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Prix
Patrick Reumaux
-
Le cycle de Gormenghast Tome 1 : Titus d'enfer
Mervyn Peake
- Christian Bourgois
- Chimères
- 11 Janvier 2024
- 9782267050042
Dans le labyrinthe des couloirs endormis de Gormenghast, les cris d'un nouveau-né viennent briser la monotonie dans laquelle le château et ses habitants étaient plongés depuis des années. Cet héritier que plus personne n'attendait réveille l'immense demeure jusqu'alors plongée dans une imperturbable langueur.
Des salons aux cuisines, des tourelles aux bibliothèques, des cours aux toits escarpés, toute la maisonnée - membres de la famille, commensaux et valets - s'animent pour accueillir le futur soixante-dix-septième Comte de Gormenghast, Titus d'Enfer. Mais quel est cet héritage auquel le jeune Titus est promis ? Quels secrets cachent les recoins de Gormenghast ? Quel est le sens des nombreux rituels et cérémonies qui rythment la vie du château ? Mais encore : pourquoi rien, ou si peu, ne semble exister au-delà des murailles hautes comme des falaises ?
Chef-d'oeuvre de la littérature fantastique, Le Cycle de Gormenghast est une déambulation surréaliste dans un château-monde aux proportions extraordinaires. Cette traduction révisée est accompagnée d'une préface de la fille de l'auteur et d'une introduction inédite de Neil Gaiman. -
Le cycle de Gormenghast Tome 2 : Gormenghast
Mervyn Peake
- Christian Bourgois
- Chimères
- 14 Mars 2024
- 9782267049480
Après la mort de son père, Titus d'Enfer est devenu à sept ans seulement le maître de Gormenghast. Héritier d'une maison affaiblie, le jeune comte doit composer avec des siècles d'histoire, de rituels, de secrets et d'intrigues. À chaque instant, tout peut s'effondrer. Après une rencontre extraordinaire dans les bois, Titus embarque dans une aventure aux confins du monde, de l'autre côté de la montagne de Gormenghast, à la recherche d'une mystérieuse fille-oiseaux. Finelame, quant à lui, se dirige vers le coeur occulte du château. Pour arriver à son but, il ne se prive d'aucuns expédients : emprise, manipulation et, s'il doit en arriver là, le meurtre.
Chef-d'oeuvre de la littérature fanstastique, Le Cycle de Gormenghast est une déambulation surréaliste dans un château-monde aux proportions extraordinaires, et bien au-delà... -
Le monde du dessous : poèmes et proses de Gondal et d'Angria
Branwell Bronte, Charlotte Brontë, Emily Brontë, Anne Brontë
- Les Belles Lettres
- 26 Mai 2021
- 9782251451992
Nous avons tissé une toile à l'enfance.
Une toile aérienne et ensoleillée.
Et dans la prime enfance détecté une source.
D'eau fraîche et non souillée.
Charlotte Brontë.
Tout le monde connaît les soeurs Brontë :
Charlotte, Emily et Anne.
Mais le frère, Branwell ?
Et leur enfance dissimulée à inventer des mondes et des langages ?
À travers poèmes et proses inédits, ce recueil reconstruit le cheminement imaginaire - « le monde du dessous », écrivait Charlotte - au coeur de la création romanesque des Brontë et lui donne tout son sens.
