Zeev Sternhell
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Ni droite ni gauche. l'ideologie fasciste en france
Zeev Sternhell
- Folio
- Folio Histoire
- 3 Janvier 2013
- 9782070443826
Rarement livre aura à ce point été au cour de tous les grands débats historiographiques, intellectuels et politiques depuis sa première parution en 1983. Il n'empêche : malgré la virulence du front du refus opposé dès l'origine par certains historiens, il s'est imposé comme une des références majeures pour l'histoire du fascisme et de la catastrophe européenne du XXe siècle. De quoi s'agit-il ? Enfermés dans le schéma des trois droites (légitimiste, orléaniste, bonapartiste), nombre d'historiens soutenaient que la France avait été, par sa culture républicaine, rationaliste, universaliste et humaniste, immunisée contre le fascisme ; en sorte que le régime de Pétain, appuyé sur l'Action française, était un ultime sursaut de la droite légitimiste.
Zeev Sternhell fait exploser littéralement ce mur de l'oubli. D'abord, en révélant l'existence en France dès le XIXe siècle d'une droite révolutionnaire, organiciste, particulariste, irrationaliste, antidémocratique et antihumaniste (La Droite révolutionnaire 1885-1914. Les origines françaises du fascisme, Folio histoire n° 85). Puis, avec cet ouvrage, en mesurant l'ampleur, dans l'entre-deux-guerres, de la contamination des intellectuels - quand bien même l'occupation nazie en fera basculer plus d'un dans la Résistance - par cette droite révolutionnaire et sa révolte contre la République et la démocratie.
Vichy, régime à beaucoup d'égards plus brutal et sanguinaire que le fascisme italien, est un pur produit de l'histoire nationale ; son essence se trouve dans cette droite révolutionnaire qui réussit à légitimer chez les meilleurs esprits l'idée qu'il fallait inventer une autre forme de communauté nationale autour du Chef et des chevaleries d'experts. La guerre froide et l'enrôlement des intellectuels dans les deux camps effaceront chez les uns le souvenir des ces textes, voire blanchiront d'authentiques collaborateurs en penseurs libéraux.
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Les anti-lumières ; une tradition du XVIIIe siècle à la guerre froide (édition 2010)
Zeev Sternhell
- Folio
- Folio Histoire
- 30 Avril 2010
- 9782070318186
Contre les Lumières et leurs valeurs universelles qui régissent encore les sociétés démocratiques, s'est dressée, du XVIII? siècle à aujourd'hui, une autre tradition. Cette modernité se veut alternative et mène la guerre grâce à une argumentation rendue cohérente par le fait que tous ses partisans se lisent les uns les autres avec une grande attention et constituent son corpus. Taine écrit sur Burke et Carlyle, Meinecke sur Burke et Herder, lequel, pour Renan, est le «penseur-roi», Maistre suit Burke et il est lui-même suivi par Maurras, Sorel attaque les Lumières avec une hargne égale à celle de Maurras. Développant la pensée de Herder, Spengler forge le concept de l'imperméabilité des cultures ; poursuivant les analyses de Herder, Isaiah Berlin écrit sur Vico avec un ravissement semblable à celui de Croce. Subissant l'influence de Meinecke, il ajoute dans la seconde moitié du XX? siècle un maillon à la culture politique des anti-Lumières. Preuve est donc faite que les maux contre lesquels ont combattu les Lumières sont de toutes les époques : pour éviter à l'homme du XXI? siècle de sombrer dans un nouvel âge glacé du conformisme, la vision prospective d'un individu maître de son présent, sinon de son avenir, demeure irremplaçable.
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Le sionisme se voulait une révolution. Comment, au cours du demi-siècle qui précède l'indépendance d'Israël en 1948, le mouvement travailliste a-t-il conjugué les exigences du mouvement national, particulariste, avec celles, universalistes, du socialisme ?Le travaillisme, qui a exercé le pouvoir politique jusqu'en 1977, puis depuis lors par éclipses et épisodes, a toujours défendu la propriété privée des moyens de production afin de s'assurer l'appui de la bourgeoisie dans la renaissance nationale et la construction du pays. De fait, dès le début des années vingt, les principes socialistes cèdent le pas à l'aspiration nationale, et l'aspiration à l'égalité devient vite un mythe mobilisateur, pas un principe organisateur. En sorte que l'expérience du kibboutz demeure confinée au secteur agricole, et que, de la période pré-étatique et jusqu'à aujourd'hui, les écarts sociaux sont toujours allés grandissant en Israël. La «révolution sioniste» fut une révolution nationale - culturelle et politique - et non pas un effort vers une société autre : telle est la leçon de cette étude minutieuse dont la parution fut un ébranlement en Israël.
