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Sophie G. Lucas
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Fresque familiale à l'incroyable souffle romanesque, Mississippi, la Geste des ordinaires charrie près de deux siècles d'Histoire, porté par les voix particulièrement incarnées de ses personnages. Traversant les époques, les drames et les bouleversements sociétaux, cette généalogie mêle la petite et la grande histoire, du XIXe siècle jusqu'au XXIe, de la colonisation à l'ouragan Katrina en passant par la Commune, les chasses aux sorcières, les guerres mondiales... Questionnant la violence sociétale et la manière dont elle innerve les familles au fil des générations, Sophie G. Lucas dresse les portraits d'êtres qui courent après leurs rêves, qui tentent de prendre des chemins de traverse et d'émancipation, et dont les existences sont comme une mythologie de vies ordinaires.
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Ssommons les poètes ! tente de partager ce quotidien, ce choix de vie, forcément un peu marginal, sous forme de petits textes plus ou moins autobiographiques, graves et légers, écrits sur plusieurs années...
Cet ouvrage est composé de textes nombreux et variés, répartis en quatre parties : Écrire/faire écrire, Lire (à voix haute), Résider, Résister.
Cette forme représente le quotidien du poète. Les textes font écho à des situations et à des périodes différentes, faisant penser à un journal bien que ce ne soit pas une forme préméditée. Le système s'y apparente mais le récit n'est pas chronologique et comporte une part de fiction. -
Recueil de textes poétiques ou en prose, On est les gens fait la part belle à la révolte, à l'engagement, au singulier et au collectif. Sophie G. Lucas donne à entendre celles et ceux qui luttent pour leur dignité, qui ont risqué des traversées mortelles en bateau et ne sont jamais arrivé.es, celles et ceux qui ne peuvent plus payer leurs factures, qui se sentent trahi.es et méprisé.es par une société et une classe politique désinvoltes. La lutte, c'est aussi parfois celle menée contre son propre corps, contre sa propre histoire, pour échapper à un avenir tout tracé et espérer encore... Contre l'indifférence et le mépris, Sophie G. Lucas dessine un continuum de la lutte sociale, allant de la Commune aux Gilets Jaunes, en passant par les grévistes de Mai 68. Avec ce souffle militant qui lui est propre, elle montre la beauté et la force de la colère sociale face à la noirceur des quotidiens difficiles.
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« L'idée de moujik moujik est née d'une colère et d'une impuissance.
D'abord. La mort d'un homme, Francis, qui vivait sous une tente, dans le bois de Vincennes, l'hiver 2008. La découverte de ces dizaines de personnes, hommes et femmes, jeunes et vieux, vivant dans ce bois.
Invisibles. Et la litanie de personnes mortes de froid cet hiver-là, en France, annoncée à la radio. J'ai voulu écrire à partir d'eux, de la marge, leur redonner une identité. Et je voulais que ce soit la forme poétique qui s'en saisisse. Pour que l'on voie de nouveau ces hommes et ces femmes de la rue. Qu'on les regarde. [...] Avec cette approche documentaire, je savais que moujik moujik ouvrait un travail plus long. Je voulais pousser plus loin cette démarche, et toujours avec la volonté de partir des marges, d'évoquer les plus fragiles.
C'est ainsi que je me suis intéressée à la ville de Detroit, surnommée Notown. 2008, c'est la crise des subprimes et la ville est touchée de plein fouet. Detroit parce que je suis fascinée par «l'autre Amérique», parce qu'elle me fait penser à ma ville, Saint-Nazaire, où toute une population tient sur une industrie, avec une culture ouvrière marquée. Et Detroit m'est apparue comme un symbole de l'effondrement du système ultralibéral (qui n'a pas eu lieu). Les habitants ont été abandonnés. » -
«C' est une drôle de chose l' écriture. Quand je lis Testimony de Charles Rezniko , je sais. Je sais que c' est là que je veux aller. Je veux tenter l' expérience du poète américain mais pas à partir d' archives. Je veux me rendre dans un tribunal. Je veux assister à des procès. Je veux frotter l' écriture à cette réalité. Je veux capter des paroles, travailler des voix, des histoires. Je veux comprendre ce que disent ces procès de notre société.
J'ai entamé ce travail. J'ai suivi des procès en correctionnel au Tribunal de Grande Instance de Nantes de septembre à décembre 2013, en janvier et juin 2014 pour essayer d'approcher ce qui se cache derrière les violences, les faits divers.
A ce travail, d'autres ls se sont mêlés, inattendus, personnels, ceux d'un père en marge, dont la vie chaotique a trouvé des échos dans celles des prévenus, au fur et à mesure des procès. Et si c'était là l'objet de toute cette démarche initiale ? Tenter de comprendre un père impossible en me faisant témoin d'autres vies, essayer de faire se manifester une vérité parmi d'autres possibles ?».
Sophie G. Lucas
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Désherbage : que vient-on faire dans une bibliothèque aujourd'hui ?
Sophie G. Lucas
- La Contre Allee
- Un Singulier Pluriel
- 7 Juin 2019
- 9782376650096
C' est en 2018 que la Bibliothèque Départementale de Loire- Atlantique m' a proposé une résidence itinérante dans des bibliothèques rurales et semi-rurales autour d' une question: «Que vient-on faire dans une bibliothèque aujourd' hui?» Sur le moment, on pense, Quelle drôle de question. On vient y lire, travailler, emprunter des livres. Mais une bibliothèque est bien plus que cela, comme je le constaterai lors de mes six mois de rencontres avec les bibliothécaires, les bénévoles, les lecteurs et lectrices, les usagères et usagers, adultes et jeunes. La bibliothèque est un lieu de vie, culturel et social.
Très vite, j' ai senti que cette résidence n' était pas un sujet local, ça débordait des contours géographiques et thématiques. Ce qui traverse ces bibliothèques de Loire-Atlantique concerne toutes les bibliothèques, des villes et des campagnes : le troisième lieu, l' avenir de la lecture publique, la place du livre, les fractures sociales, culturelles, numériques, le service public. Interrogeant aussi l' accès à la culture dans ce qu' on appelle la «périphérie», qu' elle soit géographique ou sociale. Comme si les bibliothèques se révélaient le nerf sensible de la société.
Ce n' est pas un texte sociologique ni journalistique, mais plutôt une approche sensible. Ce n' est pas un essai mais un récit.
J' ai été inévitablement ramenée à mon rapport à la bibliothèque publique depuis l' enfance, à ce qu' elle a représenté en tant qu' éducatrice, force émancipatrice.
Sophie G. Lucas J' y mesure l' évolution des missions des bibliothèques, de celles et ceux qui y travaillent, des publics, depuis ces dernières décennies et m' interroge sur leur avenir.