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Une lettre d'amour et un peloton d'exécution. Des poèmes de la Taïga et le printemps dans les Alpes. L'évocation d'une danseuse de Degas et les jambes finement dessinées d'une bien-aimée. Des fragments de vie quotidienne et les convulsions de l'Histoire. Des poèmes sur l'émigration et le souvenir d'une église de village. La naissance et la mort, les hommes et les bêtes, le ciel qui se couche contre la terre, les rires, les larmes, les cris et les soupirs... Avec John Berger, tout est matière à poésie, et l'on découvre sous sa plume la vie extraordinaire des gens ordinaires, l'immense fait de si peu, la permanence des choses et l'infime fragilité de la vie. « Et demain où irons-nous ? ». Jamais poète n'a sans doute si bien exprimé son souci de la terre et des chemins empruntés par l'homme.
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C'est en 1973 que John Berger, presque cinquantenaire, s'installe en HauteSavoie dans le petit village de Mieussy. La vie rurale est celle des paysans de montagne du début du XXe siècle. On parle encore le patois dans les cafés, les chevaux de trait sont plus nombreux que les automobiles. Une fois installé, il épouse la vie du lieu. Rien ne prépare l'écrivain à un changement de vie si radical.
L'écriture de la trilogie paysanne Dans leur travail s'étalera sur une quinzaine d'années. Sans idéalisme ni nostalgie, John Berger capte différents moments de ce monde en mouvement, dont les témoignages illustrent le lien au temps, à la terre, à l'amour également, et les valeurs de préservation face au changement qui les étreints. A la fois roman de fiction et roman documentaire engagé, le récit rend compte de l'évolution du monde paysan. La vie dans un village traditionnel pour le premier volume. Ses transformations et profondes évolutions dans le second, avec l'arrivée de la mécanisation, des planifications européennes jusqu'aux pesticides de Monsanto. Le troisième volume raconte l'exil forcé des paysans, arrachés à leur terre, vers la métropole et la difficile intégration dans le milieu urbain. Une évolution historique, universelle, dont l'histoire n'a cessé de se poursuivre sous nos yeux, bien qu'à l'abri des regards, isolée en haut de nos montagnes.
Au travers de la sensibilité de l'auteur britannique, on voit derrière ces visages la grande détresse d'une profession si souvent dénigrée face à la modernité capitaliste.
Une trilogie proposée pour la première fois en un seul volume et dans une nouvelle traduction. -
Et nos visages, mon coeur, fugaces comme des photos
John Berger
- Editions Hourra
- 3 Mai 2024
- 9782491297077
Et nos visages, mon coeur, fugaces comme des photos, paru en Angleterre en 1984, est un texte majeur de John Berger qui fait autant appel à des formes poétiques qu'à de l'essai politique. En fil rouge de considérations sur le monde, sur l'histoire de l'art, on retrouve un tendre récit adressé à l'être aimé.
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Ils s'appellent Liberto, Malak, Joachim, Alfonso, Vico, Vica. Ils vivent dans un terrain vague, à proximité d'une voie rapide, parmi des détritus et toutes sortes d'objets broyés, de machines cassées. King raconte vingt-quatre heures de leur vie.
Mais qui est King ?
King est le conteur. C'est un chien. Ou, si l'on préfère, le point de vue d'un chien sur cette humanité précaire - les SDF - qui tente de survivre. King donne la parole à celles et ceux dont la voix n'est jamais entendue, ces marginaux que nous croisons sans les voir. -
Dans la communauté rurale où il exerce en Angleterre, le docteur John Sassall soigne les affaiblis, les mourants et les solitaires. Il distribue les remèdes, recueille les confidences. Il est une mémoire vivante.
John Berger et Jean Mohr ont passé plusieurs mois à ses côtés. Mêlant l'investigation à la réflexion, ils ont composé un livre unique qui résonne encore aujourd'hui.
Publié pour la première fois au Royaume-Uni en 1967, Un métier idéal s'inscrit dans la lignée de Georges Orwell ou de Louons maintenant les grands hommes, de James Agee et Walker Evans. Plus qu'une enquête, les textes de Berger et les images d'une puissante simplicité de Mohr sont une ode à la fraternité. -
Les animaux ont d'abord pénétré l'imagination humaine en tant que messagers porteurs de promesses.
