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jean françois bayart
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Malheur à la ville dont le prince est un enfant : De Macron à Le Pen ? 2017-2024
Jean-François Bayart
- Karthala
- Disputatio
- 25 Avril 2024
- 9782384092093
Emmanuel Macron est le plus jeune président de la 5ème République que la France s'est donné, Gabriel Attal son plus jeune Premier ministre. Mais, Parole d'évangile, « on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ». L'Ecclésiaste nous avertit aussi : « Malheur à la ville dont le prince est un enfant ».
Nous y sommes. Et même au carré !
Un nouveau pamphlet ? Non. Une démonstration de sociologie historique et comparée du politique. Certes, l'auteur prend pour focale la personne et la politique d'Emmanuel Macron.
Mais il s'attache à dégager les logiques de situation dont ce dernier est le jouet consentant, à les replacer sous l'éclairage de l'historicité propre de la société politique française, et à en souligner la comparaison avec d'autres situations, passées ou présentes.
La France se pique d'universalité. En l'occurrence celle-ci prend surtout la forme de son ralliement à un mouvement de fond global, souvent qualifié d'« illibéral » ou, plus justement, de « libéral-autoritaire », de « national-libéral ». Lequel parcourt la planète de la Chine et de l'Inde aux états-Unis et à l'Argentine en passant par la Russie, la Hongrie et un nombre croissant de démocraties européennes dites libérales. à son corps défendant Emmanuel Macron est en passe d'enclencher une révolution conservatrice à la française à force de dévitaliser les corps intermédiaires, de donner des gages à l'extrême-droite identitariste, d'adopter un ton belliqueux. « Nous ne céderons rien »,
répète-t-il à tout propos. Au risque de devoir céder l'élysée à Marine Le Pen. -
L'énergie de l'État : pour une sociologie historique et comparée du politique
Jean-François Bayart
- La découverte
- Sciences Humaines
- 10 Mars 2022
- 9782348072321
Comment penser l'ébranlement qu'a suscité le passage, aux XIXe et XXe siècles, d'un monde d'empires, gouvernant par la différence ethnique et religieuse, à un système d'États-nations, imposant une uniformisation culturelle et une conception exclusive de la citoyenneté ? Question fondamentale à laquelle ce livre apporte une réponse originale, en montrant qu'un tel processus a nourri des logiques souvent présentées comme contradictoires, mais en réalité synergiques : la mondialisation, l'universalisation de l'État-nation et la généralisation de consciences identitaristes. Le basculement d'un type de domination à un autre sous-tend nombre de conflits contemporains et de retours de flamme nationalistes.
La forme du pouvoir d'État qui émerge de cette séquence est abstraite et bureaucratique, englobant l'ensemble de la société. Sa domination s'exerce à travers des styles politiques, discursifs, vestimentaires, artistiques, à travers l'invention d'une tradition, d'un passé national mythique. Elle se concrétise à la croisée de la coercition et de l'hégémonie. Les sociétés politiques se présentent comme des feuilletés temporels, où coexistent de manière singulière des rapports de pouvoir et des figures imaginaires inscrites dans l'histoire longue.
Fourmillant d'observations concrètes,
L'Énergie de l'État propose une critique novatrice de la domination contemporaine et de sa bêtise identitaire. Tout en mettant au jour les structures, les logiques communes, elle rend justice à la spécificité de chaque État. Un essai théorique majeur qui vient à point nommé, alors que le monde travestit son passé et doute de son avenir. -
Les fondamentalistes de l'identité ; laïcisme versus djihadisme
Jean-François Bayart
- Karthala
- 14 Novembre 2016
- 9782811117412
La question identitaire s'est substituée à la question sociale et politique. L'islam s'est mué en nouvel ennemi de l'intérieur, en remplacement du communisme défunt. L'idée laïque, constitutive de la loi de 1905 actant la séparation des cultes et de l'État et la neutralité de celui-ci en matière religieuse, s'est transformée en idéologie laïciste et en religion nationale, mettant l'islam sous contrôle politique.
