On ne révolutionne pas la société sans révolutionner l'Eglise.
Aujourd'hui, les chrétiens doivent porter la parole du Christ à partir d'un bon diagnostic et pour une vie véritablement saine. Le mal, c'est un totalitarisme de l'argent qui engendre une société de prédation et de consommation. Le remède, c'est une nouvelle cité sobre qui permet à la paix et à la louange de s'épanouir. Pour un Christ vert ne propose pas une écologie bucolique mais une spiritualité de la création, respectueuse de la dimension cosmique du salut.
Alors que l'époque vante l'éphémère, le transitoire, le syncrétisme, Jean Bastaire plaide, dans cet essai incisif et très personnel, pour une fidélité " neuve " en même temps que revenue à ses sources.
Il l'examine aussi bien dans le domaine des rapports humains (conjugalité, famille) que dans le domaine social, économique et politique ou encore dans celui de la religion. La fidélité (fidelitasl est bien l'incarnation de la foi (fides), cette source, cette disposition existentielle, cette sève qui nourrit et fait tenir debout.
POINTS FORTS Un des maîtres à penser de Nicolas Hulot Ni deep ecology ni créationnisme Une presse importante : Le Figaro, La Croix, La Vie... ARGUMENTAIRE Jean Bastaire rappelle dans ce court essai combien l'homme s'inscrit, selon la Bible, dans une histoire cosmique. Cette petite « histoire de la création », remet en avant les grandes articulations théologiques : genèse du monde qui laisse place aux créatures ; agression du mal par la désobéissance des puissances cosmiques et de l'humanité ; Incarnation du Fils pour faire de la création son Corps de gloire ; restauration de l'univers par la Croix dans l'au-delà du temps. Une vision qui renvoie aux oubliettes le fixisme des créationnistes. AUTEUR Jean Bastaire, né en 1927, est l'auteur de nombreux ouvrages de référence. Spécialiste de Péguy et de Claudel, proche d'Edmond Michelet et de Henri de Lubac, il a publié une dizaine d'ouvrages dont Le Chant des créatures (1996), Lettre à François d'Assise (2001) et Pour une écologie chrétienne (2004). Chez Salvator, il a écrit : La gloire de Sophie, Péguy contre Pétain et, en 2009, Pour un Christ vert.
De Jean Bastaire, les Éditions Arfuyen ont déjà publié trois ouvrages : un recueil de « paroles reçues », Psaumes de la nuit et de l'aurore, en 1996 ; un livre d'aphorismes, Passage par l'abîme, en 1998 ; enfin, en 2002, un ensemble de poèmes, Noces vives, consacré à la mort de l'être aimé. À la différence des précédents, publiés dans la collection Les Cahiers d'Arfuyen, ce quatrième livre paraît dans les Carnets spirituels.
Pâque de l'univers prolonge la vaste méditation pionnière entreprise par Jean Bastaire sur la relation intime et nécessaire qui existe entre le message chrétien et le souci écologique. Rappelons quelques-uns des textes de Jean Bastaire en ce domaine : Le salut de la création (Desclée de Brouwer, 1996) ; Le chant des créatures (Cerf, 1996) ; Claudel.?Conversations écologiques (Le Temps qu'il fait, 2000) ; Lettre à François d'Assise sur la fraternité cosmique (Parole et Silence, 2001) ; Pour une écologie chrétienne (Cerf, 2004) ; Un nouveau franciscanisme (Parole et Silence, 2005) Jean-Paul II. Vingt textes sur l'écologie (Parole et Silence, 2006).
Essayiste, théologien et poète : Jean Bastaire a voulu écrire un livre qui ferait la synthèse de ces différentes facettes de sa personnalité et de son oeuvre, jusqu'à présent toujours séparées. Et pour présenter cette entreprise, on ne saurait mieux faire que de donner la parole au cardinal Philippe Barbarin, qui a donné un très beau portrait de Jean Bastaire et un éloge appuyé de sa pensée novatrice sur l'« écologie chrétienne » : « Je ne sais pas si vous connaissez Jean Bastaire, un vieux monsieur enthousiaste, admirateur de saint François d'Assise et passionné d'écologie, un coeur pur. Je crois que par ses publications, il aide la conscience chrétienne à se réveiller sur la question de la création. Aujourd'hui, il va plus loin encore et travaille le lien entre Écologie et Rédemption. De quoi parlons-nous quand nous évoquons la Résurrection ? Ne concerne-t-elle que l'homme dans la création ? Qu'est-ce qui ''passe'' quand la Bible dit que ''le ciel et la terre passeront'' ? Jean Bastaire s'aventure humblement dans ces questions, en chrétien, en théologien et en poète. Il réfléchit, travaille beaucoup et n'hésite pas à demander conseil. Pour l'heure, il ouvre les pistes » (texte paru dans les Cahiers de Saint-Lambert, hiver 2008).
