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Fête chez Hoki ; Le Zoo du Kama-sutra
Dany Laferrière
- Zulma
- Litterature Z/a
- 4 Avril 2024
- 9791038702615
« Je ne m'intéresse qu'aux clichés, et le premier cliché sur le Japon, c'est l'érotisme. » Et le deuxième, la bombe atomique. Hoki, photographe de mode, est japonaise, implosive, radioactive. Elle fait l'amour 72 heures d'affilée avant de filer en laissant les clés de son loft à l'écrivain-narrateur, au coeur de son errance nord-américaine. Le voilà déterminé à ne pas bouger du futon, quoi qu'il arrive : Arthur Miller fait place à Mishima ou à Basho, et la Remington se fige sous la puissance des haïkus. En compagnie de deux mannequins lesbiennes, Keiko et Reiko, il lit le Kama-sutra, quand meurt Rita Hayworth, elle qui avait donné son nom à la première bombe H. Le sexe et la mort. Déflagration. Alors l'écrivain dresse l'inventaire : des corps, des positions, mais aussi des visages, des êtres, des choses. Il faut tout noter. Car tout est précieux. Et tout disparaîtra.
Irrévérencieux, foisonnant et drôle. -
En haut de la colline de Black Hill qui surplombe la baie et ses falaises, l'enseigne du Croc-Moucheté grince sous les assauts du vent. L'auberge isolée résonne des élucubrations du Contre-amiral de la Pêche-aux-clous, vociférant.
À l'étage, l'aubergiste à l'agonie n'espère plus la visite du moindre médecin. Tout juste a-t-il le temps de transmettre à son jeune fils Rhys son seul héritage : un exemplaire de L'Île au trésor. Désormais les nuits du garçon seront peuplées d'aventures dignes de celles de Jim Hawkins, avec une question : était-ce en rêve, ou bien le Contre-amiral lui a-t-il vraiment glissé pendant son sommeil un fragment de papier avec les coordonnées d'un trésor ?
Rhys rejoint le fringant professeur Pingleman, féru de bateaux et marin contrarié, qui le prend sous son aile. Et qui lui présente toute l'équipe de tournage d'un film adaptant L'Île au trésor. La réplique du trois-mâts l'Hispaniola est bientôt amarrée, parée pour la scène finale, et Rhys embarque dans une hallucinante expédition en mer, à la recherche de « son » trésor...
Une lecture épique ! À dévorer sans modération. -
Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer
Dany Laferrière
- Zulma
- Litterature Z/a
- 2 Février 2023
- 9791038701670
Deux jeunes hommes dans la moiteur d'une chambre poisseuse de Montréal. Torse nu sur son divan, l'un écoute du jazz en philosophant. L'autre rêve de devenir écrivain. Il lit Baldwin, Hemingway, Miller ou Bukowski, et s'extasie devant l'appétit sexuel des jeunes filles sérieuses. Ensemble ils dissertent sur la beauté et l'origine du désir, sur la Blanche et le Nègre. Et ça fait des étincelles.
Machine à écrire, ruban neuf, papier immaculé : la vieille Remington 22 dégotée chez le brocanteur est riche de promesses... L'écrivain est en route !
Hautement incisif, terriblement insolent, irrésistiblement drôle, le premier roman de Dany Laferrière n'a pas pris une ride. Un hymne à la littérature en mouvement. -
Ils sont trois dont les chemins ne cessent de se croiser dans les grands fracas du XXe siècle en Iran. Fereydoun, réalisateur de télévision fantasque, dévoué et séducteur. Monsieur V., conseiller du shah et biographe de Victor Hugo, féru de poésie soufie, d'alcool et de chaussettes de luxe. Et surtout, il y a Ensiyeh, héritière d'une dynastie de guerriers kurdes, devenue comédienne. Elle est de ceux qui ne se soumettent pas et ne renoncent jamais.
