Littérature argumentative
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Son oeuvre, entre philosophie, histoire et littérature, est difficile à situer. Les disciplines traditionnelles peinent à la contenir. Sa chaire au Collège de France s'intitulait «Histoire des systèmes de pensée». Lui-même ne cessa jamais de relire Kant, Nietzsche, Heidegger, mais il cite moins les classiques de la philosophie que d'obscurs traités, règlements ou manuels conservés dans des fonds d'archives, royaumes des historiens. Des historiens «professionnels» de son temps Foucault partage d'ailleurs l'ambition : ouvrir l'histoire à de nouveaux objets. Il reste que ce sont bien des problématiques philosophiques que renouvellent ses «histoires» (de la folie, de la sexualité), ses «archéologies» (des sciences humaines, du savoir), ses récits de «naissance» (de la clinique, de la prison). «Et j'ai beau dire que je ne suis pas un philosophe, si c'est tout de même de la vérité que je m'occupe, je suis malgré tout philosophe.» Philosophe «malgré tout», Foucault a inventé une nouvelle manière de faire de la philosophie. Il n'a pas apporté une pierre de plus à l'édifice compartimenté de la pensée : en en abattant les cloisons, il en a bouleversé l'architecture. Il a rendu les disciplines communicantes. Certains spécialistes n'ont pas manqué de le lui reprocher.
Et la littérature? Ses livres sont savants. Ils témoignent d'une érudition stupéfiante. Encore faut-il donner forme à l'informe de l'archive. Les citations, le maillage de références, la mise en scène d'épisodes historiques, tout, chez Foucault, est déplié, exposé dans une écriture tour à tour baroque et rigoureuse, austère et splendide, démesurée et classique. En bibliothèque, il se sent porté par les mots des autres. Leur intensité nourrit son écriture. «La lecture se prolonge, se renforce, se réactive par l'écriture, écriture qui est elle aussi un exercice, elle aussi un élément de méditation.» Le matériau des historiens et l'horizon tracé par les philosophes s'augmentent chez lui d'une exigence littéraire apprise auprès de Flaubert, Blanchot, Beckett. Le traiter de «styliste» serait réducteur. Foucault, qui se disait artisan, est un écrivain.
Outre un choix de textes brefs, articles, préfaces ou conférences, cette édition rassemble tous ses livres personnels. Leur influence est immense. Mais leur réunion ne vise pas à former une autobiographie intellectuelle. «Je ne veux pas de ce qui pourrait donner l'impression de rassembler ce que j'ai fait en une espèce d'unité qui me caractériserait et me justifierait.» Voyons plutôt en elle ce que Foucault disait d'Histoire de la folie en 1975 : «J'envisageais ce livre comme une espèce de souffle vraiment matériel, et je continue à le rêver comme ça, une espèce de souffle faisant éclater des portes et des fenêtres...»
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Histoire de la Révolution française Tome 1
Jules Michelet
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 21 Février 2019
- 9782070145669
Nouvelle édition
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Correspondance t.3 ; 1842-1850
Honoré de Balzac
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 27 Octobre 2017
- 9782070118205
Ce troisième et dernier volume de la Correspondance de Balzac couvre une période de neuf ans (1842-1850). L'écrivain travaille toujours d'arrache-pied à La Comédie humaine. Il rédige les romans qui paraissent en feuilletons dans la presse (Illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes), corrige les épreuves de l'édition Furne, négocie âprement avec éditeurs et libraires. Les lettres échangées avec ces derniers témoignent de la redoutable productivité d'un romancier aussi débordé qu'endetté.