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La droite revolutionnaire (1885-1914). les origines francaises du fascisme
Zeev Sternhell
- Folio
- Folio Histoire
- 4 Décembre 1997
- 9782070749294
Nouvelle édition augmentée d'un essai inédit
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Maurice Barrès et le nationalisme français
Zeev Sternhell
- Pluriel
- Pluriel ; Histoire
- 20 Avril 2016
- 9782818505038
Le premier livre de Zeev Sternhell est devenu dès sa parution un ouvrage de référence. Maurice Barrès et le nationalisme français constitue à la fois une étude du cheminement intellectuel d'une des figures majeures de la vie culturelle et politique du tournant du siècle, et une réflexion sur les années formatrices de la France contemporaine. Cet ouvrage campe Barrès dans son contexte intellectuel et politique, celui de la première crise de la démocratie du tournant du xxe siècle, du boulangisme et de l'affaire Dreyfus. Figure éminemment moderne, admirablement adaptée à la politique des masses, il fut l'un des premiers intellectuels et hommes politiques français à avoir compris la puissance mobilisatrice d'un «socialisme nationaliste», concept qu'il lance en 1898. Il est aussi l'un des pionniers de l'antisémitisme politique, dont il a fait une arme de combat d'une extraordinaire efficacité.
L'oeuvre de Barrès est d'autant plus significative qu'elle représente à la fois les forces profondes qui façonnent l'évolution intellectuelle de la France et celles qui travaillent l'ensemble de l'Europe.
Professeur émérite à l'Université hébraïque de Jérusalem, membre de l'Académie des sciences et lettres d'Israël, lauréat du Prix Israël en 2008, Zeev Sternhell est l'un des historiens israéliens les plus connus et traduits en Occident. De Maurice Barrès, La Droite révolutionnaire et Ni droite ni gauche en passant par Naissance de l'idéologie fasciste aux Anti-Lumières, il a passé sa vie à élucider les origines intellectuelles du nationalisme, du fascisme, de la longue guerre à la démocratie et à l'héritage des Lumières. -
Ni droite ni gauche - La France, entre nationalisme et fascisme - L'idéologie fascite en France
Zeev Sternhell
- Fayard
- 20 Septembre 2000
- 9782213606392
Publié pour la première fois en 1983, Ni droite ni gauche donna lieu à l'un des rares conflits intellectuels des années 1980. En 1990, Le Monde le plaçait dans la liste des " quarante livres pour une décennie ". Aux États-Unis, Saül Friedlander parle de " livre extraordinaire " (The New Republic ") et Robert Wohl note que " peu nombreux sont les livres récents consacrés à l'histoire de l'Europe qui aient provoqué un choc et une controverse comparables " (Journal of Modern History).
En effet, le débat qui aujourd'hui encore est loin d'être clos atteste les dimensions et les enjeux des questions soulevées. Pendant un demi-siècle, l'historiographie traditionnelle avait mis sur pied un corpus d'idées reçues fondé sur le postulat de la spécificité française. Immunisée une fois pour toutes par sa tradition républicaine, la France ne pouvait, par définition, produire une quelconque variété nationale de fascisme. Le livre de Zeev Sternhell a mis fin à ce long travail de banalisation et de refoulement qui fut un obstacle majeur à la compréhension aussi bien de l'entre-deux-guerres que du régime de Vichy.