Ils croient tous pouvoir se faufiler dans les méandres de l'Histoire, parce qu'ils sont riches et cultivés. Mais il y a un autre Iran qui va basculer avec la révolution islamique, à l'image du jeune Massoud, l'électricien fan de cinéma, qu'ils surnommaient Edison...
Une saga iranienne fougueuse, émouvante et drôle. -
Ils sont sur l'autoroute, chacun perdu dans ses pensées. La vie défile, scandée par les infos, les faits divers, les slogans, toutes ces histoires qu'on se raconte - la vie d'aujourd'hui, souvent cruelle, parfois drôle, avec ses faux gagnants et ses vrais loosers. Frédéric, lanceur d'alerte devenu conducteur de poids lourds, Catherine, qui voudrait gérer sa vie comme une multinationale du CAC 40, l'écrivain sans lecteurs en partance pour « Ailleurs », ou encore Sylvain, interdit bancaire en route pour Disneyland avec son fils... Leurs destins vont immanquablement finir par se croiser.
Un roman caustique qui dénonce, dans un style percutant à l'humour ravageur, toutes les dérives de notre société, ses inepties, ses travers, ses banqueroutes.
Et qui vise juste - une colère salutaire, comme un direct au coeur. -
Eid est envoyé en mission d'observation à Jarbher, une ville de bord de mer qui l'éblouit par sa splendeur et sa prodigalité. Un sentiment inaltérable de paix semble animer ses habitants. Pourtant, au détour d'une promenade, Eid découvre un gouffre où grouillent des êtres qu'il peine à identifier. Confronté au silence obstiné de ses hôtes, il espère le rappel imminent de son gouvernement. Il accepte alors une excursion en mer pour tromper son attente, et rencontre Aëlle...
Avec Les Terrasses d'Orsol, Mohammed Dib nous envoûte par son pouvoir d'évocations tragiques ou radieuses. Un sublime roman sur l'exil, la plénitude et l'oubli. -
Continent de cocagne à la prospérité insolente, première puissance mondiale, l'Afrique brille d'indifférence à l'égard d'une Euramérique ravagée par les guerres et les maladies endémiques... Des millions de réfugiés se pressent à ses frontières depuis les favelas de Zurich ou Chicago. Parmi ces travailleurs de l'ombre, il en est un qui meurt de faim et d'amour pour l'inaccessible Maya. Elle ne le voit pas, même lorsqu'il passe à deux pas. Adoptée par une riche famille érythréenne, Maya est en quête de ses origines, prête à affronter les bidonvilles de Rouen où elle est née...
Entre politique-fiction et conte voltairien, Aux États-Unis d'Afrique inverse le regard, illustrant de manière salutaire, malicieuse et grave, l'injustice ordinaire à l'échelle du monde. -
Bouhel et Fodé sont jumeaux, comme une même âme dans deux corps. Curieux du monde, assoiffé de littérature, Bouhel quitte le Sénégal pour Orléans où il rencontre Ulga, une jeune femme polonaise. Il croit alors son destin tout tracé. Au pays natal, le vieux Ngof est sur le point de prendre congé. Il désigne Fodé pour assurer la relève et devenir le grand maître des initiations.
Bouhel et Fodé suivent des chemins distincts, pourtant une même quête semble les guider. Jusqu'à la croisée de mondes qui s'enchevêtrent.
Porté par une langue ciselée, Les lieux qu'habitent mes rêves est un roman d'une force spirituelle bouleversante. -
Marie-Ange a grandi à Port-au-Prince. Sur le point de partir à l'étranger, elle vient faire ses adieux à Grande Ga, son aïeule, dans les collines reculées de Fonds-des-Nègres. Mais c'est vite le choc et la désillusion : les terres sont ravagées, ses maigres économies disparaissent, et Marie-Ange n'a plus d'échappatoire. Elle devient bientôt l'objet de toutes les convoitises ou de l'hostilité des villageois. Son destin semble désormais entre les mains de Papa Beauville, le prêtre vaudou qui cherche à tout prix à faire revivre ces terres et à préserver son aura...
