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Il devait pourtant admettre qu'il se trouvait véritablement à Ormais, debout devant l'église.
Tous les détails étaient trop précis pour qu'il pût croire qu'il dormait. Il sortit sa montre de son gousset. Elle marquait une heure. De toute façon, il y avait eu un étrange retour des temps.
Il regarda encore vers le village.
André Dhôtel gardera toujours de son enfance dans les Ardennes un souvenir propre à faire d'elles la source de toute poésie. En 1943, Le village pathétique est accepté par Gallimard grâce à l'appui de Jean Paulhan. En 1948 paraît David aux éditions de Minuit. Sa production littéraire prend alors son véritable départ et en 1955 Le pays où l'on arrive jamais, lui attire un immense public et le prix Femina. Dhôtel ne cherche rien d'autre comme but à son oeuvre que de transmettre le sens de l'énigme et d'un merveilleux librement accepté que l'on retrouve dans les nouvelles qui composent ce volume.
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André Dhôtel, qui se voulait un artisan de la littérature, aimait sans doute les choses bien faites et le travail achevé. Aussi consacrait-il l'essentiel de ses efforts aux romans qu'il publiait avec une remarquable régularité, ainsi qu'aux divers textes de commande et de circonstances qui incombent à tout écrivain un tant soit peu reconnu. En revanche, il ne s'est jamais abandonné aux vertiges de l'introspection, de l'automatisme ou des réécritures à l'infini. Les carnets, les journaux intimes, les brouillons multiples ne sont pas son affaire. L'essentiel de son oeuvre est au grand jour, comme lui-même, et il ne laisse guère d'inédits aux antiquaires de la postérité. Le seul qui nous soit parvenu porte un titre éminemment dhôtélien : La littérature et le hasard. C'est un document précieux, qui vient utilement confirmer ce que certains soupçonnaient depuis longtemps déjà, à savoir que cet artisan, s'il abordait avec une remarquable modestie sa tâche de romancier, en avait pourtant une haute idée et n'avait pas manqué d'en méditer les mystères et les difficultés.
Introduction de Philippe Blondeau. Préface inédite de Christian Bobin.
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Tantôt il a quelque chose du peintre chinois de jadis, tout occupé à demeurer immobile pour saisir, au bout de longues années d'humble contemplation, la vérité d'une montagne, d'une brume, d'un roseau ; tantôt il me fait penser au contraire à certains romantiques allemands, toujours en mouvement à la recherche d'une lumière fuyante, amis de ce qui bouge, des rivières, des chemins.