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Les hauts de Hurtebise : Wuthering Heights
Emiliy Brontë
- Les Belles Lettres
- 19 Avril 2024
- 9782251455358
« Aucun lecteur des Hauts de Hurtebise ne peut oublier le moment et l'endroit où il a lu ce livre. À l'évocation de ce titre, tous ceux qui liront cette page se souviendront, avec un soupir en songeant à la jeunesse qui passe, du moment où le tendre pouvoir tragique du génie mortifère de ces pages les a saisis à la gorge ». John Cowper Powys
De Virginia Woolf à William Somerset Maugham, en passant par Kate Bush, Luis Buñuel et tant d'autres, Wuthering Heights a inspiré - et inspire toujours - nombre d'écrivains, musiciens, cinéastes et artistes. Il fallait à ce chef-d'oeuvre un traducteur à sa démesure. Par son talent aussi unique que le roman d'Emily Brontë, Patrick Reumaux a su le rendre à son souffle fantastique. -
Le marché aux elfes
Christina Rossetti
- Les Belles Lettres
- Poésie Magique
- 24 Septembre 2021
- 9782251452203
Dans un texte en hommage au centenaire de la naissance de Christina Rossetti, une femme non moins talentueuse et exigeante, Virgina Woolf, s'amuse à esquisser le portrait de cette artiste complexe et discrète, muse flottante à la foi d'airain : «Vous étiez poète d'instinct. Vous avez toujours vu le monde sous le même angle. Les années, et les échanges avec les hommes et les livres ne vous ont pas affectée le moins du monde. Vous avez ignoré soigneusement tous les livres qui auraient pu ébranler votre foi ou n'importe quel être humain qui aurait pu vous troubler. Vous étiez sage, peut-être. Votre intuition était si sûre, si directe, si intense, qu'elle produisait des poèmes qui chantent comme de la musique dans nos oreilles - comme une mélodie de Mozart ou un air de Gluck. Pourtant, malgré son équilibre, votre chant était complexe. Lorsque vous jouiez de la harpe, les cordes sonnaient ensemble. Comme toutes les personnes instinctives, vous aviez une conscience aiguë de la beauté visuelle du monde. Vos poèmes sont habités de poussière dorée et de la douce et changeante luminosité des géraniums ; votre regard était sans cesse aux aguets, notant que les joncs ont des tiges de velours, et les lézards une étrange carapace métallique - il est certain que votre regard observait tout avec une intense sensualité préraphaélite, ce qui a dû surprendre l'anglocatholique Christina. Mais vous lui devez peut-être la constance et la tristesse de votre muse. La pression d'une foi intense entoure et enserre ces petits chants. Peut-être lui doivent-ils leur solidité.».
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Le vrai mystere des champignons - illustrations, noir et blanc
André D'Hôtel, Patrick Reumaux
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 9 Septembre 2022
- 9782252046814
Comme le dit un judicieux personnage de Mark Twain, M. Tête de Pudding, un chou-fleur c'est simplement un chou qui a été au collège. Sa monstruosité s'explique par un excès d'éducation, mais c'est bien d'avoir une explication si poussée soit-elle, car nous avons ainsi l'heureuse satisfaction d'expliquer comment le chou-fleur en est venu à ce point. Or les champignons n'ont aucune éducation. Leurs formes affirment une méconnaissance totale de tout usage. Ils ne sont même pas monstrueux. Ambigus et radieux, ils tournent en dérision les plus élémentaires principes. S'ils se pourvoient de ce que l'on appelle un pied et un chapeau, chaque espèce, sur ce thème d'une pauvreté remarquable, s'ingénie à des variations dont la gratuité confine à l'insolence.
André Dhôtel -
Omar Khayyâm, poète persan du XIIe siècle, est l'un des savants les plus célèbres de son temps. Ce personnage, dont la vie est entourée de mystères, était mathématicien, astronome et philosophe. Mais la tradition a également conservé de lui un recueil de quatrains poétiques, qui n'ont pas été publiés de son vivant en raison du fanatisme et de la superstition de l'époque. Qu'il soit l'auteur de tous ces quatrains ou non, les plus anciens, publiés en 1341 sous le titre Compagnons des hommes libres, sont l'oeuvre d'un grand poète dont l'inspiration est étonnamment moderne et avant-gardiste.
Sans cesse, Omar Khayyâm prêche la jouissance et l'oubli de tout sauf de l'instant, bien avant le carpe diem de Ronsard ou le memento mori que l'on retrouve chez Beaudelaire. Si les quatrains d'Omar Khayyâm tiennent du prodige, c'est qu'ils ne parlent que de mirages.
