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Ils s'appellent Liberto, Malak, Joachim, Alfonso, Vico, Vica. Ils vivent dans un terrain vague, à proximité d'une voie rapide, parmi des détritus et toutes sortes d'objets broyés, de machines cassées. King raconte vingt-quatre heures de leur vie.
Mais qui est King ?
King est le conteur. C'est un chien. Ou, si l'on préfère, le point de vue d'un chien sur cette humanité précaire - les SDF - qui tente de survivre. King donne la parole à celles et ceux dont la voix n'est jamais entendue, ces marginaux que nous croisons sans les voir. -
Dans la communauté rurale où il exerce en Angleterre, le docteur John Sassall soigne les affaiblis, les mourants et les solitaires. Il distribue les remèdes, recueille les confidences. Il est une mémoire vivante.
John Berger et Jean Mohr ont passé plusieurs mois à ses côtés. Mêlant l'investigation à la réflexion, ils ont composé un livre unique qui résonne encore aujourd'hui.
Publié pour la première fois au Royaume-Uni en 1967, Un métier idéal s'inscrit dans la lignée de Georges Orwell ou de Louons maintenant les grands hommes, de James Agee et Walker Evans. Plus qu'une enquête, les textes de Berger et les images d'une puissante simplicité de Mohr sont une ode à la fraternité. -
Xavier est incarcéré dans la cellule n° 73 de la prison de Suse, où il purge une peine de détention à vie pour terrorisme. Aida est l'amante de Xavier. Elle est libre. Elle lui écrit. De A à X est l'ensemble de ces lettres, «miraculeusement » retrouvées par John Berger. Un roman par lettres, donc. Quel genre de roman ? L'amour y est présent à chaque phrase, mais on ne peut dire qu'il en soit le sujet. On pense à un manuel de résistance ou à un traité de guérilla urbaine. Ou à un recueil d'exercices spirituels.
Avec ce livre, John Berger donne la réplique à son époque. Il le fait à sa manière : précise et elliptique. Précise, parce qu'écrire est un travail qui s'apparente à la soudure, à la réparation d'objets cassés ou au fait de recoudre une plaie par balle. Elliptique, parce que comprenne qui voudra.
Dès lors, peu importe que cette histoire se déroule à Mexico, à Ramallah, à Kaboul ou ailleurs. Partout où des hommes, des femmes - et même des enfants - résistent à l'oppression, la voix fraternelle de John Berger les accompagne, comme une chanson de marche pour traverser la nuit.
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Fils bâtard d'une aristocrate anglaise et d'un négociant italien, G., le protagoniste de ce roman, est tôt séparé de ses parents.
C'est en orphelin qu'il se construit. Plusieurs expériences vont développer en lui une passion pour le corps singulier des femmes, et celui, collectif, des masses en lutte dans l'histoire. Rien en lui d'un séducteur, pourtant ; G. est plutôt laid, et s'il fascine, c'est par la force dérangeante de son regard.
Épique, G. est traversé par le grondement des révoltes, le souffle des guerres, mais aussi le sillage des premiers héros de l'aviation.
Intimiste, il reconstruit le monde perdu de l'enfance, explore celui du désir et du sentiment amoureux.
Matérialiste, il doit beaucoup à Marx, mais surtout à Diderot - le Diderot du Neveu de Rameau - et aux écrivains érotiques du XVIIIe, dont il retourne le propos : avec G., Don Juan ne vient plus asservir les femmes à son désir, mais les libérer.
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« Tandis que j'écrivais, j'attendais continuellement tes réactions. Ecrire s'apparente pour moi à l'acte de déshabiller, d'amener le lecteur au plus près d'une forme nue. Nous partagions l'attente de cette nudité. Nous cherchions à épier ensemble ce qui se cachait derrière le nom des choses, et si on l'apercevait, on se serrait fort. Si fort que cette étreinte m'a donné le courage de continuer quand j'ai recommencé à écrire seul. » Ce petit livre a été élaboré quelques semaines après la disparition de Beverly Berger, qui était la femme (et l'agent) de John Berger et la mère de Yves Berger. Quelques dessins, quelques photos, un texte poétique à quatre mains, un poème de Mahmoud Darwish, une citation de Spinoza : c'est ce qu'ont rassemblé John et Yves Berger pour construire un portrait de l'absente, une élégie simple et touchante.
John Berger est né à Londres en 1926 et vit en France depuis les années 70 (à Quincy, un village de Haute-Savoie). Peintre, scénariste (entre autres d'Alain Tanner), critique d'art (il a beaucoup écrit sur Courbet, Cézanne, Picasso, Dürer, Le Titien.), écrivain, John Berger a obtenu le Booker Prize en 1972 avec G. De sa longue complicité avec le photographe Jean Mohr sont nés plusieurs ouvrages : Art et Révolution (Denoël, 1970), Le Septième Homme (Fage, réédité en 2007), Une autre façon de raconter (La Découverte, 1981) et Au bout du monde (Demoures, 2001).