La vie imitant l'art (et inversement), tel Rubempré Balzac mène à présent grand train auprès de sa maîtresse, une comtesse devenue veuve, Éveline Hanska. Ensemble ils parcourent l'Europe. Honoré n'en oublie pas pour autant sa famille - il écrit régulièrement à sa mère, à sa soeur et à ses nièces -, ses amis ni ses admirateurs. À la mort de Stendhal, il se souvient de l'auteur de la Chartreuse, qui «écrivait comme les oiseaux chantent». Entre deux séjours chez Mme Hanska, en Ukraine, il multiplie les projets au théâtre, où il envisage de transposer plusieurs de ses succès de librairie. Apprenant le décès de Chateaubriand, il soumet de nouveau sa candidature à l'Académie française ; il n'y obtient que quatre voix, dont celles de Hugo et de Lamartine. Enfin, le mariage avec Mme Hanska est célébré. Le 17 mars 1850, il laisse éclater son bonheur dans une lettre à Zulma Carraud : «Vous ne pouvez apprendre que de moi le dénouement heureux de ce grand et beau drame de coeur qui dure depuis 16 ans. [...] Cette union est, je crois, la récompense que Dieu me tenait en réserve pour tant d'adversités, d'années de travail, de difficultés subies et surmontées».
Sa santé continue à se dégrader. Il s'éteint cinq mois à peine après ses noces. Ses dernières lettres avaient été dictées à celle qui était devenue Mme Ève de Balzac. En juin 1850, s'excusant auprès de Théophile Gautier, qui souhaitait lui faire ses adieux, de ne pouvoir le recevoir, il ajoute d'une main hésitante, sous le texte tracé par sa «secrétaire» : «Je ne puis ni lire, ni écrire.» Il meurt le 18 août, à cinquante et un ans.
Édition de Roger Pierrot et Hervé Yon.
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Oeuvres en prose ; récits et essais
Rainer Maria Rilke
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Février 1993
- 9782070112555
Dans sa remarquable préface, Claude David émet l'hypothèse que l'oeuvre toute entière de Rilke s'édifie sur une absence, celle de la mère. Il va radicalement à l'absence, c'est-à-dire à la mort qui «mûrit en nous comme un fruit». Car la mère, qui n'est même pas morte (si on peut dire), s'est absentée et la retrouver, c'est l'halluciner. Ainsi s'ouvre le temps et l'oeuvre s'inaugure. Par des spectres, qui donnent à voir l'invisible. On sait que le Golem erre dans Prague comme Rilke ne cessera d'errer à la recherche de fantômes qui habilleraient la disparue. «Même Dieu, évoqué presque à chaque page, ce Dieu sans passé, sans tradition, sans contour, sans dogme, n'est guère différent d'une absence. Et les choses elles-mêmes ne sont à leur tour qu'un masque et qu'un décor» note Claude David. Comme les anges dans les églises baroques de Prague, elles sont suspendues dans le vide qui seul leur donne un sens. Dans ce «manchon de néant, à revêtir des déguisements et des masques, soudain on ne se reconnaît plus. Ce n'est jamais la chose, ni l'être que l'on trouve, mais seulement son image, sa représentation». Le deuil, pour s'apaiser, cherche une relique : l'oeuvre comme ombre portée de la mère ?
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Essais et mémoires
Marguerite Yourcenar
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 17 Septembre 1991
- 9782070112128
Ce volume propose l'intégralité des essais réunis en recueils par l'auteur : Sous bénéfice d'inventaire, Mishima ou la Vision du vide, Le Temps, ce grand sculpteur, En pélerin et en étranger, et Le Tour de la prison, ensemble posthume de récits de voyage. Une deuxième section contient les trois textes de caractère autobiographique qui constituent Le labyrinthe du monde : Souvenirs pieux, Archives du Nord, Quoi ? l'éternité. Figurent aussi ici les Textes oubliés, appelation que Marguerite Yourcenar avait elle-même donnée : Pindare (1932), Les Songes et les Sorts (1938) ; les quatre articles publiés dans des périodiques entre 1929 et 1934 qui n'avaient jamais encore été recueillis en volume. Toute l'oeuvre de Marguerite Yourcenar est un regard porté sur la personne humaine à travers le filtre d'une culture classique, gréco-latine pour l'essentiel, mais largement ouverte sur d'autres univers et, en cela, gage de liberté. Ici la familiarité entretenue avec Dante, Cavafy ou Borges n'est pas exclusive de l'intérêt pour Basho ou pour Mishima. Marguerite Yourcenar est l'un des rares écrivains contemporains à redonner du sens à la notion d'humanisme.
