La douceur est une énigme. Incluse dans un double mouvement d'accueil et de don, elle apparaît à la lisière des passages que naissance et mort signent. Parce qu'elle a ses degrés d'intensité, parce qu'elle a une force symbolique et un pouvoir de transformation sur les êtres et les choses, elle est une puissance. En écoutant ceux qui viennent me confier leur détresse, je l'ai entendue traverser chaque expérience vécue. En méditant son rapport au monde, il apparaît que son intelligence porte la vie, la sauve et l'accroît.
Ce livre fait l'éloge de la prise de risque à une époque où la sécurité nous est donnée comme valeur volontaire et l'exacerbation des peurs de toutes sortes. Cet éloge traite dans de courts chapitres des divers registres où l'on rencontre le risque : la vie amoureuse, la séparation, la dépendance mais aussi la vie sociale, le langage, les biotechnologies, etc. Autour de cette question centrale : qu'est-ce que risquer sa vie, à savoir prendre le risque de vivre vraiment ?
Ce livre veut célébrer l'intelligence du rêve.
Anne Dufourmantelle, pour cela, s'interroge sur toutes les dimensions du rêve, mais également du fantasme et du corps amoureux dans ce qu'ils révèlent de notre désir.Le rêve ferme la boucle d'un certain temps de notre vie pour en ouvrir un autre. Il est le signe que quelque chose a eu lieu. Ni seulement présage, ni uniquement valeur de refoulement ayant échappé aux becs de la censure, il est une représentation de quelque chose qui est au bord de basculer.
Comme pour les créateurs que leur oeuvre précède, il est signe d'un accomplissement, parfois dramatique, parfois merveilleux, ou simplement inquiétant, de quelque chose qui commence d'exister (mais continue de nous échapper), et peut venir ainsi se faire présent à nous-mêmes. Le rêve ne dit pas ce qui va arriver, il nous autorise à penser du temps autre. Le rêve est ce qui rend possible la conscience et non l'inverse.L'auteur rapproche également le rêve de la figure symbolique de l'ange, messager de la parole, comme l'est le rêve de notre plus intime et secrète identité.
L'Intelligence du Rêve est plus vaste que le moi qui l'abrite, et c'est en lui faisant hospitalité que nous devenons des inventeurs et des explorateurs.Viendra de paraître (4 janvier 2012) : . et toujours disponible (2011)
En cas d'amour : que faire ? Axe autour duquel tourne toute vie : aimer, être aimé. Avec toutes ses déclinaisons : reconnaissance, peur d'être abandonné, mesure de la jalousie, désir de possession, envie, délivrance, haine, détachement, paix.
L'événement de l'amour est au coeur de ce livre. Depuis les histoires imaginaires que l'on se forge quand on est amoureux jusqu'au désir de vengeance de celui qui est quitté en passant par la jalousie, la fascination, la fusion amoureuse, la relation fraternelle, la dispute, le livre explore différentes figures de la passion et des blessures de l'attente amoureuse.
On y rencontre l'écoute attentive et les désarrois d'une psychanalyste recueillant dans la chambre des secrets les mots de ceux qui viennent déposer là leur espérance.
Toute mère est sauvage. Sauvage en tant qu'elle fait serment, inconsciemment, de garder toujours en elle son enfant. De garder inaltéré le lien qui l'unit à lui. Ce serment se perpétue, secrètement, de mères en filles et en fils. L'enfant doit rompre ce serment pour devenir lui-même, accéder à sa vérité, à son désir. Cet essai expose au grand jour le versant noir de la maternité. Il cherche à cerner, à travers des séances de psychanalyse ou des oeuvres littéraires, ce noyau inconscient de la transmission maternelle et ses conséquences sur le psychisme humain.
Tout doit-il être montré, dit, vu ? Face à la tyrannie de la transparence, l'auteur d'«Éloge du risque» et de «Puissance de la douceur» propose une apologie du secret comme dernier rempart de l'intimité, un lieu de renaissance toujours possible : celui de l'intériorité du sujet, son for intérieur.
Ils se regardent, s'attirent et s'évitent depuis bientôt trois mille ans. Il est temps de les faire se rencontrer, à leur insu, dans un «blind date». Sexe et philosophie. Comment philosopher avec le sexe ? Comment sexualiser la philosophie ? De cette rencontre naît une découverte : sexe et philosophie sont tous deux dangereux, socialement subversifs, et peuvent tourner à l'obsession. De Platon à Nietzsche, de Sade à Kierkegaard, la question sexuelle a toujours été ignorée, voire censurée. Anne Dufourmantelle nous apprend qu'un rapprochement est possible, que la pensée ne requiert pas nécessairement une répression du désir.
"En réunissant ici les chroniques qu'elle a données à «Libération», on donne à tous les lecteurs la possibilité de voir comment la psychanalyste et la philosophe a su, dès leur apparition symptômale, déceler les pathologies, les travers, les difficultés que connaît une société, et qui pour se révéler empruntent parfois les voies les plus inattendues." (Robert Maggiori).