La domestication du bétail, par exemple, n'a pas été motivée par le simple besoin de lait et de viande. Le bétail possédait des fonctions magiques, tantôt divinatoires, tantôt sacrificielles. A l'origine, on décidait qu'une espèce donnée serait à la fois magique, apprivoisable et alimentaire, en fonction de ses habitudes, de sa proximité et de l'intensité avec laquelle elle y " invitait ".
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Les vaches menées à l'abattoir, les cochons qu'on étripe, la neige qui gèle les pieds et le froid qui rougit les mains. À travers les récits de vie des éleveurs de Haute-Savoie, John Berger évoque la réalité humaine la plus âpre, la plus crue. Mais aussi la plus touchante, car ces vies violentes et dérisoires sont celles d'hommes qui chaque jour luttent contre la nature, contre le temps, contre la mort.
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La poche en question est une petite poche de résistance. Une telle poche se forme lorsque deux personnes ou plus se réunissent parce qu'elles sont tombées d'accord. La résistance se fait contre l'inhumanité du nouvel ordre économique mondial. Qui sont ces gens qui se réunissent ? Les lecteurs, moi l'auteur et ceux dont il est question dans ces essais - Rembrandt, les peintres rupestres des cavernes paléolitiques, un paysan roumain, les Egyptiens de l'antiquité, un expert dans la solitude de certaines chambres d'hôtel, des chiens à la tombée de la nuit, un homme dans un studio de radiodiffusion. Et ce qui est inattendu, c'est que nos échanges renforcent chacun d'entre nous dans sa conviction que ce qui se passe dans le monde d'aujourd'hui est mal et que ce qui en est dit le plus souvent est pur mensonge. Je n'ai jamais écrit un livre avec un tel sentiment d'urgence.
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Xavier est incarcéré dans la cellule n° 73 de la prison de Suse, où il purge une peine de détention à vie pour terrorisme. Aida est l'amante de Xavier. Elle est libre. Elle lui écrit. De A à X est l'ensemble de ces lettres, «miraculeusement » retrouvées par John Berger. Un roman par lettres, donc. Quel genre de roman ? L'amour y est présent à chaque phrase, mais on ne peut dire qu'il en soit le sujet. On pense à un manuel de résistance ou à un traité de guérilla urbaine. Ou à un recueil d'exercices spirituels.
Avec ce livre, John Berger donne la réplique à son époque. Il le fait à sa manière : précise et elliptique. Précise, parce qu'écrire est un travail qui s'apparente à la soudure, à la réparation d'objets cassés ou au fait de recoudre une plaie par balle. Elliptique, parce que comprenne qui voudra.
Dès lors, peu importe que cette histoire se déroule à Mexico, à Ramallah, à Kaboul ou ailleurs. Partout où des hommes, des femmes - et même des enfants - résistent à l'oppression, la voix fraternelle de John Berger les accompagne, comme une chanson de marche pour traverser la nuit.
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Fils bâtard d'une aristocrate anglaise et d'un négociant italien, G., le protagoniste de ce roman, est tôt séparé de ses parents.
C'est en orphelin qu'il se construit. Plusieurs expériences vont développer en lui une passion pour le corps singulier des femmes, et celui, collectif, des masses en lutte dans l'histoire. Rien en lui d'un séducteur, pourtant ; G. est plutôt laid, et s'il fascine, c'est par la force dérangeante de son regard.
Épique, G. est traversé par le grondement des révoltes, le souffle des guerres, mais aussi le sillage des premiers héros de l'aviation.
Intimiste, il reconstruit le monde perdu de l'enfance, explore celui du désir et du sentiment amoureux.
Matérialiste, il doit beaucoup à Marx, mais surtout à Diderot - le Diderot du Neveu de Rameau - et aux écrivains érotiques du XVIIIe, dont il retourne le propos : avec G., Don Juan ne vient plus asservir les femmes à son désir, mais les libérer.
