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Emmanuel Carrère
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« Je pense qu'entre le moment où nous entrerons dans cette salle d'audience et celui où nous en sortirons, quelque chose en nous tous aura bougé. On ne sait pas ce qu'on attend, on ne sait pas ce qui arrivera. On y va. »
V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'Est parisien, dans la salle de concert du Bataclan. 14 accusés, 1 800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs. Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse. Une traversée.
E. C. -
«Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.»
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«Sans me vanter, je suis exceptionnellement doué pour faire d'une vie qui aurait tout pour être heureuse un véritable enfer.» Janvier 2015, Emmanuel Carrère rejoint un stage intensif de méditation. Son but : écrire un petit livre souriant et subtil sur le yoga. Mais son projet est bouleversé lorsqu'il est diagnostiqué bipolaire de type II. S'ensuivent une lourde dépression, une aventure passionnelle, un séjour en hôpital psychiatrique, des attentats, des deuils et un atelier d'écriture sur une île grecque. Par une écriture sublimée, Emmanuel Carrère nous transporte dans son intimité la plus profonde et sa quête d'unité perdue.
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Nouvelle édition en 2017
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"A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans. C'est passé. Affaire classée, alors ? Il faut qu'elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j'aie éprouvé le besoin d'y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j'ai autrefois parcourus en croyant, je les parcours aujourd'hui - en romancier ? en historien ? Disons en enquêteur. "
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«Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.» Emmanuel Carrère.
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A la fois quête des origines, carnet de bord, récit d'un fait divers et d'une passion amoureuse, Un roman russe est une oeuvre autobiographique dense et captivante. Emmanuel Carrère y restitue avec talent la complexité d'un homme dont la vie ressemble à ses livres.
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Édition de l'auteur
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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou ? Voudrait-on vous le faire croire ? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens ? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenu.
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Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.
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L'existence de Philip K. Dick, illustre auteur de science-fiction, fut soumise à la force débordante de son imagination. Tour à tour époux modèle, grand psychotique, fervent catholique ou encore junkie, un doute incessant l'habite : Sommes-nous vraiment réels ? Vivants ou bien morts ? Les multiples détails de sa vie permettent de mieux saisir les dérives de cet excentrique. D'effleurer le génie de celui qu'on disait fou, névrosé et paranoïaque.
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Ce livre réunit des articles d'Emmanuel Carrère depuis 25 ans. De L'Obs à La Règle du jeu , enpassant par Les Inrockuptibles ou XXI , de l'amour à la politique, du cinéma à la société et desfaits divers à l'intime, on y vit avec l'auteur, ses doutes, ses échecs (une calamiteuse interviewde Catherine Deneuve...), ses enthousiasmes, de Truman Capote à Sébastien Japrisot, d'AlanTuring à Luke Rhinehart. On plonge dans de grands reportages sur la Roumanie, sur une junkieaméricaine, sur la Russie, sur le forum de Davos. On lit aussi des préfaces à Moll Flandersde Defoe, aux nouvelles de Philip K. Dick ou encore à Epépé de Ferenc Karinthy. L'auteur estmême « envoyé spécial dans le coeur des hommes » et, plus particulièrement, dans le sien.
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V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan. 14 accusés, 1800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs. Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse. Une traversée.
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Frédérique est professeur de collège. Elle vit avec son fils Quentin, séparée de son mari Jean-Pierre, qu'elle voit souvent, avec qui elle passe parfois des vacances. Ainsi les quelques jours de la Toussaint, à Trouville. Si on allait finir la soirée au casino ? La roulette ? Un jeu simple. Frédérique a trente-six ans. Elle joue pour la première fois le 36, perd, rejoue, gagne. Et rentre à Paris. Elle étudie, comme on prépare un concours, les différentes catégories de mises : plein, transversale, cheval, sizain... Et repart jouer. Par passion ? Allons donc. Ces vertiges lui font mal. Son lot, c'est l'envie de les éprouver. Un jour pourtant, sans rien décider, elle abandonne à la roulette la conduite de sa vie et se met au pied du mur, en espérant, après l'avoir sauté, être enfin délivrée, hors d'atteinte...
