On devient normand sans s'en apercevoir... Cette constatation a été faite plus d'une fois par les écrivains en villégiature, notamment dans deux romans que sépare un siècle, l'un de Balzac et l'autre d'Antoine Blondin. Rien d'étonnant à cela puisque la Normandie vit de son ouverture - sur la mer d'un côté et sur Paris de l'autre. Ses rivières, ses plages, son bocage, ses falaises, la diversité de ses paysages et la richesse de sa terre sont ainsi devenues au fil du temps le bien de tous les Normands d'adoption autant que celui des Normands de naissance, les uns et les autres devenant pareillement jaloux de sa beauté.
Qu'ils y soient nés comme Flaubert ou Millet, qu'ils s'y soient mariés comme Sédar Senghor, qu'ils y aient puisé l'inspiration de leurs plus belles pages, comme Proust, ou qu'ils y soient venus voler ses lumières, comme Monet, Manet, Sisley, Seurat..., les écrivains et les peintres réunis dans cet album ont mis la quintessence de leur génie au service de la Normandie - de la leur et de la nôtre.
Cinq parties : Au fil de l'eau - Les horsains - conquêtes - D'amour et de pommes - Les trésors de la terre.
Septembre 1939. À dix-huit ans, Hugo découvre Dinan où sa famille s'est réfugiée, une ville fascinante dont les pierres lui parlent. Il rencontre Françoise. Malgré tout ce qui les oppose - il est fils de bourgeois, elle est sympathisante communiste - va naître et grandir en eux un amour qui transcendera leurs destins.
Quand la guerre totale éclate, Françoise aide les réfugiés, se dévoue pour tout ce qui touche à l'humain.
Hugo l'observe avec ironie, curiosité, l'admire, s'interroge. Il s'engage alors dans la Résistance. Si Françoise l'aime toujours, elle ne veut pas être un frein pour ce jeune homme en quête d'absolu. Elle s'éloigne quand leurs rapports pourraient se figer dans une banale histoire d'amour. Les années passent dans la clandestinité. À la Libération, Hugo pleure ses amis disparus. Il a le sentiment, devant cette jeunesse sacrifiée, qu'il n'a pas donné assez de lui pour sa patrie blessée. Pire, il pense que Françoise l'a trahi. Il s'enrôle alors dans l'armée de Lattre de Tassigny afin de porter le fer et le feu sur les terres allemandes, espérant ainsi égaler l'héroïsme de ses frères de combat et participer enfin à la paix. Il part, mais Françoise est toujours là, hantant son coeur et ses pensées...
le tocsin qui retentit en ce 4 août 1914 va déclencher la guerre la plus meurtrière des temps modernes et bouleverser l'ordre séculaire des provinces françaises.
fille de paysans du bocage normand, hélène lettellier a épousé louis, un " horsain ", un étranger, instituteur de surcroît, pour le meilleur semble-t-il. mais c'est le pire qui advient. la patrie est en danger. le hameau se vide de ses forces vives. il ne reste plus que des enfants, des femmes et des vieillards. et tandis que le conflit s'éternise, la vie à la ferme devient de plus en plus harassante.
au fil du temps, les lettres de louis se font rares. bientôt, c'est le silence... est-il toujours vivant oe
Julien et Marguerite sont frère et soeur. Inséparables. D'une exceptionnelle beauté. Leurs innocents jeux d'enfants laissent vite place à une singulière attirance. En dépit des mises en garde, de l'interdit, de la religion, des séparations, ils cèdent malgré eux à une passion dévastatrice et coupable.
Marguerite est mariée de force à treize ans avec le seigneur de Hautpitois, bien plus âgé et auprès duquel, battue, violée, séquestrée, elle vivra un véritable calvaire. Mais les deux adolescents vont se retrouver tels deux aimants appelés l'un vers l'autre, et commettre l'impardonnable adultère. Ils fuient, le mari furieux à leurs trousses, traversant la Bretagne, le Maine, l'Anjou jusqu'à Paris où ils espèrent se fondre dans l'anonymat des rues grouillantes. Ils y sont attrapés, jugés, condamnés à mort et guillotinés devant une foule horrifiée.
Par une nuit de novembre 1872, sur les hauteurs de Rouen, Delphin Luce, un garçon de dix ans, et la jeune Justine Boulard sont sauvagement agressés, au retour de l'usine de tissage où ils sont employés. L'enfant périt dans cette attaque qui bouleverse la Normandie.
