Rayons
Support
Yasushi Inoué
-
A bout de forces, trop fatiguée pour bouger le petit doigt je laissai machinalement mon regard s'attacher à ton reflet sur la vitre. Tu avais fini de frotter le canon et tu remontais la culasse, que tu avais également nettoyée. Alors tu levas et abaissas plusieurs fois le fusil en épaulant à chaque fois. Mais peu après le fusil ne bougea plus. Tu l'appuyas fermement contre ton épaule et tu visas, en fermant un oeil. Je me rendis compte que le canon était manifestement dirigé vers mon dos.Yasushi Inoué Le Fusil de chasse, ou les multiples facettes d'une impossible passion. Trois lettres, adressées au même homme par trois femmes différentes, forment la texture tragique de ce récit singulier. Au départ, une banale histoire d'adultère. A l'arrivée, l'une des plus belles histoires d'amour de la littérature contemporaine. Avec une formidable économie de moyens, dans une langue subtilement dépouillée, Yasushi Inoué donne la version éternelle du couple maudit.
-
« Monsieur Rikyu a assisté à la mort de beaucoup de samouraïs... Combien d'entre eux ont dégusté le thé préparé par Monsieur Rikyu avant d'aller trouver la mort sur le champ de bataille ? Quand on a assisté à la mort de tant de guerriers, on ne peut pas se permettre de mourir dans son lit ! » Non, Monsieur Rikyu (1522-1591), Grand Maître de thé issu du bouddhisme zen, n'est pas mort dans son lit ! Il s'est fait hara-kiri à l'âge de 69 ans. Pourquoi s'est-il donné la mort ? Un vieux moine, son disciple, tente d'élucider le mystère de ce suicide.
Ce livre-enquête nous projette dans le Japon de la fin du xvie et du début du xviie siècle. A cette époque, la cérémonie du thé était un acte grave, un rituel qui témoignait d'un engagement redoutable, empreint d'exigences éthiques et politiques, prétexte parfois à des négociations secrètes.
Le Maître de thé est donc tout naturellement un roman d'initiation, de méditation, lyrique et sensuel à la fois. A travers la figure historique de Rikyu, Yasushi Inoué (1907-1991) dresse le portrait d'une génération hantée par la mort. Etrange de penser qu'il a écrit là son dernier récit et sans doute son chef-d'oeuvre, publié en 1991, l'année même de sa disparition ! -
Dans le japon du xvie siècle, les seigneurs se disputent âprement leurs territoires : de bataille en bataille, c'est toujours un nouvel opposant plus dangereux qui se profile à l'horizon, dans un climat de violence oú la force, la ruse et le courage ouvrent seuls les chemins du pouvoir.
De cette période de chaos se détache une figure tout aussi prodigieuse, yamamoto kansuke, décrit comme nain, borgne, boiteux, de teint noir et marqué de petite vérole, devenu le stratège génial et secret du seigneur du clan des takeda. porteur d'un rêve immense, celui de l'unité du japon, fidèle à son maître et à sa concubine yubu, qu'il vénère pour sa beauté et son caractère indomptable, il mourra sans avoir vu se réaliser la vision qui soutient son existence.
De ce personnage historique célèbre entouré d'un halo de mystère, inoue a tiré une chronique bruissante de batailles et d'épisodes héroïques, peinture effrénée d'une époque féconde en héros et qui parle puissamment à l'imaginaire, oú l'absolue nécessité de vaincre pour survivre transforme un être disgracié en guerrier de légende.
-
Le loup bleu ; le roman de Gengis Khan
Yasushi Inoué
- Picquier
- Picquier Poche
- 19 Mai 1998
- 9782877301718
Gengis-khan (1167-1227) - le " conquérant du monde ", selon ses chroniqueurs - avait formé un empire démesuré allant de pékin à la volga.
Yasushi inoue raconte l'épopée de ces fils du " loup bleu et de la biche fauve ", les chevauchées triomphantes, les butins fabuleux et les carnages qui entraînèrent les hordes mongoles en terre d'islam et, au-delà de la grande muraille, dans la mythique chine.
Mais, de bataille en bataille, c'est à la découverte d'un homme énigmatique que nous convie l'écrivain : à partir des chroniques de l'histoire secrète des mongols, il reconstitue peu à peu le mystère de la vie de celui qui n'eut de cesse de devenir le légendaire " loup bleu ".
