Werner Hofmann
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Revenant sur l'oeuvre de Degas, Werner Hofmann réussit à ouvrir d'étonnantes perspectives inédites en la confrontant à la notion de réalisme Si Degas (1834-1917) a régulièrement participé aux expositions des Impressionnistes., dès ses débuts, il a opposé à l'interprétation harmonieuse de la réalité de ses collègues une peinture de la vie sociale, traversés de tensions. Il met à nu la fragilité du monde bourgeois ainsi que celle des relations humaines qui s'y jouent. Il convoque les zones marginales de la société où les figures de la femme sont repasseuses, modistes, danseuses ou prostituées. Il invente des espaces traversés par des tensions intérieures ou encore des échappées sur des zones ambiguës où se nouent les tensions du « clair-obscur-social ». C'est, selon l'auteur, dans ce champ problématique que se situent la contribution de Degas au « Réalisme » et son dépassement des scènes de la vie moderne - les marges de la ville, l'intimité prosaïque de ses habitants forgent une nouvelle orientation du regard.
Werner Hofmann ancre le cheminement artistique de Degas à l'intérieur des grandes tendances du XIXe siècle. David, Ingres, Delacroix, Courbet et les oeuvres des Impressionnistes. De cette manière, il rend visible les lignes que trace la tradition mais surtout la manière personnelle et la puissance d'innovation de l'art de Degas, lequel, faisant contrepoint à l'oeuvre de Cézanne, ouvre une autre voie conduisant au XXe siècle. -
Goya ; du ciel à l'enfer en passant par le monde
Werner Hofmann
- Éditions Hazan
- 1 Octobre 2014
- 9782754107709
Dans ce volume abondamment illustré, Werner Hofmann nous offre un vaste panorama de l'oeuvre peint et gravé de Francisco Goya, introduisant le lecteur à la compréhension d'un univers visuel d'exception qui, dans son ambiguïté foncière et ses insondables énigmes, tient encore lieu aujourd'hui de métaphore du « monde comme asile de fous » : Enfer de l'Au-delà et enfer terrestre y sont intimement mêlés.
Les pionniers et les novateurs de la fin du XVIIIe siècle - et Francisco José de Goya y Lucientes (1764-1828) fut certainement l'un des plus remarquables d'entre eux - portent la marque d'une équivocité troublante, sur le plan à la fois moral et esthétique. Tel est ici le constat de Werner Hofmann, qui retrace d'un geste éclatant la vie et l'oeuvre du peintre espagnol. Affirmant avec fierté qu'« il n'y a pas de règles en art », Goya rompt avec la tradition jusque dans ses peintures religieuses et déroule un extraordinaire et gigantesque éventail qui va des aimables cartons de tapisserie de sa jeunesse, avec tout le raffinement et la variété formelle du rococo, jusqu'aux écrasantes « Peintures noires » de ses dernières années, en passant par les séries graphiques des Caprices, des Désastres de la guerre et des Disparates, mais aussi par les genres du portrait - où l'artiste fait preuve d'une pénétration peu commune, qu'il s'agisse de peindre l'individu ou la société -, de la chronique de moeurs et du journal intime, dans ses albums de dessins. À suivre les clairvoyantes hallucinations du peintre, on comprendra que le monde est pétri de choses irrationnelles et absurdes. Goya en montre les abîmes, dans leur effroyable beauté et sans chercher à mettre un frein à leurs atrocités barbares, qu'il accentue au contraire par les sortilèges de son art. Inouïe et troublante, encore vivace aujourd'hui, la modernité de ses oeuvres tient tout entière à cet acte de création qui, sous la gouverne de la Raison, enfante un monde insensé. Cet ouvrage est disponible dans un coffret. -
Pour Werner Hofmann, auteur de cette monographie proposée désormais sous coffret, la contribution essentielle de Friedrich est l'invention du paysage-icône. Aucun artiste avant Caspar David Friedrich n'avait posé de façon aussi poignante la question de la place de l'homme dans la nature et dans l'univers. Acteur majeur de la peinture romantique allemande du xixe siècle, il découvrit la « tragédie du paysage », selon l'expression du sculpteur David d'Angers, apportant une contribution essentielle au genre autrefois mineur qu'il révolutionna. Tout en observant le monde empirique de façon fidèle, il lui donna une aura religieuse, croisant les catégories de l'espace et du temps.
