À l'extérieur de la ville, au bord d'une mare où fleurissent des nénuphars, se trouvent deux librairies : l'une sur pilotis, et l'autre en-dessous d'un grand saule pleureur. C'est là que se retrouvent toutes les grenouilles de la mare lorsque c'est l'heure des histoires. Un beau moment de complicité et d'amitié, que les magnifiques illustrations de Miko Yagita dépeignent avec beaucoup de douceur.
Après plusieurs années enfermée dans une relation de couple toxique à l'emprise insidieuse, Erin parvient à fuir pour recommencer sa vie seule. Du jour au lendemain, elle adopte une chienne, compagne précieuse, et loue une maison isolée dans un village des Pyrénées. Dans ce village isolé, loin des jugements et regards, Erin se réinvente, apprend à vivre au rythme des saisons et de la nature, entreprend de longues randonnées. Elle se réapproprie son corps, multipliant les randonnées et apprenant l'escalade. Dans cette solitude réparatrice, seule une voisine perce le silence, devenant interlocutrice et alliée dont la bienveillance aide Erin à reprendre confiance en elle.
Après la nouvelle traduction des Ponts et du Palais de glace, la retraduction du chef-d'oeuvre du grand auteur norvégien Tarjei Vesaas qui rend compte avec une grande subtilité de différents états de conscience d'un homme simple d'esprit bouleversé par le possible départ de sa soeur, qui vit avec lui depuis toujours. C'est dans la nature et l'observation des oiseaux qu'il trouve certaines réponses et une interprétation de ses doutes.
« Ne suis-je pas une femme?? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, lança en 1851 lors d'un discours célèbre, interpellant féministes et abolitionnistes sur les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Héritière de ce geste, bell hooks décrit dans ce livre paru en 1981 aux États-Unis les processus de marginalisation des femmes noires. Elle livre une critique sans concession des féminismes blancs, des mouvements noirs de libération, et de leur difficulté à prendre en compte les oppressions croisées.
Un livre majeur du « Black Feminism », un outil nécessaire pour tou·te·s à l'heure où, en France, une nouvelle génération d'Afroféministes prend la parole.
Pour Einat Tsarfati, une majorité écrasante de personnes se déclarent bordéliques. Y compris celles qui tiennent un agenda, qui ont la même clé d'appartement depuis déjà deux ans, et qui stockent leurs céréales dans une boîte fraîcheur. Pour sa part, Einat ne s'en cache pas : elle est une bordélique indécrottable.
D'ailleurs, elle croit que toutes les personnes bordéliques sont nées comme ça et le resteront à jamais - enfin, presque. Mais, ne nous en cachons pas, ce n'est pas de tout repos.
En neuf chapitres, lectrices et lecteurs pourront ainsi apprendre, par exemple, à déterminer si - oui ou non - ils font partie du camp de ceux dont l'ordre et la propreté ne sont pas les premières qualités, mais surtout, à quel point - et c'est là où l'humour et la perspicacité d'Einat font des merveilles - tout ceci est éminemment subjectif et relatif. Le bordel a plusieurs facettes, tantôt il paraît anodin et banal, tantôt abstrait et plus grand que la vie.
Si ce guide n'a pas pour ambition de vous aider à être moins bordélique, il peut néanmoins vous prouver que vous n'êtes pas la seule personne sur Terre à l'être.
"Fraîcheur du jardin.
- cachées dans les chrysanthèmes.
Deux tendres antennes".
Ouvrant grand leur yeux, deux enfants partent à la rencontre des animaux et des plantes qui peuplent leur jardin et ses alentours.
À chaque saison ses réjouissances !
« Elles étaient toutes brisées et pourtant incassables. Elles existaient ensemble comme un tout solidaire, un orchestre puissant, les organes noués en ordre aléatoire, un grand corps frémissant. Et j'étais l'une d'entre elles. » Une société totalitaire aux frontières closes, bordée par un fleuve. Sur l'autre rive subsistent les vestiges d'une communauté de résistantes inspirée des Guérillères de Monique Wittig. Dans la capitale du territoire fermé, divers personnages se racontent, leurs aspirations, leurs souvenirs, comment survivre, se cacher et se faufiler dans un monde où les livres sont interdits.
