«J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence.Parce que la maison est au coeur de ce qui a provoqué l'accident.»En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux.Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.
Lors d'un exposé en cours d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l'incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif allemand qui lutta pour l'égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du XXe siècle. Homosexuel, c'est précisément le mot que n'arrive pas à prononcer Livio : ni devant son amie Camille, dont il voit bien qu'elle est amoureuse de lui, ni devant ses parents. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit alors ce qui ressemble à un coming out.À un siècle de distance, est-il possible que le médecin et le lycéen se heurtent à la même condamnation ?
Appelé pour l'Algérie, Antoine demande à ne pas porter les armes et se retrouve infirmier à l'hôpital militaire de Sidi-Bel-Abbès. À l'étage, Oscar, un jeune caporal amputé d'une jambe, l'attire étrangement. Avec lui, Antoine prend conscience de la véritable raison de sa présence ici : aider ses «frères humains». Même l'arrivée de sa femme, venue le rejoindre pour accoucher, ne saura détourner Antoine d'Oscar, dont il espère entendre le secret.
« Je suis Laura, jeune fille au pair, dans ma patrie provisoire pour six mois. Je commets probablement une erreur en venant vivre ici. Je ne le sais pas encore, mais je ne peux rien éviter de ce qui va arriver. » Partie en Allemagne, Laura, dix-sept ans, s'éloigne volontairement des siens, bouleversés par la mort de son plus jeune frère, et tente de se réinventer dans une langue étrangère. Peu à peu, les vides et les silences de son adolescence se confrontent au mystère de la famille allemande dont elle partage la vie...
Onze destins, onze nouvelles racontent la fin de l'amour.
Avec une justesse et une précision douloureuse brigitte giraud ausculte le désir moribond, les compromis honteux, les naufrages intimes et les silences des couples en train de se perdre. elle traque les mensonges et le deuil, l'exil intérieur, la vie qui bascule et chacune de ses phrases, chacun de ses personnages nous tend un miroir.
« Des vêtements à peine écartés, des ventres et des reins maladroitement caressés. Des intentions plus que des actes. On donne, on offre, on laisse à l´autre le soin de prendre, de saisir, de posséder. Mais l´autre est dans le trouble de la conquête, avec le trop-plein de lumière qui éclaire la chambre. Il est difficile d´accéder au secret en plein jour. Alors les yeux se ferment, les doigts s´agrippent et les cuisses s´extraient des pantalons. Il cherche, soulève, accélère. Je veux bien, veux tout, ne résiste pas. »Avoir un corps est la trajectoire d´une enfant qui devient fille, puis femme, racontée du point de vue du corps, une traversée de l´existence, véritable aventure au quotidien où il est question d´éducation, de pudeur, de séduction, d´équilibre, d´amour, de sensualité, de travail, de maternité, d´ivresse, de deuil et de métamorphoses. L´écriture au réalisme vibrant, sensible et souvent drôle, interroge ce corps qui échappe parfois, qui ravit ou qui trahit. Un roman qui rappelle que la tête et le corps entretiennent un dialogue des plus serrés, des plus énigmatiques
Années 1970. Fuyant la dictature de Salazar, Olivio et sa mère quittent le Portugal pour s'installer à Lyon. Mais le jeune garçon souffre de la haine de leur hôte, Max, et de l'ombre de son père, héros de la révolution qui s'annonce. Il trouve du réconfort auprès de son chat et de son ami Ahmed, un immigré algérien. Mais bientôt, il doit s'interroger sur qui il est vraiment.
Lorsque son fils tombe gravement malade, un père est contraint de prendre un long congé pour s'occuper de lui. Face à cette nouvelle situation, toute la famille perd petit à petit ses relations sociales et ses repères. Dans un élan de générosité aussi radical qu'inattendu, les collègues du narrateur donnent chacun de leurs congés pour lui permettre de rester près de son fils.
A travers 67 fragments et 1 nouvelle, Brigitte Giraud évoque le sentiment amoureux, l'attente et le chagrin qu'il peut générer.
" nous nous retrouvons à l'ombre du cerisier.
Les deux familles, les amis fidèles. je passe d'une chaise à l'autre, je me lève, je ne sais pas quoi faire de ma peau. je ne trouve pas ma place. je suis entourée de tous ceux que j'aime et je suis mal. je sais que chacun va finir par s'en aller, même tard, même demain. chacun va retourner à sa vie. chacun va faire l'amour. chacun va poursuivre ce qu'il a commencé. ".