Toutes les chroniques qu'Anne Dufourmantelle a écrit pour« Libération» (2015-2017) présentées par Robert Maggiori. Du Taser, à la valeur du travail, des Pokemon ou l'art de l'enfance, on retrouve toute l'acuité et la subtilité qui ont fait son succès.
On a sacrifié les femmes au nom d'à peu près tout : morale, religion, politique, amour, maternité... Aujourd'hui encore, malgré les discours d'émancipation, persistent viols, harcèlements, sévices conjugaux, interdits et humiliations. Le destin de la féminité en Occident serait-il sacrificiel?
En témoignent ces grandes héroïnes qui foisonnent dans nos mythes, nos légendes d'amour, nos religions, les textes fondateurs de notre culture, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Elles ont pour nom Iphigénie, Hélène, Juliette, Virginia Woolf, Iseut ou Jeanne d'Arc, mais elles sont aussi des soeurs, des voisines, des exilées, des femmes croisées tous les jours dans la rue, prises à leur insu dans des vies manquées...
De quelle façon ces figures mythiques circulent-elles dans notre inconscient?
Dans un essai de mythologie quotidienne, Anne Dufourmantelle interroge et retourne les destins spectaculaires de ces héroïnes en les confrontant à ceux, anonymes, parfois tragiques, de ces proches inconnues. D'une écriture subtile, elle approche la secrète texture de nos névroses et déploie la dramaturgie, aussi énigmatique que salvatrice, d'une véritable érotique du sacrifice au féminin.
Tout à la fois épopée initiatique et roman philosophique, cette oeuvre ultime d'Anne Dufourmantelle, magistrale et prémonitoire, nous mène aux confins du temps et de la terre. Deux quêtes s'y font écho, à des siècles de distance : quittant ses montagnes de l'Altaï, un roi mongol entreprend une expédition par-delà la Chine et l'océan Pacifique jusqu'aux rives de l'Equateur tandis que, de nos jours, un groupe de chercheurs, fasciné par son périple, tente d'en reconstituer le récit.
D'un bord à l'autre du monde, entre le XIVè et le XXIè siècle, ce roman nous fascine, nous captive, nous trouble profondément, tel un rêve chargé de vérité.
Pourquoi faut-il que nous nous interrogions sans relâche ? Qu'un seul veille et le monde est sans repos, libre à nouveau de toute réponse, comme si ni l'histoire ni la mémoire n'avaient tracé les signes, multiples et réitérés au long des siècles, de nos balbutiements devant l'énigme de l'être. D'aussi loin que les textes nous parviennent, la philosophie s'est érigée contre la superstition, la croyance vaine, l'opinion. Elle a fait oeuvre de discernement en direction de la question de l'être, du monde, du sujet. Pourquoi alors défendre l'idée d'une vocation prophétique de la philosophie ? Parce qu'il y aurait à répondre de, avant même que la réflexion philosophique puisse, comme telle, être légitime. La vocation serait l'espace de toute réponse possible. Et la philosophie, dès lors, s'inscrirait à partir de ce lieu où la réponse est toujours différée, parce qu'elle est cette ouverture radicale sur l'absolument autre qui empêche le discours de se clore sur lui-même. Quels penseurs ont anticipé notre présente détresse ? À moins que la détresse ne soit elle-même qu'un état transitoire dont il ne faudrait pas s'affliger puisque nos démocraties sont, à tout prendre, les moins barbares des sociétés de droit. Les penseurs prophétiques frayent un chemin de veille, non pour perpétuer une trace, un enseignement, mais pour risquer plus loin la question de l'humanité de l'homme.
En cas d'amour : que faire ? Axe autour duquel tourne toute vie : aimer, être aimé. Avec toutes ses déclinaisons : reconnaissance, peur d'être abandonné, morsure de la jalousie, désir de possession, envie, délivrance, haine, détachement, paix. L'événement de l'amour est au coeur de ce livre. Depuis les histoires imaginaires que l'on se forge quand on est amoureux jusqu'au désir de vengeance de celui qui est quitté en passant par la jalousie, la fascination, la fusion amoureuse, la relation fraternelle, la dispute, le livre explore différentes figures de la passion et des blessures de l'attente amoureuse. On y rencontre l'écoute attentive et les désarrois d'une psychanalyste recueillant dans la chambre des secrets les mots de ceux qui viennent déposer là leur espérance. On peut y lire aussi une tentative de penser ce qui nous fait répéter le même scénario et souffrir en boucle des mêmes maux d'amour.
