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Prix
Octave Debary
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Après. conversation avec Christian Boltanski
Octave Debary
- Creaphis
- Poche
- 20 Avril 2023
- 9782354281847
Depuis plusieurs années Octave Debary, professeur à l'université Sorbonne-Paris-Cité et directeur du centre d'anthropologie culturelle (Paris-Sorbonne), développe un projet d'anthropologie comparée de la mémoire et du temps. En s'intéressant à la façon dont une société met en mémoire (et en musées) son histoire, ses recherches l'ont conduit à l'étude de l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Au-delà de sujets, il s'agit de construire une posture et une analyse qui promeuvent une dimension collaborative, comme avec les artistes allemands Jochen Gerz et Swaantje Güntzel et comme ici avec l'artiste français Christian Boltanski. Ce livre s'inscrit dans une recherche entreprise depuis presque vingt années sur les « artistes de la mémoire » et constitue une contribution originale et importante au développement d'une anthropologie de l'art et de la réception.
Ce livre a comme sujet principal les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain. Il s'est construit pendant toute une année en intelligence et en connivence avec Christian Boltanski. Figure centrale de l'art contemporain dont les oeuvres sont présentes dans le monde entier, Boltanski parle de son travail en évoquant les tracés d'un art fragile, d'un art de l'ordinaire et du commun mais aussi de la musicalité, de la mémoire... Ses oeuvres d'abord présentées sous forme d'objets (inventaires, photographies, documents, pièces à conviction, vitrines de références...) ont établi autant l'existence d'une histoire individuelle que leur ressemblance à celle des autres. L'artiste a poursuivi son travail autour d'objets de plus en plus fragiles, davantage reliés à une existence en suspens, à une transmission parlée, sonore, du mot à la note, dont sa dernière grande exposition Faire son temps (Centre Georges-Pompidou, 2019), comme son opéra comique Fosse (2020) et l'exposition Après (2021) sont les ultimes expressions.
La raison d'être de cet ouvrage est marquée par la volonté (au-delà d'un apport documentaire, journalistique ou critique...) de promouvoir une anthropologie dialogique, où la prise de parole n'est pas le seul fait du chercheur. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses « enquêtés » à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi au lectorat la matière première d'énonciation du discours de l'artiste. -
De la poubelle au musée, une anthropologie des restes
Octave Debary, Philippe Descola
- Creaphis
- 7 Mars 2019
- 9782354281380
Cet ouvrage traite de la difficulté à nous séparer des objets et de leur histoire. De la poubelle à l'usine, des marchés de vide-greniers aux puces , du théâtre d'objets au mémorial, du patrimoine au musée et à l'objet comme reste, Octave Debary cherche à interroger le pouvoir de faire autre chose des objets. Il questionne des manières de rendre compte de l'histoire. S'agit-il de dettes ? De devoirs de mémoire ? Ou d'arts du souvenir qui placent au coeur de leur pratique un art de l'oubli ?
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Montrer les violences extrêmes
Annette Becker, Octave Debary
- Creaphis
- 29 Novembre 2012
- 9782354280611
Comment notre société traite-t-elle de son passé à travers les souvenirs de ses drames? Comment aborde-t-elle le difficile travail d'historicisation des souffrances causées par les violences des guerres en particulier ? Comment les dire, comment les montrer, peut-on les dire en les montrant ? Est-il possible de créer à partir de ce qui reste, d'Auschwitz aux poignées de terres rapportées du Viet Nam ? Peut-on faire une théorie de la violence, théoriser l'existence ? Peut-on prétendre partager ce qui relève dans nos sociétés aujourd'hui, la plupart du temps d'un non-vécu ?
Pour tenter de répondre à ces questions, cet ouvrage rassemble les travaux d'artistes, muséographes, scénographes, conservateurs, architectes, historiens, anthropologues et philosophes, autant de confrontations de mots, de sons, de sensations, d'objets et d'images.