Nouvelle traduction ou comment ne pas être persan. La difficulté de la traduction tient à toujours vouloir être dans la ressemblance. Or le persan, enclin à la préciosité, aux allitérations, aux jeux de mots, aux calembours ou aux non-dits, est difficile à traduire. D'où le choix de cette nouvelle traduction. Des poèmes, oui mais en français. Une nouvelle traduction comme une invitation à retrouver l'ivresse des quatrains à l'odeur de rose - où le vin même avait cette odeur - qui enchantèrent la première jeunesse du traducteur, Patrick Reumaux, né sur les hauteurs d'Alger. Écrivain, poète, il a reçu de nombreux prix notamment pour ses traductions de la poésie du monde entier. -
Journal de mon jardin
Vita Sackville-West
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 19 Septembre 2017
- 9782252040928
Interdite de littérature - mais pas de caresses - par Virginia Woolf, Vita Sackville-West prend en un éclair conscience des trésors qu'elle possède : un mari et un jardin. Son mari, le diplomate Harold Nicholson, conçoit l'architecture et dessine les plans de ce qui deviendra le somptueux jardin de Sissinghurst dans le Kent, que Vita, mi-gitane andalouse , mi-grande dame anglaise, transgressant sans vergogne les règles de l'art des jardins, transforme à quatre mains : la gitane zingari fait surgir de terre une mosaïque de couleurs, une jungle asymétrique, une orgie dans l'aurore ou le soleil couchant, l'aristocrate anglaise, qui n'aime que la lune froide, un extraordinaire jardin blanc : Attention, prévient-elle «j'aime la couleur, qui me met en joie, mais j'ai une prédilection pour le blanc. Les ombres d'un vert glacé que la blancheur peut prendre sous certains éclairages, au crépuscule ou au clair de lune, surtout au clair de lune, peut-être, font du jardin un rêve, une vision irréelle, et l'on sait cependant qu'il ne l'est pas le moins du monde puisqu'il a été planté exprès. »
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Classique de la littérature absurde anglo-saxonne ayant inspiré Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, Un Livre de nonsense d'Edward Lear (1812-1888) dépeint en « limericks » de cinq vers et en un dessin des scénettes dans lesquelles des personnages grotesques défient le bon sens en apprenant à marcher aux poissons, ou en cuisinant leur conjoint (mais toujours dans la bonne humeur). La présente traduction est la première à rendre en français non seulement l'humour absurde et jouissif d'Edward Lear, mais aussi la forme et le rythme ternaire des limericks originaux.
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CE LIVRE compile des légendes et des contes anciens d'Argentine, recueillis puis réécrits par l'écrivain et naturaliste William Henry Hudson, alias Guillermo Enrique Hudson. La première histoire du recueil est aussi la plus connue, elle s'intitule « El Ombú ». À l'ombre de cet arbre majestueux et solitaire, la voix du vieux Nicandro s'élève sur l'étendue des Pampas. Alors commence l'émerveillement.
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« Le pinson des arbres, dans l'Est Londonien, les yeux crevés par des aiguilles rougies au feu, chante aussi en prison quand il s'est habitué à son existence dans le noir et, bien nourri, éprouve un bien être passager qui l'incite à la mélodie. Mais personne, pas même l'amateur d'oiseaux le plus dépravé, ne pourrait soutenir un seul instant que la joie du petit captif aveugle, qu'il chante ou se taise, est le moins du monde comparable à celle du pinson chantant en avril « au sommet du buisson », au milieu du grand monde ensoleillé, bleu au dessus, vert au dessous, avec le désir et le pouvoir, à la fin de la mélodie, de s'envoler rapidement à travers les champs de cristal de l'air vers d'autres arbres et d'autres bois. » À sa mort, en 1922, W. H. Hudson légua la totalité de ses droits d'auteur - ses oeuvres complètes comportent vingt quatre volumes - à la Société Royale pour la Protection des Oiseaux.
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Hymnes a la haine
Dorothy Parker, Patrick Reumaux
- Phébus
- D'aujourd'hui Etranger
- 14 Mars 2002
- 9782859408039
Première édition en français des hymnes à la haine de dorothy parker : la plus belle volée de bois vert qu'une dame ait jamais flanquée à la société de son temps.
Avec toute la délicieuse vacherie qu'on peut attendre de celle qui fut la princesse des années folles.
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Le Pré de la chèvre, longue nouvelle publiée isolément en 1937 dans une édition illustrée de gravures sur bois due au graveur anglais Gwenda Morgan (1908-1990), offre un accès des plus plaisant à l'oeuvre singulière entre toute de Theodore Francis Powys. Mr. Nutty, est un marchand d'articles de sport et notamment de ballons de football dont les rondeurs ont presque autant d'attraits pour lui que le dos de celle qui va devenir sa première femme.
