Nietzsche est loeun des trois essais biographiques que compte Le Combat avec le démon, écrit par Stefan Zweig en 1925. Il soeagit doeune interprétation personnelle mais argumentée de la vie du célèbre philosophe allemand. Les premières touches de ce portrait laissent entrevoir un être déraciné, quasi-aveugle, tourmenté par de violentes migraines et de terribles maux doeestomac, qui mène une existence solitaire dans des pensions anonymes. Mais ce quotidien austère, fait de souffrances, noeintéresse Zweig que dans la mesure où il est, selon lui, indissociable du cheminement intellectuel de Nietzsche. En effet, si la condition physique du philosophe a influencé sa réflexion, lui soufflant des concepts aussi fondamentaux que la volonté de puissance, sa pensée a en retour façonné sa façon d?être au monde et aux autres. Car relativiste, amoral, Nietzsche loea été jusque dans sa vie, dans ses rapports à autrui. Mû par une passion excessive de la vérité qui excluait toute concession, laissant sans cesse derrière lui ses croyances perdues, il est allé jusqu?à sacrifier ses amitiés au nom de son insatiable besoin de connaissances et de nouveauté. Cette course vers loeabîme, Stefan Zweig en exprime toute la profondeur, toute la beauté à travers les événements et les oeuvres qui jalonnent la vie de Nietzsche.
Rima aime les livres, surtout Le Petit Prince et Alice au pays des merveilles, le dessin et... marcher. La jeune fille, qui ne parle pas, souffre d'une étrange maladie : ses jambes fonctionnent indépendamment de sa volonté, dès qu'elle se met à marcher elle ne peut plus s'arrêter.
Un jour d'août 2013, alors qu'elle traverse Damas en bus, un soldat ouvre le feu à un check-point. Sa mère succombe sous les balles et Rima, blessée, est emmenée dans un hôpital pénitencier avant que son frère ne la conduise dans la zone assiégée de la Ghouta. Et c'est là, dans cet enfer sur terre, que Rima écrit son histoire.
À travers la déambulation vive et poétique de cette adolescente singulière dans l'horreur de la guerre, Samar Yazbek continue son combat pour exposer aux yeux du monde la souffrance du peuple syrien.
Traduit de l'arabe (Syrie) par Khaled Osman
« Il existe dans le Sud un fort où, voici quelques années, un meurtre fut commis. Les acteurs de ce drame furent deux officiers, un soldat, deux femmes, un Philippin et un cheval. » Au début du siècle dernier, dans une garnison isolée du sud des États-Unis, le hasard tisse entre deux femmes et trois hommes des relations singulières. Rapports d'autorité et conflits sexuels sont au coeur de l'intrigue que Carson McCullers développe avec cette exquise subtilité qui lui est propre. Coloré tour à tour de lyrisme, de suspense et d'humour, ce roman dévoile les modalités d'un drame imputable moins au hasard des situations qu'à la psychologie des personnages et aux ressorts inconscients qui inspirent souvent notre conduite.
Reflets dans un oeil d'or a été adapté au cinéma dans un film culte de John Huston avec Marlon Brando et Elizabeth Taylor dans les rôles principaux.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Nordon postface de Tennessee Williams.
« Un parfum de forêt, à l'automne, à la tombée de la nuit. Le vent qui berçait les arbres faisait bruisser les feuilles. Un parfum de forêt, à l'heure précise où le soleil se couche. À ceci près qu'il n'y avait pas la moindre forêt alentour. Devant mes yeux se dressait un grand piano noir. Pas de doute possible : c'était bien un piano, laqué et imposant, au couvercle ouvert. À côté se tenait un homme. Il m'adressa un regard furtif, sans un mot, avant d'enfoncer une touche du clavier. De la forêt dissimulée dans les entrailles de l'instrument s'élevèrent une nouvelle fois ces effluves de vent dans les feuilles. La soirée s'assombrit un peu plus.
J'avais dix-sept ans. » Traduit du japonais par Mathilde Tamae-Bouhon
Frankie Addams est une adolescente mal dans sa peau : son corps lui échappe, trop gauche et maladroit. Solitaire, elle rôde dans la vie et dans la ville, le coeur inquiet, à la recherche d'une oreille attentive.
Quand elle apprend que son frère se marie et quitte la ville, c'en est trop : elle aussi partira pour toujours. Elle ne sera plus enfermée dans cette cuisine aux odeurs aigres, plongée dans cette chaleur suffocante, à attendre que le temps veuille bien s'écouler.