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Cet ouvrage problématise la notion de culture en tentant de rendre compte de ses enjeux dans le cadre d'une réflexion sur l'art et la mémoire. Il s'agit, à travers un véritable essai, de se demander ce qu'un anthropologue, travaillant sur les notions de mémoire et de restes, peut arriver à dire, à échanger avec un artiste contemporain qui lui aussi travaille sur la mémoire, en particulier dans l'espace public.
En suivant l'analyse d'une trentaine d'ouvres de Jochen Gerz, artiste allemand internationalement connu, né à Berlin en 1940, ce livre s'interroge sur cette tendance qu'une partie de l'art contemporain entretient avec la notion d'ouvres ouvertes, d'ouvres participatives, pensées dans et pour l'espace public. Les processus de création de nombre de ses ouvres, dispositifs ou mémoriaux, invitent à faire du moment de réception de l'art un temps constitutif de l'oeuvre. En proposant aux gens de participer, en creusant un « déficit des ouvres », Gerz laisse une place vacante, des objets partiels, une mémoire que le spectateur s'oblige à revisiter à partir de lui-même. Dans cette perspective, son travail propose à l'art de se défaire du rôle passif qu'il réserve souvent à ses spectateurs et engage la mémoire à s'énoncer à partir du présent. De Dachau (1972), Harburg (1986), Sarrebruck (1993), Biron (1996), Berlin (1997), Paris (2000), Coventry (2004), jusqu'aux rues de Dortmund (2010), à travers l'Europe, qu'il compare à « un arbre sans ombre », Gerz conçoit des ouvres dédiées aux vivants. Pour qu'à la suite des monuments dédiés aux morts, à l'art funéraire, succède un art de revenir à la vie. Il dresse la liste des noms des vivants, parfois de leurs signatures, d'autre fois de leurs mots. Ces inventaires s'invitent dans les rues, consignent la vie, ordinaire, discrètement. Comme une ressemblance.
Cet ouvrage est la première monographie consacrée entièrement à cet artiste conceptuel et de l'espace public. Le livre se construit autour de nombreux entretiens menés par l'auteur avec Jochen Gerz, pendant plus deux ans (entre 2013 et 2015). Il propose une réflexion sur la place des objets dans l'ouvre de Gerz mais également en référence à d'autres artistes (comme Duchamp, Sarkis, Boltanski, Christo.) ou écrivains (Primo Levi, Marcel Cohen.).
En plus du texte (français/anglais), l'ouvrage présente, dans un cahier descriptif, l'ensemble des oeuvres auxquelles le texte fait référence ainsi que leurs photographies. Il est également accompagné de documents (photographies couleurs et noir et blanc) réalisées en Irlande, dans le lieu où vit Gerz depuis 2008, par Pierre Gaudin/Créaphis.
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Objets et mémoires
Octave Debary, Laurier Turgeon
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 21 Mai 2007
- 9782735111442
Objets perdus, objets retrouvés ? Subrepticement, le passé se loge dans les objets de la vie quotidienne, dans les sensations qu'ils éveillent et qui lui servent de supports mnémoniques. La recherche proustienne du temps perdu peut se décliner sous l'angle de l'objet. L'ouvrage a lancé l'invitation à des chercheurs, spécialistes de ces questions, de développer la relation qu'ils établissent entre objets et mémoires. Plusieurs perspectives contemporaines en sciences sociales proposent de dépasser une lecture symboliste des objets en défendant l'idée selon laquelle ils sont au coeur des rapports sociaux. En s'attachant à décrire les dispositifs auxquels ils prennent part, ces théories donnent aux objets une position d'égalité avec les humains dans leur capacité à construire le monde. Ce rôle leur confère une place privilégiée dans la mise en mémoire de l'histoire. Objets refuges de l'identité, du patrimoine, de l'art, de la valeur marchande, des souvenirs familiaux, tous concentrent des formes d'investissements. De l'investissement compensatoire à la consolation, à la délégation morale ou aux régimes de valeurs biographiques, ces postures impliquent différents traitements : passion, haine, fétichisme ou affranchissement de l'objet.