(...) j'ai eu envie d'écrire la vie de gengis-khan car si j'étais capable, jusqu'à un certain degré, de la comprendre, il y avait pourtant un point que je ne parvenais pas à élucider : qu'y avait-il à la source de son désir de conquête ? c'est ce mystère qui m'a attiré.
-
Un vieux fou de poésie part en croisade contre tous les démons de la modernité qui enlaidissent la nature. Afin de sauver sa petite-fille de leur emprise, il l'enlève, embarque dans son errance une jeune fugueuse et un chauffeur de taxi, et part à la recherche d'une terre promise où persisteraient encore la beauté et la pureté originelles.
Avec pour seul guide le Manyô-shû, le plus ancien recueil de poésie japonaise, il se lance dans l'impossible quête des lieux chantés par ces admirables poèmes. Impossible car le temps a bien sûr passé... Il mesurera bientôt les limites et les dangers de son rêve.
-
Au début du xie siècle, un jeune Chinois, Xingte, s'en va vers l'ouest à la recherche d'un peuple en guerre contre la Chine des Song, les Xixia. Enrôlé de force dans l'armée xixia, Xingte va participer aux batailles qui se déroulent dans des territoires immenses, contre les Chinois, les Ouighours, les Turfans, etc. Mais cette aventure, de bataille en bataille, dans la violence inouïe de la guerre, dans le décor inhumain des déserts sans fin, est aussi la longue quête de l'homme devant le mystère de la vie.
Poussé par l'amour d'une princesse ouighoure, Xingte emprunte une route difficile et va rencontrer deux hommes qui seront à la fois ses compagnons et ses ennemis. Mais leurs chemins, un instant réunis, vont se séparer, et chacun s'en ira vers son destin au plus profond des déserts.
Roman d'aventures et voyage initiatique qui n'est pas sans évoquer Le Désert des Tartares de Buzzati, Les chemins du désert est aussi un jeu avec l'Histoire. L'auteur a pris comme point de départ la découverte, au début du xxe siècle des grottes de Dun Huang, à l'ouest de la Chine. Elles contenaient plus de vingt mille documents bouddhistes datant d'avant le xie siècle. Personne n'a jamais expliqué le mystère de leur origine, et c'est cette histoire inconnue que nous raconte Yasushi Inoué dans Les chemins du désert.
Disparu le 29 janvier 1991 à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, Yasushi Inoué restera comme le plus célèbre, sinon le plus populaire écrivain japonais de son temps. Outre Le fusil de chasse, traduit dans le monde entier, les Editions Stock ont publié ses oeuvres les plus importantes.
-
Trois couples se croisent, se cherchent, s'avouent, se dérobent ou se quittent.
Faux-semblants des sentiments, illusions perdues ou frustrations inavouées, trois courts récits regroupés autour du même lieu commun: l'amour, ou plutôt la comédie de l'amour.
Un regard ironique, bienveillant ou attendri, féroce parfois, pour mieux dévoiler les ombres et les doutes, les troubles cachés de l'homme devant l'amour, la mort et la vie.
-
Yasushi Inoué Le Faussaire Voilà ce que je savais du faussaire, en somme rien de plus que des témoignages éclatés. Pourtant, en mettant bout à bout ces différents fragments, les soixante-huit années de sa vie avaient Þni par composer une image, quelque chose qui m'apparaissait dans une continuité sombre et froide [...]. Quelle ironie de voir que le grand peintre qui avait régné sur son temps et celui qui, tournant le dos aux cris de la foule, tirait ses feux d'artiÞce sans les voir avaient débuté côte à côte sur la même ligne de départ ! [...] Désormais, je ne percevais plus dans la vie du faussaire la marque d'une obscure fatalité.
Yasushi Inoué Trois récits. Trois manières de regarder l'humanité. Trois mélodies douces amères. Avec, en toile de fond, la solitude des êtres et les pesanteurs du destin. Il y a d'abord Le Faussaire : l'étrange enquête d'un journaliste parti sur les traces d'un génie de la peinture, qui découvre dans son ombre l'existence d'un « double » mystérieux... Il y a ensuite Obasuté, thème et variations : souvenirs d'enfance autour d'une légende... Il y a enÞn Pleine lune : le récit de l'ascension et du déclin fulgurants d'un homme qui croyait que le monde était plié à sa loi...
-
Yasushi Inoué Confucius Retiré depuis la mort de Confucius dans un village perdu du centre de la Chine, un vieil homme, Yanjiang (« Vieux Gingembre »), raconte ce que furent les quinze dernières années du grand maître dont il partagea une partie de la vie.