Carson McCullers nous immerge ici dans les sensations déroutantes et aiguës de l'adolescence, et réussit un tour de force en nous replongeant dans cet état à la fois si douloureux et si excitant.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Tournier préface d'Arnaud Cathrine.
Bird, le héros de cette bouleversante histoire a vingt-sept ans et son épouse vient de mettre au monde un enfant anormal. Déchiré par des sentiments contradictoires, dont l'immense tentation de se débarrasser du nouveau-né, le jeune père ira-t-il jusqu'à tuer de ses mains le bébé monstrueux ?
Dans le Harlem des années cinquante, se nouent les destins de quatre adolescents : Julia l'enfant évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy son jeune frère, Arthur le talentueux chanteur de gospel et Hall son frère aîné. Trente ans plus tard, Hall tente de faire le deuil d'Arthur et revient sur leur jeunesse pour comprendre la folle logique qui a guidé leur vie. Pourquoi Julia a-t-elle subitement cessé de prêcher ? Pourquoi le quartet s'est-il dispersé ? Pourquoi Arthur n'a-t-il jamais trouvé le bonheur ? Ce roman magistral, où la violence et l'érotisme sont constamment maîtrisés par la tendresse et l'humour du poète, est, comme l'écrit Alain Mabanckou, "l'un des plus beaux chants de fraternité, d'amour, d'espérance et d'expiation" .
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christiane Besse. Préface d'Alain Mabanckou.
Empruntant un masque masculin, la baronne Blixen avait d'abord publié les Sept Contes gothiques sous le nom d'Isak Dinesen en 1935. Les histoires qui composent ce recueil ne sont ni des contes bleus ni des aventures fabuleuses. En effet, situées dans le Danemark du XIXe siècle, leur arrière-plan historique et religieux n'a rien de fantaisiste, et les personnages qui les peuplent reflètent fidèlement les valeurs et les doutes de l'aristocratie de l'Ancien Régime : la crainte de Dieu, la religion de l'honneur, le goût de la terre et des traditions, le sens du destin. Mais la plume pleine de verve et d'imagination de Karen Blixen transfigure ce monde bien réel, et le fait basculer dans le romanesque et le fantastique. Après un raz de marée sur la côte danoise, une vieille demoiselle vierge et noble qui s'invente un passé de courtisane, un valet de chambre assassin déguisé en cardinal capable de faire des miracles, une jeune femme fugueuse et un garçon mélancolique, se réfugient dans un grenier en attendant la mort ou une barque libératrice. Une abbesse se change en guenon et commet des actes diaboliques. Deux vieilles filles aristocrates, restées vierges par amour pour leur bandit de frère, dînent en compagnie du fantôme de celui-ci. Voilà un aperçu de ces contes du clair-obscur, où le réel et le délire se fondent et se confondent, où d'étonnantes vieilles dames parlent un langage fait de folie et de raison. Avec une élégance désinvolte et une nonchalance unique, Karen Blixen offre au lecteur un inoubliable voyage onirique au pays d'Hamlet.
« J'ai vu la ville pendant trois semaines devant moi, mais c'était comme si elle avait été située sur une planète inconnue. J'étais dans l'île d'Ellis Island, c'était l'été 1944, et sous mes yeux j'avais New York. » Ludwig Sommer, jeune Allemand pourchassé par les nazis, a enfin rejoint les États-Unis. Son permis de séjour en poche, il part à la découverte de cette terre promise dont les richesses semblent inépuisables. Mais les souvenirs et blessures de la guerre, toujours vivaces, remettent en question la possibilité d'un nouveau départ.
Dans cet ultime roman, inédit en France, l'auteur d' À l'ouest rien de nouveau (Stock, 1929) brosse le portrait d'une incroyable communauté d'exilés tout en offrant une réjouissante satire de la société américaine.
Waltchak, jeune professeur de tennis, se rend au coeur de la campagne polonaise près du château de Myslotch pour y entraîner Maya, une joueuse très prometteuse. Dans le train, il rencontre Skolinski, un historien d'art à la recherche des oeuvres oubliées du château. À peine arrivés, les deux hommes sont confrontés à des phénomènes très intrigants. Dans une atmosphère pesante, Waltchak et Maya entament une étrange histoire d'amour et de haine. De son côté, Skolinski découvre les secrets du château où habite un vieux prince prisonnier de sa folie et effrayé par une pièce prétendument hantée Traduit du polonais par Albert Mailles, Kinga Callebat et Hélène Wlodarczyk
Si Beale Street pouvait parler, elle raconterait à peu près ceci : Tish, 19 ans, est amoureuse de Fonny, un jeune sculpteur noir. Accusé d'avoir violé une Portoricaine, ce dernier est jeté en prison. Quand Tish découvre qu'elle est enceinte, les deux familles se mettent en campagne, à la recherche de preuves qui le disculperont. Pendant ce temps, Tish et Fonny ne peuvent qu'attendre, portés par leur amour, un amour qui transcende le désespoir, la colère et la haine.