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Vide-greniers
Philippe Gabel, Octave Debary, Howard saul Becker
- Creaphis
- Foto Creaphis
- 14 Avril 2011
- 9782354280444
De dimanche en dimanche, les vide-greniers se sont multipliés et généralisés partout en France et ailleurs, à la ville comme à la campagne, en banlieue comme dans les quartiers chics. Ces pratiques de vente et d'achat d'objets de « seconde main » ont considérablement augmenté depuis le début des années 1980 : brocantes, kermesses, ventes de charité « bon enfant » sont peu à peu devenus des moments de systèmes d'échanges complexes, des lieux où se joue une véritable économie parallèle. Qualifiés de « musées de plein air où se bricolent les mémoires » par Octave Debary, les vide-greniers génèrent des espaces et un temps propices à la rêverie mais aussi à l'échange de valeurs tant symboliques que pratiques. Le flâneur se laisse prendre par la nostalgie des vieux objets, le chineur recherche la bonne affaire pour compléter une collection en cours, l'étudiant ou le couple de retraités tel objet d'usage encore en état de fonctionnement. Retraçant cette histoire, qui est aussi l'histoire d'un mot, l'anthropologue Octave Debary, auteur de plusieurs ouvrages et articles de références sur ces questions, accompagne le photographe Philippe Gabel sur ce territoire éphémère, petit théâtre mobile de l'intime, des vide greniers (ici essentiellement à Paris et dans le Morvan). Cette photographie à la fois humaniste et insolite, traduisant avec tendresse la joie de s'approprier (ou se réapproprier) un peu de ce qui a disparu, n'est pas dépourvue de surréalisme Des « textes objets », dont celui très touchant du grand sociologue américain Howard S Becker qui s'est ici prêté au jeu à partir d'un objet qui lui est cher, font écho à des scènes de rue et à des portraits de chineurs qui tiennent en main leur trouvaille.
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Le pouvoir d'être affecté : souffrances, résistances et émancipation
Laurie Laufer, Patrick Cingolani, Octave Debary, Federico Tarragoni, Guillaume Le Blanc, Valérie Brunetière
- HERMANN
- Psychanalyse En Questions
- 29 Juillet 2022
- 9791037020062
Classiquement, dans l'histoire de la philosophie, les affects ont toujours été compris comme la part de l'involontaire dans l'existence humaine : le sujet les subirait dans une passivité totale. En croisant les regards contemporains de linguistes, sociologues, psychanalystes, philosophes et anthropologues, cet ouvrage entend changer cette approche simpliste et réductrice, notamment en proposant une généalogie de l'illusion d'indépendance du sujet vis-à-vis de ses affects.L'enjeu est de ressaisir au présent les trajectoires des affects. Car ceux-ci ne peuvent pas être appréhendés ni auscultés en faisant abstraction de l'environnement où ils émergent. C'est depuis un certain état des corps, du social, à partir de l'expérience contemporaine du travail, des mobilisations et des résistances et des actes de parole que l'on peut analyser et comprendre les courbures affectives d'un sujet, et c'est par là que ce sujet affecté peut apprendre à faire usage de toutes les ressources de son affectivité.
Avec les contributions de : Thamy Ayouch, Éric Bidaud, Emma Breton, Valérie Brunetière, Julien Chandelier, Patrick Cingolani, Catherine Cyssau, Octave Debary, Julie Alev Dilmaç, Anne Eon, Marie-Luce Gélard, Christian Godin, Élise Huchet, Laurie Laufer, Guillaume Le Blanc, Lucile Richard, Ouriel Rosenblum, Jan Spurk, Federico Tarragoni, Ayça Yilmaz Deniz. -
Que faire des restes ? le réemploi dans les societés d'accumulation
Natalie Benelli, Delphine Corteel, Octave Debary, Bénédicte Florin, Stéphane Le Lay, Sophie Retif
- PRESSES DE SCIENCES PO
- Academique
- 23 Février 2017
- 9782724620207
Dans la vie sociale des objets, la phase « déchet », moment où ils sont sans usage ni valeur, ne devrait plus être que transitoire. Alors que nous continuons de produire de plus en plus de biens tout en prétendant limiter les déchets, nos objets-restes doivent redevenir des richesses.