Hélas, celle-ci mourra accidentellement, frappée par le ballon que son mari avait cru bon d'offrir en guise de dot à son père ! Ce malheur va inciter Mr. Nutty à s'interroger sérieusement sur "ce que signifie donner et recevoir" . Il en vient à penser qu'il n'y a qu'un seul don (dont la nature sera révélée à la fin de l'histoire) qu'hommes et femmes pourraient recevoir sans craindre aucun danger. S'étant retiré dans le hameau du Prè de la chèvre, il y observe, comme le faisait Powys lui-même, la vie des habitants de ce nouvel avatar d'East Chaldon.
Ainsi les vicaires, et tout ce que le pays compte de soutanes, sont-ils sans cesse mis en danger par les charmes de la très jeune Jenny Honeybun, qui ne répugne pas à se laisser prostituer par un maquereau affairiste. Mais la belle Jenny finira par se souhaiter "des fleurs d'oranges à son chapeau, un anneau nuptial, un chat et un canapé" . Pour cela il lui faudra croiser le chemin de Mr Nutty, qui a compris que l'amour est naturel à l'homme, ni donné ni reçu, mais lui appartenant comme droits de naissance" et que, "quand l'amour est pure joie, il n'y a pas de péché" .
Et ce sont toujours, comme l'écrit Patrick Reumaux dans son avant-propos, les mêmes questions qui hantent cet écrivain fils de pasteur et lecteur de Nietsche : pourquoi serait-il nécessaire de faire souffrir une créature pour éprouver du plaisir ? Pourquoi "même le souffle de la vie, un don dont on peut penser qu'il faut être reconnaissant, est-il souvent source de chagrin pour celui qui le reçoit" ?
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Le parfait pêcheur à la ligne
Izaak Walton
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 9 Novembre 2017
- 9782252041000
Cet ouvrage se présente comme un manuel, un traité de pêche à la ligne, aux intentions précises et pratiques. Son intérêt et son utilité concernent à la fois le praticien de ce sport, ou de cet art nous dirait Walton, que le gastronome qui en déguste les produits.
Si alléchantes qu'en soient les recettes, si amoureusement ouvrées que soient les descriptions des « mouches », ce traité se distingue de manière évidente d'un genre fort à la mode au XVIIe siècle, en Angleterre comme en France, et qui vise à déployer, en virtuose, l'intégralité d'une technique ou d'un art. Ainsi, pouvait-on se procurer, en amateur, le Complete Gardener aussi bien que la Chirurgie complette...Le titre original de ce traité ne déroge pas à la règle (The Compleate Angler) mais élève l'exercice au rang de justification quasiphilosophique des vertus de la pêche : « un art digne du savoir et de la pratique d'un sage ».
De digressions en digressions, nous sinuons à l'ombre d'un fleuve où musique, religion et poésie s'écoulent avec éloquence. C'est que la pêche invite non seulement à la contemplation mais aussi au ravissement, en toute quiétude.
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Les textes métaphysiques de cette anthologie des trois frères Powys s'articulent autour d'une sorte de prêche de Theodore Francis intitulé "Le Soliloque de l'ermite". Publié à New York en 1916, cette oeuvre très personnelle - une des plus grandes réussites stylistiques de l'auteur - n'avait encore jamais été traduite en français. Bien qu'il ne fasse aucune allusion à la guerre qui sévit alors en Europe, T. F. Powys semble avoir écrit là une profession de foi contre les valeurs de son temps : à l'ordre de participer à l'épouvantable vie collective, il oppose la nécessité de la solitude, de même qu'à l'impératif de travailler pour vivre il répond par l'affirmation du pur bonheur qu'on ressent à ne rien faire : « Je me demande si l'on comprendra jamais que le monde n'est pas fait pour le travail, mais pour la joie. »
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Annales des cinq sens & autres poèmes
Hugh Macdiarmid
- Sous le Sceau du Tabellion
- 17 Janvier 2022
- 9782956798071
Traduction en français et en gallo de poèmes et de textes en prose d'un poète écossais. Présentation, choix des textes et traduction du scots (en édition bilingue) ou de l'anglais par Patrick Reumaux : « Il est à peine besoin de dire que, dans l'oeuvre considérable de MacDiarmid, les poèmes les plus surprenants, ceux qui réveillent les morts en les faisant dormir debout, sont les poèmes écrits en dialecte écossais. »
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L'assassinat de la reine de Gondal
Emily Brontë
- Sous Le Sceau Du Tabellion
- 21 Décembre 2022
- 9782958177102
Juvenilia d'Emily Brontë (de la saga de Gondal, dont les proses sont perdues, il ne reste que les poèmes), traduit et présenté par Patrick Reumaux. Le plus long poème qu'ait écrit Emily Brontë. Il narre le meurtre de la reine de Gondal, en son royaume imaginaire. Dès le début, selon Swinburne, vous y respirerez « l'air sombre et froid des présages et la passion tragique ».