Sensuel, violent et profondément émouvant, Si Beale Street pouvait parler a le goût doux-amer des blues tant aimés de James Baldwin. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Magali Berger. Préface de Geneviève Brisac.
Dans une petite ville de Géorgie, au fin fond des États-Unis, deux hommes se meurent : l'un est rongé par une maladie incurable, l'autre est tenaillé par le souvenir du vieux Sud.
À leurs solitudes respectives correspondent celles de deux adolescents qu'une affection mutuelle mais dangereusement ambivalente rapproche.
Dans son roman testament, publié en 1961 après des années de silence, Carson McCullers explore le coeur des hommes avec une compréhension et une compassion inouïes, et réussit à atteindre ce divin équilibre entre cruauté et tendresse.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Colette M. Huet.
Préface de Nelly Kaprièlian.
« Ivan Tourgueniev a deux cents ans. Plus universelle, plus moderne que jamais, sa prose le place désormais parmi les auteurs qui, en leur temps, ont également relevé le défi de l'universalité. Ce grand sage cosmopolite du XIXe siècle nous livre une clef pour lire le passé, celui de la Russie en particulier et du genre humain dans son ensemble, mais aussi pour cerner la modernité et mieux appréhender l'avenir. » OLGA GORTCHANINA Traduit du russe par Nastasia Dahuron et Anne Godart-Marchal Préface, notes et commentaires d'Olga Gortchanina
Une petite ville poussiéreuse du sud des États-Unis, dans les années trente et dont Carson McCullers recrée, avec un génie singulier, l'atmosphère de chaleur moite et d'ennui profond sert de décor à ce roman baigné dans l'angoisse, la violence et la tendresse.
Autour de John Singer, le mystérieux sourd-muet, gravitent quatre personnages, compagnons improbables, enfermés dans une commune solitude dont ils cherchent désespérément à s'échapper. Mick l'adolescente qui rêve de musique et de neige, Jake, le révolutionnaire militant incompris, le Dr Copeland, le vieux médecin noir aux ambitions déçues, Biff le cafetier maniaque. Mais la vie ne renonce que rarement à sa cruauté ordinaire...
Cette réédition comprend également le travail préparatoire au Coeur est un chasseur solitaire (Esquisse pour le Muet), l'ensemble des essais dont trois inédits et des articles que Carson McCullers a publiés de son vivant.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédérique Nathan et Françoise Adelstain.
Préface de Véronique Ovaldé.
Depuis sa plus tendre enfance, Émile Sinclair est partagé entre le monde familier et ordonné de sa famille bourgeoise, dont les valeurs sont l'amour, le respect et le devoir, et l'« autre côté », l'univers cru et violent des petites gens, des voleurs et des prostituées. À l'école, il fait la rencontre d'un individu qui va bouleverser sa vie : Max Demian, un être mystérieux au charisme envoûtant qui semble venu de nulle part. Le jeune homme enseigne à Sinclair, sur le front duquel il reconnaît le signe de Caïn - la marque de la rébellion - à ne pas suivre l'exemple de ses parents, à se révolter pour se trouver, à traverser le chaos et la solitude pour mériter l'accomplissement de sa propre destinée. En véritable libérateur, il montre à Émile Sinclair le chemin à suivre pour parvenir à soi-même.
Écrit en 1919, Demian tente de répondre à la question suivante : comment l'homme peut-il échapper au monde des miroirs et parvenir à être lui-même oe Roman à l'atmosphère sombre, hanté par des personnages sulfureux et inquiétants, il raconte la difficulté d'être un et unique face à la multitude. Une exaltation de l'adolescence et de la transgression.
Grande, efflanquée mais redoutablement musclée, Miss Amelia Evans inspire le respect de ses concitoyens : on apprécie autant l'alcool qu'elle distille clandestinement que ses talents de guérisseuse. Mais elle est aussi bien mystérieuse...