Djihadistes et laïcistes sont devenus des ennemis complémentaires, se renforçant mutuellement de leur haine réciproque. Aussi bien Daech que la droite identitariste entendent réduire ce que l'une et l'autre nomment la « zone grise » des citoyens qui ne se reconnaissent ni dans la nouvelle religion nationale ni dans la guerre sainte.
Qui sème le vent culturaliste récolte la tempête identitaire.
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Les études postcoloniales ; un carnaval académique
Jean-François Bayart
- Karthala
- Disputatio
- 21 Janvier 2010
- 9782811103231
Les études postcoloniales se sont imposées comme un courant important des études culturelles et de la recherche en sciences sociales de langue anglaise.
Il est de plus en plus reproché à l'Université française de les ignorer, alors que des militants et des historiens engagés interprètent la crise des banlieues dans les termes d'une " fracture coloniale " plutôt que sociale. Ce mauvais procès n'est pas fondé. Il occulte toute une tradition d'écrits et de travaux qui ont perpétué en France une pensée critique sur la colonisation. Il tient pour acquise la contribution scientifique des études postcoloniales, qui certes ont pu être utiles, dans leur diversité, mais qui sont largement superflues au regard des apports d'autres approches.
Surtout, les études postcoloniales restent prisonnières du culturalisme et du récit national dont elles prétendaient émanciper les sciences sociales. Et elles s'interdisent de comprendre l'historicité des sociétés, celle du moment colonial, celle enfin de l'éventuelle transmission d'un legs colonial dans les métropoles ou dans les pays anciennement colonisés. Leur reconsidération fournit l'opportunité, d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour l'analyse de l'Etat, au croisement de la science politique, de l'histoire, de l'anthropologie et de l'économie politique.
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L'Etat en Afrique : La politique du ventre
Jean-François Bayart
- Fayard
- Espace Du Politique
- 18 Octobre 2006
- 9782213630793
L'opinion occidentale reste gorgée de stéréotypes sur le pouvoir et l'Etat en Afrique, en particulier quant au rôle privilégié que la corruption et le tribalisme sont censés jouer au sud du Sahara. Certes, les Africains parlent eux-mêmes à ce propos de "politique du ventre". Mais l'expression renvoie, aussi bien qu'aux nécessités de la survie et de l'accumulation, à des représentations culturelles complexes, notamment celles du monde de l'"invisible", de la sorcellerie. En d'autres termes, la "politique du ventre" témoigne d'une trajectoire africaine du pouvoir qu'il faut comprendre à la lumière de la longue durée.
L'analyse des groupes sociaux qui se disputent l'Etat post-colonial et des différents scénarios qui ont prévalu depuis la proclamation des indépendances permet d'avancer des hypothèses neuves sur la formation d'une classe dominante, sur la dépendance des sociétés africaines vis-à-vis de leur environnement international, sur la place déterminante en leur sein des stratégies individuelles et des modes populaires d'action politique, sur l'importance des réseaux d'influence et des terroirs historiques dans le déroulement des conflits, sur la récurrence des conduites - souvent religieuses - de dissidence sociale, sur l'émergence de cultures politiques originales.
En définitive, cet essai, devenu un classique en sociologie de l'Etat, propose une lecture à la fois provocante et nuancée de ce qu'il est convenu de nommer le "développement". Il ouvre aussi la voie à une réflexion plus générale sur l'invention du politique dans les sociétés d'Afrique et d'Asie. -
L'impasse national-libérale ; globalisation et repli identitaire
Jean-François Bayart
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 16 Mars 2017
- 9782707194107
Entre marché mondial et fierté nationale, le coeur des politiques balance. Au coeur de cette opposition réside pourtant une confusion de premier ordre, que certains nourrissent allègrement en prônant une économie débridée tout en assurant, de la même voix forte et volontaire, préserver les valeurs nationales. Une conception erronée que ce livre de Jean-François Bayart veut corriger en replaçant les deux postures dans une même continuité historique et sociale : celle du national-libéralisme.