Postface de Romer Wilson. Illustrations de Victor Caniato. -
Les pages recueillies par Patrick Reumaux se succèdent comme celles d'un herbier. Les courts épisodes décrits laissent libre cours au passage des saisons, au vol des cormorans et des albatros, aux rapines des renards et aux jeux carnivores des belettes et des hermines. Ils ont pour décor le Somerset, où Llewelyn Powys passa toute son enfance.
Chaque fleur est nommée par son nom et dépeinte avec une précision affectueuse. Le paysage prend, sous sa plume, une vivacité de couleurs et de formes. Llewelyn Powys invite à la contemplation de l'éphémère en s'arrêtant sur des détails, en nous contant ce que le crépuscule et l'aube cachent au regard. Il livre des impressions, comparables aux Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau, qui laissent à la nature, dans toute sa dimension poétique et métaphysique, le soin de nous émerveiller.
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« La source vive du génie de Hudson, était un feu intérieur d'émotions, et d'amour, et de colère, et de pitié, qui perçait sous le masque de l'observateur et étincelait dans ses yeux en réponse à la beauté, celle de la nature ou d'une femme, des oiseaux, ou des plantes, ou des arbres, ou des cieux, ou de leur mère la terre ». Edward Garnett « J'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de donner à mes lecteurs quelques conseils ou quelques tuyaux sur la chasse aux vipères, sachant qu'ils sont nombreux à vouloir faire connaissance avec ce rare et insaisissable reptile. Ils désirent le connaître - à une distance respectable - à l'état de nature, dans son habitat, l'ont cherché, mais n'ont rien trouvé. Très fréquemment - une ou deux fois par semaine environ, en été - quelqu'un me demande d'être un guide en la matière. (.)Ce que nous cherchons c'est la vipère objet de culte, qui a généré la pierre sacrée des Druides, et cette vipère n'habite pas dans un bocal d'alcool, à l'ombre d'un musée où la température est égale. C'est une amoureuse du soleil que l'on doit chercher, après son sommeil hivernal, dans les endroits secs, incultes, surtout dans les garrigues, les coteaux pierreux, les landes et les prairies couvertes d'ajoncs. Avec un peu d'entraînement, le chasseur de vipères, reconnaît tout de suite un paysage vipérin. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'errer au hasard à la recherche d'un terrain de chasse convenable, car tous les endroits hantés par les vipères sont bien connus des gens du voisinage, qui ne sont que trop heureux de donner les informations nécessaires.
Il n'y a pas de défenseurs des vipères à la campagne, et, autant que je le sache, il y a eu qu'une seule personne en Angleterre pour protéger cette belle et inoffensive créature, la couleuvre à collier. Peut-on comprendre cette passion ? » Extrait de Conseils aux chasseurs de vipères.
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Le cycle de Gormenghast ; Titus d'enfer, Titus dans les ténèbres, Gormenghast, Titus errant
Mervyn Peake
- Omnibus
- 3 Mai 2018
- 9782258107748
Titus d'Enfer (1946) - Titus dans les ténèbres (nouvelle, 1956) - Gormenghast (1950) - Titus errant (1959).
