Carl Dale, ancien hippie, businessman californien conquérant, croyait avoir appris à maîtriser le hasard comme le destin et comptait vivre pour toujours grâce à son régime d'antioxydants, jusqu'au jour où il apprend la mort de son fils, perdu de vue depuis des années.
Débarquant à Bangkok pour y récupérer son corps, il erre dans ces rues polluées et surpeuplées dans l'espoir de percer le mystère de l'exil et de la mort de son fils. Pour comprendre cette disparition, il devra en affronter d'autres : celles de ses propres illusions et de ses mensonges qui en cachent toujours d'autres.
Dans ce pays où les maisons des esprits constellent le décor pour se protéger du Mal, Dale rencontre les démons et les dédales de sa propre vie, les pièges de ses rêves et les faces cachées de ses idéaux.
À travers cette quête et ce deuil entremêlés, il lui faut absolument retrouver l'innocence qu'il avait perdue une première fois ici, et comprendre pourquoi son fils était venu autant pour le fuir que pour le rejoindre.
Avec ce roman ogre, métaphysique, excessif, tour à tour de grande douceur et de grande douleur, Balthasar Thomass dépeint avec minutie les relations entre un père et un fils, et explore l'idée de liberté individuelle.
"Un témoignage bouleversant et digne, à travers une BD de 15 planches suivie d'un texte illustré.
Un récit universel sur la condition de victime du terrorisme et de son pouvoir de reliance.
Le livre sert de fil rouge au documentaire d'Antoine Leiris et Karine Dusfour qui sera diffusé le 13 novembre 2016 sur France 5".
"Deux mains qui se tiennent du bout des doigts dans la pénombre. Baignant dans le sang des autres, Fred et celle qu'il prénomme Élisa. Nous sommes le 13 novembre 2015, dans la fosse du Bataclan. Ils étaient venus pour le concert des Eagles of Death Metal, mais l'ambiance bascule soudainement dans une tragédie historique. Deux heures durant, leur vie ne tient qu'à un fil et Fred s'emploie à réconforter sa jeune voisine blessée à la jambe.
Pendant des mois, Fred a l'impression étouffante d'être encore prisonnier du Bataclan. Le récit de l'après-attentat témoigne de façon bouleversante, mais toujours digne, de sa vie en mille morceaux qu'il lui faut reconstituer comme un puzzle."
Il a signé des livres magistraux tels que L'Illusion politique, Le Système technicien, L'Empire du non-sens ou Le Bluff technologique.
On ne sait pas toujours bien qui, d'Ivan Illich à Jean Baudrillard en passant par Castoriadis, Simondon, Edgar Morin et tant d'autres, a lu ou n'a pas lu Jacques Ellul (1912-1994). Mais il est bien certain que ce professeur de la faculté de Bordeaux, qui ne songea jamais à quitter la ville de Pessac où il s'était installé en 1946, n'en a pas moins dialogué avec tout ce qui compta dans le siècle. Ellul a inspiré ou perturbé toutes les réflexions un peu sérieuses sur la technique.
Se plonger dans l'oeuvre et la vie de Jacques Ellul, c'est emprunter mille chemins : aborder le résistant et le Juste, le compagnon de route de la décroissance, le porteur d'une ambition critique radicale qui impressionnèrent Bernanos et Debord, mais aussi le protestant converti et s'inventant un christianisme très particulier, le « rhinocéros intellectuel » qui fonce sur tout ce qui bouge, le pessimiste résolu dans une société qui veut le Bien à tout prix. Mais aussi le duo intellectuel et virtuose formé avec Bernard Charbonneau et celui, théologien, formé avec Jean Bosc.
Édouard Schalchli campe (et discute) le portrait - surtout pas l'hagiographie - de l'un des philosophes les plus impressionnants du xxe siècle. Et surtout s'interroge : comment être ellulien après Jacques Ellul ?
Tous les mois, sous la forme d'un petit livre, la revue Idées rend compte et veut aider le public à y voir plus clair dans l'actualité foisonnante des essais.
Chaque numéro comprend une enquête de fond sur un essai et son auteur (env. 60 pages) et une sélection critique de 100 essais du moment (env. 30 pages).