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Des trente-six tomes de l'Histoire naturelle, ce volume propose un choix de textes organisé selon le plan tracé et suivi par Buffon ; il est illustré de cent vingt gravures tirées de l'édition originale. L'ouvrage fut l'un des plus retentissants succès de librairie au XVIII? siècle, lequel reconnut immédiatement le génie littéraire de l'auteur. Au XIX?, on le classe parmi les quatre écrivains les plus éminents du siècle précédent, avec Montesquieu, Voltaire et Rousseau. L'Histoire naturelle est bientôt déclinée en anthologies, du Buffon des écoles au Buffon des familles, en passant par le Buffon des demoiselles. Et, au XX?, Francis Ponge salue Buffon comme «l'un des plus grands poètes en prose de notre littérature» - comme son égal, en somme. Pourtant, il y a quelques décennies, Buffon a semblé s'éloigner, au point qu'on pouvait le croire relégué dans les limbes de la littérature. C'était compter sans l'imagination théorique d'un penseur auquel on a récemment rendu sa place au coeur des débats et des combats des Lumières. C'était compter, aussi, sans la force d'entraînement de la phrase, sans la variété de la langue, sans la liberté d'un style qui s'approprie le proche et le lointain pour nous parler du monde dans lequel nous vivons. Si le cheval a disparu de nos villes, si le chat n'est plus considéré comme le plus hypocrite de nos compagnons, si le désert et la savane sont devenus des destinations touristiques, les descriptions que Buffon en a données demeurent des documents sur une époque qui a disparu et des témoignages sur une sensibilité au réel qui peut rester la nôtre.
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Ce volume contient écrits autobiographiques, littérature et politique, religion.
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Oeuvres t.3
Alexis de Tocqueville
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 12 Février 2004
- 9782070113552
«L'aristocratie était déjà morte quand j'ai commencé à vivre et la démocratie n'existait point encore ; mon instinct ne pouvait donc m'entraîner aveuglément ni vers l'une ni vers l'autre.» Comme Chateaubriand, Alexis de Tocqueville (1805-1859) a le sentiment d'appartenir à une génération de passage, et d'en tirer une lucidité théorique particulière. Toute son oeuvre historique va alors s'attacher à comprendre les passions révolutionnaires. Dès 1836, il dresse un tableau de l'État social et politique de la France avant et depuis 1789. En 1850, il jette sur le papier ses Souvenirs politiques de la Il République, puis, face à la ruée vers le césarisme, et par un basculement du présent vers le passé, il entreprend de chercher dans la longue durée les racines du goût invétéré des Français pour la servitude. L'Ancien Régime et la Révolution (1856) est le premier volet de cette quête. Il est ici suivi d'Esquisses, pour l'essentiel inédites, qui permettent d'accéder à l'«atelier» de l'historien. Mais Tocqueville ne comptait pas s'en tenir là. Il avait mis en chantier un nouvel ouvrage, consacré à la Révolution proprement dite et à l'Empire. Cet ambitieux projet - il s'agissait de comprendre la Révolution «depuis ses origines jusqu'à la chute de l'Empire» - est resté inachevé. À partir de plans, de notes de lecture, d'ébauches, et de chapitres entièrement rédigés, ce projet interrompu par la mort a pu être reconstitué : les textes qui devaient y trouver place sont ici publiés - pour la première fois - sous le titre de Considérations sur la Révolution.
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Oeuvres complètes t.2
Stéphane Mallarmé
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 18 Septembre 2003
- 9782070115594
De tous les poètes du XIXe siècle, Mallarmé est sans doute celui qui s'est le plus tôt et le plus durablement identifié à la destinée de la poésie moderne, une destinée qu'il a vécue comme une aventure intellectuelle et spirituelle hors du commun et qui a fait de lui un pur héros de l'esprit, un chercheur d'absolu : «tout au monde existe pour donner forme à un beau livre».