Face aux évolutions tragiques du monde, les élites politiques semblent à court de vision, et l'invraisemblable d'hier devient la réalité d'aujourd'hui, de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite au délitement de l'Europe, des attentats de masse à l'exode des peuples, en attendant peut-être le retour de la guerre sur le Vieux Continent ou en Asie...
Si la confusion règne ainsi, c'est parce que notre grille de lecture est tout simplement fausse. Nous croyons que le monde est pris dans deux processus contradictoires : la mondialisation, d'un côté, et le repli national-identitaire, de l'autre. Or, affirme Jean-François Bayart dans ce livre vif et tranchant, ces deux processus participent d'une même dynamique " national-libérale ", qui a conduit les politiques étrangères des pays occidentaux dans une impasse tragique. Ce n'est donc pas un hasard si certains hommes politiques, à l'instar de Sarkozy, Fillon, Valls, Poutine ou Erdogan, se réclament haut et fort tout à la fois de l'économie globale et de la souveraineté nationale.
Né du passage d'un monde d'empires à un système international d'États-nations, le national-libéralisme - libéral pour les riches, national pour les pauvres - a conduit le monde au bord du gouffre. Il est grand temps de ne plus laisser le monopole du politique aux marchands d'illusions identitaires, ces faiseurs de malheurs. -
Violence et religion en Afrique
Jean-François Bayart
- Karthala
- Petit Volcan
- 2 Février 2018
- 9782811119508
Le rapport privilégié que la religion entretiendrait avec la violence est devenu l'un des poncifs du débat public. En proie au djihadisme et au radicalisme politique du christianisme évangélique, l'Afrique semble être un cas d'espèce. Mais cette pseudo-évidence soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. De quelle violence, de quelles religions, et même de quelle Afrique parle-t-on ? La guerre, en Afrique, a été politique, et non pas religieuse. Elle a eu pour objet le contrôle de l'état et des ressources, plutôt que celui des âmes, même si elle a pu emprunter, ici ou là, le langage de Dieu.
Le chassé-croisé de la violence et de la religion doit être analysé au cas par cas, à l'échelle des terroirs historiques. Aux antipodes des généralisations idéologiques apparaît alors un objet sociologique très circonscrit : des mouvements armés d'orientation religieuse qui participent d'obédiences diverses, aussi bien islamiques que chrétiennes, conduisent des insurrections sociales, mais occupent une place marginale dans les interactions entre Dieu et César. Au fil de cette réflexion, c'est toute l'histoire de l'état en Afrique qui apparaît sous un jour nouveau.
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L'Islam républicain ; Ankara, Téhéran, Dakar
Jean-François Bayart
- Albin Michel
- 12 Mai 2010
- 9782226187260
L'expression « islam républicain » sonne comme une provocation. Néanmoins, pourquoi douter de la compatibilité de l'islam avec la République quand des centaines de millions de musulmans vivent sous ce régime ? En République, ce qui ne veut pas forcément dire en démocratie, mais ne l'exclut pas pour autant. On sait par ailleurs que la laïcité a souvent légitimé l'autoritarisme. Sur la base de ces constats dérangeants, Jean-François Bayart nous conduit en Turquie, en Iran, au Sénégal. Chacun de ces pays vit en République, et chacune de ces Républiques est singulière. L'islam, en soi, n'explique rien, notamment pas cette diversité des trajectoires républicaines dans les pays musulmans. Son interprétation et sa pratique divisent les croyants autant qu'elles les réunissent. L'islam républicain résulte de son interaction avec l'État et le marché, bref de l'histoire générale plutôt que de la seule religion. Cette remarquable leçon de choses politique nous ramène au pragmatisme principiel des fondateurs de la IIIe République française, « opportuniste » et « transactionnelle ». L'islam est soluble dans la République, pourvu qu'on lui en laisse le temps et que l'on retrouve le sens des proportions.