Pour ce numéro de fin d'année, Idées aide le lecteur à remettre ses idées à jour. Quels essais 2017 lui auraient échappés ? La session de rattrapage sera utile, et les livres qui seraient passés inaperçus pourront avoir une seconde chance. Idées a demandé à des dizaines d'intellectuels français et étrangers quelles étaient leurs lectures du moment, et pourquoi. Au final, une centaine d'essais recommandés par leurs soins.
Idées a également cuisiné un réseau de libraires : quels sont leur coup de coeur pour les essais 2017 même si ceux-ci n'ont pas convaincu le public ?
Enfin, la rédaction d'Idées décerne ses prix aux trois meilleurs essais de l'année.
Deux ans après Les Vieilles Peaux, voilà le retour du docteur Mars Catalono !
C'est l'été à Soissons. Les résidents de la Maison des Dames essayent de retrouver goût à la vie. Ben, Rita et Pierre sont venus chercher dans cette ferme tenue par leur amie Mars Catalano réconfort et bienveillance. Ils ne se connaissent pas, mais ont tous traversé des épreuves (un regroupement familial qui se complique, un burn out, un licenciement).
La disparition soudaine de David, un adolescent transgenre qui habite Soissons, provoque l'agitation dans la maison. La petite communauté décide de mener sa propre enquête, et croie comprendre que David est parti à Marseille pour des injections d'hormones...
Mais l'enquête prend un tour nouveau quand ils apprennent que le fugueur serait séquestré quelque part à Soissons en raison de son orientation sexuelle, souffre-douleur des Caustaux, famille en bisbille avec la sienne pour des histoires de partage des terres.
Toutes les hypothèses sont creusées. Excepté ce qui était pour eux inconcevable... Le mystère ne fait que s'épaissir.
Pierre Casimir Lazare, dit Lazare, ancien poilu, est un journaliste de faits divers rétrogradé au service de réécriture des articles à cause de l'animosité que lui voue son chef due à son penchant pour l'alcool.
Une addiction que lui a laissée la Grande Guerre.
Mais malgré ce poste tranquille de gratte-papier, le voilà à moitié agonisant dans une ruelle de la Butte Montmartre.
Dans un dernier délire, Lazare entreprend de comprendre comment, alors que l'ennui le gagnait, la disparition subite de son ancien meilleur ami, Eugène, perdu de vue depuis la guerre, a redonné sens à sa vie... Esprit libre et vif, Lazare est un journaliste comme on n'en fait plus : qui se mélange au peuple, va sur les terrains, remue la fétide et sanglante fange des bas-fonds parisiens, louvoie entre les Amerloques, les mafieux, les Anglais, les contrebandiers de tous poils et quelques femmes voluptueuses.
Sur les traces d'Eugène, Lazare reprend goût à la vie, une vie décousue, certes, désordonnée, certes, immorale et insolente, certes, mais terriblement ardente.
Sous forme d'une enquête personnelle et fouillée, le journaliste Vincent Manilève nous fait découvrir les rouages de la planète YouTube. Quel est donc ce média numérique qui dame le pion à la télévision et lui ravit l'attention des jeunes générations ? Comment fonctionne-t-il ? Quels sont ses acteurs ? Le public français connaît ou a entendu parler de Cyprien ou Norman, mais ils sont des centaines à captiver leur audience de par le monde. Un océan d'images et de rendez-vous, de figures totémiques, de grands frères et de petites soeurs sympas se crée et se recrée chaque seconde sur YouTube. Les industries du textile et des cosmétiques raffolent par exemple de ces jeunes créateurs de « tutos » qui font et défont l'opinion mais sont peu regardants sur leurs droits sociaux. Vincent Manilève nous met en garde sur les arnaques et la face cachée du social, mais nous révèle aussi les beautés et les potentialités de ce média du millénaire. Car YouTube est un art qu'il faut apprendre à apprécier.
Bosnie, juillet 1995. Les troupes serbes du général Mladitch sont aux portes de Srebrenica, enclave bosniaque protégée par les Nations Unies. Lorsqu'elles pénètrent dans le bourg assiégé, elles se livrent à un massacre de masse des civils, le plus important sur le sol européen depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La guerre en ex-Yougoslavie révèle un visage inédit et particulièrement cruel dans une Europe que l'on pensait pacifiée pour l'éternité. Le Tribunal pénal international de La Haye est en train de se mettre en place et lance ses premiers actes d'accusation contre les criminels de guerre.