En, effet, la France a produit à la fois une tradition politique rationaliste, universaliste et humaniste, mais aussi son antithèse organiciste, particulariste, reposant sur un relativisme moral doublé d'irrationalisme, qui dès la fin du XIXe siècle entre en révolte contre la démocratie, le libéralisme, le socialisme démocratique issu du marxisme et fidèle à son contenu rationaliste. Cette deuxième tradition politique exerce tout au long du XXe siècle une influence considérable sur l'évolution des mentalités et imprègne infiniment plus la société qu'on ne voudrait l'admettre. La révolte intellectuelle et morale contre la République, qui explose au tournant du siècle, se poursuit sans répit dans l'entre-deux-guerres et débouche finalement sur la Révolution nationale. Ainsi, le fascisme n'est pas un simple produit de la Grande Guerre et le régime de Vichy n'a pas été un accident de parcours, une sorte de maladie passagère, un simple accès de fièvre. C'est le contraire qui est vrai : le régime instauré en 1940, à beaucoup d'égards plus brutal et plus sanguinaire que le fascisme italien, est un pur produit de l'histoire nationale. C'est l'idéologie de la droite révolutionnaire du tournant du siècle, mise à jour dans les années trente, qui représente l'essence de la dictature totalitaire de Vichy.
C'est ainsi que la suite des travaux de l'historien de Jérusalem s'inscrit dans un cadre plus vaste, car une réflexion sur le fascisme est une réflexion sur la catastrophe européenne du siècle qui vient de s'écouler.
Cette nouvelle édition est précédée d'un essai inédit d'une centaine de pages : " Morphologie et historiographie du fascisme en France ". -
Les anti-Lumières ; du XVIII siècle à la guerre froide
Zeev Sternhell
- Fayard
- Espace Du Politique
- 19 Avril 2006
- 9782213623955
La déliquescence dans nos sociétés et nos organisations politiques des valeurs universelles que nous devons aux Lumières « franco-kantiennes » ne procède pas de la génération spontanée. Dès le XVIIIe siècle et tout au long des deux cents dernières années s'est édifiée une autre tradition - une autre modernité. Sur une argumentation similaire, elle a fait la guerre aux Lumières. Une des raisons de la cohérence interne de la pensée qui s'en prend aux Lumières tient aussi au fait que tous les ennemis des Lumières se lisent les uns les autres avec une grande attention. Pour l'historien des idées, leur oeuvre constitue un matériau premier, mais en même temps ils sont chacun à son tour interprètes de la pensée de leurs prédécesseurs, historiens des idées, critiques de la culture, philosophes politiques et aussi publicistes de renom.
Taine écrit longuement sur Burke et Carlyle, Meinecke consacre de longs développements à Burke et une centaine de pages à Herder, pour Renan Herder est le « penseur-roi », Maistre suit Burke et est lui-même suivi par Maurras, Sorel attaque les Lumières avec la même hargne que Maurras, Croce lit Vico avec le même enthousiasme que celui avec lequel Meinecke se penche sur Herder. Le concept de l'imperméabilité des cultures de Spengler poursuit et développe la pensée de Herder. Isaiah Berlin écrit avec un ravissement semblable sur Vico et Herder et subit l'influence de Meinecke. Il attaque d'une manière comparable les Lumières françaises et, en produisant sa propre version de leur oeuvre, ajoute dans la seconde moitié du xxe siècle un nouveau maillon à la culture politique des anti -Lumières.
Avec la rigueur et l'esprit méthodique qu'on lui connaît, le grand historien israélien Zeev Sternhell établit avec précision une généalogie convaincante des anti-Lumières (ou des contre-Lumières, si l'on préfère). Ce faisant, il éclaire les enjeux de notre temps tant il est vrai que ce sont les maux contre lesquels ont combattu les Lumières sont de toutes les époques. Pour éviter à l'homme du XXIe siècle de sombrer dans un nouvel âge glacé du conformisme, la vision prospective créée par les Lumières d'un individu maître de son présent, sinon de son avenir, reste irremplaçable. -
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Droite revolutionnaire (1885-1914). les origines francaises du fascisme (la)
Zeev Sternhell
- Points
- Points Histoire
- 1 Janvier 1984
- 9782020066945
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La droite revolutionnaire - les origines francaises du fascisme
Zeev Sternhell
- Fayard
- 20 Septembre 2000
- 9782213605814
La Droite révolutionnaire est l'une de ces très rares recherches vraiment neuves et incontestablement salutaires. " En écrivant ce livre passionnant sur "la droite révolutionnaire" en France entre 1885 et 1914, l'historien israélien Zeev Sternhell a exhumé un dossier enfoui par une espèce de censure collective, depuis la défaite du fascisme ", écrit dans Le Nouvel Observateur François Furet au moment de sa parution en 1978. L'ouvrage a littéralement miné le sage roman national qui se racontait en France. Celui-ci voulait que, depuis la Révolution, l'histoire de France ait tourné au même régime à trois temps : celui de l'orléanisme (de Louis-Philippe à Valéry Giscard d'Estaing), du bonapartisme (de Napoléon III à Charles de Gaulle) et de la contre-Révolution (de Joseph de Maistre à l'extrême droite contemporaine). La conclusion semblait s'imposer d'elle-même : la France avait échappé au virus fasciste.