Ta voix, un goût de terre dans la bouche / et de pierre effritée. / Le corps suspendu à une trouée du ciel, / la dernière à paraître qu'il faudra décrocher. / Et peindre la soif. / Présente et. / Présente mais. / On sait ce qui est inscrit / dans ce qui vient. /
Marée noire est un long monologue adressé à un homme inaccessible, dont la femme morte hante la mémoire. Linda va tenter de réinventer une famille avec cet homme et son fils adolescent, tenter de les apprivoiser et de les sauver du désespoir. A quarante ans, elle est mère de deux petites filles dont le père est parti il y a quelques années.
Comment trouver sa place sans marcher sur les pas de la disparue ? Comment vivre avec un enfant meurtri dont on n'est pas la mère ? Vivre après. Après l'amour, après la mort, vivre ce qui devrait ressembler au bonheur, tel est le combat que mène Linda pour exister aux yeux de cet homme perdu.
Quinze jours dans les collines qui surplombent l'océan vont - peut-être - permettre à ces êtres d'envisager ensemble une histoire nouvelle. Ces vacances où chacun s'observe, se cherche, se met à l'épreuve et s'aime maladroitement sont placées sous le signe de l'inquiétude et de l'espoir. Jusqu'au jour où un pétrolier fait naufrage et où la douleur des personnages fait écho à la douleur des habitants de la côte souillée.
Dès les premières pages de ce beau roman d'amour sombre, la tragédie est en place. Les trajets en voiture, les baignades dans la piscine, un essaim d'abeilles suffisent à faire naître la tension et la proximité de la forêt devient une menace. La narratrice restitue les moindres failles et dérapages de ce huis clos, mais jusqu'au dénouement, nous voulons croire avec elle que le bonheur est à nouveau possible.
"Ca veut dire quoi grandir ? Ca veut dire qu'un jour on s'ennuie. On n'a pas envie d'être là, on a envie d'être nulle part, ni de rentrer à la maison, ni d'aller chez notre père. Voilà ce que ça veut dire. Voir ce qu'on a voulu nous cacher et qui pourtant nous crevait les yeux. Ne pas savoir que faire de sa peau, hésiter entre dedans et dehors, avoir l'impression qu'on gêne. On vaudrait s'excuser d'être là, dans l'embrasure des portes. On voudrait débarrasser le plancher, disparaître. On pourrait croire qu'on étouffe la nuit à cause de la chaleur. Alors on dort la fenêtre ouverte. On est tapis, chacun dans son lit, apeurés, on attend." Brigitte Giraud est née en 1960. Nico est son deuxième romand après La Chambre des parents (Fayard, 1997).
" Je reviendrai. Je garerai la voiture en haut de l'impasse. Je regarderai la maison. Douze ans. Douze ans que je n'aurai plus mis les pieds dans cet endroit.
J'avais eu envie de devenir quelqu'un de normal. Et à présent que la voie était libre, j'avais compris que je n'étais capable de rien. Ni boulot, ni petite bonne femme, ni colonies de vacances pour les mômes.
Une chose était encore possible: m'en revenir auprès de ma mère vieillissante, usée par la vie et le chagrin. Ma mère, le seul être au monde qui m'ouvrira encore sa porte parce qu'elle sait pourquoi j'ai tué Papa. " Brigitte Giraud est née en 1960. Elle vit à Lyon. La chambre des parents est son premier roman.
Ce roman est l'histoire de Nadia, enfant puis adolescente, qui apprend à lire et à découvrir le monde. Deux univers se font face : celui de l'école et celui de la maison, presque étanches.
Qu'est-ce que la géographie, avec ses caps et ses péninsules, ses systèmes climatiques et ses sommets culminants, face à la géographie intime de chaque élève ? Qu'est-ce que l'Histoire, avec ses dates et ses héros, face à l'histoire ordinaire
de Nadia ? Nadia qui vit dans une Zone à Urbaniser en Priorité au lendemain de la guerre d'Algérie ? Comment expliquer que cette guerre-là ne figure dans aucun livre ?
Ce n'est pas à l'école qu'elle entend parler des Pieds-Noirs, des Harkis, des Fellaghas et des ratonnades, mais dans l'escalier de son immeuble. Ce n'est pas à l'école qu'elle apprend qu'elle est une fille d'appelé. Elle devra trouver par elle-même une définition à tous ces mots-là.