Lorsqu'elle recouvre la parole, Justine varie dans la description de son agresseur et la police multiplie les arrestations, aiguillonnée par la presse, les rumeurs, les dénonciations. Enfin, à la surprise générale, la jeune fille désigne un proche, père de famille jouissant d'une honorable réputation.
Faut-il la croire ? Confronté à la fragilité des témoignages, à l'ambiguïté des faits, aux silences de Justine qui réveillent les spectres de l'occupation prussienne récente, le juge d'instruction Julien Delavigne doit éclairer de bien sombres mystères. Avant de guider la justice vers un inattendu coupable...
« ENQUÊTE, SUSPENSE, HUMOUR, ÉMOTION ET UNE SUPERBE PLONGÉE DANS ROUEN IL Y A 150 ANS : UNE RÉUSSITE ! » MICHEL BUSSI Tout en dénouant les fils d'une authentique énigme judiciaire, Yves Jacob, récompensé notamment par le prix Guillaume-le-Conquérant et le prix du Roman populaire, brosse une passionnante peinture de la Normandie du XIXe siècle, entre ville et campagne, bourgeoisie distinguée et monde ouvrier.
Avec leur manoir et leur généalogie flatteuse, les Ménard de Couvrigny présentent l'image d'une famille respectable. Nul ne peut imaginer les scènes de débauche qui ont lieu derrière les murs de la grosse bâtisse, et dans lesquelles madame la baronne elle-même, toute honte bue, entraîne à sa suite enfants et domestiques. Un seul obstacle à ces dépravations : le père, homme d'une autre époque, aimé de tout le village mais haï par les siens.
Un drame paysan dans le pays d'Auge. 1891. Dans le hameau de Troussebourg au coeur du pays d'Auge, la vie s'écoule paisiblement. Même l'ivrognerie de Coeur de chiffon, une chiffonnière qui sillonne le canton en compagnie de son fils simplet, Hyppolite, trouve grâce aux yeux des paysans. Parmi ceux-ci, Léonard, cacochyme et avare, maltraite sa femme Modeste. Il héberge dans une dépendance de sa ferme, adossée à la porcherie et à l'écurie, une cousine, la jolie Alphonsine, qu'il emploie comme servante, ainsi que son robuste mari, Victor, ouvrier agricole. En plus du gîte, le jeune couple a droit au couvert mais l'atmosphère à table est tendue car Victor est irascible et violent. Pour se venger d'un affront, il a égorgé l'âne d'un rival et écopé d'une semaine de prison. L'air devient irrespirable quand Léonard accueille à demeure sa mère, une octogénaire invalide, dont l'unique occupation est d'exaspérer le monde
Il était laid, trapu, analphabète et mal aimé de ses parents. Il avait l'humeur querelleuse, la passion des tournois, le goût des batailles. Il s'appelait Bertrand Du Guesclin, héros quasi légendaire, vainqueur des Anglais et futur connétable de France. Destin sans équivalent que celui de ce fils de modeste chevalier breton, tour à tour chef de bande dans la forêt de Brocéliande, capitaine souverain pour le duché de Normandie, duc de Trastamare et bientôt bras armé du roi Charles V.
Destin qui triomphe en mai 1364 à la célèbre bataille de Cocherel et installe un nouveau monarque sur le trône de Castille à l'issue d'un périple espagnol qui tient de l'épopée. Destinée hors du commun de ce petit noble qui deviendra le premier personnage du royaume, après le roi, en recevant le titre de connétable de France. Oui, Bertrand Du Guesclin avait bien mérité d'être appelé de son vivant le dixième preux, comme avant lui Josué, César, le roi Arthur ou Charlemagne.
Il y a 479 ans, Jacques Cartier découvrait le Canada. Parti de Saint Malo, il remonta le Saint Laurent. Un exploit immense, même si, plusieurs siècles avant lui, Celtes et Vikings avaient touché le continent américain. En une époque où les découvreurs cherchaient les routes de l'or et des épices, Jacques Cartier, lui, allait la main tendue vers "les Sauvages". Aux massacres, il préférait le dialogue.
