En 1995, quelque part dans la campagne anglaise, un garçon surnommé Shy mène la bataille la plus éprouvante qui soit, celle de la dernière chance. Violent, décrocheur scolaire, il est envoyé dans une résidence pour mineurs délinquants implantée dans un manoir du XVIIe siècle, classé au patrimoine, et que dirige une équipe de jeunes travailleurs sociaux. L'École de la Dernière Chance, victime des promoteurs, va bientôt fermer. Shy décide de s'évader au milieu de la nuit, de laisser derrière lui cet endroit peuplé de jeunes diables - tantôt amis d'infortune, tantôt tortionnaires - et de s'enfoncer dans la mare voisine lesté de plusieurs kilos de pierres accrochées au dos. Au bout de la nuit, Shy se retourne alors sur sa courte vie.
Max Porter plonge, avec son écriture si singulière, dans la spirale d'un gamin que la société rejette, mettant à nu, avec une lucidité poignante - et bouleversante -, cette triple fracture à l'origine de l'échec à répétition, de la souffrance profonde et tenace, qui vous colle comme une deuxième peau. Un livre saisissant sur cette façon dont les mots nous sauvent ou nous tuent. Comment survivre lorsqu'on vous retire votre dernière chance ?
Les humains m'ennuient sauf dans la douleur. Très peu m'intéressent. Mais les maris privés de femmes et les enfants privés de mères... Pour un Corbeau sentimental, ils font un nid délicieux à protéger. Je les distrais, les fait rire grâce à ma vulgarité de corvidé primaire, mon audace et mon sens de l'humour. Quand il n'y aura plus de désespoir à traquer, mon travail sera fini. Réalité ou chimère ? Qu'importe, tant que j'accomplis ma mission : offrir à chaque endeuillé un espoir de retrouver la soif de vivre.
Un grand peintre est allongé sur son lit de mort, se tordant et de sélectant de plaisir et de douleur alors que les souvenirs de toute une vie le submergent et l'enveloppent. Ce sont les derniers jours de Francis Bacon, atteint d'insuffisance respiratoire dérivée de son asthme chronique lors d'un voyage à Madrid, et soigné par soeur Mercedes à la congrégation des servantes de Marie.
Dans ce court texte audacieux et brillant, l'auteur de La douleur porte un masque de plumes et de Lanny habite Francis Bacon dans ses derniers instants, exprimant en sept tableaux le dernier souffle de l'artiste. Max Porter laisse les images advenir afin qu'elles parlent d'elles-mêmes et prennent leur revanche sur le personnage qui les a brandies dans la vie. Un catalogue de peintures textuelles, une exposition scripturale des portraits qu'aurait pu concevoir l'artiste en cette année 1992.
Non loin de Londres, il y a un village. Ce village appartient à ceux qui vivent là aujourd'hui, et à ceux qui ont vécu là autrefois. Il appartient au passé mystérieux du pays comme à son présent criard et confus. Il appartient à Pete le Dingue, le peintre paria à la réputation sulfureuse; à la vieille Peggy, qui marmonne derrière son portail; à un petit garçon nommé Lanny, tendre et imprévisible, et à ses parents, qui jamais ne le trouvent lorsqu'il se cache au fond des bois ou de ses songes.
Mais ce village appartient aussi au Père Lathrée Morte, étrange créature protéiforme, croque-mitaine, légende folklorique et divinité païenne, qui veille sur les lieux - à moins qu'il ne fasse planer sur eux une sourde menace. Partout et nulle part à la fois, il s'immisce dans les maisons, dans la terre, dans les arbres. Et surtout, il écoute - sans cesse à l'affût de ces voix humaines qui affleurent, se heurtent, s'entremêlent, et dont le chaos lui est un festin. Et, parmi ces voix, il y a celle qu'il préfère entre toutes. Une voix différente. La voix d'un petit garçon. Lanny.
Ode à l'enfance et à l'imagination, portrait de nos joies les plus simples, de nos peurs les plus enfouies et de nos fragilités les plus intimes, le deuxième roman de Max Porter est un conte qui puise aux sources du merveilleux comme du plus trivial pour révéler l'invisible et inquiétante magie à l'oeuvre dans nos vies.
In a London flat, two young boys face the unbearable sadness of their mother's sudden death. Their father, a Ted Hughes scholar and scruffy romantic, imagines a future of well-meaning visitors and emptiness. In this moment of despair they are visited by Crow - antagonist, trickster, healer, babysitter. This sentimental bird is drawn to the grieving family and threatens to stay until they no longer need him. This extraordinary debut, full of unexpected humour and emotional truth, marks the arrival of a thrilling and significant new talent.