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GALLIMARD
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«Je vois le Poète, dit le Monstre.- Moi aussi, dit Prospéro.- Il a l'air de boiter, dit le Mage. On dirait un Orphée sale.Hirsute, pieds nus dans les godasses, vêtu d'une chemise ouverte au col et d'un pantalon à la zouave, un petit chien dans les bras, le Poète remonte des Enfers. Il titube en paix. La crasse le protège des sorts.C'est toujours pareil, dit le Monstre, cet imbécile a encore oublié de se retourner, il n'a pas statufié le temps.- Ne parlez pas si fort, dit Prospéro, vous allez réveiller Mirella (1.).1. Dans le jeu de cartes ici battu, le lecteur reconnaîtra:Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa, dans le rôle du Monstre.Gioacchino Lanza Tomasi, son fils adoptif, dans le rôle du Jeune Homme Doux.Lucio Piccolo di Calanovella, dans le rôle du Poète.Agata Giovanna di Calanovella, dans le rôle du Medium.Casimiro Piccolo, baron de Calanovella, dans le rôle du Mage.»
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Ces poèmes ont la forme de distiques d'inspiration populaire, avec des titres étranges, des images neuves. L'auteur emprunte à la chanson son rythme, à la comptine son invention, à la contrepèterie son comique, à la fantaisie hoffmannesque quelques thèmes ou quelques personnages. Jonglerie savoureuse qui éclaire, comme par une série de flashes, tout un petit monde, avec ses scènes, ses paysages.
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Un peintre abandonné par sa femme vient s'installer avec sa petite fille dans un bourg des Ardennes détrempé par la pluie et par la brume. Dans ce pays mystérieux où règne une étrange famille de quatre enfants, chacun promène son rêve jusqu'au jour où l'on découvre que les chiens ont égorgé un loup. Entre le loup et les habitants s'établit alors une relation étrange : son ombre coïncide avec des événements qui changeront la vie de tous, le temps que reviennent la paix et la grande monotonie des jours...
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La jeune fille qui ressemblait à un cygne
Patrick Reumaux
- GALLIMARD
- Le Chemin
- 8 Octobre 1965
- 9782070254057
Un jeune homme, Henri Ferrare, rêve son enfance, sa vie, son amour. Un jour, en traçant un d minuscule suivi d'une apostrophe, il voit apparaître sur le papier le corps vivant d'une jeune fille. Elle n'a pas de nom. Elle vient de naître. Elle ressemble à un cygne. Parallèlement, et comme un contrepoint à la vie rêvée d'Henri Ferrare, se joue le destin de Ferdinando Bersagliera, enfant miséreux des bas-fonds de Naples, adolescent avide et sans scrupules, qui passe de la pègre à la haute société où il rencontre la lointaine Emilia di Montechiaro, réussit à se faire aimer d'elle et se tue le jour de ses noces. Ferrare et Bersagliera mènent à travers cet étrange et merveilleux récit une double vie passionnée et nostalgique dont chaque acte, chaque illusion, chaque rêve oscillent entre le désespoir et le désir. La jeune fille au cygne a-t-elle existé ailleurs que dans l'imagination de ce narrateur unique qui n'accepte d'atteindre une impérissable réalité qu'à travers le jeu terrible, lumineux et tendre des métamorphoses ?
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Dans le premier volet de ce roman en deux parties nous assistons aux derniers moments de la vie d'un couple. La femme d'Henri Ferrare,
rongée par la maladie, meurt lentement, les yeux ouverts, en regardant son mari qui la hait et qui pourtant, ne pourra jamais oublier ces
yeux. Dans le second volet, Henri suit les déambulations d'une famille de forains. Égaré par ses malheurs il tombe amoureux d'une des filles des forains et la confond avec sa femme qui est morte. Pour mieux vivre leur passion, ces deux êtres prédestinés fuient au hasard sur la route à bord d'un des camions. Le jour où ils seront rejoints par leurs poursuivants, la mort arrêtera leur course, guettant la folie et le rêve au dernier tournant. -
Deux récits menés en alternance, l'un et l'autre à la première personne. Un narrateur et une narratrice racontent leurs vies, dissemblables au possible : les deux moitiés d'un rêve, les deux parts d'une personnalité, l'une écrasée, l'autre aérienne. Le premier narrateur est un jeune professeur d'université dans une ville au bord de la mer. Cygne, sa femme, rencontrée autrefois sur les plages d'Irlande, coud, rêve et veille à leurs enfants. Il prend un autobus de banlieue, fait halte au Mickey-Bar, évoque son passé de petit garçon dans un château du Nord, mais par-dessus tout prête l'oreille aux voix secrètes de ses trois Parques, Rodo, Laudi et Lachesis, manipulant le fil halluciné de sa vie. D'autre part, Olga vit en Europe centrale auprès de son tuteur, un savant botaniste qui cherche à l'attirer sur les berges d'un marais maléfique. Elle se souvient de sa mère morte, elle aime le beau Nils Jorgensen, assistant du vieux professeur. Sa mémoire et son amour réussiront-ils à sauver la jeune fille, piégée par les plus étranges cauchemars ?
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Patrick Reumaux donne ici de nouveaux poèmes semblables à des herbes folles, pleins de fantaisie, d'idées biscornues, d'images surprises, verts et vifs comme la vie.
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Nommé assistant au laboratoire de cryptogamie du Muséum d'histoire naturelle, Henri Ferrare se consacre à l'étude du genre Inocybe, l'un des plus ardus parmi les genres d'Agarics ochrosporés. Taillé sur le modèle pervers, il collectionne, outre les sporées, les souvenirs, particulièrement ceux que se rattachent à une critique situé au-delà d'immenses tables rocheues visibles à marée basse. Si Ferrare rassemble ainsi les fils de sa mémoire, c'est qu'il a l'obsession des liens, que ce soient les liens noirs des algues, les résilles, les corsets ou les liens conjugaux. Lorsque Jeanne paraît dans sa vie, il se découvre une vocation nouvelle : celle de voleur d'âme. Mais, telle une graine de chardon, l'âme de Jeanne vagabonde sur des paysages de plus en plus lointains, et le ciel d'Henri devient d'une pâleur insupportable à regarder. Rompre les liens est un danger mortel, mais quand on est déjà mort c'est s'offrir de donner le corps de Jeanne aux chiens.
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«Ces poèmes, reflets et gerbes de ruptures, écrits au hasard des lumières et des ciels, ces poèmes de l'ailleurs du monde ne sont rien que des images. Je ne puis dire ni qu'ils me répondent, ni qu'ils ne me répondent pas, parce que l'indifférence et l'abandon qui ont présidé à leur naissance ne m'appartiennent pas vraiment.» Patrick Reumaux.