La monographie de Werner Hofmann, devenue une référence, comprend un essai historico-philosophique auquel se mêle une analyse méticuleuse des tableaux. Les documents, lettres et écrits proposés en annexes éclairent la vie et la personnalité de Friedrich ainsi que son oeuvre sublime. Werner Hofmann tâche également d'élucider d'autres aspects de l'oeuvre friedrichienne, moins connus que ses paysages : sa vision de l'environnement privé et public de l'époque, les rapports entre l'homme et la femme, la femme comme être autonome dans la société. Il situe le peintre dans le contexte intellectuel et historique de son temps en mettant en lumière ses contacts difficiles avec Goethe, ses affinités avec la philosophie de Schleiermacher, ses opinions politiques. -
À la charnière des XVIII? et XIX? siècles, l'histoire de l'art connaît une période de crises et de remises en question profondes qui suscite l'avènement de toutes nouvelles images. Les bouleversements politiques, comme la Révolution française, n'expliquent pas à eux seuls une telle nouveauté. D'autant qu'elle se manifeste aussi bien en Angleterre qu'en Allemagne ou en France, et que ses signes avant-coureurs sont visibles en plein siècle des Lumières. Des artistes comme Flaxman ou Turner, Runge ou Friedrich, David ou Delacroix, Boullée ou Schinkel, Blake ou Goya partagent la conviction de participer à la naissance d'une époque nouvelle. Pour avoir été le véritable découvreur d'un bon nombre de ces novateurs, et cela à travers des expositions remarquables et des publications qui font autorité, le Professeur Werner Hofmann, ancien directeur de la Kunsthalle de Hambourg, était de loin l'auteur le plus compétent, le plus engagé aussi, pour évoquer en quoi cette volonté de rupture constitue en fait le prologue ou l'aube d'une ère nouvelle, simplement celle de toute la modernité.
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Cet ouvrage est consacré à la célèbre peinture L'Atelier de Gustave Courbet. Dans une démonstration claire et précise, Werner Hofmann, explore le tableau sous toutes ses coutures. Effectuant tout d'abord une analyse minutieuse de la composition qu'il explique par la forme du triptyque : l'icône du peintre au centre de la toile et les deux récits qui le flanquent représentés par deux groupes de personnages. Werner Hofmann passe ensuite en revue les principaux écrits critiques parus à propos de L'Atelier de Courbet puis reprend les débats là où ils se sont arrêtés pour développer sa théorie. Ainsi, Hofmann parvient à replacer la fameuse peinture de Courbet dans l'histoire de l'art mais également dans le contexte historique du peintre.
Il nous emmène sur les chemins de la politique et de la réalité sociale de son temps, rapprochant les pensées de Karl Marx et de Pierre-Joseph Proudhon et le récit interne de la peinture. Enfin, il termine son brillant essai en donnant un éclairage sur les échos importants que L'Atelier aura sur les successeurs de Courbet. Cette analyse aussi complète que précise est un travail inédit en France sur l'une des oeuvres majeures de Courbet.
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Goya "to every story there belongs anothe"
Werner Hofmann
- Thames & Hudson
- 20 Octobre 2003
- 9780500093177
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Ruptures et dialogues
Werner Hofmann
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Passages-Passagen
- 18 Septembre 2008
- 9782735111671
Werner Hofmann est un passeur. " Il est de ceux qui font tomber des barrières d'un pays à l'autre, tout en soulignant les singularités de chacun, de ceux qui font mieux comprendre, donc aimer, l'oeuvre d'art ", écrit Michel Laclotte dans sa préface, à travers laquelle il évoque la mémorable exposition sur la peinture allemande à l'époque du romantisme qu'il avait organisée en 1976 avec son ami viennois à l'Orangerie. Passeur entre les écoles et les nations, Werner Hofmann l'est aussi à l'intérieur de la topographie de l'histoire de l'art. Il a fait éclater les frontières entre les beaux-arts" et la caricature, entre peinture et sculpture, et a mis en valeur la multimatérialité comme critère essentiel de l'art de notre époque. Sensible à l'itinérance des formes et à leur changement de signification suivant les contextes, son regard ne pouvait pas ignorer les analogies frappantes entre l'" hétéroclitisme " actuel et le Moyen Age. Ces réflexions l'ont conduit à revoir la lecture de l'art occidental selon des césures conventionnelles par siècle. A travers ses écrits, il propose d'établir une continuité autour de la notion de polyfocalité déterminant les pratiques artistiques avant et après l'époque de la Renaissance, celle-ci se caractérisant par la monofocalité. Viennois, exilé volontairement à Hambourg où il dirigea la Kunsthalle de 1970 jusqu'en 1990, Werner Hofmann est attaché à ses origines. Vienne est le lieu de l'" émancipation des dissonances " sur les plans artistique et intellectuel. Ses recherches notamment sur la polyfocalité lui ont valu le prix Warburg de la Ville de Hambourg en 2008.