En 2008, alors qu'il est professeur de sciences de l'éducation à l'université de Paris 8 et évaluateur d'un programme Comenius (des Communautés européennes) sur la pédagogie des enfants à haut potentiel, Remi Hess est invité par l'un de ses doctorants, à raconter sa vie « d'enfant surdoué », ayant eu quelques difficultés à trouver sa place. Car, s'il devint un bon étudiant, il fut d'abord un mauvais élève, redoublant trois fois. Inadapté à la pédagogie des écoles catholiques rémoises, il se donna, dans son enfance une formation informelle, vivant en bande... Dans son adolescence, il entreprit un travail de désaliénation, essayant de concilier l'amour pour ses parents... et l'effort de penser autrement... En 2020, R. Hess relit cette biographie, la commente en l'enrichissant de notes et de commentaires... Ses premiers lecteurs l'encouragent à publier cette histoire.
Cet ouvrage présente l'analyse institutionnelle comme une pratique et une théorie permettant de dialectiser les concepts de centre et périphérie.
La première édition de ce livre date de 1978. En cette année du centenaire de Henri Lefebvre (1901-1991), un an après la disparition de René Lourau (1933-2000), fondateur de l'analyse institutionnelle, rééditer ce livre, avec une bibliographie actualisée, est une manière de leur rendre hommage et de rappeler que ce courant des sciences humaines qui a eu un grand impact dans le travail social, dans le développement de la pensée critique, reste une pensée actuelle.
Une dialectique centre/périphérie se développe, dans la société, au niveau du local, du national, mais aussi du mondial.
La mondialisation entraîne une concentration des centres toujours croissante (Henri Lefebvre) et en même temps une périphérisation sans cesse plus grande des marges, au point que l'on peut se poser la question : les marginaux ne sont-ils pas devenus majoritaires (Franco Basaglia) ?
L'Université se produit et se reproduit par l'écrit ; le moment du mémoire ou de la thèse est un espace-temps qui permet à l'étudiant de se construire comme auteur. Quelles sont les conditions à réunir pour produire son oeuvre ? Impliqué dans la direction de mémoires et de thèses, l'auteur propose ici une exploration de cette entrée dans l'écriture. Ce livre, fruit d'une longue expérience - et d'une réflexion sur cette expérience - s'adresse bien évidemment à tous les étudiants, mais aussi à ceux qui, à un moment donné, se trouvent confrontés à la page blanche .
À la mort de leur père, quatre enfants s'organisent pour accompagner leur mère en fin de vie. Dispersés géographiquement, ils se relaient aux côtés de celle-ci qui présente de graves signes d'aphasie. L'écriture d'un journal, dans lequel chacun consigne les moments du quotidien et ses propres réflexions, leur permet de garder le lien et de constituer entre eux une communauté de pratique. Dix ans plus tard, la fratrie relit les huit cents pages du journal et s'interroge : qu'avons-nous appris de cet accompagnement de la vie quotidienne de notre mère ? Oeuvre d'émotion et de réflexion, ce retour sur un journal à quatre mains constitue un témoignage rare et une contribution précieuse sur la question de l'accompagnement des personnes en fin de vie et sur ses implications personnelles et interindividuelles.
Enseigner est un métier.
Y entre-t-on par vocation ? Est-ce un métier qui vous prenne, comme une passion ? Peut-on donner un sens à sa vie d'enseignant ? Comment évaluer un itinéraire pédagogique ? Quelles formes donner aux efforts pour conceptualiser la pratique, pour mettre en pratique la théorie ? En quoi le fait de raconter son histoire de vie peut-il constituer une " éducation tout au long de la vie " ? Dans cet ouvrage, Gabriele Weigand, une enseignante engagée dans l'enseignement secondaire et supérieur (elle va de l'un à l'autre), à la fois comme praticienne, mais aussi comme théoricienne, tente de répondre, pratiquement à ces questions.
Originaire d'un village de Bavière, elle monte à la ville (Wurzburg) pour aller au lycée, puis y faire ses études. Elle étudie les sciences de l'éducation, l'histoire, la littérature allemande. Le temps des études est marqué par un voyage en France, où elle passe un semestre. Elle écrit une thèse sur la pédagogie institutionnelle en France, puis devient professeur de lycée. On lui propose alors un poste en fac.
Elle le prend, mais, après cinq années, elle décide de retourner au lycée. Elle y enseigne, y vit plusieurs réformes. Elle fait de la recherche sur le terrain des échanges de classes franco-allemandes. Elle participe à la gestion de son lycée, conduit une expérience avec une classe peu ordinaire (élèves surdoués), puis, elle retourne à l'université où elle occupe une chaire à la Padagogische Hochschule de Karlsruhe.
Ce livre est à la fois la narration d'une aventure biographique d'une enseignante allemande à un collègue français, mais c'est aussi une invitation à tous les enseignants et formateurs à raconter leur vie, à la reconstruire, dans la perspective d'une éducation tout au long de la vie. C'est un témoignage sur l'intérêt de l'expérience interculturelle.
Ensemble des phénomènes d'échange, d'influence réciproque, d'actions et de réactions entre enseignants et enseignés, la relation pédagogique est ici étudiée comme une interaction s'inscrivant dans la vie personnelle de chacun des participants.
Ce livre propose une relecture anthropologique et historique de quelques moments décisifs qui ont constitué la relation pédagogique, telle que nous la connaissons aujourd'hui, puis les auteurs s'essaient à une définition de cette relation : situation ? Moment ? Enfin, s'appuyant sur leurs nombreuses expériences de professeurs de lycée, d'observateurs dans des classes primaires, de formateurs d'enseignants et d'universitaires, ils nous font partager les outils qu'ils utilisent dans l'analyse de cette relation.
Ils présentent l'observation participante, mais aussi les formes de l'écriture impliquée : journal pédagogique, histoire de vie, correspondance pédagogique et monographies d'élèves et de situations.
Notre histoire de vie a-t-elle un sens ? Le sens ne se réinvente-t-il pas, de manière différente, chaque jour de notre vie ? De ce fait, un projet d'histoire de vie qui n'enferme pas le sujet est-il encore tenable ? Plutôt que de s'inscrire dans une perspective historique, la démarche biographique ne serait-elle pas à orienter dans le sens d'une anthropologie philosophique du sujet ? Telles sont les questions qui sous-tendent cet ouvrage, produit d'une rencontre entre une théoricienne et praticienne des histoires de vie, Christine Delory-Momberger, auteur de Les histoires de vie, de l'invention de soi au projet de formation (Anthropos, 2000) et de Remi Hess, anthropologue, praticien de l'analyse institutionnelle.
La solution adoptée est l'exploration des " moments " que Remi Hess se construit tout au long de sa vie, comme ressources pour redéployer constamment le sens ou plutôt les sens de sa vie. L'histoire de vie devient alors une " clinique " des moments, un effort pour les décrire, pour les articuler, et ainsi dégager des " possibles ". Penser, c'est partir des résidus, du résiduel qui ne parvient pas à trouver sa place dans une logique hypothético-déductive.
La théorie de moments, acceptant la dissociation du sujet, ainsi que le jeu de l'implication et de la transduction, renonce à la construction d'une identité close.