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L'état de distorsion en Afrique de l'Ouest ; des empires à la nation
Ibrahima Poudiougou, Giovanni Zanoletti
- Karthala
- Terrains Du Siecle
- 22 Mars 2019
- 9782811126247
Les classes politiques africaines ont choisi, au lendemain des indépendances, de reproduire le cadre territorial hérité de la colonisation et ont entériné le principe de l'État-nation. Ce dernier contredit la plupart des ressorts politiques, économiques, culturels des sociétés africaines. Mais il a aussi fait l'objet de processus d'appropriation souvent massive, et toujours créative, de la part de l'ensemble de leurs acteurs.
Cette double réalité rend insuffisantes la plupart des interprétations qui mettent l'accent sur des contradictions supposées insurmontables entre un État hérité de la colonisation et les sociétés du cru, sous la forme d'un jeu à somme nulle. Les choses sont en fait plus compliquées. Car les régimes de légitimité, de sécurité, de responsabilité sociale, d'enrichissement, de représentation culturelle et politique du « bon gouvernement » participent simultanément de ces deux dimensions historiques, d'espaces différents, de durées disparates qui s'encastrent les unes dans les autres plutôt qu'elles ne se succèdent.
Cette distorsion inhérente aux sociétés africaines contemporaines est source d'ambivalence, plutôt que d'ambiguïté comme le pensaient Cheikh Hamidou Kane et Georges Balandier. Elle rend problématique l'institutionnalisation d'une gouvernance de la transparence, et tend à inscrire la compétition politique, l'accumulation de la richesse et la lutte sociale dans l'ordre de la violence.
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état et religion en Afrique
Jean-François Bayart
- Karthala
- Petit Volcan
- 25 Janvier 2018
- 9782811119485
Jamais, peut-être, l'évidence de l'interaction entre la sphère de la religion et celle de la politique n'a été aussi grande en Afrique. « Peut-être », faut-il bien insister car, en la matière, les illusions d'optique de l'actualité et le prisme déformant des émotions ne sont pas bons conseillers. Il n'empêche que les événements sont là pour nous rappeler que dans cette partie du monde, comme ailleurs, chacun est pour soi, et Dieu décidément pour tous.
Comment démêler l'écheveau des interactions entre religion et politique en Afrique ? En s'inscrivant dans une perspective de sociologie historique et comparée, et en montrant que l'état, sur le continent, est une cité cultuelle, tout comme il le fut en Europe. Ce qui n'exclut nullement sa sécularisation, dans la mesure où l'autonomisation du politique par rapport à l'ordre de la foi est souvent née, paradoxalement, de la sphère religieuse elle-même.
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Dans le contexte du néolibéralisme, et sous la pression idéologique de l'extrême-droite, l'identité s'est imposée comme l'horizon indépassable des démocraties. Il en résulte une sourde angoisse : le marché, la globalisation, l'immigration menaceraient notre identité, notre culture. Or, cet essai mordant démontre que l'une et l'autre sont des illusions. Il n'est que des actes d'identification, politiquement construits, historiquement situés, socialement contradictoires, culturellement polémiques. La culture n'a jamais rien expliqué : elle n'est pas la cause de l'action des hommes, mais son effet. Elle n'est pas une donnée, mais une production permanente.
Les conflits dits identitaires déchirent les cultures plutôt qu'ils ne les opposent les unes aux autres. Comment penser les raisons culturelles du politique sans être ni culturaliste ni identitariste ? Une contribution majeure à la réflexion sur le sujet.
Jean-François Bayart, spécialiste de sociologie historique du politique, est titulaire de la chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain », à l'IHEID de Genève. -
Le gouvernement du monde : Une critique politique de la globalisation
Jean-François Bayart
- Fayard
- 21 Avril 2004
- 9782213616537
Prendre l?avion, envoyer un e-mail : la mondialisation s?inscrit dans nos gestes les plus quotidiens. Pourtant, nous l?envisageons souvent comme une menace qui pèserait sur notre identité, voire notre survie. Dans cet essai incisif, Jean-François Bayart propose une vision radicalement nouvelle de ce phénomène, à rebours des discours néo-libéraux ou altermondialistes : la mondialisation est notre oeuvre et l?Etat-nation en est, en réalité, le produit et non la victime.