Entre promesses et malédictions, croyances et défiance, Fonds-des-Nègres nous plonge dans un autre Haiti. Une immersion totale, puissante et captivante. -
Une fille drôle, compère, se dit-il, secouant la tête ; un moment elle te sourit d'amitié et puis dans le temps d'un battement d'yeux, elle te quitte sans même un au revoir. Ainsi commence l'histoire d'un amour, tendre, simple, sublime, entre la belle et farouche Annaïse et Manuel, fils prodigue de Bienaimé et de Délira, de retour en Haïti après quinze ans d'absence.
« Tout le monde a été touché par les amours de Manuel et d'Annaïse. Aux citadins haïtiens et aux lecteurs étrangers, le roman a révélé la vie paysanne, qu'ils ignoraient autant les uns que les autres. Les évocations du paysage haïtien ont enchanté ; la vieille Délira a éveillé la compassion ; les ronchonnements de Bienaimé ont amusé ; les trouvailles linguistiques de Roumain ont suscité l'admiration. On pourrait presque dire que la critique a été unanime, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique, à élever Gouverneurs de la rosée au rang de chef-d'oeuvre. » (L.-F. Hoffmann)
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MURAMBI. Le livre des ossements
Boubacar Boris Diop
- Zulma
- Litterature Z/a
- 16 Janvier 2014
- 9782843046780
Construit comme une enquête, avec une extraordinaire lucidité, le roman de Boubacar Boris Diop nous éclaire sur l'ultime génocide du XXe siècle. Avant, pendant et après, ses personnages se croisent et se racontent, s'aiment et se confessent. Jessica, la miraculée qui sait et comprend du fond de son engagement de résistante ; Faustin Gasana, membre des Interahamwe, la milice des massacreurs du Hutu Power ; le lumineux Siméon Habineza et son frère, le docteur Karekezi ; le colonel Perrin, officier de l'armée française ; Cornelius enfin qui, de retour au Rwanda après de longues années d'exil, plonge aux racines d'une histoire personnelle tragiquement liée à celle de son peuple.
Murambi, le livre des ossements bouleverse autant qu'il éclaire un crime contre l'humanité longtemps occulté.
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Noële a toujours vécu au pied de la Géante, la montagne immuable qui impose son rythme, fournit les fagots pour l'hiver, bleuet, bourrache, gentiane pour les tisanes et les onguents. Elle a appris les plantes et la nature sauvage grâce à la Tante qui les a recueillis, elle et son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle sait qu'on ne peut rien attendre du ciel, et n'a plus levé les yeux vers le soleil depuis longtemps. Repliée dans cet endroit loin de tout, elle mène une existence rugueuse comme un pierrier.
Soudain surgit dans sa vie l'histoire de deux inconnus. Elle découvre par effraction ce que peut être le désir, le manque, l'amour qui porte ou qui encombre. Elle s'ouvre au pouvoir des mots.
Au coeur d'une nature grandiose, La Géante est un roman sensible et habité sur l'amour et les vies rêvées, sur le mensonge et les sentiers qui mènent à la clarté.
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Lotus vit dans la grande maison bourgeoise que sa mère lui a léguée. Réfugiée dans un univers factice, qu'elle déteste mais dont elle est prisonnière - sa mère s'est prostituée pour lui offrir tout ça -, elle s'enivre de fêtes et d'insouciance.
Joue avec les hommes jusqu'à les rendre fous, tout en restant chaste tant elle les hait. Ils sont ses pires ennemis. Jusqu'à ce que surgisse le grand, l'authentique amour. Celui du seul homme qui la courtise avec respect : Georges Caprou. Mais Lotus et Georges sont si différents...
