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Sciences humaines & sociales
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Cette édition des Pensées veut être aussi fidèle que possible aux intentions de Pascal, en particulier par l'établissement du texte entièrement relu sur le manuscrit et par les notes. Celles-ci présentent, en les citant in extenso, ce qui est une originalité de cette édition, l'ensemble des lectures sur lesquelles s'appuie la réflexion de Pascal. Les Pensées ne sont pas un livre posthume, ce sont les papiers d'un mort, d'un homme qui sait et qui croit au moment où la mort interrompt l'Apologie de la religion chrétienne. Dire ce qu'a été cet homme-là, tel est le sens de l'édition de Michel Le Guern qui a été couronnée par le Prix de l'édition critique.
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«Les gens plus sages, peuvent se forger un repos tout spirituel, ayant l'âme forte et vigoureuse : Moi qui l'ai commune, il faut que j'aide à me soutenir par les commodités corporelles : Et l'âge m'ayant tantôt dérobé celles qui étaient plus à ma fantaisie, j'instruis et aiguise mon appétit à celles qui restent plus sortables à cette autre saison. Il faut retenir à tout nos dents et nos griffes l'usage des plaisirs de la vie, que nos ans nous arrachent des poings, les uns après les autres.» (I, 39, «De la solitude»)
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«Après que le duc eut occupé la Romagne, il trouva que le pays était plein de larcins, de brigandages et d'abus de toutes sortes : il pensa qu'il était nécessaire pour le réduire en paix de lui donner un bon gouvernement. À quoi il proposa messire Remy d'Orque, homme cruel et expéditif. Celui-ci en peu de temps remit le pays en tranquillité et union. Mais ensuite Borgia, estimant qu'une si excessive autorité n'était plus de saison, voulut montrer que, s'il y avait eu quelque cruauté, elle n'était pas venue de sa part, mais de la mauvaise nature du ministre. Prenant là-dessus l'occasion au poil, il le fit un beau matin, à Cesena, mettre en deux morceaux, au millieu de la place, avec un billot de bois et un couteau sanglant près de lui. La férocité de ce spectacle fit le peuple demeurer en même temps content et stupide.» Ce volume contient aussi des extraits du Discours sur la première décade de Tite-Live, de L'Art de la guerre, des Histoires florentines, du Rapport sur les choses de la France et des Lettres familières.
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Dans cet essai - qui se lit comme un roman -, le grand historien de la Révolution désensorcelle la sorcière : il la réhabilite, en montrant qu'elle n'est que le résultat d'une époque. Dans la société féodale du Moyen Âge, elle est l'expression du désespoir du peuple. À travers la sorcière, c'est à la femme que Michelet s'intéresse : elle dont la servitude absolue la conduit à transgresser les règles établies par l'Église et le pouvoir. Il met en avant sa féminité, son humanité, son innocence : ce par quoi elle subvertit tout discours visant à la cerner. En l'arrachant aux terrifiants manuels d'Inquisition et aux insupportables comptes rendus de procès, en faisant sentir ce qu'il y a d'insaisissable dans la figure de la sorcière, il la rend à sa dimension poétique.
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Pline l'Ancien (mort en 79 lors de l'éruption du Vésuve) est un des plus extraordinaires tempéraments d'érudit qui ait existé. Son Histoire naturelle, qui le révèle tout entier, est une encyclopédie des connaissances positives de son temps, fondée sur le dépouillement de quelque deux mille volumes d'auteurs grecs et latins. Tout s'y trouve : cosmographie et géographie, anthropologie, biologie animale et végétale, pharmacologie, histoire des arts, - en un mélange étonnant d'informations sérieuses, de recettes magiques et d'anecdotes invérifiables...
L'Histoire naturelle est un des ouvrages les plus lus de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge ; la Renaissance y a vu le livre par excellence des merveilles de la nature. Depuis le milieu du XIXe siècle, quand Littré entreprend de la traduire, son auteur nous apparaît comme un témoin des curiosités et des croyances de son temps et comme un merveilleux conteur.
Édition d'Hubert Zehnacker.
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Trente ans après les Lettres philosophiques, Voltaire parachève son itinéraire de pensée et d'action avec un Dictionnaire philosophique portatif (tel est le titre de la première édition, en 1764). Foin des lourdes encyclopédies ! Portatif, un dictionnaire doit l'être, comme une arme prête à tirer à l'instant sur les cibles aléatoires qu'offre l'ordre alphabétique. Mais l'ennemi porte un seul nom, l'«infâme», qu'il s'agit d'«écraser» sous toutes ses formes, «la superstition, le fanatisme, l'extravagance et la tyrannie». Il s'appelle aussi, plus concrètement et historiquement, la Bible, avec les religions qui s'en réclament, le grand Livre auquel Voltaire ose opposer son «abominable petit dictionnaire», «oeuvre de Belzébuth», comme il se plaît à le définir. Ironie, dérision, injure, indignation, sourire, gravité, le patriarche de Ferney déploie toutes les ressources de son talent pour prêcher fanatiquement la tolérance, déraisonnablement la raison. Un texte irrémédiablement daté ? Plus que jamais actuel ? Injuste, odieux ? Généreux, libérateur ? Vivant, en tout cas.
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«En partant pour l'Angleterre, a-t-on écrit, Voltaire était un poète; en revenant, c'était un sage.» Un sage et un philosophe et un historien et un grand journaliste doué du coup d'oe_il qui lui permet d'aller aux traits essentiels d'une nation dont il oppose la tolérance et la vitalité au passéisme maussade de la monarchie française. Tout l'intéresse:la religion, la science, la médecine, l'inoculation de la petite vérole, le théâtre, les lettres, Newton et Locke autant que Swift et Shakespeare, le commerce et, bien sûr, le régime politique. La grandeur de l'Angleterre tient au fait que tout le monde y travaille, que rien n'est refusé au talent, que le système parlementaire rend l'arbitraire impossible en partageant le pouvoir entre le souverain et le peuple. Les Lettres philosophiques sont ainsi, en même temps que le plus plaisant des reportages, le bréviaire du libéralisme moderne.
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Le monde de la Renaissance est une sphère incertaine et mouvante. Quels contours ont les terres émergées et la ceinture océane? Jusqu'où se déploient l'Amérique et l'immense Terre Australe? Les auteurs ici réunis ont voyagé, découvert des terres inconnues, rencontré des hommes de moeurs étranges, de langues inouïes. Et l'ont écrit. On trouvera ainsi l'Orient de Pierre Belon et Guillaume Postel, la route des Indes de Vasco de Gama et saint François-Xavier, le Nouveau Monde de Christophe Colomb et Amerigo Vespucci, l'Amérique centrale de Cortès ou Cabeza de Vaca, le Canada de Jacques Cartier, le Brésil d'André Thevet et Jean de Léry, la Floride de Laudonnière... Les textes fondateurs des grandes découvertes et de l'âge moderne.