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« Je suis ici et en même temps je suis ailleurs, dans le jardin de mon enfance », dit John Berger. L'atmosphère des différents lieux d'Europe que parcourt l'auteur dans ce nouveau livre suscite des impressions fugaces et fait ressurgir le passé. « Lisboa » : John Berger rencontre au détour d'une rue sa mère morte depuis quinze ans et qui va l'accompagner dans sa promenade. « Islington » : il rend visite à un vieil ami, ensemble ils évoquent la jeune fille avec laquelle John a passé des nuits d'amour pendant le Blitz. « Kraków » : dans le dédale d'un marché, John aperçoit la silhouette de Ken, son "passeur", cet ami qui lui a transmis, lorsqu'il était adolescent, tout ce qu'il savait. « Madrid » : son vieux professeur, l'homme qui lui a appris à écrire, apparaît. D'ici là se fonde sur le pouvoir de l'imagination littéraire et le don d'ubiquité que détient l'écrivain : être à la fois ici et là-bas, parmi les vivants et les morts, dans le présent et dans le passé.
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« Tandis que j'écrivais, j'attendais continuellement tes réactions. Ecrire s'apparente pour moi à l'acte de déshabiller, d'amener le lecteur au plus près d'une forme nue. Nous partagions l'attente de cette nudité. Nous cherchions à épier ensemble ce qui se cachait derrière le nom des choses, et si on l'apercevait, on se serrait fort. Si fort que cette étreinte m'a donné le courage de continuer quand j'ai recommencé à écrire seul. » Ce petit livre a été élaboré quelques semaines après la disparition de Beverly Berger, qui était la femme (et l'agent) de John Berger et la mère de Yves Berger. Quelques dessins, quelques photos, un texte poétique à quatre mains, un poème de Mahmoud Darwish, une citation de Spinoza : c'est ce qu'ont rassemblé John et Yves Berger pour construire un portrait de l'absente, une élégie simple et touchante.
John Berger est né à Londres en 1926 et vit en France depuis les années 70 (à Quincy, un village de Haute-Savoie). Peintre, scénariste (entre autres d'Alain Tanner), critique d'art (il a beaucoup écrit sur Courbet, Cézanne, Picasso, Dürer, Le Titien.), écrivain, John Berger a obtenu le Booker Prize en 1972 avec G. De sa longue complicité avec le photographe Jean Mohr sont nés plusieurs ouvrages : Art et Révolution (Denoël, 1970), Le Septième Homme (Fage, réédité en 2007), Une autre façon de raconter (La Découverte, 1981) et Au bout du monde (Demoures, 2001).
John Berger a publié aux éditions de l'Olivier : Qui va là ?, King, Photocopies, G., D'ici là, De A à X, Un métier idéal, et Le Carnet de Bento.
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« En 1972, dans un essai sur Fernand Léger, peintre français qui lui était très cher, John Berger écrit que chaque artiste a un sujet continu, un thème constant qui traverse tout son travail. Eh bien, en travaillant sur la sélection des textes que vous trouverez dans ce livre, je me suis convaincue que le sujet constant de John, son leitmotiv, est précisément le temps, décliné de multiples façons, aussi variées que vous pouvez le faire avec un thème musical.
La même chose peut être dite de Demirel, qui presque partout dans ses dessins parle de mutations, métamorphoses, renversements, de ce devenir incessant qui est l'existence. Et l'existence, pour John comme pour Selçuk, n'est pas une prérogative des êtres humains. La nature et les choses sont existantes, les oeuvres d'art comme les objets d'usage quotidien, les chats, les arbres, les cuillères et les horloges, et les idées et les actions et leur être perpétuellement en cours de route, changeants, contradictoires, jamais définitifs.
Comme le ciel, nous rappellent Berger et Demirel, le temps n'est pas vide : il est ouvert. » (Préface de Maria Nadotti) -
Le père, John, est écrivain, mais, jeune homme, il a été élève dans une école d?art, et toute sa vie, il a dessiné.
Le fils, Yves, est peintre, mais il lui arrive aussi d?écrire des récits ou des poésies (Une saison dehors, aux éditions Héros-Limite).
Tous deux partagent, l?un pour l?autre, amour, respect, estime et passion pour les arts qu?ils pratiquent et le rapport au monde qui s?en trouvé lié.
En 2016, ils ont échangé une vingtaine de lettres, mais aussi des cartes postales reproduisant des ?uvres, autour de leurs préoccupations, et c?est cet ensemble qui constitue ce livre (le dernier écrit par John Berger, inédit, même en anglais). Cet ensemble se clot par une suite de 17 dessins de l?un et de l?autre, d?époques diverses, mélangés, mais qui dialoguent tous, sans mots.