Une dystopie où se reflètent les crises que nous traversons aujourd'hui. Un roman choral poétique et incandescent, où l'on parle d'émancipation des corps, d'esprit de révolte et de sororité. Un hommage à la littérature et à son potentiel émancipateur et subversif.
Après Kobané, où il est allé en 2014 et où il a pu rencontrer l'armée des femmes et l'ensemble des résistants kurdes en lutte contre Daech, Zerocalcare s'est rendu en Irak au printemps 2021, pour témoigner de la situation des Ézidis de Shengal.
Méconnue par la communauté internationale, cette minorité religieuse a été victime des pires massacres au fil des dernières années, au point de perdre son territoire avant de parvenir à le reconquérir grâce à l'aide des Kurdes. Dans cette enclave dont l'autonomie est sans cesse remise en question, les Ézidis s'efforcent de mettre en oeuvre les principes du confédéralisme démocratique kurde, à commencer par la libération des femmes, la coexistence entre les peuples et l'autodéfense. Pris en étau entre les diplomaties irakienne et turque, qui souhaitent toutes deux la disparition de cette entité, les habitants de Shengal subissent encore des bombardements incessants. Ce sont leurs combats, leurs questionnements et l'actualité de leurs luttes que Zerocalcare met en lumière, soucieux d'accompagner une résistance qui s'efforce de survivre dans l'indifférence assourdissante de l'Occident.
« Qu'est-ce qui peut bien faire qu'une femme soudain abandonne celle à qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j'ai passés auprès de toi, aujourd'hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d'Ève. Toutes deux apprendront qu'« on peut vivre une même histoire de deux façons totalement différentes ». Livrant en alternance les points de vue des deux femmes, Fanny Chiarello et Wendy Delorme interrogent de manière sensible et incarnée la possibilité d'une relation durable, la compatibilité de modes de vie a priori opposés, la nécessité d'affronter les fantômes du passé afin de rendre le présent possible, tandis que s'ébauche en contrepoint une subtile réflexion sur les pouvoirs et les limites de la création littéraire.
« Nous sommes les héritières d'une détermination farouche, nous les descendantes des avortements ratés, des grossesses imposées. Celle-ci est indémêlable de nos douleurs et de nos rages, transmises d'une génération à l'autre comme on essore un torchon plein de sang, dans l'anonymat d'une cuisine plongée dans la nuit ».
Depuis la maison familiale où elle est revenue habiter, une femme, s'adressant à sa soeur disparue, convoque les souvenirs de leur enfance. Porteuse d'un lourd passé de violences patriarcales, elle explore les possibilités de survivre à cet héritage, dans un paysage rural dévasté, où les haies ont disparu et où la forêt se fait moins dense, cernée par les champs de maïs industriels. Avec ce récit composé de courts chapitres, Juliette Rousseau nous offre un premier texte littéraire poignant, sensible et lumineux qui rend hommage aux femmes de sa famille.
Après que deux de ses pneus ont crevé en pleine nuit sur une route de campagne, Glen frappe à la porte d'une maison isolée pour demander secours. Il est accueilli par un homme, Arthur, qui vit là avec sa femme Cyndi, plus jeune que lui. Le couple offre l'hospitalité à Glen, Arthur monopolise la conversation et se livre à d'étranges confessions tout au long de la soirée, avant de faire à Glen une proposition qui finit d'imposer le malaise. C'est le début d'une intrigue infernale, pleine de chausse-trappes et de rebondissements, où se mêlent escroquerie, manipulation mentale, services secrets et conspiration politique. Par son utilisation virtuose de la couleur et des superpositions, Conor Stechschulte articule avec brio dimensions temporelles et points de vue et amène le lecteur à s'interroger en permanence sur le niveau de réalité du récit. Une atmosphère hypnotique et troublante, digne d'un film de David Lynch.
Au milieu des années 1980, dans la banlieue pavillonnaire de San Francisco, le rêve américain demeure un mythe que chacun s'efforce d'atteindre. Le charme de Jackie Jeminovski et la superbe maison dans laquelle elle vit la font passer pour l'incarnation du succès. Cette ancienne hôtesse de l'air désormais divorcée peine pourtant à combattre l'ennui quotidien qui l'assaille, au point de faire de l'alcool son meilleur compagnon. Quant à son fils Derek, il subit également le poids d'une époque où l'idée de l'échec semble bannie. Enchaînant mauvais choix et rencontres douteuses, il se retrouve pris dans les filets d'événements qui le dépasseront rapidement.