Le jeune enquêteur français Hugo Bedecarax, détaché auprès du Tribunal, est chargé de l'enquête qui tourne rapidement au thriller. De Belgrade à Zagreb, de Tirana à Paris, il découvre la dimension cachée de cette guerre impitoyable, où s'entrecroisent groupes de vengeance et criminels de guerre yougoslaves. Le héros affronte l'obscur réseau Balkanekspress et les ombres terrifiantes de l'opération Profondeur.
Pour sortir de ce bourbier infernal, le détective du TPIY devra se fier au son des « tambours de Srebrenica ».
Ils vivent dans la « zone dédiée à l'élevage bovin », tenus soigneusement à l'écart des métropoles où triomphent la nature policée et la pensée idoine. Ces éleveurs rustiques sont la caste maudite d'un monde surpeuplé et essentiellement citadin. La viande raréfiée est devenue un art comestible pour les seules classes aisées. L'époque est impérialement biotech, les grands majors de l'agrobiotechnologie se disputent le marché des criquets et autres chrysomèles, punaises ou bousiers conditionnés, ou encore de la biologie synthétique low cost.
Dans la zone d'élevage mise à l'écart, le devenir des éleveurs comme Frédéric est arrimé à leurs plus belles bêtes et surtout à Darius, l'un des tout derniers grands taureaux reproducteurs européens. Darius est leur champion, la promesse de voyages victorieux jusque dans les contrées les plus lointaines où la viande se déguste désormais comme une extravagance un peu coupable mais ô combien élitiste.
Quand Darius meurt des suites d'une bien étrange maladie, la petite communauté du Grand Bois vacille, rattrapée par ses démons et ses obsessions. Et la vie d'Hélène, reporter d'un média spécialisé dans l'alimentation de masse, change de sens. Avec ses amis carnivores, la jeune citadine se lance à ses risques et périls, dans l'invention d'une grande réserve vouée aux ultimes plaisirs des amateurs de chair...
Catherine Véglio tisse un conte d'anticipation à la fois sensuel et moqueur, terrifiant et profond sur nos rapports contemporains à l'animal et à la nature.
Philippe Liger-Belair se lance dans une exploration qui en agacera plus d'un en cette période de paiement de dernier tiers des impôts.
Mais c'est pour notre bien à tous ! L'impôt est un sujet contradictoire qui rebute mais qui passionne aussi follement à la seconde même où l'on se demande qui doit payer et combien.
C'est que rapidement pointe le grand sujet de l'égalité...
Payer l'impôt a souvent répugné même les gens les mieux disposés.
« Ah ! Qu'on me fasse suisse ! » écrivait Voltaire. Selon les estimations les plus sérieuses, 8 % du patrimoine financier mondial est déposé dans les paradis fiscaux, soit 5 800 milliards d'euros.
L'auteur ne s'enferre pas dans la bibliographie académique fort abondante, ni dans une assommante querelle de techniciens. Bien au contraire ! Enquêtant notamment auprès de dizaines de contribuables et de spécialistes de l'évitement fiscal, en France mais aussi au Luxembourg et au Royaume-Uni, il en exprime la substantifique moelle. C'est ainsi que des vieilles questions trouvent des réponses réformistes et novatrices comme celles de l'appropriation, des droits de succession, du travail taxé, de la lutte contre la pauvreté ou des logiques de redistribution.
Clair, précis, stimulant, cet essai vous consolera du matraquage fiscal... ou du fait, malheureux citoyen, que vous ne soyez pas assujetti à l'impôt.
« C'est Ricoeur qui m'a poussé à faire de la politique, parce que lui-même n'en avait pas fait » expliquait durant la campagne présidentielle Emmanuel Macron. Élu le 7 mai 2017, le président de la République se réclame de la philosophie de celui dont il fut l'un des collaborateurs. Exagération, usurpation ? Quelques voix discordantes se sont élevées pour mettre en doute un tel compagnonnage. Le fait est néanmoins établi. « On peut légitimement parler d'intimité intellectuelle à propos de la relation qui s'est établie entre eux », nous explique l'auteur. Au pouvoir, Macron « métabolise » la philosophie de Ricoeur. Ce texte détaille avec brio les ressorts intellectuels d'un quinquennat qui s'annonce riche en événements et bouleversements. Le lecteur comprendra mieux sa notion de « en même temps » qui a tant intrigué ou fait rire, sa conception de l'exercice du pouvoir ou de la liberté individuelle. Reste à savoir si le système de pensée macronien ne sera pas corrompu par la realpolitik...
