Éditée par Minuit en 1948 mais écrite bien plus tôt, David fait partie des oeuvres méconnues de Dhôtel alors qu'elle en est la quintessence. On y suit depuis son enfance un orphelin misérable qui a choisi de dire non à toutes les chances qu'on lui offre, cousin campagnard de Bartleby : «je ne peux pas m'expliquer» dit-il. Libre, sans hiérarchie, sans révolte et sans le sou, il avance, ne rendant de compte à quiconque, même si un homme riche lui propose d'en faire son héritier.
«Lire un roman d'André Dhôtel revient à plonger dans un mystère, mais un mystère limpide, net, le contraire du brouillard, ce qui est loin d'être le seul paradoxe de cette prose si singulière et captivante.» «Il a une place unique dans le roman actuel, un grand livre, une sorte de féerie minutieuse.» (Henri Thomas)
Dans les Ardennes, à Lominval, Gaspard a toujours suscité la méfiance chez les habitants. Des événements étranges se déroulent en sa présence. Gaspard profite d'une occasion pour fuir. Il se laisse entraîner, sur la route d'Anvers, par un enfant fugitif dans de merveilleuses péripéties
"On a jeté de la vitesse dans quelque chose qui ne le supportait pas." René Char in Lettera Amorosa
Alexis, élevé à la campagne par son grand-père, sait observer la nature et percer ses secrets.
De retour chez ses parents, il explore, au cours de longues promenades, son nouveau domaine. c'est ainsi qu'il découvre, caché sur le toit d'un vieux moulin abandonné, un chalet où vit une vieille demoiselle. celle-ci le charge de retrouver sa nièce, disparue des années auparavant. pour réunir les deux enfants, il faudra la puissance magique d'un langage secret... les mots étranges que prononce parfois, sans y penser, alexis.
Après de longues années d'absence, Victor et Louis Bécaille reviennent à Aigly, leur village natal, pour découvrir que leur famille est l'objet d'une étrange méfiance. Sur les traces du passé de la «tribu Bécaille», Victor, le narrateur, remonte le temps à la recherche des secrets enfouis.André Dhôtel nous offre la chronique d'un petit village champenois et une grande saga familiale, pleine de mystère et de féerie.
Avec ce roman, André Dhôtel propose un véritable space opera des champs, des hameaux et des collines, dont le véhicule « interespace » est la bicyclette. Sous les yeux du héros Valentin se déploie une fresque initiatique où la recherche de pistes inconnues, les poursuites nocturnes dans les châteaux vides, la chasse aux trésors cachés, constituent l'essence même d'une liberté adolescente à conquérir et à préserver.
Roman phare du "premier" Dhôtel, construit sur un flash-back époustouflant. Une première pour l'époque, dans le roman français de l'immédiat après-guerre.
Georges Leban, le héros des rues dans l'aurore, est un menteur à la manoeuvre dans une bourgade de moyenne importance flanquée d'un faubourg qui ne cesse de s'agrandir et où, dans l'arrière-salle de bistrots et d'épiceries dignes des fonds de province et des derniers cercles de l'enfer, se fomentent des intrigues torses qu'éclairent les mensonges de Leban et la chevelure blonde à mèche blanche d'une fille qui serre le coeur à force d'être morte et d'apparaître vivante.
Il devait pourtant admettre qu'il se trouvait véritablement à Ormais, debout devant l'église.
Tous les détails étaient trop précis pour qu'il pût croire qu'il dormait. Il sortit sa montre de son gousset. Elle marquait une heure. De toute façon, il y avait eu un étrange retour des temps.
Il regarda encore vers le village.
André Dhôtel gardera toujours de son enfance dans les Ardennes un souvenir propre à faire d'elles la source de toute poésie. En 1943, Le village pathétique est accepté par Gallimard grâce à l'appui de Jean Paulhan. En 1948 paraît David aux éditions de Minuit. Sa production littéraire prend alors son véritable départ et en 1955 Le pays où l'on arrive jamais, lui attire un immense public et le prix Femina. Dhôtel ne cherche rien d'autre comme but à son oeuvre que de transmettre le sens de l'énigme et d'un merveilleux librement accepté que l'on retrouve dans les nouvelles qui composent ce volume.
Quand Léopold, jeune photographe et peintre qui dessine des fleurs sur les trottoirs et les murs de la ville, rencontre Cyrille, joueur de poker peut-être doué pour la littérature, une sorte de miracle se produit entre eux, modeste mais lumineux : une amitié qui les situe aussitôt dans le droit-fil des rêveurs impénitents. Rien ne parviendra à infléchir la volonté non violente de ces deux êtres singuliers, sauvagement et tendrement décidés à refuser toute carrière. Léopold et Cyrille braveront follement la fausse gloire et les ambitions de femmes plus ou moins égarées par les jeux d'une société mensongère ; ils esquiveront bien des obligations pour se livrer paresseusement à l'admiration du monde naturel et des grands peintres.Un roman tendre et plein d'humour.
On a tout dit sur Dhôtel ; sa modernité absente, sa merveilleuse particularité au sein de la littérature française et la lumineuse simplicité de son écriture. S'il reste ici l'écrivain de l'enchantement et des lisières que l'on connaît, ces onze récits permettent de (re)découvrir un Dhôtel nouvelliste hors pair, sans concession, instruit des choses de la vie, explorateur de l'âme et souvent aussi âpre qu'inattendu.
Pour les adultes, la drôle de guerre a commencé. Pour les cancres d'un collège de Normandie, proche de la mer, c'est l'heure de la fugue. Il s'agit en somme de se découvrir un destin au bout d'une pérégrination qui va les mener jusque dans les monts du Jura, à la recherche d'une parente improbable.
Dans ce court et lumineux récit, il y a tout Dhôtel : paresse éblouie, goût de l'aventure, confiance et insoumission. Et cette ironique leçon de morale : « Il y a un dieu pour les cancres. »
Une gare, des voies de chemin de fer aux embranchements complexes... Tel est le décor de l'étrange histoire de Gabriel Lefeuil, brocanteur à ses moments perdus afin de poursuivre des études universitaires. Gabriel a rencontré un singulier jeune homme amnésique qui circule inlassablement entre les rails du chemin de fer, comme à la recherche d'un trésor. On l'appelle Alfred. Quel est son vrai nom? À la suite de quel voyage en Orient, de quelle aventure bouleversante a-t-il oublié son origine? Serait-il revenu sur les lieux de son enfance pour tenter de retrouver son passé? C'est le mystère que Gabriel s'emploie à élucider.