Le roman le plus lu de Virginia Woolf.
« Mrs Dalloway dit qu'elle se chargerait d'acheter les fleurs. » De cet incipit, resté aussi célèbre que ceux de Camus ou Nabokov, découle la journée d'une femme, Clarissa Dalloway, au rythme des heures qui s'égrainent, entraînant le lecteur dans les sinuosités joyciennes de son inconscient et de ses monologues introspectifs.
À contre-sens des canons de la littérature victorienne, Mrs Dalloway n'en reste pas moins, en dépit de son avant-gardisme, un des romans les plus appréciés de Virginia Woolf, celui dont elle dira, dans son Journal d'un écrivain, qu'elle y avait exprimé « bien plus complètement que de coutume ce qu'elle voulait dire ».
Outre une technique d'écriture novatrice, Mrs Dalloway se propose de « critiquer le système social, le montrer à l'oeuvre dans toute son intensité ». Virginia Woolf pose un regard critique sur la condition bourgeoise, l'évolution des moeurs, l'avenir des femmes, mais aussi sur la folie à travers le personnage de Septimus.
Mrs Dalloway, qui n'a rien perdu de sa modernité, ouvre par effet de miroir quelques portes d'entrée dans la psyché de son auteur.
De son enfance sur les falaises de Cornouailles à ses études à l'Université de Cambridge, la vie de Jacob Flanders est révélée au gré de sensations et d'impressions : lettres de sa mère, conversations amicales, pensées de la femme qui l'aime...
Jusqu'à ce qu'il apparaisse dans la lumière d'un lampadaire londonien : nous sommes en 1914, il a trente-six ans, et l'Europe est aux portes de la guerre.
La Chambre de Jacob invite à un voyage à l'orée de nos sens, où le flot des souvenirs et des affects dessinent le portrait d'un homme en prise avec son monde. L'occasion pour la romancière britannique d'aborder, déjà, la condition féminine et le poids de la morale victorienne - autant de thèmes qui hanteront son oeuvre.