La globalisation est nôtre car c?est par elle que nous façonnons notre éthique et notre corps, que nous soumettons et que nous sommes subordonnés. Loin d?être synonyme, en tout temps et en tous lieux, d?aliénation culturelle et de délitement social, la mondialisation engendre des solidarités et des réseaux transnationaux qui s?articulent aux Etats-nations sans nécessairement les ébranler. Elle voit l?émergence de nouveaux sujets moraux, de préoccupations éthiques inédites, de styles de vie neufs.
La globalisation est aussi affaire de pouvoir, d?accumulation, donc d?inégalités et de violences. Contradictoire, elle intègre le marché international des capitaux et des biens, mais cloisonne, par la coercition, celui de la main-d?oeuvre ; elle célèbre la vitesse, exacerbe le sentiment d?urgence, mais se caractérise par la contrainte de l?attente, le report permanent des solutions et le stockage des populations.
Embrassant deux siècles d?histoire, comparant les sociétés les plus diverses, analysant des pratiques sociales concrètes, Jean-François Bayart montre que, si la mondialisation est nôtre, son devenir, notre histoire, donc, se décideront sur ces seuils tragiques où s?inventent de nouvelles manières de vivre, de consommer et de lutter. Ce faisant, il renouvelle la sociologie politique et la théorie tant du pouvoir que des relations internationales. -
Cité cultuelle ; rendre à Dieu ce qui revient à César
Ariane Zambiras
- Karthala
- Recherches Internationales
- 8 Janvier 2015
- 9782811113315
Comment penser le retour en force de la foi sur la place publique, voire des institutions religieuses sur la scène politique ? L'analyse de situations sociales concrètes, contemporaines ou historiques, permet de saisir l'articulation du religieux et du politique au-delà des passions identitaires et des emportements idéologiques qui tiennent le haut du pavé.
De l'Afghanistan à la Russie, du Malawi au Maroc, ou encore dans la Venise des XV-XVIe siècles, les deux répertoires s'imbriquent souvent, plutôt qu'ils ne s'opposent ou n'entretiennent des relations d'extériorité. Ils partagent d'ailleurs une même ambition : celle de porter le bien commun. Ils mêlent aussi, chacun, l'ordre de l'imaginaire et celui de la raison. Et pourtant le religieux et le politique ne se confondent pas. Ils obéissent à des logiques intrinsèques qui garantissent leur autonomie mutuelle, y compris dans les sociétés dites islamiques, contrairement à l'idée reçue.
Reposant sur des recherches intensives de terrain ou l'étude minutieuse des archives, cet ouvrage démontre, de manière érudite et ironique, que Dieu et César agissent souvent comme larrons en foire, une fois qu'on leur a rendu ce qui leur revient. Il propose un nouveau paradigme des relations entre religion et politique : celui de la cité cultuelle, qui naît des pratiques rituelles, de plus ou moins forte intensité religieuse, et parfois sécularisées, autant que des idéologies et des politiques publiques. Le débat sur la laïcité s'en trouve éclairé d'un jour inédit et apaisant.