Il eut à affronter les tempêtes et les glaces, l'hostilité des Indiens et les ravages du scorbut sur son équipage ; il triompha de tout, et revint sain et sauf, sans l'or qu'il avait cru trouver, mais riche d'une légende qui nous fascine encore. C'est l'histoire de ce marin malouin qu'Yves Jacob nous fait découvrir avec un grand souci d'authenticité et une verve de conteur dignes des exploits d'un illustre conquérant de l'Amérique.
Mars 1827.
La corvette l'astrolabe, commandée par le normand dumont d'urville, relâche devant le village de korora-reka en nouvelle-zélande. lorsqu'elle repart quelques jours plus tard pour l'archipel des tonga, en polynésie, elle transporte dans ses flancs heloa, une jeune passagère clandestine qui a fui l'île pour éviter d'être dévorée lors des prochaines funérailles d'un chef indigène. naissent alors sur le bateau tensions et passions.
Mais heloa n'a d'yeux que pour jean-baptiste, le petit mousse d'ouistreham, pendant qu'autour d'elle un univers bascule, emporté par la malfaisante influence du gabier simonet. exotisme, batailles, tempêtes, désertions, cannibalisme, amour, découverte des usages et coutumes de peuplades oubliées, vie quotidienne des marins au xixe siècle, tout concourt à classer heloa dans la tradition des grands romans d'aventure, dans la veine des révoltés du bounty, de l'île au trésor ou de robinson crusoé.
Enivré par le vent du large, le mauvais rhum et les attraits suaves des îles tout juste explorées, on se retrouve embarqué pour le pacifique sud.
Été 1781, à Caen. Accusée d'avoir empoisonné son maître au service duquel elle vient d'être engagée, Marie Salmon est arrêtée, jetée en prison et condamnée à être brûlée vive. Les mobiles de son crime restent obscurs, sa culpabilité mal établie, mais en haut lieu, on semble pressé de voir la jeune fille périr sur le bûcher. Commence alors pour elle une lente descente aux enfers où elle devra lutter contre l'arbitraire, le mensonge mais aussi la peur et le découragement. Au fond de son cachot, seule la visite de quelques rats lui apporte un soupçon de réconfort. Tout paraît perdu. Pourtant un jeune avocat se prend de passion pour cette ténébreuse affaire. Il a lu les philosophes et voudrait que les Lumières de son siècle éclairent un peu plus l'institution judiciaire. Surtout, il est convaincu de l'innocence de Marie Salmon...
Inspiré d'un fait divers réel qui a défrayé la chronique, ce roman de l'affaire Marie Salmon nous entraîne dans la sinistre mécanique d'une justice qui n'en avait que le nom. Mais derrière une intrigue à rebondissements et coups de théâtre, derrière une foule de personnages pittoresques, sublimes ou inquiétants, l'auteur dresse un véritable tableau des m..urs de l'Ancien Régime et nous promène dans les rues de Paris, de Caen ou de Rouen avec une bien belle liberté. Un superbe voyage dans le passé qui s'accompagne d'une exploration inspirée de l'âme humaine.
Près d'un siècle avant l'épopée de Christophe Colomb, le Normand Jean de Béthencourt part à la conquête des îles Fortunées (Canaries).
Isabelle, superbe esclave guanche affranchie, sert d'interprète. Elle est tiraillée entre son amour pour Hannibal, fils d'un chef de l'expédition, et son attachement aux siens, qu'elle souffre de voir asservis par ces conquérants vêtus de fer et brandissant la croix. Accusée de trahison, Isabelle est violée puis mutilée par des soudards français. Enceinte, se sentant indigne de l'homme qu'elle aime, elle décide de revenir auprès de son peuple, qui, elle le sait pourtant, condamnera son enfant à être un paria du fait de son sang étranger.
La lente tragédie d'Isabelle devient alors intimement liée à celle des Guanches, gardiens de traditions séculaires, prisonniers des Européens sur leur propre terre...
Au cours de la bataille de Normandie, Nicolas Fischer, un jeune Mosellan incorporé contre son gré dans la Wehrmacht, perd tout contact avec son unité. Sa vie bascule lorsque, égaré dans la campagne, après de multiples péripéties dont sa rencontre avec la poche de Falaise, sa route croise celle de Rose-Marie. Après avoir déserté, il rejoint la jeune femme dans la ferme de sa mère, où il apprend le rude métier de paysan. Mais, au village, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur le passé du nouveau venu...