Lammartin. Un village oublié du Nord-Est. Un confetti sur la carte de France. Un village jusqu'alors sans histoire qui décide subitement de faire sécession avec le pays.
Cet acte politique fait de Lammartin le centre du monde. Dans le sillage de Simon Lebrun, journaliste en fin de carrière qui a senti la bonne histoire, la presse française puis internationale se rue sur ce petit bout de terre en fusion. Au côté de l'historien local qui croque ces moments mémorables et des télévisions d'info continue qui captent tout ce qui bouge, notre héros n'en perd pas une miette.
Pour accueillir les touristes qui affluent du monde entier, le bourg fébrile se métamorphose à toute allure. Parkings, bed & breakfast, magasins de toutes sortes se multiplient. Le commerce le plus vulgaire s'emballe et explose. Les sécessionnistes ont crée un monstre collectif, à la limite du fantastique. Le piège se referme rapidement sur les habitants prisonniers de leur ruche bourdonnante et hypermercantile.
Victimes de leur succès, voilà qu'ils réclament un retour à leur vie d'avant. Le récit réserve des coups de théâtre jusqu'aux dernières pages du roman qui exposent comment se déclenche une guerre civile bien française.
Fabrice Lardreau met ici en scène une fable politique, convaincante et hilarante, et ô combien moderne.
Philippe Salazar décrypte ici la puissance argumentative du djihadisme, et sa simplicité redoutable, à travers sa propagande multimédias. Il souligne aussi nos propres faiblesses collectives dans l'art oratoire de la conviction. La république sait-elle encore parler ?
Notre rubrique Tamis propose la sélection critique de 100 essais.
Nos coups de coeur font l'objet de reportages et d'enquêtes fouillés. Pour ce N°1, IDÉES consacre sa couverture à Homère (Gallimard) qui voit cet automne, la publication d'une biographie étonnante et excitante. L'occasion de redécouvrir un mythe au plus près, et son biographe, l'helléniste Pierre Judet de la Combe.
On découvre aussi l'éblouissant travail de traduction de la romancière Marie Cosnay sur Les Métamorphoses d'Ovide (L'Ogre).
On décortique avec le sociologue Danilo Martuccelli (Folio inédit), la CSM (Condition sociale moderne) et on comprend mieux pourquoi " « être moderne c'est être irrité ».
Rencontre avec un philosophe québecquois qui se refuse à « penser mou ». Alain Deneault dissèque le « totalitarisme pervers » (Rue de l'Échiquier) qu'il voit à l'oeuvre dans l'un des symboles du capitalisme le plus dominateur, une multinationale.
Gaël Brustier analyse le grand désordre idéologique de la rentrée, ainsi que de la difficulté à faire de la politique sous Macron (Le Cerf).
Enfin, nous nous sommes glissés dans les coulisses de la Revue des deux mondes , quelques mois après le Penelope-gate qui a secoué la plus vieille revue de France.
La seconde partie, Correspondances, donne la parole à des personnalités du monde entier : « Que lisez-vous ? » tandis que dans la rubrique « La vie secrète des libraires » : ces professionnels nous disent ce qu'ils vendent le plus... et ce qu'ils auraient aimé vendre plus.
Enfin avec L'ABC des idées, nos invité-e-s critiquent, font l'éloge ou s'énervent sur une série de livres du mois.
À la une de ce deuxième numéro, un entretien avec Edgar Morin pour un Manifeste des jours meilleurs, le portrait de référence du sociologue David Le Breton, les mots-clés, les concepts décortiqués et les livres recommandés du moment.
Quand des peintres célèbres deviennent des héros de bande dessinée, Van Gogh croise Tintin et l'oreille cassée, Yves Klein a l'esprit de Tarzan et Malévitch, Picasso et Pollock font les Pieds Nickelés ! Dans ces saynètes malicieuses, Denis Jourdin donne à voir les univers picturaux de chaque artiste.
Abécédaire de mots « charnels » d'hier et d' aujourd'hui, ce livre fonctionne comme une enquête au pays du langage sexuel - de notre époque comme de notre tradition.
Il mêle allègrement la sous-culture médiatique (50 nuances de Grey, une expo sur Sade ou sur le xviiie libertin, des séries télé, des magazines féminins, les conseils sexos de Brigitte Lahaie à la radio.) et le trésor culturel : amour courtois, mythologies antiques, poésie libertine des plus grands, érotisme de la Bible (le Cantique des Cantiques).