Dernier roman de Don Carpenter publié de son vivant, Un rêve lointain constitue une émouvante et troublante synthèse de son oeuvre. Peuplant son texte de personnages inoubliables et attachants, il fait preuve d'une indéfectible empathie à l'égard de ces femmes et ces hommes qui, chacun à leur manière, luttent pour échapper à une spirale d'insatisfaction, faisant ainsi craquer le vernis d'une société pétrie de conventions et d'illusions.
Bienvenue dans l'Au-delà ! Vous avez l'éternité devant vous pour apprendre à naviguer à travers les possibilités vertigineuses ouvertes par Jason Shiga dans ce nouveau livre-jeu plus drôle et diabolique que jamais ! Clin d'oeil au potentiel combinatoire de la bibliothèque de Babel imaginée par Borges, ce livre vous demandera de déployer toute votre ingéniosité afin de vous inventer une vie après la mort qui soit à la mesure de vos rêves !
"Elle mettait sa main sur ma nuque quand nous marchions ensemble et j'avais l'impression de lui appartenir. D'avoir tendu toute ma vie à cette appartenance. Ces bouts de moi, je les lui donnais sans aucune résistance parce qu'elle était tout ce que j'attendais de l'amour.".
E. et la narratrice se rencontrent à la sortie de l'adolescence. Pour l'une et l'autre, il s'agit de leur première histoire. Pendant quinze ans, elles se quittent, se retrouvent, s'aiment intensément mais toujours à distance. Jusqu'à l'ultime rupture et l'effondrement de la narratrice.
Dès lors, l'écriture s'impose. Pour s'assurer que tout a véritablement existé. Pour retenir les souvenirs avant qu'ils ne s'évaporent. Pour avancer et garder la raison.
Aurélie Lacroix ravive l'intimité de cette relation aussi puissante que chaotique, épaulée par les êtres chers qui l'entourent, convoquant les oeuvres d'art qui l'accompagnent et la consolent depuis toujours. Entre emprise et passion, elle renouvelle l'imaginaire de la rupture amoureuse et prouve de manière lumineuse et sensible que la création peut littéralement sauver la vie.
Engagées dans le Mouvement pour la santé des femmes dans les années 1970, Barbara Ehrenreich et Deirdre English enquêtent sur les racines historiques de la professionnalisation du corps médical. Portant un regard féministe sur les chasses aux sorcières en Europe et la suppression de la profession de sage-femme aux États-Unis, elles s'interrogent : et si, derrière ces événements, se cachait une véritable monopolisation politique et économique de la médecine par les hommes de la classe dominante, reléguant peu à peu les femmes à la fonction subalterne d'infirmière docile et maternelle??
Depuis sa parution aux États-Unis en 1973, cet essai concis et incisif a ouvert la voie à de nombreux travaux de recherche et prises de conscience. Cette traduction s'ouvre sur une préface inédite des deux autrices.
Ça y est, la rentrée des classes est enfin arrivée ! Et aujourd'hui, c'est le tout premier jour d'école de Mira. Mais au moment précis où maman lui lâche la main, Mira rétrécit et devient aussi petite qu'une souris. Jusqu'à ce qu'une autre petite voix l'interpelle...
Dans ce sixième opus du Glou guide, devenu une référence en matière de vins naturels, 200 nouvelles cuvées à moins de 20 euros sont proposées. Un choix élargi, toujours avec le souci de proposer des découvertes à des prix accessibles, pour les amateurs et ceux qui souhaitent s'initier au vin naturel, écrit avec humour par trois plumes expertes.
Ces tests entrepris au départ pour elle, dans un dialogue qui poursuivait les sous-entendus de nos face-à-face, je les ai continués pour mettre derrière moi ce qui m'a tellement bouleversée, quitter le ressassement du souvenir et des regrets, tourner la page par et avec les mots.
Quelques poèmes et un carnet de tests qui jouent avec les codes et l'imaginaire féministe, et revisitent les différentes étapes de l'état amoureux. Un questionnaire poétique, oulipien, drôle et engagé, auquel la lectrice, le lecteur est invitéE à répondre.