L'ouvrage de Zeev Sternhell, " un livre magistral ", selon Jorge Semprun (Le Point) et beaucoup d'autres lecteurs de la première heure, comme Renzo De Felice, devenu une référence dès sa parution, prouve au contraire que la France non seulement n'a pas échappé à la contamination fasciste (ce que montrent à l'envi les années trente et certains aspects de Vichy), mais qu'elle fut au foyer de l'idéologie fasciste. Jean-Pierre Rioux met en évidence " l'immense acquis de ce livre : dans une France qui entre en modernité, le fascisme s'est dessiné. La Bête est dans nos murs. [...] Ce livre fera date par son obstination à poser, face aux vieux mariage querelleur de la droite et de la gauche, le jeune couple moderne de la classe et de la nation ". De 1885 à 1914, les théoriciens de la droite révolutionnaire - qui n'était pas la droite contre-révolutionnaire traditionnelle - posèrent les fondements génétiques du racisme, formulèrent l'association organique du Capital et du Travail, définirent un régime antidémocratique puisant l'autorité dans le culte du chef, élaborèrent la nécessité, pour entretenir l'énergie des masses, de mythes, récits et images destinés à une propagande d'État.
Ces thèses sont aujourd'hui acceptées, au point que l'ouvrage connaît une forme particulière de postérité : son titre est devenu une expression commune chez les historiens. " Voici en tout cas un livre à lire : savant, inquiétant, excitant ", conclut Maurice Agulhon dans La Quinzaine littéraire.
Cette nouvelle édition est précédée d'un essai inédit replaçant dans le contexte intellectuel européen les théories de la droite révolutionnaire.
Zeev Sternhell, professeur d'histoire des idées, occupe la chaire Léon-Blum de science politique à l'université hébraïque de Jérusalem.
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Cet ouvrage propose une analyse comparée de la révolte intellectuelle contre l''héritage des Lumières qui s''affirme à la fin du 19e siècle et au cours de la première moitié du 20e siècle. Ce refus des principes du libéralisme et de la démocratie (le rationalisme, l''utilitarisme, l'optimisme, la philosophie des droits naturels, la foi dans le progrès) imprègne tous les domaines de la vie culturelle de l''époque. Incontestablement, il s''agit d'un phénomène européen général : l''assaut contre les fondements de la modernité s''avère ni moins intense ni moins profond à Paris qu''à Vienne, à Berlin ou dans les grands centres culturels italiens. Ainsi se développe une critique obsessionnelle de la fonction libératrice des Lumières et de la Révolution française. Cette condamnation sans appel de l''universalisme et de l''humanisme du 18e siècle joue un rôle déterminant dans la chute de la démocratie et dans les formes diverses de la « Révolution nationale » qui s''installent en Europe.
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L'histoire refoulée ; La Rocque, les Croix de feu, et le fascisme français
Zeev Sternhell, Collectif
- Cerf
- 21 Février 2019
- 9782204131254
Y a-t-il eu, dans l'entre-deux-guerres, un fascisme français ? Pourquoi cette question demeure-t-elle une controverse historique majeure ? En quoi conditionne-t- elle non seulement notre passé, mais aussi notre présent ? Et qui furent vraiment, pour commencer, le colonel La Rocque et les Croix de feu, qui comptèrent plus d'un million d'adhérents à leur apogée ?
Rouvrant ce dossier brûlant en compagnie des meilleurs spécialistes, le grand historien Zeev Sternhell en instruit toutes les zones d'ombre. L'enfièvrement populaire et le culte du chef charismatique, la propension corporatiste et le rejet de la démocratie parlementaire, l'inclination antisémite et l'exaltation du pouvoir autoritaire : chacune de ces dimensions idéologiques fait ici l'objet d'une enquête sans préjugés, mais aussi sans concessions.