Pourquoi a-t-elle chassé de chez elle l'homme qu'elle avait épousé seulement quinze jours plus tôt ? Et quel rôle tient auprès d'elle ce cousin bossu venu de nulle part ?
Dans ce recueil de nouvelles que Tennessee Williams qualifia de « chef-d'oeuvre », Carson McCullers montre toute l'étendue de son incroyable talent.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Tournier préface d'Eva Ionesco.
De Erich Maria Remarque à Pierre Lemaître, la Grande Guerre a été tant racontée, mais elle nous remue encore. Pourquoi ? Parce que dans cette période de cauchemar précipité, la vie semble plus dense : les amitiés, les trahisons, les amours rêvées, la jeunesse perdue.
Laurence Campa imagine un personnage de poilu tout juste sorti de l'enfance, qui semble tombé là par hasard, comme un Fabrice del Dongo transporté en 1915. Thomas part à la guerre. Thomas a fui Colombe, une jeune femme dont il rêve, à qui il parle au fond de lui, sur qui il compte comme échappatoire, comme douceur, comme rêvasserie heureuse. La réalité, elle, revient à lui, et comme le jour suit la nuit, la nuit gagne en retour du terrain ; Thomas doit résister, il va s'abîmer et grandir. Par ces pages qui révèlent un talent de reconstitution impressionnant, on éprouve ses « orages d'acier », qui détruisent tout sur leur passage. Il y a la boue des tranchées que les jeunes soldats ont appelées L'Etoile de mer, les trous d'obus, les tactiques muettes, mais aussi le silence de l'attente, l'espoir minuscule. Et le retour à la vie. Un roman court et soufflant, porté par une atmosphère lunaire.
Haeden, petite ville de l´État de New York. La nature a repris ses droits, car le chômage a sévi. C´est l´Amérique post-industrielle dans toute sa noirceur.
Un jour, la jeune serveuse Wendy disparaît. Elle est retrouvée dans un triste état. Stacy Flynn, journaliste ambitieuse, est prête à tout pour démasquer les coupables, mais aussi pour rencontrer un homme capable d´assouvir ses besoins.
Une adolescente, Alice, partage son obsession pour cette affaire. Ses parents, Gene et Claire, qui tentent de faire coïncider leur existence à Haeden avec leurs rêves de jeunesse, sont loin de comprendre ce que leur fille ressent.
Petit à petit, les récits des habitants semblent composer un tableau du drame et des événements qui l´ont précédé. Au sein duquel le lecteur entrevoit une autre tragédie. Mais l´écrivain nous réserve un dénouement à mille lieux de ce qu´on pouvait imaginer.
Avec un sens redoutable du suspense, Cara Hoffman nous livre la cartographie réelle d´un monde qu´on aurait pu prendre pour le paradis : une vie saine loin des grandes villes. Elle immortalise également les tourments de l´adolescence et le cauchemar de tout parent.
Une femme est retrouvée nue, assassinée, le visage défoncé, dans un passage de La Mecque. Cette affaire émeut profondément les habitants de ce quartier et vient réveiller de lourds secrets de famille, d´amours interdites, mais aussi de malversations financières, au sein d´une ville dont l´architecture et le patrimoine religieux excitent la convoitise des sociétés immobilières.
L´inspecteur Nasser est chargé de l´enquête, ce qui rompt pour un temps sa routine et sa solitude. Afin d´identifier la victime, il plonge dans les existences tourmentées de deux femmes portées disparues, Aicha et Azza. Institutrice répudiée par son mari, Aicha entretenait en effet une correspondance amoureuse avec un médecin allemand, dont l´inspecteur se délecte. En même temps, il parcourt le journal intime de Youssef, jeune historien amoureux de l´architecture de La Mecque tout autant que d´Azza, jeune femme déterminée à ne laisser aucun sentiment l´asservir.
Mais Nasser va croiser des fantômes plus inquiétants. La corruption règne dans cette ville tiraillée entre ses traditions ancestrales et l´élan brutal vers la modernité. La Mecque semble se confier au lecteur, en révélant les enjeux complexes dont elle fait l´objet. Et très vite, on comprend que c´est le coeur sacré de cette ville, la Kaaba, qu´il faut sauver.
Le corps d'Anita Ross vient d'être retrouvé dans le métro de Helsinki. Les témoins sont unanimes : elle s'est jetée sur les rails.
Norma, sa fille unique, refuse d'y croire. Anita ne l'aurait jamais laissée seule avec son secret : ses cheveux sont vivants, ils ressentent des émotions, s'animent et poussent si vite qu'elle est obligée de les couper plusieurs fois par jour.