Les citations y sont nombreuses. Verbatim médiatique (sourcé, daté) et littérature, philosophie, poésie. : le jeu consiste à partir de la surface d'un mot pour se plonger dans ses profondeurs culturelles.
En grappillant les mots à son gré, le lecteur apprendra le vrai sens de nombreuses expressions (poser un lapin ou faire quelque chose sur le champ). Il saura que manger cinq fruits et légumes par jour est très coquin, alors que coïter est très innocent.
En lisant linéairement, il verra des liens entre la pornocratisation de la société et la panne d'idées politiques, découvrira une interprétation singulière de la dite théorie du genre, constatera que nous n'avons pas vraiment progressé depuis la libération sexuelle. et que nous sommes en danger de perdre certaines notions civilisatrices :
Beaux et riches mots à réhabiliter à tout prix.
Enquêtes, reportages, portraits, notes de lecture : tous les trois mois, la seule revue qui met en scène l'actualité éditoriale des idées et des sciences humaines. Au sommaire de ce numéro :
IMPACTS - L'état des idées L'actualité des idées, les idées dans l'actualité EN TÊTE - Rencontre avec le philosophe Dany-Robert Dufour Sa biographie, un long entretien, sa bibliographie commentée, des morceaux choisis.
L'ABÉCÉDAIRE - Les idées, les mots-clés, les concepts émergents DOSSIER - Comment les politiques pensent (ou pas) Entretiens, enquêtes et reportages - Entretiens avec des politiques en exercice ou dans l'opposition :
Les idées servent-elles à quelque chose en politique ?
- Le mapping des gourous et des intellectuels influents.
- Une histoire des conseillers (Berl, Todd, Attali, Buisson, Guaino.) - Dans les cuisines des fondations et des think tanks.
- ZID : Zone intellectuelle à défendre. Dans le bouillon de culture des marges.
- Dans la tête de Marion Maréchal-Le Pen.
L'IDÉATHÈQUE - Notes de lectures et recommandations LES INFLUENCES - Des rencontres, des entretiens Stéphane Rozès, Olivier Cayla, Jean Birnbaum,.
42 000 décès prématurés par an en France : telle est la conclusion d'un rapport de la Commission européenne sur la pollution aux particules fines. Et ce n'est pas fini... Pourtant, la pollution de l'air est un thème de l'écologie qui ne semble pas suffisament pris en compte par les pouvoirs publics.
Certes, le problème du dérèglement climatique, provoqué essentiellement par l'excès de CO2 dans l'atmosphère, mobilise la communauté internationale. Mais la pollution atmosphérique ne se limite pas à ce seul rejet. On commence seulement à mesurer dans l'air les concentrations en polluants divers (pesticides, composés benzéniques, particules fines...) et à en observer les effets catastrophiques sur la santé humaine.
En s'appuyant sur des rapports issus d'organismes officiels et de centres de recherche scientifique reconnus, Gérard Borvon montre dans son livre que si la connaissance de l'extrême gravité de la pollution de l'air est déjà bien établie, elle ne donne pas lieu aux réponses politiques.
Il y a pourtant péril dans la biosphère : Gérard Borvon démonte les tours de passe-passe des experts et des lobbies en tous genres pour escamoter le sujet, nous secoue avec les pollutions silencieuses des pesticides et des particules fines, souligne l'exposition des enfants et recommande des solutions énergiques. Comment avec l'auteur, ne pas être étonné, puis révolté, face au peu de mesures envisagées ?
Applis, webradios et télés, musique, agences de presse et édition, réseaux sociaux... L'emprise de Daech s'explique en partie par une propagande massive diffusée sur tous les réseaux. Le proto-État terroriste mise beaucoup sur une médiathèque tentaculaire de sons et d'images pour séduire et recruter dans le monde entier.
C'est à une exploration inédite, riche de surprises et d'effroi que s'est livré l'auteur : celle du continent culturel du groupe État islamique.
Cette immersion sur le web (et le deepweb), Achraf Ben Brahim ne l'a pas faite par hasard : il a vu ses anciens copains de foot mais aussi ses condisciples d'université partir en Syrie pour y mourir. Depuis, il a cherché à comprendre leurs motivations et les ressorts de cet esthétique qui persuade à distance. Nihilisme macabre ou idéal plus grand que soi ? Appel de la mort ou d'une promotion sociale dans un califat lointain ? Haine des kouffars (mécréants) ou de soi ?
