposer de cette problématique une approche originale, qu'il développe en trois grandes parties : la victime, les motivations du coupable et la question de la réparation.
Farah, 14 ans, et ses parents ont trouvé refuge dans une communauté libertaire, la « Liberty House », qui rassemble des gens inadaptés au monde extérieur. Farah pense être une fille, mais découvre vite qu'elle n'a pas tous les attributs attendus. Ayant grandi auprès d'une grand-mère naturiste, une mère allergique aux ondes et un père au charisme inexistant, tous trois incapables de l'élever, l'adolescente s'épanouit dans ce drôle de paradis au milieu des arbres et des bêtes. Elle y observe les adultes mettre tant bien que mal en pratique leurs beaux principes : décroissance, antispécisme, naturisme, tolérance, amour libre et pour tous, y compris les disgraciés. Mais cet éden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone blanche sillonnée par les migrants. Et si Farah s'initie à l'amour avec Arcady, le chef spirituel et enchanteur de ce familistère, elle va également découvrir la lâcheté et la trahison, par ceux qui les prêchent, des valeurs auxquelles elle croyait.Un grand roman doux et cruel, à l'humour décapant, sur l'innocence et le monde contemporain.
Robbie Whitcomb, 5 ans, est enlevé sous les yeux de sa mère. Commencent sept années d'horreur pour le petit garçon, rebaptisé Gideon par son ravisseur, Daddy Love. Celui-ci n'est autre que Chet Cash, pasteur itinérant, populaire et séducteur, vendeur d'objets en macramé fabriqués par sa victime. Après l'arrestation, Robbie retrouve sa famille mais le retour à la normalité n'est qu'apparence.