Prête à tout pour connaître la vérité, Norma décide de retracer les derniers jours de sa mère, allant jusqu'à se faire embaucher dans le salon de coiffure où elle travaillait. Ses découvertes font ressurgir un passé trouble qui n'est pas sans susciter l'attention d'un puissant clan de la mafia locale...
« Accrochez-vous, c'est le meilleur roman que vous lirez cette saison ! » Femina « Décidément, Sofi Oksanen sait nous surprendre ! » Helsingin Sanomat Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli
«Son visage en couverture d'un de ces magazines, et la photo barrée d'un titre en lettres blanches : j'ai torturé. » Le 27 août 1984, Andrés Antonio Valenzuela Morales, agent du renseignement des Forces Armées Chiliennes livre à une journaliste des aveux glaçants sur l'enlèvement, la torture et l'assassinat de milliers de personnes disparues. Son témoignage marque profondément Nona Fernández, alors âgée de treize ans. Des années plus tard, au moment où le Chili prône la réconciliation nationale et le droit à l'oubli, elle décide d'écrire son histoire.
La Quatrième Dimension est une oeuvre littéraire puissante, construite comme une enquête haletante. Une oeuvre nécessaire qui résonne très loin, dépassant largement les frontières chiliennes.
Traduit de l'espagnol (Chili) par Anne Plantagenet.
Tête pensante d'un cambriolage qui a mal tourné, Grace a quitté son Tennessee natal avec un tableau volé pour se réfugier à Paris. Elle s'y est forgé une nouvelle identité : elle est désormais Julie de Californie et restaure clandestinement des objets d'art chez Zanuso & filles. Ses deux complices, eux, n'ont pas eu autant de chance. Arrêtés et condamnés, ils purgent leur peine au pénitencier de Garland. Quand elle apprend qu'ils sont sur le point d'être libérés, Grace ne peut plus se mentir : ils vont chercher à la retrouver, elle et le tableau...
De l'Amérique profonde au milieu cosmopolite de l'art, les vies multiples de Grace se révèlent peu à peu et ses visages se dessinent à la manière d'un puzzle.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Françoise Smith
Un parfumeur décrit comment l'essence de camphre est devenu pour lui inséparable de l'image d'une jeune fille condamnée par la maladie, et dont il fut enfant le voisin... Un petit garçon déshérité apprend d'une fille qui n'a jamais mis le pied sur la terre ferme les difficiles leçons de l'amour... Devenu inspecteur des bâtiments, un homme, qui tente depuis son adolescence d'échapper à ses désirs incestueux, se découvre capable de déceler dans les maisons "leurs obscurs royaumes de peur et de désir"... L'histoire obsédante d'une jeune mariée se perpétue comme une malédiction dans la vie du narrateur...
Impossibles à résumer, voire à raconter, car tissées de fills narratifs impalpables, mais envoûtantes jusqu'à l'hypnose, rédigées d'une plume méticuleuse qui s'emploie à distiller l'imprécision et le mystère, les sept nouvelles de Naiyer Masud classent d'emblée leur auteur au premier rang des nouvellistes mondiaux.
Né en 1936 à Lucknow (Inde du Nord), Naiyer Masud, professeur d'ourdoue et de persan à l'Université de Luchnow, est aussi le traducteur de Kafka en ourdou.
Traduit de l'ourdou (Inde) par Mariam Abou Zahab
Ce livre nous transporte dans le New York des années quarante et témoigne de l'ambition littéraire d'Anaïs Nin qui souhaitait être reconnue comme une romancière à part entière.
Sabina est une jeune comédienne fragile et névrosée, qui mène une double vie amoureuse. Elle se veut libre, mais après chacune de ses aventures, elle revient vers son mari, reconnaissante et abandonnée. Lui seul peut apaiser les tensions qui la traversent, et elle se sent coupable de ne pas oser lui confesser ses trahisons.
Cette espionne dans la maison de l'amour ne serait-elle pas Anaïs Nin elle-même, séductrice, menteuse et libertine ? Le roman lui permet de parler plus librement du désir et du plaisir que dans le Journal qui fera sa célébrité. Sous les personnages de fiction, on reconnaît son mari, Hugo, Henry Miller qui fut son amant, et le détecteur de mensonge qui la surveille pourrait bien être Otto Rank, son psychanalyste. Car c'est toute l'ambiguïté de Sabrina qui revendique sa liberté et celle de toutes les femmes que d'être hantée par la culpabilité et l'angoisse.