Dans le château de Gormenghast, aux proportions si démesurées que des parties entières restent inexplorées, vit la famille Tombal : lord Tombal, comte d'Enfer, neurasthénique et plongé toute la journée dans les livres de sa bibliothèque, Lady Tombal, la comtesse, qui se partage entre ses chats et ses oiseaux, leur fille Fuchsia, adolescente solitaire et imaginative, d'autres membres et pléthore de notables et gens de maison, tous plus pittoresques, voire grotesques, les uns que les autres. Ce petit monde est régi par des rites et des traditions immuables et compliqués. L'histoire commence alors que naît Titus, 77e comte d'Enfer, dans l'indifférence générale. Parallèlement, le jeune Finelame s'échappe des cuisines où il était commis ; malin et manipulateur, il investit peu à peu le château et va en briser l'équilibre précaire, par l'incendie de la bibliothèque tout d'abord, qui va mener le comte à la folie, puis à la mort.
C'est dans cet univers déconcertant, baroque, halluciné et presque maléfique que grandit Titus, qui s'accommode de plus en plus difficilement du cérémonial du protocole et rêve du monde extérieur, lui qui ne connaît que le château. Le dernier volet, Titus errant, le voit fuir Gormenghast et partir à la découverte d'un ailleurs qui lui est complètement étranger et dont il est exclu.
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Avec cet essai, qui rassemble la plupart des études qu'il a consacrées aux Powys depuis trente ans, Patrick Reumaux entend payer sa dette de lecteur envers le génie d'une famille de grands écrivains anglais, qu'on ne saurait comparer, outre-Manche, qu'aux Brontë. Ce qui le frappe d'abord chez les Powys, mis à part leur obsession commune pour les traditions du Dorset, la botanique et l'ornithologie, c'est leur étrangeté radicale, leur goût pour une solitude quasi mystique ; une espèce d'individualisme sauvage leur confère, à ses yeux, un sentiment de supériorité : « Il y a un Graal Powys, une solidarité Powys, une essence Powys, différente des autres essences de la race humaine. »
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Moi aussi, j'ai été Henry Angora et Rosabella Esmalden, Archibald MacRay et Cornelia Alzerno,Catherine Navarre et Cordelia Fitzaphnolden. Pour ne pas peler de froid dans ma maison noire, je l'ai peuplée avec les ombres que je voyais descendre du plateau. Assis près du feu à l'âtre, je regardais les flammes s'enrouler autour des vers de Branwell, se dérouler dans les boucles d'Anne, se tordre dans les intrigues de Charlotte murmurant à voix basse : « Je me demande si Branwell a vraiment tué la duchesse ? »
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Contes fantastiques de la Nouvelle-Amsterdam
Washington Irving
- Sous le Sceau du Tabellion
- 29 Juin 2021
- 9782956798064
Savoureux et stimulant montage et assemblage de divers contes fantastiques et satiriques (la plupart inédits en français), écrits par Washington Irving, l'auteur de Sleepy Hollow, adapté au cinéma par Tim Burton en 1999. Contes magistralement traduits par Patrick Reumaux avec des illustrations de Mervyn Peake.
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La maison près du cimetière
Joseph Sheridan Le Fanu, Patrick Reumaux
- Phébus
- Domaine Romanesque
- 1 Octobre 2004
- 9782752900241
Joyce relisait ce livre chaque fois qu'il souhaitait s'empêcher de dormir. Un roman noir tout ce qu'il y a de classique en apparence (Le Fanu fut dans ce registre le seul rival de Wilkie Collins), mais ficelé à l'irlandaise, c'est-à-dire sans marchander sur les ingrédients indispensables : le whiskey, la mort violente et le surnaturel.
Quelques messieurs plus ou moins distingués aiment à se réunir le soir au club, dans une bourgade des environs de Dublin, pour dire tout le mal qu'ils souhaitent au monde et tout le bien qu'ils pensent d'eux-mêmes jusqu'au jour où ils se retrouvent avec un joli crime sur les bras.
Un thriller particulièrement retors qui se sert d'un fait-divers faussement banal pour nous rendre complices du pire ; en nous invitant à nous poser la seule question qui compte : « Comment tuer le temps ? » Que la bonne société victorienne en profite au passage pour se faire déculotter et fesser d'importance ne saurait nuire, on s'en doute, à notre plaisir.
Mais Le Fanu a encore d'autres surprises dans son terrible sac qu'il n'est bien sûr pas question de révéler ici.
Qu'un tel livre nous voulons dire d'une si violente modernité n'ait jamais été traduit en français à ce jour est à la fois consternant et rassurant : il nous reste encore (Elizabeth Bowen dixit) des chefs-d'oeuvre à découvrir !