Pourquoi Confucius abandonna-t-il la capitale de sa province où il avait occupé les plus hautes fonctions ? Avait-il un projet secret ? Le dernier disciple du maître tente de donner les clés du mystère. Mais plus qu'une évocation biographique, Inoué raconte une captivante aventure politique et humaine au cours de l'une des périodes les plus troublées de l'histoire de la Chine du ve siècle av. J.-C.
Yasushi Inoué est l'un des plus remarquables écrivains japonais du xxe siècle. Ses ouvrages - Le Fusil de chasse, Le Maître de thé, Histoire de ma mère. - sont devenus de grands classiques. Confucius est son dernier roman. L'auteur a mis beaucoup de lui-même dans le personnage malicieux du « Vieux Gingembre » qui nous donne à découvrir le grand sage et penseur chinois sous l'apparence d'un homme souffrant, humble, plein de compassion et d'humanité face à l'incompréhension hostile du monde.
-
C'est aux confins du monde qu'inoue nous convie une fois de plus : en asie centrale, en chine, au japon, sur les traces de nomades anonymes, d'archéologues, vers des villes abandonnées, des tombeaux oubliés.
Une ville morte aux frontières de la chine, le tombeau d'une princesse t'ang découvert par des archéologues invitent le lecteur à de surprenantes rencontres dans le passé de ces villes et de ces peuples, dans la mémoire de ces hommes qu'inoue sait mieux que quiconque faire revivre avec talent. simples chroniques du temps passé, biographies mystérieuses de quelques hommes égarés devant des lambeaux d'histoire.
Mais point d'épopée comme dans le loup bleu : inoue traque pour nous ces personnages qui passent comme des fugitifs et dévoile, comme par effraction, le secret de quelques aventures humaines remarquables. parce que, ces fragments d'existence, il peut les transformer pour nous en destins.
-
«C'était pendant la quatrième ou cinquième année de l'ère Taishô, il y a donc environ quarante ans. Les enfants avaient l'habitude, le soir, de courir çà et là sur la route du village en criant Les shirobamba ! les shirobamba ! Ils poursuivaient ces petites bêtes blanches qui flottaient comme des flocons d'ouate dans le ciel commençant à se teinter des couleurs du crépuscule.»Ce roman-là, tous les Japonais le connaissent par coeur. Dans l'oeuvre abondante de Yasushi Inoué, c'est sans doute le plus frais, le plus charmeur. Très largement autobiographique, il raconte l'enfance au début du siècle d'un petit garçon qui s'appelait Kôsaku. Comme Inoué lui-même, il grandit non pas auprès de ses parents, mais de la maîtresse de son arrière-grand-père, une ancienne geisha. Entre le petit garçon et la vieille femme se tisse une relation toute de tendresse, une complicité un peu féerique, présentée sous forme d'une série d'exquis petits tableaux naïfs aux couleurs vives...
-
Les guerres féodales du XVIe siècle ravagent les campagnes japonaises. Hiérarchie, rivalité, stratagèmes et désir de liberté révèlent des héros: des samouraï en quête de leur idéal, des enfants de treize ans tuant lors de combats effroyables, de valeureux guerriers qui envient l'existence des paysans, entrent dans la légende. Huit nouvelles qui forment une pafaite introduction à la littérature japonaise.
-
Un roman historique qui se situe dans le Japon du XVIe siècle et qui se déroule comme une tragédie antique pleine de bruit et de fureur, sur fond de batailles et de châteaux incendiés. Un magnifique portrait de femme, celui de la châtelaine de Yodo, dissimulant un coeur vibrant de passion derrière la beauté impassible d'un masque de Nô, et qui devra, dans les flammes du château d'Ôsaka, faire face à son destin.
-
Le froid ne tuera plus de matelots. Le capitaine Kôdayû et son équipage s'éloignent de l'île glaciale d'Amtchitka, quatre ans après le naufrage du Shinshômaru. Adieu les dociles indigènes vêtus de plumes d'oiseaux. Terminés la chasse aux phoques et le commerce des peaux. En route pour la Russie, les marins peuvent enfin croire à leur retour au Japon. Le bateau vogue sur les flots de l'espoir.
-
Sur un vaisseau en mer de Chine, quatre jeunes moines japonais discutent avec fougue de leur mission impériale : étudier les Écritures bouddhiques et apporter l'érudition religieuse dans leur pays. Ils découvrent l'Empire des Tang, lisent, recopient, apprennent, puis décident d'escorter au Japon Ganjin, le grand maître bouddhiste chinois. Une odyssée périlleuse dont l'issue dépend de la volonté des flots.