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L'Etat au Cameroun
Jean-François Bayart
- Presses De Sciences Po
- References
- 1 Janvier 1985
- 9782724605105
La plupart des études consacrées aux systmes politiques africains étaient trop générales pour ne pas éviter de surévaluer, tantôt la dimension de l'intégration nationale, tantôt les phénomnes de domination sociale. La prégnance de la tradition, l'exigence de la modernisation et du consensus, le poids de la coercition et de la dépendance étaient alors censés représenter des facteurs explicatifs suffisants. Mais, ainsi, la réalité politique en Afrique noire, en particulier dans ce qu'elle avait de dynamique et de conflictuel, n'était pas reconnue. S'appuyant sur une large documentation primaire, et notamment sur certaines archives du parti unique, jusqu' présent inexploitées, l'auteur démontait les étapes de la construction du régime camerounais, ses modes de fonctionnement, son rapport aux groupes sociaux. Dissipant les simplifications abusives dont a fait l'objet le gouvernement Ahidjo, l'un des plus controversés de l'Afrique francophone, il parvenait cette conclusion qu'il existait au Cameroun une vie politique singulirement complexe et lourde de sens : l'Etat postcolonial, s'il s'inscrivait bien évidemment au coeur du systme économique mondial, n'était cependant intelligible que mis en relation avec les sociétés précoloniales. En d'autres termes, la colonisation et la dépendance n'étaient que des rebondissements dans l'historicité propre des sociétés noires. Par-del l'analyse d'un régime, c'était une réflexion sur l'Etat et la politique en Afrique qui s'esquissait et que l'auteur a prolongée depuis.
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Les trajectoires du politique. - t01 - la reinvention du capitalisme
Jean-François Bayart
- Karthala
- 3 Mai 2000
- 9782865374298
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Le plan cul ; ethnologie d'une pratique sexuelle
Jean-François Bayart
- Fayard
- 7 Mai 2014
- 9782213681337
De la Manif pour tous aux ruptures de couples présidentiels, le sexe s'est invité dans le jeu politique. Mais au-delà, ce sont les pratiques intimes de Monsieur Tout-le-Monde qui sont débattues en place publique. Le sexe tient en France la place de la sorcellerie en Afrique. Il est omniprésent et dissimulé, banalisé et dramatisé, méprisé et apprécié.
Hector et Grégoire, jeunes hommes d'une vingtaine d'années, s'adonnent au plaisir par moments déconnectés du reste de leur existence. Leurs « plans cul » ne se ramènent ni à la simple débauche ni à l'infidélité. Ils sont vécus comme une forme de sincérité, de recherche de vérité, de conquête de liberté.Brouillant la frontière entre l'hétérosexualité et l'homosexualité, la normalité et l'hétérodoxie, Hector et Grégoire nous parlent d'une vie sociale que les institutions et les partis ne prennent pas en compte. Ils nous révèlent une part de dissidence dans la société, qui recompose le politique. -
Matiere à politique ; le pouvoir, les corps et les choses
Jean-François Bayart, Jean-pierre Warnier
- Karthala
- Recherches Internationales
- 1 Janvier 2004
- 9782845864580
Soit cette déclaration d'un criminel célèbre : " Mon style, c'est l'Opinel, et j'étrangle les mains nues ".
Il entendait ainsi se disculper d'un nouvel assassinat dont on l'accusait. On ne saurait mieux dire que la marque d'un individu tient à sa technique : technique du corps, technique de l'outil. C'est par leur truchement que le sujet se constitue. Ici en tueur, mais aussi bien en consommateur, en producteur, en artiste ou en agent de pouvoir. La constitution du sujet moral, économique et politique met en jeu la culture matérielle d'une société historique donnée, et donc les gestes et les mouvements que son usage suppose.
Le pouvoir, la production, la consommation sont une affaire de praxéologie motrice. Ils tiennent aux choses et aux corps qui s'en saisissent. Danser, boire, jeûner, jouir, prier, creuser, vendre, fondre, laquer, dominer, résister : tout ceci est en effet matière à style, et plus précisément à style de vie (ou de mort). A l'intersection de l'anthropologie et de la science politique, ce recueil d'essais emmène le lecteur à Java, dans différentes sociétés africaines, gare Saint-Lazare et faubourg Saint-Antoine.
Ledit lecteur tirera du périple une compréhension renouvelée de l'exercice du pouvoir, de la vie de la marchandise et des pratiques sociales de la globalisation. Accessoirement il ne pourra plus jamais acheter son journal quotidien de la même façon, qu'il soit adepte du Monde ou de Paris Turf.
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Sortir du national-liberalisme. croquis politiques des annees 2004-2012
Bayart Jean Francois
- Karthala
- 12 Juin 2012
- 9782811106911