Nul poète n'a plus simplement et plus radicalement posé la question primordiale de l'écriture, c'est-à-dire de la nature, mais aussi de la raison d'être de ce qui est d'abord, à ses yeux, un acte, et par là même une façon d'être au monde : «Sait-on ce que c'est qu'écrire ? Une ancienne et très vague mais jalouse pratique, dont gît le sens au mystère du coeur.» Cette nouvelle édition vise à donner une structure d'ensemble à une oeuvre éparpillée, restée fragmentaire, inachevée - parfois inachevable - et dont une très grande partie ne fut publiée que de façon posthume. Le premier volume regroupe l'ensemble de l'oeuvre proprement poétique, c'est-à-dire créatrice, de Mallarmé, qu'elle soit en vers ou en prose, achevée ou non. Le deuxième volume présente l'oeuvre en prose. On y trouvera, notamment, l'ensemble des articles non recueillis, La Dernière Mode, les réponses à des enquêtes, les préfaces, toasts, discours, hommages et entretiens, ainsi que deux importantes sections : l'une les traductions, l'autre les ouvrages pédagogiques (parmi lesquels plusieurs étaient encore inédits).
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Dans ce volume, on entre dans l'univers des villes et du «je». Les essais et les récits rassemblés dans ce tome libèrent un nouveau personnage, qu'on ne connaissait que par les masques de son imaginaire : Giono. Au monde préservé des hauts plateaux et de Manosque succède le monde dans sa totalité, celui des villes et de ce que les hommes mettent en oeuvre dans ces villes-là. La guerre menace (et Giono va jusqu'à imaginer dans un proche avenir une guerre d'hommes- robots), l'Apocalypse est pour demain et s'il y a une nécessaire recherche de la justice et de la paix qui est tonique, cette recherche-là est bien proche du désespoir ; elle ne peut sauver. On pourrait dire que ce livre livre le personnage qui a le plus «agité» Giono tout au long de s sa vie, don Quichotte. La civilisation est en train de basculer dans la mort et l'homme Giono se demande si, comme le chevalier à la triste figure, il n'a pas contribué à mettre les folies en lumière. Le fallait-il ? Giono s'englue, note Pierre Citron dans sa préface, dès qu'il veut organiser la société ; il n'est en définitive qu'un anarchiste à l'imagination hémorragique. Mais n'est-ce pas précisément cet autre, qui remue en nous sous l'homme raisonnable, et qui, ayant cru au paradis, le sait perdu, que nous retrouvons dans les récits et les essais que rassemble ce volume ?
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Correspondance ; index
Gustave Flaubert
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 29 Novembre 2007
- 9782070119325
Cet index (des noms de personnes, de personnages et de lieux, et des titres d'oeuvres) prend en compte les cinq volumes de la Correspondance de Flaubert publiés dans la Bibliothèque de la Pléiade.
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«Le bon critique est celui qui raconte les aventures de son âme au milieu des chefs-d'oeuvre.» Gide, en qui le critique est indissociable de l'écrivain, fait sienne cette formule d'Anatole France.Les Essais critiques réunis dans ce volume nous le montrent se livrant avec intensité et de toutes les façons possibles à cette activité pour lui essentielle. Relisant les maîtres (Dostoïevski, Montaigne, Shakespeare ou Stendhal) dont il ne cesse d'approfondir la leçon, Gide leur consacre préfaces, conférences ou essais. Découvrant des auteurs, français (Larbaud, Giraudoux, Michaux...) ou étrangers (Conrad, Browning, Hamsun...), il s'efforce de les promouvoir. Polémiquant avec les uns (Barrès ou Maurras), rendant hommage aux autres (Mallarmé, Wilde, Rilke, Valéry...), celui qui, pour tant d'écrivains du siècle, fut le «contemporain capital», joue de son influence pour aider de nouveaux talents à percer et, simultanément, rend compte avec bonheur des influences qui le révélèrent à lui-même : «Combien de sommeillantes princesses nous portons en nous, ignorées, attendant qu'un contact, qu'un accord, qu'un mot les réveille !»On trouvera dans ce volume l'ensemble des textes de Gide consacrés à la critique littéraire, en trois sections : Articles (comptes rendus, réponses aux enquêtes, chroniques, polémiques), Études (conférences, essais, préfaces) et Hommages. À l'intérieur de chaque section, les textes sont donnés dans leur version d'origine et dans l'ordre chronologique.