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Un métier idéal : histoire d'un médecin de campagne
John Berger, Jean Mohr
- Éditions de l'Olivier
- 5 Février 2009
- 9782879296548
Dans la communauté rurale oú il exerce en angleterre, john sassall soigne les estropiés, les mourants et les solitaires.
Il distribue les remèdes, récolte les confidences. il est une mémoire vivante. deux mois durant, berger et mohr l'ont suivi dans le moindre de ses déplacements. passant de l'enquête à la réflexion, relatant quelques-unes de ses interventions avant d'explorer la nature de sa relation aux patients, un mélange complexe d'autorité, de fraternité et d'intimité et d'élargir leur propos à une méditation sur la valeur que nous accordons à la vie humaine, ils ont composé un livre unique et passionnant qui, quarante plus tard, n'a pas pris une ride.
Publié pour la première fois en angleterre en 1967, un métier idéal se situe dans une filiation qui remonte à george orwell et préfigure les " écrivains d'investigation " les plus actuels. la complicité du photographe jean mohr et de l'écrivain john berger a produit plusieurs ouvrages, tous remarquables : art et révolution (denoël, 1970), le septième homme (fage, réédité en 2007), une autre façon de raconter (la découverte, 1981) et au bout du monde (demoures, 2001).
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quand jean mohr et moi-même travaillions à ce livre, le septième homme, notre objectif premier était de montrer comment l'économie des nations riches d'europe s'était mise, au cours des années soixante, à dépendre du travail de plusieurs nations plus pauvres.
l'objet du livre, tel que nous le concevions, était avant tout politique. nous espérions lancer un débat et encourager, entre autres choses, la solidarité internationale de la classe ouvrière.
nous ne nous attendions pas à ce qui s'est passé après la publication du livre. la presse l'a presque complètement ignoré. certains critiques ont dénoncé son manque de substance : il ne s'agissait, selon eux, que d'un pamphlet oscillant entre la sociologie, l'économie, le reportage, la philosophie et d'obscures tentatives poétiques, bref de quelque chose de vraiment pas sérieux.
au sud, la réaction a été tout autre.
le livre a été progressivement traduit en turc, en grec, en arabe, en portugais, en espagnol et en punjabi.
dans ces divers lieux, le livre parlait aux lecteurs comme un ami intime. ce n'était plus un traité de sociologie (ni même de politique au premier degré) mais, plutôt, un petit livre composé de vies réelles, d'une série de moments vécus - comme on en trouve dans un album de photos de famille.
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Cataracte
John Berger, Selçuk Demirel
- Le Temps Des Cerises
- La Griotte
- 14 Novembre 2013
- 9782841099818
« Cataracte, du grec kataraktes, signifie chute d'eau ou herse, une obstruction qui tombe du haut. » Ce texte court du grand écrivain anglais John Berger, écrit à la suite de deux opérations de la cataracte, est non seulement le récit sous forme de notes d'une expérience personnelle et médicale, mais aussi un essai sur la vision et le regard que nous portons sur le monde qui nous entoure.
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Dans l'entre-temps ; réflexions sur le fascisme économique
John Berger
- Indigene
- Indigene Esprit
- 28 Mars 2009
- 9782911939679
« La prison : c'est l'image-repère que j'ai trouvée pour décrire la période historique que nous traversons. Rien de moins : à travers la planète, nous vivons incarcérés. » L'auteur lance une diatribe contre les méfaits du capitalisme financier ; « l'équation du Goulag : «criminel = forçat», a été reformulée par le néolibéralisme pour devenir «travailleur = criminel caché» » ; le bavardage des geôliers qui n'ont qu'un but « nous persuader que la terre est un endroit dangereux » ; « l'homme est présenté comme un lâche, seuls les gagnants sont braves » ; contre les gouvernements « dociles, qu'ils soient de droite ou de gauche, en rabatteurs de troupeaux ». Mais. John Berger a quelques lignes de repères à suggérer pour vivre et agir dans ce présent. Écoutons ce co-détenu.
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En composant ce recueil, John Berger a voulu réaliser une frise, un ensemble de textes dont la juxtaposition bord à bord donnerait une vue panoramique du vécu européen des instants de vie, à la fin de ce siècle.
Une femme à bicyclette, un homme tenant la bride d'un cheval, un peintre, un photographe, un philosophe, un gardien de troupeau - autant de portraits où se dessine en creux la figure des Temps Modernes. Mais ces " photocopies " nous parlent aussi de leur auteur : un irréductible qui, envers et contre tout, continue à lutter.
