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Sciences humaines & sociales
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Nouvelle édition en 2006
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«Roland sent que ses yeux ne voient plus. Il se remet debout et rassemble ses dernières forces. Son visage n'a plus de couleurs. Devant lui se trouve une roche grise. Il la frappe de dix coups d'épée avec colère, avec dépit. L'acier grince sans se briser ni s'ébrécher. Ah ! prie le comte, sainte Marie, au secours ! Ah ! Durendal, ma bonne épée, quel malheur pour vous ! Puisque me voilà perdu, je ne suis plus désormais responsable de vous.»Inspirée de la bataille de Roncevaux (778), La Chanson de Roland fait de cet épisode une grande fresque légendaire. Trahi par son beau-père Ganelon, le chevalier Roland, commandant l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne, est pris en embuscade. Alors que son ami Olivier le conjure de sonner du cor pour donner l'alerte, l'orgueilleux Roland condamnera-t-il ses troupes à la destruction ?Écrite au XI? siècle, cette oeuvre est la plus ancienne chanson de geste française, et son souffle épique a inspiré bien des artistes - écrivains, peintres ou compositeurs.
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Trente ans après les Lettres philosophiques, Voltaire parachève son itinéraire de pensée et d'action avec un Dictionnaire philosophique portatif (tel est le titre de la première édition, en 1764). Foin des lourdes encyclopédies ! Portatif, un dictionnaire doit l'être, comme une arme prête à tirer à l'instant sur les cibles aléatoires qu'offre l'ordre alphabétique. Mais l'ennemi porte un seul nom, l'«infâme», qu'il s'agit d'«écraser» sous toutes ses formes, «la superstition, le fanatisme, l'extravagance et la tyrannie». Il s'appelle aussi, plus concrètement et historiquement, la Bible, avec les religions qui s'en réclament, le grand Livre auquel Voltaire ose opposer son «abominable petit dictionnaire», «oeuvre de Belzébuth», comme il se plaît à le définir. Ironie, dérision, injure, indignation, sourire, gravité, le patriarche de Ferney déploie toutes les ressources de son talent pour prêcher fanatiquement la tolérance, déraisonnablement la raison. Un texte irrémédiablement daté ? Plus que jamais actuel ? Injuste, odieux ? Généreux, libérateur ? Vivant, en tout cas.
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«En partant pour l'Angleterre, a-t-on écrit, Voltaire était un poète; en revenant, c'était un sage.» Un sage et un philosophe et un historien et un grand journaliste doué du coup d'oe_il qui lui permet d'aller aux traits essentiels d'une nation dont il oppose la tolérance et la vitalité au passéisme maussade de la monarchie française. Tout l'intéresse:la religion, la science, la médecine, l'inoculation de la petite vérole, le théâtre, les lettres, Newton et Locke autant que Swift et Shakespeare, le commerce et, bien sûr, le régime politique. La grandeur de l'Angleterre tient au fait que tout le monde y travaille, que rien n'est refusé au talent, que le système parlementaire rend l'arbitraire impossible en partageant le pouvoir entre le souverain et le peuple. Les Lettres philosophiques sont ainsi, en même temps que le plus plaisant des reportages, le bréviaire du libéralisme moderne.
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Le monde de la Renaissance est une sphère incertaine et mouvante. Quels contours ont les terres émergées et la ceinture océane? Jusqu'où se déploient l'Amérique et l'immense Terre Australe? Les auteurs ici réunis ont voyagé, découvert des terres inconnues, rencontré des hommes de moeurs étranges, de langues inouïes. Et l'ont écrit. On trouvera ainsi l'Orient de Pierre Belon et Guillaume Postel, la route des Indes de Vasco de Gama et saint François-Xavier, le Nouveau Monde de Christophe Colomb et Amerigo Vespucci, l'Amérique centrale de Cortès ou Cabeza de Vaca, le Canada de Jacques Cartier, le Brésil d'André Thevet et Jean de Léry, la Floride de Laudonnière... Les textes fondateurs des grandes découvertes et de l'âge moderne.