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Au début de l'été 1816 - un été pourri -, le hasard réunit au bord du lac de Genève Lord Byron, son médecin Polidori, le poète Shelley et sa très jeune femme, Mary. Pour divertir la compagnie, Byron proposa que chacun écrivit un récit terrifiant. Ce pari, une série de conversations nocturnes et un cauchemar inspirèrent à Mary Shelley son roman Frankenstein. Cette anecdote d'histoire littéraire et un jeu de société forment le point de départ de Bravoure. Pour connaître le point d'arrivée, le mieux est encore de retourner le livre et de commencer à la première page.
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Ce roman, le premier d'Emmanuel Carrère a été publié en 1983 chez Flammarion. C'est une histoire qui n'est ni tout à fait vraie, ni tout à fait rêvée. C'est une belle histoire, aussi exaltante que les récits d'aventure ou d'initiations les plus emportés, avec, en plus ce côté inaugural, fou et touffu des premiers textes de génie.
Une nuit, un scénariste de Hollywood imagina en rêve la plus gracieuse et originale des histoires. Du début à la fin, il en suivit la progression dramatique imparable, les péripéties, l'agencement ingénieux et naturel. Dans un demi-sommeil, il griffonna quelques mots qui, peut-être, lui permettraient de reconstituer la merveille, le lendemain. Au matin, il trouva sur son bloc le résumé lapidaire de ce qui lui avait paru si neuf - et qui l'était, n'en doutons pas : Boy meets girl. On pourrait résumer ainsi L'Amie du jaguar : un garçon rencontre une fille. Son sujet choisi, l'auteur a tâché d'organiser cette rencontre et de raconter ce qui en résulte selon la capricieuse nécessité qui, dans son rêve, avait émerveillé le scénariste. Ainsi est-il question, dans ce roman, des rites funéraires en usage dans la colonie française de Surabaya (Indonésie), d'un jeu appelé le loto chantant, des rapports entre les sentiments exprimés dans une lettre et le bureau de poste choisi pour l'expédier, de stations prolongées dans des ascenseurs, de parenthèses, d'un ou plusieurs crimes atroces dissimulés dans un manuel de graphologie, de grimaces, de quatorze karatékas, d'un trafic de zombies entre Biarritz et Surabaya, d'amour surtout et de fabulations. Cette liste, bien entendu, n'est pas exhaustive.
À partir de ces éléments si divers, à partir de ce foisonnement, l'auteur a bâti une construction savante, solide, comme un roman policier où chaque détail, aussi infime soit-il, a son importance, dont les brusques accélérations, les tournants imprévus, les rebondissements inattendus, le suspense témoignent beaucoup plus que de l'aisance prometteuse d'un jeune romancier d'alors 25 ans.
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Le mari d'Agnès, un matin, rase sa moustache, sans le lui dire, pour la surprendre. Mais elle ne remarque rien et prend à témoin ses amis, son entourage, appuyée par des photos, pour montrer à son mari qu'il a coupé une moustache qui n'a jamais existé. A partir de ce canular innocent, le monde se dérègle et monte la folie. Ayant vidé la poubelle sur le trottoir, il trouva vite le sac qu'on plaçait dans la salle de bains, en retira des cotons-tiges, un vieux tube de dentifrice, un autre de tonique pour la peau, des lames de rasoir usagées. Et les poils étaient là. Pas tout à fait comme il l'avait espéré : nombreux, mais dispersés, alors qu'il imaginait une touffe bien compacte, quelque chose comme une moustache tenant toute seule. Il en ramassa le plus possible, qu'il recueillit dans le creux de sa main, puis remonta. Il entra sans bruit dans la chambre, la main tendue en coupelle devant lui et, s'asseyant sur le lit à côté d'Agnès apparemment endormie, alluma la lampe de chevet. Elle gémit doucement puis, comme il lui secouait l'épaule, cligna des yeux, grimaça en voyant la main ouverte devant son visage.
-Et ça, dit-il rudement, qu'est-ce que c'est ?
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Le détroit de Behring ; introduction à l'uchronie
Emmanuel Carrère
- P.O.L
- Essais P.o.l.