Pour la première fois dans Terres de France, le récit romanesque de la vie des terre-neuvas, ces marins de l'extrême, du quotidien des familles restées à terre et de leur douloureuse attente. 1939. A bord de la Valeureuse avec ses compagnons, Gildas Le Morvan, originaire de Cancale, brave le froid, la brume, les tempêtes sur les bancs de Terre-Neuve. La pêche est fructueuse, mais le vieux trois-mâts goélette doit rentrer précipitamment à Saint-Malo : la Seconde Guerre mondiale est déclarée. Trop jeune pour être mobilisé, Gildas se loue dans les fermes. Il est amoureux de la fière Angélique, mais celle-ci refuse d'épouser un marin : " Je n'ai pas envie de me retrouver veuve à vingt-cinq ans avec deux ou trois marmots à nourrir et mes yeux pour pleurer ! " Gildas, pourtant, poursuit son rêve : devenir capitaine... Dans ce roman où terre et océan, fiction et histoire vraie s'imbriquent savamment, Yves Jacob peint l'inoubliable tableau de la vie des terre-neuvas, dont le plus grand amour, souvent, était la mer.
À la faveur d'un séjour en Thaïlande chez des amis, Romain, écrivain à succès, trouve en Juliette, jeune professeur d'histoire-géographie, l'incarnation de son idéal féminin. Débute alors une passion dévorante qui se prolonge à leur retour, en Bretagne. Mais soudain, l'inimaginable survient. Drame de la vie, Juliette ne peut pas avoir d'enfant et préfère quitter Romain qui est dévasté par cette annonce. Yves Jacob scrute avec délectation la complexité des relations amoureuses.
Gentilhomme des mers imprégné de l'esprit des lumières, lapérouse est l'une des plus grandes figures de la marine française.
Il participa à la guerre d'indépendance américaine et fut chargé par louis xvi d'effectuer avec deux navires, " la boussole " et " l'astrolabe ", un grand voyage où étaient prévues, entre autres, la reconnaissance des côtes de l'alaska et une nouvelle exploration du pacifique. le 1er août 1785, les deux navires quittent brest, ils se dirigent vers le cap horn, abordent, huit mois plus tard, l'île de pâques puis explorent les îles hawaï, les côtes de l'alaska, celles de la californie, sillonnent les mers de chine et du japon, se dirigent, en novembre 1787, vers les îles samoa où une partie de l'expédition est massacrée par les indigènes.
Accablé par cette tragédie, lapérouse fait lever l'ancre en direction de l'australie et fait escale à " botany bay " (sydney), alors occupé par les anglais. dans une précédente lettre adressée en france le 7 février 1788, il précise qu'il souhaite visiter les îles tonga, la nouvelle-calédonie, les îles salomon, la nouvelle-guinée, l'australie. ce sera toutefois son dernier message puisque l'expédition disparaît peu après.
Plusieurs recherches seront entreprises pour retrouver des traces des navires et tenter en vain de percer le mystère de ces disparitions. quarante ans plus tard, dumont d'urville retrouvera des structures de l'épave de " l'astrolabe ". d'autres expéditions se succéderont jusqu'à nos jours avec une fascination croissante. en 1964, l'amiral de brossard situera avec précision le lieu du naufrage de " la boussole ".
Mais y eut-il des survivants ? et dans ce cas, quelle fut leur fin ? quel bilan peut-on faire des découvertes du gentilhomme des mers ? c'est à toutes ces questions que l'auteur se propose de répondre, dans un livre haletant qui fait revivre l'esprit de la marine royale et l'attrait pour l'inconnu qui motiva cet homme au destin exceptionnel et mystérieux.
A la suite d'un drame familial, Héloïse Le Meur devient « maman d'accueil » pour la Protection de l'enfance. Sa belle propriété s'y prête : vaste, au coeur de la campagne normande et peuplée d'animaux. Arrivent Justine et Raphaël. Avec eux, un lot de souffrances et de joie enfantine, de paradis et d'enfer. Ils portent un lourd secret qui les rend à la fois violents et fragiles.
Durant deux ans, Héloïse leur offre des trésors de tendresse et un chemin vers la renaissance. Mais un nouveau drame, inattendu, vient faire voler en éclats le semblant d'équilibre de ses deux protégés...