Le « système de la philosophie » se devrait dévoiler comme le « système du droit », comme système dont la réflexion sur le droit constitue l´unifiant. Après avoir justifié cette thèse, cet ouvrage analyse la structure systématique de la réflexion juridique elle-même, pour dégager ce qu´il doit en être de la théorie du droit pour qu´elle occupe effectivement le centre du « système de la philosophie ». De la fonction systémique du droit se déduit en effet l´articulation interne du Fondement du droit naturel comme constituant lui-même un système : un « système du droit » au sens, cette fois, du système dont le droit est l´objet?. Cette systématicité interne au Fondement du droit naturel, qui pose notamment le problème de l´articulation entre droit et politique, est requise par ce qui va apparaître comme la question centrale de la réflexion juridique de Fichte, celle de l´ « application ». Conduisant du Droit naturel (1796) au Droit naturel appliqué (1797), la question s´énonce ainsi : quelles sont les conditions de réalisation du concept de droit dans le monde sensible ? La recherche des conditions de réalisation du « système de la philosophie » se concentrera donc sur celle des conditions politiques de réalisation de la communauté juridique. À cet égard, Fichte est sans doute le seul penseur chez qui l´achèvement de la philosophie comme philosophie du droit et, plus précisément, comme philosophie politique, devient l´objet même de la philosophie.
L'exposition au risque extrême, celui de la Covid 19, mais aussi ceux du changement climatique ou des formes les plus radicales de pauvreté et de violence, révèle nos fragilités, locales comme mondiales. Cet essai met ainsi en lumière, selon deux axes, une vulnérabilité défiant la conception moderne du progrès comme maîtrise et possession de la nature.
D'abord, nul n'est épargné par le risque et n'échappe aux profonds bouleversements auxquels, par exemple, le confinement nous a confrontés. Il est alors crucial, pour les justifier, de référer les décisions à des normes éthiques et politiques et, pour les développer, de les coordonner avec les autres pays du monde.
Ensuite, si le risque incite au repli sur soi, de l'indivdu ou des collectivités, et favorise la résurgence de populismes souverainistes, il semble au contraire nécessaire de défendre une souveraineté politique et économique non exclusivement nationale, qui se concevrait de façon transnationale ou globale - notamment en Europe.
Publié à l'origine en trois volumes dans la collection Recherches politiques, cet essai remarqué, repris aujourd'hui dans la collection Quadrige
illustre la méthode des deux auteurs qui, depuis lors, chacun selon son style propre, sont restés fidèles à la démarche qu'ils inauguraient ainsi ensemble. Elle consiste à étayer une approche des interrogations politiques sur une maîtrise des grandes philosophies qui, de Kant, Hegel ou Fichte à Heidegger, Strauss ou Arendt, constituent des réservoirs inépuisables d'intelligibilité. La première partie, La nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, et la deuxième, Le système des philosophies de l'histoire, écrites par Luc Ferry, s'attachent à montrer comment la modernité, plus diverse que ne le laissent penser les critiques existantes, n'est pas derrière nous, mais, sous certaines conditions, devant nous. Le programme s'y ébauche d'un nouvel humanisme ne faisant pas son deuil des valeurs de la raison, de l'universel ou de la subjectivité. La troisième partie, Des droits de l'homme à l'idée républicaine, complète ce programme sur son versant politique. Écrite par Luc Ferry et Alain Renaut, elle manifeste à quel point le clivage, issu de la Révolution française, entre libéralisme et socialisme a retenti sur la conception des droits de l'homme. En dissipant les confusions qui en résultent, Luc Ferry et Alain Renaut explorent les voies sur lesquelles ce clivage peut être, sinon dépassé, du moins relativisé par une philosophie politique et par une politique résolument contemporaines.