Athènes, 2019. Dans un pays toujours confronté à une crise économique de grande ampleur, les inégalités se creusent. Lorsque deux investisseurs étrangers sont assassinés coup sur coup, les milieux politiques et financiers, constamment en quête de nouvelles sources de financement au-delà des frontières, s'affolent. Le célèbre commissaire Charitos est aussitôt chargé de l'enquête. Dans le même temps, Zissis, ex-militant communiste, décrète la mort de la gauche politique et décide de lancer un « Mouvement des pauvres » depuis son refuge pour sans-abri, véritable quartier général installé dans un secteur à forte population immigrée.
Avec ce nouveau roman, Petros Markaris signe ce qui est certainement son livre le plus politique. Il montre à quel point la société grecque, toujours plus éprouvée, est sans cesse sur le point de céder à la tentation de la vengeance. Surtout, il se révolte contre ce qu'il estime être le crime ultime, à savoir qu'il y ait, encore et toujours, des pauvres, quand d'autres accumulent les richesses.
Il pleut aujourd'hui ! Mais je compte bien mettre le nez dehors. J'enfile mes bottes et hop !
Un imagier en noir et blanc (et orange !) tout doux pour accompagner l'arrivée de l'automne.
Nouvelle édition augmentée du best-seller de Zerocalcare : Kobane Calling. Dans cette édition figureront les planches d'Imbroglio et des planches inédites expliquant les évolutions de la situation au Rojava.
Le livre qui a inspiré le film Zorba le Grec avec Antony Queen, réalisé par Michael Cacoyannis en 1964.
Classique intemporel de la littérature grecque et mondiale, Alexis Zorba est l'un des grands romans emblématiques de Nikos Kazantzakis, publié ici dans une nouvelle traduction signée René Bouchet. À travers l'histoire de la rencontre entre deux hommes, jeune intellectuel désireux de sortir de ses livres pour se confronter au réel, et Zorba, un homme mûr, force de la nature animé par un élan vital impétueux, un être à la liberté souveraine, tous deux en partance pour la Crète où ils exploiteront ensemble une mine de lignite sous l'oeil circonspect des villageois, Kazantzakis aborde des questionnements existentiels fondamentaux qui font écho à la destinée de l'auteur mais dont la portée est universelle.
Le jour de ses quarante ans, Tova passe la soirée avec un homme rencontré dans un bar avant de le suivre pour un dernier verre chez lui. Face à son refus de donner un autre tour à leur relation, il la viole. Honteuse de révéler son agression à ses fils et à quiconque, elle garde le silence tout en décidant de se faire justice elle-même. Mais dans quelle mesure est-il possible d'infliger à un homme une humiliation comparable à celle qu'elle a subie ? Et est-ce seulement souhaitable ?
Passant en revue les relations passées de Tova, Märta Tikkanen propose une glaçante radiographie des rapports hommes/femmes dans les sociétés contemporaines traversées par une violence sous-jacente. Loin de tout manichéisme, elle pointe les impasses auxquelles se heurtent les femmes quand elles veulent faire entendre leur voix et la charge représentée par les codes de la virilité.
Écrit en 1975, ce roman d'une incroyable actualité pose avec acuité la question du consentement, du désir féminin ainsi que de la réparation que celles qui composent la moitié de l'humanité sont en droit d'attendre.
Dès 1965, avant le mouvement de « retour à la terre » des années 1970, Claudie et Francis Hunzinger, citadins tous les deux, choisissent de s'installer dans une bergerie des Vosges avec un troupeau de moutons. Ils s'orientent vite, non pas vers la vente des agneaux, mais vers le travail de la laine. Les saisons passent alors à teindre les toisons des brebis avec les plantes qui les entourent, puis à tisser tapis, coussins, gilets, objets-poèmes loin de tout savoir-faire artisanal. Bambois, la vie verte, publié en 1973, décrit un quotidien tout à la fois dur et insouciant qui fait écho aux aspirations de l'époque et rencontre rapidement un large lectorat. Lire Bambois aujourd'hui, premier récit d'une oeuvre prenant pour thèmes la forêt, la relation aux lieux et aux animaux, c'est revenir aux sources de l'inspiration de Claudie Hunzinger.
Épuisé depuis de nombreuses années, ce titre est le premier d'une toute nouvelle collection, Radeau, qui propose notamment de faire découvrir des expériences de vie bricolées en marge de la société de consommation.