- 1 Octobre 1986
- 9782867440700
Entre Uchon (Saône-et-Loire) et Uckange (études historiques), il n'y a rien. Dans le catalogue des matières de la Bibliothèque Nationale, tout au moins. Il devrait pourtant y avoir le mot Uchronie, désignant l'histoire de ce qui aurait pu se passer et ne s'est pas passé. Le Détroit de Behring vise à combler cette lacune. Voilà qui est donc fait. L'obligation du dépôt légal et la sagacité des bibliothécaires chargés d'établir les fiches font qu'Uchronie figure désormais entre Uchon et Uckange. Supposez cependant que cet infime événement bibliographique ne se soit pas produit. Et tâchez d'en tirer les conséquences : vain dépit de l'auteur ou troisième guerre mondiale, tout dépend de votre imagination, de vos intérêts, de l'idée que vous vous faites de la causalité. Penser l'Histoire au conditionnel passé, se figurer l'état du monde si le nez de Cléopâtre avait été plus court, si Napoléon avait vaincu à Waterloo ou si l'inconnue rencontrée hier dans l'autobus avait répondu à votre sourire, c'est un jeu comme un autre. Emmanuel Carrère en expose ici les règles, en décrit les plus fameuses parties, donne voix aux regrets qui poussent à s'y livrer.
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La littérature française est vivante. De jeunes auteurs s'y révèlent, avec une oeuvre dont les contours, l'univers, le style s'affirment.
"Écrivains d'aujourd'hui " propose de les découvrir dans leur diversité, ou d'apprendre à les percevoir autrement.
Réalisé par la rédaction de La Revue Littéraire, ce volume comprend : un grand entretien avec Emmanuel Carrère sur son oeuvre en cours d'élaboration, des notes de lecture sur chacun des livres publiés à ce jour, de La Moustache à Un roman russe, en passant par La Classe de neige ou L'Adversaire, un choix d'extraits, une chronologie.
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An unsparingly truthful account of love, betrayal and the traps we set for ourselves, by France's master of psychological suspense
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Je suis vivant et vous êtes morts ; Philip K. Dick 1928-1982
Emmanuel Carrère
- Points
- Points
- 1 Janvier 1997
- 9782020291545
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Pendant dix-huit ans, Jean-Claude Romand a menti à tout le monde et fait croire qu'il était chercheur à l'OMS. En réalité, il passait des heures sur les aires d'autoroutes. Jusqu'au jour où la machine s'est enrayée : rattrapé par la vérité, Romand a assassiné sa femme, ses enfants et ses parents.
De cet incroyable fait divers, Emmanuel Carrère, après avoir correspondu avec Romand et rencontré ses amis, a tiré un récit fascinant porté à l'écran par Nicole Garcia avec une force inouïe. Daniel Auteuil y incarne avec justesse cet homme prisonnier de son mensonge jusqu'à la tragédie finale.
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Ed Alcock.
" Mon père m'appelait souvent " hobbledehoy ". Il me lançait, moitié en parlant moitié en chantant: "he was neither man, nor boy ; he was but a hobbledehoy". Ma famille emploie ce mot, tiré du vieil anglais, depuis des générations. Il désigne cette période gauche, ingrate entre l'enfance et l'âge adulte.
Il y a quelque chose dans la manière dont mon fils se tient, quelque chose dans la mélancolie de son regard qui évoquent, pour moi, un garçon plus âgé, déjà nostalgique de son enfance.
J'avoue projeter beaucoup de ma propre enfance sur la sienne. Alors qui est ce Hobbledehoy : lui, moi, ou nous deux? " Emmanuel Carrère.
" S'ils avaient été moches, renfrognés, si leur vie m'avait paru triste ou leurs sourires forcés, j'aurais vite refermé le carton, pensé que non, vraiment, je n'avais pas le droit de surprendre leur intimité. " Un portrait intime autant qu'un regard intense sur la relation mère-fils.
Ed Alcock et Emmanuel Carrère se retrouvent dans les mêmes traces, celles de la puissance et la fragilité de la famille et du rapport amoureux.
Le regard tendre d'un grand portraitiste de presse sur son fils à la frontière de l'enfance et de l'adolescence.
Un récit inédit d'Emmanuel Carrère, concentré du talent narratif de l'écrivain.