Ce n'est pas ce qu'on apprend à l'école qui importe, mais comment l'école modèle notre vision du monde, comment cet univers parallèle est le dénominateur commun d'une génération. Répondre à l'appel, attendre son tour, lever son ardoise avec la bonne réponse, attendre de son institutrice qu'elle vous regarde. Et aussi être le témoin complaisant des séances de punitions qui dérapent, apprendre à mentir aux adultes, à leur résister.
« Passages extérieurs ;
Dehors, coursives, galeries, rues, dalles, places ;
Vitrines, écrans, cul-de-sac ;
Passages intérieurs ;
Dedans, îlots de mémoire, fantômes, fantasmes ;
Racines, visage, corps »
Véritable mode d'emploi pour les futurs maitres, du choix du chiot, son achat, aux problèmes de vieillesse, en passant par les soucis du quotidien, ce livre ne vous quittera pas durant toute la vie de votre chien. Parce qu'un chien ne doit être qu'un plaisir, parce que la vie n'est pas toujours telle qu'on la voudrait, parce que prendre un chien, c'est s'engager envers un être vivant, chaque propriétaire devrait s'informer avant de se lancer dans l'aventure.
Ce livre n'a d'autre ambition que de vous aider à partir du bon pied avec votre compagnon, et à vivre de longues années dans une cohabitation facile.
L'anorexie adulte, cette maladie de l'âme si singulière qui amoindrit le corps, nécessite une approche extrêmement fine et humble. Le regard posé sur ce trouble ne s'improvise pas, il se doit d'être initié à cette souffrance.
Cette conduite a ses obsessions, ses symptômes et ses débordements, ses rages et ses dangers redoutables. Elle organise à l'envers, de biais et tout de guingois des rapports déviants à la normalité, aux liens sociaux et amoureux.
Elle est une révolte radicale. Et le corps, devenu bavard, parle à l'excès. Une autre langue.
La réconciliation existe-t-elle dans ce chaos, quand la chair du corps est aux prises avec la chair du monde ?
Désir, amour. Que ces mots ne soient pas saillants comme des os, mais seulement des douceurs pour chacune !
L'auteur établit des passerelles entre les domaines de la littérature, de la philosophie et de la psychanalyse. Catherine de Sienne, Elisabeth d'Autriche dite Sissi, Virginia Woolf, Byron, Emilie Bronté, Pascal Quignard, Amélie Nothomb, Henri Michaux, Simone Weil, André Gide et Kafka, pour ne citer qu'eux, ont eux aussi habité le continent mystérieux de l'anorexie.
Je touche l'épaule de Margot et le contact de mes doigts la fait frissonner. Je les glisse sous la bretelle de sa robe ornée d'un feston rouge grenat. Ses yeux brillent par dessus le morceau de peau timide que je cherche encore. J'ai Chaud. Margot sera immortelle, enfin, et sa robe, comme un coquelicot, dansera autour de son corps pour l'éternité.
La nuit se sauve pas la fenêtre est le texte d'un lieu et d'un paysage. Des vignes autour d'une maison carrée habitée par des ombres. Des convalescents. Deux mondes s'entrecroisent, se répondent, disent la gravité calme des êtres douloureux. Le temps n'a plus les repères habituels de l'horloge.
Ce texte a reçu le prix Jean Follain 2006.
Il n'est plus là, c'est la seule certitude.
En cours d'histoire, Livio a fait un exposé sur les autodafés nazis et Magnus Hirschfeld, un médecin juif allemand qui militait pour l'égalité entre hommes et femmes et les droits des homosexuels. Pour lui, c'était bien plus qu'un simple exercice : une revendication, un moment de courage, et peut-être un aveu. Mais il s'est heurté à la perplexité, à l'indifférence et surtout à l'hostilité de sa classe.
Depuis lors, il a disparu et personne ne sait où il est. Sa plus proche amie Camille, sa professeure d'histoire, ses camarades, ses parents, tous interrogent le parcours de Livio et tentent de comprendre. Dans le creux de cette absence, résonnent tous les questionnements : ils auraient dû le voir venir, aucun ne l'a vu partir. Et si cette fuite était l'expression du courage ultime ?
Cet ensemble pédagogique traite la partie du champ du langage consacrée à la découverte des réalités sonores de la langue. Cet ensemble pédagogique pour la classe comprend : o 4 affiches en couleur o 152 « images-mots » o le livre du professeur o 46 fiches photocopiables