-
Dans le village isolé où il est élevé par la vieille Onui, la maîtresse de son arrière-grand-père, le jeune Kôsaku grandit. Sous forme de courtes scènes, enchâssées dans le récit comme autant de joyaux, voici tout le Japon traditionnel du début du siècle qui revit devant nous : ses fêtes paysannes, ses coutumes méconnues, telles que les voit et les vit un enfant au seuil de l'adolescence. À travers l'histoire de Kôsaku - la sienne en fait -, si particulière et qu'il sait pourtant rendre universelle, Yasushi Inoué nous raconte notre entrée à tous dans la vie adulte, avec ses joies, ses peines, ses surprises, ses déceptions, ses larmes et ses rires...
-
Trois couples se croisent.
Trois couples se cherchent, s'avouent, se dérobent ou se quittent. et la vie, petit à petit, les reprend. faux-semblants des sentiments (la mort, l'amour et les vagues), illusions perdues (le jardin de pierres) ou frustrations inavouées (anniversaire de mariage), trois courts récits regroupés autour du même lieu commun: l'amour, ou plutôt la comédie de l'amour. un regard ironique, bienveillant ou attendri, féroce parfois, pour mieux dévoiler - comme inoue le faisait dans le fusil de chasse - les ombres et les doutes, les troubles cachés de l'homme devant l'amour, la mort et la vie.
-
-
Cet ouvrage rassemble 7 nouvelles totalement inédites. Dans ces petits chefs d'oeuvre littéraires, on retrouve à chaque instant la sobriété lyrique, la densité légère et l'écriture épurée qui caractérisent le grand ciseleur de la littérature japonaise.
-
-
Les enfants dont nous parle inoue jouent, sautent, rient, font des pâtés de sable, pleurent comme il est normal de le faire à leur âge.
Mais lorsqu'ils sont de gré ou de force plongés dans le monde des adultes, la candeur et la naïveté qu'on associe à l'enfance se muent en une intuition aiguë et en une intelligence des situations les plus complexes. ils n'hésitent pas alors à perturber le jeu des adultes, ils aiment fureter là oú il ne faut pas et peuvent aussi connaître les tourments de la jalousie et les humiliations, en même temps que de grands émois.
Ecrites d'une plume légère avec la retenue et la sobriété caractéristiques des nouvelles d'inoue, ces délicieuses pièces psychologiques - dont certaines sont autobiographiques éclairent d'un jour nouveau la personnalité du grand écrivain japonais mort en 1991.
-
La favorite ; le roman de yang kouei-fei
Yasushi Inoué
- Picquier
- Picquier Poche
- 7 Janvier 2014
- 9782809709735
L'histoire des tragiques amours de l'empereur Siuan-tsong (empereur des T'ang au viiie siècle) et de Yang Kouei-fei est aussi célèbre en Chine que celle de Tristan et Yseult en Occident.
Dans ce livre qui se lit comme un roman d'aventures, la Chine médiévale s'anime sous le talent d'Inoue, avec en toile de fond la vie luxueuse et apparemment insouciante du palais et les intrigues autour de ministres sanguinaires, de généraux ambitieux, d'eunuques intrigants ou de concubines habiles. En arrière-plan des jeux de pouvoir, les incursions barbares aux frontières cernent la cour d'un danger toujours pressant.Roman historique où l'on reconnaît le souci constant d'exactitude et de vérité.
-
Vent et vagues ; le roman de Kubilai Khan
Yasushi Inoué
- Picquier
- Picquier Poche
- 7 Janvier 2014
- 9782809709759
Kubilai (1215-1294), grand Khan des Mongols, petit-fils de Gengis Khan, empereur fondateur de la dynastie mongole de Chine, réalisa le rêve que son aïeul, avant lui, n'eut pas le temps d'accomplir : la conquête de la mythique Chine avec les fils du « loup bleu et de la biche fauve ». Connu des Européens grâce aux récits de Marco Polo, son nom évoque, pour les Japonais, le fameux épisode des kamikaze ou « vents divins » qui protégèrent leur pays de l'invasion mongole.
C'est cette conquête du Japon, vue du côté coréen, que nous raconte Inoue, tandis que se dessine peu à peu la personnalité fascinante de Kubilai : monarque bienveillant et débonnaire, habile diplomate, oppresseur cruel et sans pitié.
-