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Correspondance t.1 ; décembre 1704 - décembre 1738 1
Voltaire
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 20 Janvier 1978
- 9782070109289
La Correspondance de Voltaire représente magnifiquement une période critique de l'histoire : façonnée jour après jour durant plus de soixante ans, elle nous donne une image fidèle de cette époque, dans. sa noblesse, sa grandeur et sa bassesse, et nous rend familiers de ses penseurs et de ses artistes, de ses rois et de ses hommes d'État, de ses percepteurs et de ses tripiers ; elle reflète diversement l'esprit, les sentiments, les faits et gestes d'un très grand homme. Chaque page fait valoir la faculté de pénétration, la poésie d'un génie. Et tous ces détails font de la correspondance de Voltaire le grand classique du genre épistolaire, et un chef-d'oeuvre de la littérature. «Les recueils épistolaires, quand ils sont longs, offrent les vicissitudes des âges : il n'y a peut-être rien de plus attachant que les longues correspondances de Voltaire, qui voit passer autour de lui un siècle presque entier. Lisez la première lettre, adressée en 1715 à la marquise de Mimeure, et le dernier billet écrit le 26 mai 1778, quatre jours avant la mort de l'auteur, au comte de Tally-Tolendal ; réfléchissez sur tout ce qui a passé dans cette période de soixante-trois années. Voyez défiler la procession des morts [...]. L'illustre vieillard, s'enfonçant dans ses années, cesse d'être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s'élèvent ; il leur parle encore du désert de Ferney, mais il n'a plus que sa voix au milieu d'elles [...]. Le roi de Prusse, l'impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d'immortalité, quelques mots de l'écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l'histoire de France de son temps.» Chateaubriand, Vie de Rancé.
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Correspondance t.3 ; janvier 1749 - décembre1753
Voltaire
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 24 Septembre 1975
- 9782070108077
La Correspondance de Voltaire représente magnifiquement une période critique de l'histoire : façonnée jour après jour durant plus de soixante ans, elle nous donne une image fidèle de cette époque, dans. sa noblesse, sa grandeur et sa bassesse, et nous rend familiers de ses penseurs et de ses artistes, de ses rois et de ses hommes d'État, de ses percepteurs et de ses tripiers ; elle reflète diversement l'esprit, les sentiments, les faits et gestes d'un très grand homme. Chaque page fait valoir la faculté de pénétration, la poésie d'un génie. Et tous ces détails font de la correspondance de Voltaire le grand classique du genre épistolaire, et un chef-d'oeuvre de la littérature.
«Les recueils épistolaires, quand ils sont longs, offrent les vicissitudes des âges : il n'y a peut-être rien de plus attachant que les longues correspondances de Voltaire, qui voit passer autour de lui un siècle presque entier. Lisez la première lettre, adressée en 1715 à la marquise de Mimeure, et le dernier billet écrit le 26 mai 1778, quatre jours avant la mort de l'auteur, au comte de Tally-Tolendal ; réfléchissez sur tout ce qui a passé dans cette période de soixante-trois années. Voyez défiler la procession des morts [...].
L'illustre vieillard, s'enfonçant dans ses années, cesse d'être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s'élèvent ; il leur parle encore du désert de Ferney, mais il n'a plus que sa voix au milieu d'elles [...].
Le roi de Prusse, l'impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d'immortalité, quelques mots de l'écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l'histoire de France de son temps.» Chateaubriand, Vie de Rancé.
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Correspondance t.2 ; janvier 1739 - décembre 1748
Voltaire
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 20 Janvier 1978
- 9782070109296
La Correspondance de Voltaire représente magnifiquement une période critique de l'histoire : façonnée jour après jour durant plus de soixante ans, elle nous donne une image fidèle de cette époque, dans. sa noblesse, sa grandeur et sa bassesse, et nous rend familiers de ses penseurs et de ses artistes, de ses rois et de ses hommes d'État, de ses percepteurs et de ses tripiers ; elle reflète diversement l'esprit, les sentiments, les faits et gestes d'un très grand homme. Chaque page fait valoir la faculté de pénétration, la poésie d'un génie. Et tous ces détails font de la correspondance de Voltaire le grand classique du genre épistolaire, et un chef-d'oeuvre de la littérature. «Les recueils épistolaires, quand ils sont longs, offrent les vicissitudes des âges : il n'y a peut-être rien de plus attachant que les longues correspondances de Voltaire, qui voit passer autour de lui un siècle presque entier. Lisez la première lettre, adressée en 1715 à la marquise de Mimeure, et le dernier billet écrit le 26 mai 1778, quatre jours avant la mort de l'auteur, au comte de Tally-Tolendal ; réfléchissez sur tout ce qui a passé dans cette période de soixante-trois années. Voyez défiler la procession des morts [...]. L'illustre vieillard, s'enfonçant dans ses années, cesse d'être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s'élèvent ; il leur parle encore du désert de Ferney, mais il n'a plus que sa voix au milieu d'elles [...]. Le roi de Prusse, l'impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d'immortalité, quelques mots de l'écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l'histoire de France de son temps.» Chateaubriand, Vie de Rancé.