Trente-quatre poèmes en prose composent cette Pâque de l'univers. Chacun d'eux est constitué de deux fois quatre strophes d'une écriture admirablement classique et sensible à la fois, dans la grande tradition claudélienne. Citons les quatre premières strophes du dernier poème : « Tout donner de ce qu'on a reçu, tout rapporter au Père en une procession de louange. / Pas une goutte de joie qui ne soit omise, pas une larme de bonheur qui ne scintille entre nos cils. / Rien qui ne jubile au sein d'une ardeur extrême où le malheur se fond dans une gratitude émerveillée. / C'est notre moisson pour vous, Seigneur, que nous rentrons dans vos greniers. » Les poèmes sont suivis d'une méditation en prose qui les prolonge dans un autre registre : « Les contemplations qu'on a lues, brèves élévations poétiques, tentent de rompre à leur façon le silence trop fréquent que les chrétiens observent sur le salut de la Création. (.) Le salut est universel ou il n'est pas. La mort est vaincue partout ou elle ne l'est nulle part. (.) Toute chair est promise à la vision de Dieu, la chair du monde comme la chair de l'homme, car elles sont indissociables. » En une centaine de pages fortes et passionnées, une méditation urgente pour notre temps.
«La révolution sociale sera morale ou elle ne sera pas», dit Péguy en 1901. «L'Église ne s'en tirera pas à moins d'une révolution sociale», écrit-il en 1910. Il n'y a pas deux Péguy. Du socialiste anarchiste au catholique libertaire, l'homme reste le même. On a prétendu le contraire. Le moment est venu de recourir aux textes. «Prenez le texte. Et qu'il n'y ait rien entre vous et le texte», invite Péguy dans Clio.
« Celui qui ne rend pas une chose peut être tant laïque qu'il voudra. Il n'en sera pas moins petit cousin de Jeanne d'Arc. Et celui qui rend une place ne sera jamais qu'un salaud.» Tel est l'appel lancé par Péguy le 17 juin 1940, dans un tract distribué à Brive par Edmond Michelet. Comment se fait -il que depuis clinquante ans, on n'ait retenu de ce Péguy que l'image d'un pétainiste honteux, peu fréquentable ? il existe là-dessus un contresens infâme qui transforme cet éternel insurgé en un apôtre de la conversation cléricale. Il est grand temps de satisfaire à son sujet au fameux devoir de mémoire Jean Bastaire, écrivain, professeur et journaliste, s'intéresse de longue date à Péguy auquel il a consacré une dizaine d'ouvrages : Péguy l'insurgé 1975, Péguy L'Inchrétien, Péguy à Chartres 1993, Péguy tel qu'on l'ignore (réédition Folio 1996). IL a publié son autobiographie l'apprentissage de l'Aube 1996. Il va sortir un récit en 2000 : La Gloire de Sophie.
Un beau matin de juin 1912, Péguy prend avec son ami Alain Fournier la route de Chartres. Tous deux s'en vont, à pied, prier à la cathédrale dédiée à Notre-Dame. De ce pèlerinage vont naître les plus belles pages de Péguy, qui s'élèvent comme autant de prières adressées à L'Etoile de la mer . A la suite de l'écrivain, bien des pèlerins prendront le chemin de Chartres. En retrouvant la démarche spirituelle qui animait Péguy, Jean Bastaire nous propose de faire route avec lui jusqu'à la Flèche unique au monde . Une manière de découvrir sous un autre visage l'un des écrivains les plus importants de ce début de siècle.
Le rêve revenait en force dans ma vie, mais d'une façon radicalement neuve. Il arrivait du dehors. Je n'en étais plus l'auteur ne le maître. J'étais confronté à lui comme une réalité externe et non plus intime, qu'il m'appartenait de recevoir et non plus de susciter. D'être l'objet d'une espérance aussi folle que la mienne me fit trembler. Je vacillai sous le poids d'une responsabilité à laquelle rien ne me préparait, bien qu'elle occupât le cÅ«ur de nos désirs. J'étais sommé de répondre avec une exactitude aussi intense à une attente dont j'avais éprouvé moi-même l'exigence. Bien sur, je ne fis aucune de ces réflexions sur le moment. Mais j'essaie aujourd'hui de m'expliquer la raison d'un émoi qui me rendit égaré, hésitant, livré à une véritable panique devant un bonheur dont l'éclat m'écrasait de toutes parts. AUTEUR Jean Bastaire est écrivain et journaliste. Il a publié, entres ouvrages, son autobiographie : l'apprentissage de l'Aube, 1996, et un essai Péguy contre Pétain.
Le moment n'est-t-il pas venu de susciter une nouvelle fraternité en François d'Assise capable de tirer pour aujourd'hui toutes les conséquences du charisme exceptionnel du Petit Pauvre d'Assise dont la réputation s'étend bien au-delà des cercles chrétiens ? Une famille franciscaine des petits frères et petites soeurs de la création soucieuse d'assumer théologiquement et spirituellement la revendication écologique contemporaine et la solidarité de l'homme avec les autres créatures.
Ces enfants d'un nouveau franciscanisme pourraient être les catalyseurs de multiples initiatives écologistes qui s'ignorent entre elles. Les acteurs non pas d'un écologisme christianisé mais d'un christianisme écologisé, c'est-à-dire touché par les nouvelles interrogations que pose le monde moderne et qui invitent providentiellement les disciples de Jésus à prendre pleinement en compte les dimensions cosmiques de la Révélation.