Achraf Ben Brahim, en immersion dans ce bouillon de culture Daech, a communiqué avec des djihadistes, découvert l'ampleur et l'organisation d'une entreprise d'écrits, de sons et d'images, et dressé le tableau d'une jeunesse française sous emprise. Une fois refermé ce document, le lecteur sera convaincu que nous sommes vraiment dans une guerre mondiale des influences, et face à un véritable défi, le plus difficile à relever, pour les démocraties.
En une vingtaine de chapitres incisifs, percutants, saignants, Philippe-Joseph Salazar analyse le mal-parler politique, médiatique et intellectuel, à côté du brouhaha démocratique des opinions sans enjeu ni prise de risque.
Saignant : Philippe-Joseph Salazar décortique ce mal-parler politique, médiatique et intellectuel - sans oublier nous, les réseaux sociaux - qui impose de faux débats.
C'est là une spécificité française : avec la Ve République, la parole publique a été captée par les élites et notamment le président de la République. Résultat : des discours creux et indigents essentiellement produits par ceux qui nous gouvernent et qui parlent, parlent, parlent mais agissent assez peu. Une république d'en haut bavarde avec Marianne bâillonnée sur son piédestal.
L'auteur décortique ce mal-parler qui impose de faux débats. Dans cette impitoyable leçon de choses, il apprend au citoyen à décrypter la langue morte mais omniprésente des élites et des pouvoirs, et à faire revivre la sienne.
Au verbe, citoyens ! À la parole, citoyennes !
Le pouvoir intellectuel français (Pif) n'échappe pas au désarroi et au déni qui frappent les autres pouvoirs (politique, financier, économique et médiatique), mais reste plus opaque dans son fonctionnement.
Qui influence ? Qui bloque (et qui débloque) ? Des médiacrates aux jeunes pousses, en passant par des réseaux nouveaux et des tribus requinquées, le feuilleton tour à tour excitant, énervant ou inattendu de la vie intellectuelle française sous François Hollande (2012-2017) comme si vous y étiez.
Les influences, une nouvelle collection La collection « Les influences » narre l'actualité des idées. Chaque livre est autonome ou peut se lire comme l'épisode d'un feuilleton de la vie intellectuelle.
Rédigée comme un roman par deux journalistes, une enquête ou une biographie de fond de 120 pages raconte l'époque.
Un but : aider le lecteur à mettre ses idées à jour dans le déluge de débats, d'opinions et de livres. Un bonus d'une cinquantaine de pages, intitulé « Les idées nouvelles » et rédigé à la façon d'un journal de bord, rend compte à travers portraits, reportages sur le vif, notes de lecture et mise en ordre chronologique des idées, débats et polémiques du moment.
En 1922, Victor Marguerite publie La Garçonne, l'histoire d'une jeune femme qui, trompée par son fiancé, décide d'être libre en ayant des relations aussi bien avec des hommes qu'avec des femmes. Elle porte des cheveux courts, sa poitrine est plate et elle fume l'opium.
Le succès du livre est phénoménal, la polémique sans précédent.
Comme un tiers des Françaises de cette époque, la journaliste et illustratrice Suzanne de Callias s'est coupé les cheveux. Très influencée par le roman de V. Marguerite, elle publie en 1926 une curieuse brochure, Florilège de l'antiféminisme, qui dénonce des femmes antiféministes comme la très réactionnaire chroniqueuse Marthe Borély, figure du mouvement, ou plutôt du « contre- féminisme ».
Un certain nombre de femmes s'illustrent alors comme antiféministes.
Ainsi la romancière catholique Colette Yver s'inquiète de la place croisssante des femmes dans le monde du travail, tandis que l'écrivaine Rachilde, publie un pamphlet à contre- courant, Pourquoi je ne suis pas féministe (1928).
Celles-ci connaissent une certaine gloire. Au-delà du scandale, l'attrait du public est dû au fait que ces antiféministes ne se préoccupent pas de l'égalité des sexes mais se passionnent avant tout pour la question de l'identité sexuelle. C'est la naissance des études de genre.
Bertrand Matot exhume cette polémique oubliée dans un essai enrichi d'une anthologie commentée des pamphlets, et nous fait découvrir une bien étonnante galerie de femmes.