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Correspondance t.4 ; janvier 1754 - décembre 1757
Voltaire
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 17 Février 1978
- 9782070108190
La Correspondance de Voltaire représente magnifiquement une période critique de l'histoire : façonnée jour après jour durant plus de soixante ans, elle nous donne une image fidèle de cette époque, dans. sa noblesse, sa grandeur et sa bassesse, et nous rend familiers de ses penseurs et de ses artistes, de ses rois et de ses hommes d'État, de ses percepteurs et de ses tripiers ; elle reflète diversement l'esprit, les sentiments, les faits et gestes d'un très grand homme. Chaque page fait valoir la faculté de pénétration, la poésie d'un génie. Et tous ces détails font de la correspondance de Voltaire le grand classique du genre épistolaire, et un chef-d'oeuvre de la littérature.
«Les recueils épistolaires, quand ils sont longs, offrent les vicissitudes des âges : il n'y a peut-être rien de plus attachant que les longues correspondances de Voltaire, qui voit passer autour de lui un siècle presque entier. Lisez la première lettre, adressée en 1715 à la marquise de Mimeure, et le dernier billet écrit le 26 mai 1778, quatre jours avant la mort de l'auteur, au comte de Tally-Tolendal ; réfléchissez sur tout ce qui a passé dans cette période de soixante-trois années. Voyez défiler la procession des morts [...].
L'illustre vieillard, s'enfonçant dans ses années, cesse d'être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s'élèvent ; il leur parle encore du désert de Ferney, mais il n'a plus que sa voix au milieu d'elles [...].
Le roi de Prusse, l'impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d'immortalité, quelques mots de l'écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l'histoire de France de son temps.» Chateaubriand, Vie de Rancé.
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Correspondance t.9 ; juillet 1767 - septembre 1769
Voltaire
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 24 Septembre 1985
- 9782070110742
La Correspondance de Voltaire représente magnifiquement une période critique de l'histoire : façonnée jour après jour durant plus de soixante ans, elle nous donne une image fidèle de cette époque, dans. sa noblesse, sa grandeur et sa bassesse, et nous rend familiers de ses penseurs et de ses artistes, de ses rois et de ses hommes d'État, de ses percepteurs et de ses tripiers ; elle reflète diversement l'esprit, les sentiments, les faits et gestes d'un très grand homme. Chaque page fait valoir la faculté de pénétration, la poésie d'un génie. Et tous ces détails font de la correspondance de Voltaire le grand classique du genre épistolaire, et un chef-d'oeuvre de la littérature. «Les recueils épistolaires, quand ils sont longs, offrent les vicissitudes des âges : il n'y a peut-être rien de plus attachant que les longues correspondances de Voltaire, qui voit passer autour de lui un siècle presque entier. Lisez la première lettre, adressée en 1715 à la marquise de Mimeure, et le dernier billet écrit le 26 mai 1778, quatre jours avant la mort de l'auteur, au comte de Tally-Tolendal ; réfléchissez sur tout ce qui a passé dans cette période de soixante-trois années. Voyez défiler la procession des morts [...]. L'illustre vieillard, s'enfonçant dans ses années, cesse d'être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s'élèvent ; il leur parle encore du désert de Ferney, mais il n'a plus que sa voix au milieu d'elles [...]. Le roi de Prusse, l'impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d'immortalité, quelques mots de l'écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI et qui, placé entre le grand roi et le roi martyr, est à lui seul toute l'histoire de France de son temps.» Chateaubriand, Vie de Rancé.