Un livre qui fera date sur les méthodes et les finalités en historiographie contemporaine. Un essai qui fera débat parmi les savants, les politiques et par-delà.
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Histoire et Lumières ; changer le monde par la raison
Zeev Sternhell, Nicolas Weill
- Albin Michel
- Itineraires Du Savoir
- 7 Mai 2014
- 9782226246318
Intellectuel à la renommée mondiale, francophone et francophile, Zeev Sternhell demeure pourtant à bien des égards un inconnu pour le public tant sa carrière a eu de nombreux cadres : la France, Israël, les États-Unis. Il appartient aussi à cette génération d'historiens du XXe siècle qui a éprouvé dans sa chair les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi rappelle-t-il volontiers que la ville de Przemysl, dans la Galicie polonaise où il est né en 1935, fut aux premières loges de l' « Opération Barbarossa ». On a su tardivement qu'il fut lui-même un enfant rescapé de la Shoah où beaucoup des siens ont péri. Les entretiens qui composent cet ouvrage retracent dans le détail cet itinéraire biographique exceptionnellement mouvementé.
Homme d'archives et de lectures, polyglotte, Zeev Sternhell se veut résolument un historien des idées et entend avec énergie réhabiliter cette discipline tombée en France dans un discrédit qui l'étonne. Croire à la force motrice des idées (bonnes ou mauvaises), n'est-ce pas redonner tout son sens à ce que l'on appelle non seulement l'engagement, mais également la responsabilité des intellectuels ?
Que ce soit par ses prises de position sur le conflit israélo-arabe, sur l'État juif, sur le néo-conservatisme américain ou sur le marxisme, Zeev Sternhell ne se soucie jamais des modes et conserve une attention aiguisée à l'actualité la plus brûlante. Une autre face de son travail - l'écriture d'éditoriaux et de tribunes dans la presse - le montre abondamment. Il était temps de revenir sur sa vie et son oeuvre, si singulières.
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Naissance de l'idéologie fasciste
Zeev Sternhell, Mario Sznajder, Maia Ashéri
- Fayard
- Espace Du Politique
- 18 Janvier 1989
- 9782213021577
Le présent ouvrage entend rétablir le vrai poids de l'idéologie dans le développement du fascisme et explorer sa période de formation, en Italie mais aussi et d'abord en France, berceau du révisionnisme révolutionnaire sorélien, composante première du fascisme. Alliés aux nationalistes, aux futuristes et autres avant-gardistes, les révisionnistes révolutionnaires italiens trouvent, dès avant 1914, les troupes, les conditions et le chef qui leur permettront de transformer en force historique la longue incubation intellectuelle commencée au début du siècle.Professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem, Zeev Sternhell s'est fait connaître en France par trois ouvrages qui ont remis en cause les idées reçues sur les origines du fascisme: Maurice Barrès et le nationalisme français (1972 et 1985), la Droite révolutionnaire, les origines françaises du fascisme (1978 et 1984) et Ni droite, ni gauche. L'idéologie fasciste en France (1983 et 1987).
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Aucun interet au point de vue national
Gilbert Michlin, Zeev Sternhell
- Albin Michel
- Histoire A Deux Voix
- 7 Février 2001
- 9782226121400
" ne présente aucun intérêt au point de vue national " : telle était la raison, consignée dans les archives, du refus de naturalisation signifié en 1933 à la famille michlin, originaire de pologne.
Quelques années plus tard, les époux michlin seront déportés à auschwitz. seul survivant, leur fils gilbert, qui entreprend ici un véritable travail de mémoire et d'histoire. après l'évocation d'une enfance heureuse dans le marais populaire, à laquelle succède l'enfer des camps et le travail d'esclave aux usines siemens, il confronte le profond désir d'intégration de ses parents, juifs résolument laïcs et amoureux de la patrie des lumières, à l'application scrupuleuse, dans l'indifférence générale, des lois racistes de vichy.
S'appuyant sur ce récit autobiographique, l'historien israélien zeev sternhell, spécialiste du fascisme et de la droite en france, rappelle la haine de la république qui était à l'oeuvre dans l'antisémitisme de vichy. mais il rappelle surtout qu'en 1940, les intellectuels français, qui avaient su administrer au monde une formidable leçon de respect des droits de l'homme avec l'affaire dreyfus, n'avaient alors plus d'héritiers.