On a sacrifié les femmes au nom d'à peu près tout : morale, religion, politique, amour, maternité... Aujourd'hui encore, malgré les discours d'émancipation, persistent viols, harcèlements, sévices conjugaux, interdits et humiliations. Le destin de la féminité en Occident serait-il sacrificiel ? En témoignent ces grandes héroïnes qui foisonnent dans nos mythes, nos légendes d'amour, nos religions, les textes fondateurs de notre culture, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Elles ont pour nom Iphigénie, Hélène. Penthésilée, Médée, Iseut ou Jeanne d'Arc mais elles sont aussi des soeurs, des voisines, des exilées, des femmes croisées tous les jours dans la rue, prises à leur insu dans des vies manquées, blanches... De quel sacrifice ignoré la vie de ces femmes se soutient-elle ? De quelle façon ces figures mythiques circulent-elles dans notre inconscient ? Dans un essai de mythologie quotidienne, Anne Dufourmantelle interroge et retourne les destins spectaculaires de ces héroïnes en les confrontant à ceux, anonymes, parfois tragiques, de ces proches inconnues. D'une écriture subtile, elle approche la secrète texture de nos névroses et déploie la dramaturgie. aussi énigmatique que salvatrice, d'une véritable érotique du sacrifice au féminin.
À Paris, un Américain d'origine russe consulte une psychanalyste, à la suite d'un malaise récurrent. Elle lui propose une thérapie intensive où il devra lui parler au présent. Alexei accepte de se plier au rituel à la condition de pouvoir mener son récit à partir d'un évènement tragique survenu 6 mois auparavant à New York, et qui l'a poussé à traverser l'Europe jusqu'au Caucase.
Lors d'une soirée à Brooklyn, il a eu un coup de foudre pour une inconnue qui, avant de se défenestrer, lui a laissé ce message énigmatique : « Vouchenko ». De façon tout aussi subite qu'irréfléchie, il décide de tout quitter, abandonnant ses études d'architecte pour tenter de découvrir qui elle était. De Rotterdam à Moscou puis Paris, son enquête devient un retour vers son passé, l'enfance dont il ne se souvient pas, ses amnésies fréquentes et les cauchemars d'incendie qui l'assaillent.
La quête de soi d'un homme tourmenté par l'amnésie et le non-dit familial, sa confession, ses hallucinations, ses aventures dont on ne sait jamais où se situe la frontière, forment une sorte de maelstrom fascinant, une odyssée sans cesse reconduite par des révélations distillées savamment, qui ouvrent de nouvelles pistes dans un labyrinthe où vrais souvenirs, souvenirs écrans, mensonges et manipulations s'entremêlent.
De l'hospitalité fut à l'origine de cet échange, et d'abord un oui à l'invitation.
Anne Dufourmantelle assiste au séminaire de Jacques Derrida. Il y traite de l'hospitalité, justement, mais aussi de l'hostilité, de l'autre et de l'étranger, comme de tout ce qui aujourd'hui arrive aux frontières. Sensible à l'actualité des thèmes, à la force et à la limpidité du langage, Anne Dufourmantelle invite le philosophe à lui confier deux séances datées. On pourra suivre ainsi le rythme insolite, tour à tour patient ou précipité, d'un enseignement gardé intact.
Sont médités, comme en aparté, de page en page, des griefs, des plaintes et des souffrances de notre temps. Le séminaire leur donne quelques noms : Antigone en 1996 ou le deuil impossible, oedipe à Colone et les « télétechnologies », E-mail ou Internet, le procès de Socrate et les funérailles de Mitterrand à la télévision, la guerre et le marché des langues, les butées de la citoyenneté, la machine policière, l'interruption du chant, l'interception de la parole.
À partir des souffrances et des angoisses mais aussi des espérances que notre société entretient, Anne Dufourmantelle répond aux questions de Laure Leter et se penche sur les nouvelles maladies de l'âme. Le flottement identitaire, avec toutes les crispations qu'il induit, nous conduit à penser autrement les conduites et les passions actuelles.
Il est question de découvrir comment la psychanalyse, tant décriée aujourd'hui, peut encore nous aider à moins souffrir et à prendre soin de soi, à travers l'exploration de figures telles que le célibat " choisi " des femmes de trente ans, la vie avec un manipulateur, la répétition de schémas familiaux sur plusieurs générations, les rapports mère-filles mais aussi la fatigue des pères ou les amours passionnels.
En quoi la psychanalyse peut-elle nous aider à donner du sens à ce que nous vivons ?
Comment un analyste s'y prend-t-il pour nous orienter vers nos désirs profonds ?
Où sont les portes de sortie ?
Comment la psychanalyse, tant décriée aujourd'hui, peut-elle encore nous aider à moins souffrir ? En quoi peut-elle donner du sens à ce que nous vivons ? Une psychanalyse est une enquête risquée, sans assurance d arriver jamais au terme de la recherche. Pas de certitude d'être dans la vérité ni de résolution définitive à l'angoisse. Et pourtant il est question de se trouver. Une trouvaille pareille à nulle autre. Parce qu'il faut du courage pour l'entreprendre, et parce qu ' il y a de la douceur aussi dans le cheminement de cette rencontre avec soi.
À partir des souffrances et des angoisses mais aussi des espérances que notre société entretient, Anne Dufourmantelle répond aux questions de Laure Leter. Un dialogue passionnant qui explore de nombreuses situations cliniques et les nouvelles maladies de l'âme, comme la fatigue, la solitude affective, l'angoisse, les insomnies...