Ressourceries, vide-greniers, récupérateurs, garage sales... Peu étudié e t encore peu visible, le secteur du réemploi est devenu partie prenante des politiques publiques de prévention des déchets dans de nombreux pays. Ressuscitant en les transformant des pratiques longtemps déconsidérées par la société de consommation telles que la biffe et le chiffonnage, il remet en circulation les objets déchus afi n de leur trouver de nouveaux utilisateurs, voire de nouvelles utilisations.
Anthropologues, géographes et sociologues, les auteurs de cet ouvrage se penchent sur les pratiques du réemploi en Allemagne, en Égypte, aux États-Unis, en France, en Italie, au Maroc et en Suède. Ils donnent à voir les ambiguïtés d'un secteur qui n'oeuvre pas seulement à réhabiliter les choses mais aussi les personnes qu'il emploie, le délicat exercice consistant à redonner de la valeur aux objets-restes notamment à travers la création artistique et, plus largement, le rôle d'échange et de transmission des objets qui circulent de main en main.
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Thesis, n° 18/2021 : Arts et lieux de mémoire. Entretiens avec Pierre Nora
Régine Bonnefoit, Octave Debary
- Alphil
- 9 Septembre 2021
- 9782889303946
Comment comprendre le besoin de mémoire des sociétés modernes ? Pour le grand historien
français Pierre Nora, cette inflation mémorielle et patrimoniale correspond à une époque
commémorative intensive qui n'a eu de cesse de célébrer des mémoires multiples que pour
mieux oublier l'histoire. Ce paradoxe est là et l'édifice historiographique qu'il a construit
(Les Lieux de mémoire, 7 volumes, 1984 1992) a tenté de répondre à ce déficit d'histoire.
L'accélération de l'histoire a d'abord conduit à faire de la mémoire « une conscience de soi
à sauver » puis « une cause » et enfin, aujourd'hui, une « industrie »; peut-être le stade ultime
de son arrachement à l'histoire?
Cet ouvrage accueille les contributions de Pierre Nora et de jeunes chercheurs qui
questionnent la notion de lieux de mémoire afin d'examiner les différents usages qu'ils font
aujourd'hui de l'histoire. De la photographie amateure à celle des paysages de France pris
sous l'oeil de Depardon, de l'art contemporain au musée de l'industrie, du timbre-poste suisse
à l'histoire des blessures contemporaines de Berlin, les textes multiplient les approches
et les regards pour continuer de penser la notion de lieux de mémoire. Il s'agit ainsi de
rendre compte et hommage à cette rencontre exceptionnelle et permettre d'accompagner
la compréhension des postérités des Lieux de mémoire. -
La fin du creusot ou l'art d'accommoder les restes
Octave Debary
- Cths Edition
- 6 Février 2003
- 9782735505470
Un des traits fondamentaux de la modernité est la mise en mémoire, la mise en musée, forme particulière du rappel de l'histoire mais aussi de son oubli.
À partir d'une enquête ethnographique de terrain, l'auteur raconte comment, après avoir été le temple de l'industrie métallurgique française, Le Creusot est devenu dans les années 1970 le théâtre d'un rassemblement contestataire cherchant à révolutionner l'histoire de la ville grâce à un musée. Le temps d'une génération se sont succédées des formes de muséographies qui ont accompagné le démantèlement d'un système de production paternaliste.
La scène muséale érigée dans le château de la Verrerie, ancienne résidence patronale des Schneider, est devenue le lieu de cette histoire. Mais l'impossible mise en mémoire et en musée d'une histoire sans objets à exposer (ceux des Schneider ayant quitté la ville et ceux de l'industrie étant encore en activité) a provoqué l'avènement de l'écomusée comme nouvelle muséologie. Cet écomusée a-t-il rejoué l'histoire et la destitution d'un paternalisme culturel dans la mise en scène d'un musée vivant ? Cette muséographie ne serait alors qu'une solution de compensation.
Mais n'est-ce pas là la fonction de ce type de musée : venir toujours trop tard ? La seule réponse que notre société fournit à la reconversion industrielle serait-elle la reconversion culturelle de son histoire par la théâtralisation de son oubli ?