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Un peintre de notre temps
John Berger, Fanchita Gonzalez-Batlle
- L'Atelier Contemporain
- 8 Février 2019
- 9791092444742
Paru initialement en 1978 chez Maspéro, ce roman est réédité pour la première fois.
Le peintre de notre temps que John Berger a choisi est un révolutionnaire hongrois qui a a quitté son pays avant la seconde guerre mondiale ; il est passé en Allemagne puis en Angleterre. Nous le voyons à Londres de 1952 à 1956, le roman s?achève un peu avant les événements de Budapest.
Avec un art extraordinaire, et par l?entremise du journal qu?a tenu son personnage principal, Berger marie dans ce roman tous les « vecteurs » de la vie extérieure et intérieure d?un peintre : la description d?un atelier, avec les signes personnels que tout peintre aménage autour de ses pinceaux, le récit du vernissage d?une exposition, la visite d?un grand collectionneur, le travail proprement dit, la vie de l?épouse, les amitiés, cela raconté avec une richesse d?informations qui fait de ce roman d?un des plus grands livres sur l?art du peintre. Mais plus encore, l?essentiel est l?étude très approfondie du sens de l?art, de l?emploi de l?art, de sa mission, à l?Est et à l?Ouest, de ce qui conduit à l?analyse du libre-arbitre et de la création dans les deux mondes.
Ce livre est paru pour la première fois en Angleterre en 1958 (c?est le premier livre de l?auteur). Les détails sur le contexte politique et sur le travail artistique de l?histoire sont d?une telle précision qu?ils conduisent plusieurs lecteurs à la considérer comme vraie. Ainsi, un mois seulement après sa publication, des pressions du parti anti-communiste Congress for natural Freedom, contraignent l?éditeur à retirer l?ouvrage de la vente.
Ce n?est qu?en 1976 qu?il sera réédité en Angleterre.
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Le carnet de Bento
John Berger
- Éditions de l'Olivier
- Littérature Étrangère
- 15 Novembre 2012
- 9782823600254
À la mort de Baruch " Bento " Spinoza, en 1677, sont exhumés des manuscrits, des lettres, des notes. Aucun dessin. Pourtant, des témoignages attestent que Spinoza ne sortait jamais sans son carnet de croquis. " Pendant des années, j'ai imaginé qu'un tel carnet soit découvert. Sans trop savoir ce que je pouvais espérer y trouver. Des dessins sur quoi ? Esquisser de quelle manière ? " dit John Berger au début du Bento's Sketchbook (TP). Reconstituant une version rêvée de cet objet perdu, l'auteur de G entame un dialogue avec l'oeuvre de Spinoza. Dialogue philosophique bien sûr - les croquis de Berger répondant à L'Éthique -, mais aussi dialogue esthétique et politique. Dessiner, écrire, c'est poser son regard sur le monde, obéir à une impulsion primitive que le geste métamorphose en art. C'est aussi choisir parmi les propositions infinies de la réalité : retrancher, ajouter ; pour transformer. Ce Bento's Sketchbook (TP), livre d'art et manifeste poétique, illustre l'humanisme de Berger, l'engagement total que constitue une oeuvre en forme de combat.
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Traduit pour la première fois en français, le troisième roman de John Berger est le récit d'une journée cruciale dont le cours va changer la vie des protagonistes : celle de William Tracey Corker, 63 ans, directeur d'une agence de placement du sud de Londres, mais aussi celle de sa soeur Irène, d'Alec son jeune employé et de Jackie, la petite amie de ce dernier.
Intrigue, rebondissements, satire, ce drame en quatre actes comporte tous les ingrédients du roman classique. Dans ce texte pourtant résolument moderne, l'auteur choisit d'évoquer le mystère de ses personnages en relatant leurs faits et gestes, mais surtout en faisant résonner tout haut leur pensée. Il en ressort un récit à plusieurs voix, humbles ou fortes, haletantes, inquiètes. Toutes donnent à imaginer l'insaisissable existence des êtres, dont le fragile dialogue n'offre qu'un aperçu.
Que l'on décide de voir en Corker un "vieux malin" ou un "putain d'idéaliste", ce livre est à lire comme un conte philosophique ironique et incisif sur la liberté.