John Berger a publié aux éditions de l'Olivier : Qui va là ?, King, Photocopies, G., D'ici là, De A à X, Un métier idéal, et Le Carnet de Bento.
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« Je suis ici et en même temps je suis ailleurs, dans le jardin de mon enfance », dit John Berger. L'atmosphère des différents lieux d'Europe que parcourt l'auteur dans ce nouveau livre suscite des impressions fugaces et fait ressurgir le passé. « Lisboa » : John Berger rencontre au détour d'une rue sa mère morte depuis quinze ans et qui va l'accompagner dans sa promenade. « Islington » : il rend visite à un vieil ami, ensemble ils évoquent la jeune fille avec laquelle John a passé des nuits d'amour pendant le Blitz. « Kraków » : dans le dédale d'un marché, John aperçoit la silhouette de Ken, son "passeur", cet ami qui lui a transmis, lorsqu'il était adolescent, tout ce qu'il savait. « Madrid » : son vieux professeur, l'homme qui lui a appris à écrire, apparaît. D'ici là se fonde sur le pouvoir de l'imagination littéraire et le don d'ubiquité que détient l'écrivain : être à la fois ici et là-bas, parmi les vivants et les morts, dans le présent et dans le passé.
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Un métier idéal : histoire d'un médecin de campagne
John Berger, Jean Mohr
- Editions De L'Olivier
- 5 Février 2009
- 9782879296548
Dans la communauté rurale oú il exerce en angleterre, john sassall soigne les estropiés, les mourants et les solitaires.
Il distribue les remèdes, récolte les confidences. il est une mémoire vivante. deux mois durant, berger et mohr l'ont suivi dans le moindre de ses déplacements. passant de l'enquête à la réflexion, relatant quelques-unes de ses interventions avant d'explorer la nature de sa relation aux patients, un mélange complexe d'autorité, de fraternité et d'intimité et d'élargir leur propos à une méditation sur la valeur que nous accordons à la vie humaine, ils ont composé un livre unique et passionnant qui, quarante plus tard, n'a pas pris une ride.
Publié pour la première fois en angleterre en 1967, un métier idéal se situe dans une filiation qui remonte à george orwell et préfigure les " écrivains d'investigation " les plus actuels. la complicité du photographe jean mohr et de l'écrivain john berger a produit plusieurs ouvrages, tous remarquables : art et révolution (denoël, 1970), le septième homme (fage, réédité en 2007), une autre façon de raconter (la découverte, 1981) et au bout du monde (demoures, 2001).
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En composant ce recueil, John Berger a voulu réaliser une frise, un ensemble de textes dont la juxtaposition bord à bord donnerait une vue panoramique du vécu européen des instants de vie, à la fin de ce siècle.
Une femme à bicyclette, un homme tenant la bride d'un cheval, un peintre, un photographe, un philosophe, un gardien de troupeau - autant de portraits où se dessine en creux la figure des Temps Modernes. Mais ces " photocopies " nous parlent aussi de leur auteur : un irréductible qui, envers et contre tout, continue à lutter.
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Le carnet de Bento
John Berger
- Éditions de l'Olivier
- Litterature Etrangere
- 15 Novembre 2012
- 9782823600254
À la mort de Baruch " Bento " Spinoza, en 1677, sont exhumés des manuscrits, des lettres, des notes. Aucun dessin. Pourtant, des témoignages attestent que Spinoza ne sortait jamais sans son carnet de croquis. " Pendant des années, j'ai imaginé qu'un tel carnet soit découvert. Sans trop savoir ce que je pouvais espérer y trouver. Des dessins sur quoi ? Esquisser de quelle manière ? " dit John Berger au début du Bento's Sketchbook (TP). Reconstituant une version rêvée de cet objet perdu, l'auteur de G entame un dialogue avec l'oeuvre de Spinoza. Dialogue philosophique bien sûr - les croquis de Berger répondant à L'Éthique -, mais aussi dialogue esthétique et politique. Dessiner, écrire, c'est poser son regard sur le monde, obéir à une impulsion primitive que le geste métamorphose en art. C'est aussi choisir parmi les propositions infinies de la réalité : retrancher, ajouter ; pour transformer. Ce Bento's Sketchbook (TP), livre d'art et manifeste poétique, illustre l'humanisme de Berger, l'engagement total que constitue une oeuvre en forme de combat.