Au contact de Georges, opposant au régime dictatorial d'Haïti, Lotus se lance de toute son âme dans la fièvre de la lutte et des actions clandestines. Emportée par le tumulte de la passion amoureuse et de la révolte, elle ouvre les yeux sur un monde où s'affrontent de tous temps les riches et les pauvres, les mulâtres et des Noirs. Un premier roman implacable, porté par la première grande héroïne de la littérature haïtienne. -
Troublant, diabolique même, ce manuscrit qu'Alexandre Astrid reçoit par la poste ! Le titre : Garden of love. L'auteur : anonyme. Une provocation pour ce flic sur la touche, à la dérive, mais pas idiot pour autant. Loin de là. Il comprend vite qu'il s'agit de sa propre vie. Dévoyée. Dévoilée. Détruite. Voilà soudain Astrid renvoyé à ses plus douloureux et violents vertiges. Car l'auteur du texte brouille les pistes. Avec tant de perversion que s'ouvre un subtil jeu de manipulations, de peurs et de pleurs. Comme dans un impitoyable palais des glaces où s'affronteraient passé et présent, raison et folie, Garden of love est un roman palpitant, virtuose, peuplé de voix intimes qui susurrent à l'oreille confidences et mensonges, tentations et remords. Et tendent un redoutable piège. Avec un fier aplomb.
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Au coeur de ce récit, il y a l'enfance. Celle d'un petit garçon passant ses vacances à Petit-Goâve, dans le giron de Da, sa grand-mère. Un accès de fièvre, et le voici privé de jeux avec ses camarades. Alors il reste sur la galerie, assis aux pieds de Da qui se balance dans le rocking-chair, une tasse de café toujours à portée de main, pour les passants et les voisins. Le long des lattes de bois, l'enfant observe, rêve, se régale: la lutte inégale des fourmis et des araignées, les gouttes de pluie picorant le sol, les adultes comme ils s'occupent et bavardent, son chien Marquis « à la démarche de vieille dame» ... Il respire les odeurs de la vie.
Chronique des sensations évanouies et retrouvées, l'Odmr du ccifé est une magnifique échappée - au temps magique d'une enfance singulière.
« J'ai écrit ce livre pour toutes sortes de raisons. Pour faire l'éloge de ce café (le café des Palmes) que Da aime tant et pour parier de Da que j'aime tant.
Pour ne jamais oublier cette libellule couverte de fourmis. Ni l'odeur de la terre. Ni les pluies de Jacmel. Ni la mer derrière les cocotiers. Ni le vent du soir. Ni Vava, ce brûlant premier amour. Ni le terrible soleil de midi. Ni Auguste, Frantz, Rico, mes amis d'enfance. Ni Didi, ma cousine, ni Zina, ni Sylphise, la jeune morte, ni même ce bon vieux Marquis. Mais j'ai écrit ce livre surtout pour cette seule scène qui m'a poursuivi si longtemps: un petit garçon assis aux pieds de sa grand-mère sur la galerie ensoleillée d'une petite ville de province. Bonne nuit, Da ! »
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Tout juste débarqué dans une petite ville grisée par la pluie, Gabriel échoue dans un hôtel entre deux âges. Personne ne sait d'où il vient, ni pourquoi il est là, mais ses talents de cuisinier et son charisme indolent lui attirent vite les bonnes grâces de tous ceux qu'il rencontre. Comme le panda en peluche qui trône, imperturbable, sur le comptoir du bar local, Gabriel écoute et réconforte. Mais cet ami providentiel est-il vraiment un ange ?
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Là où les tigres sont chez eux
Jean-Marie Blas de Roblès
- Zulma
- Litterature Z/a
- 6 Juillet 2023
- 9791038702035
Vous ne l'avez jamais lu ?! En piste. Frayez-vous un chemin dans LE roman- jungle et la luxuriance de son incroyable forêt d'histoires.
Lorsque la biographie inédite d'un célèbre jésuite de l'époque baroque arrive entre les mains d'Eléazard von Wogau, correspondant de presse au fin fond du Nordeste brésilien, commence alors une enquête à travers les savoirs et les fables qui n'est pas sans incidences sur sa vie privée. Comme si l'extraordinaire plongée dans l'univers d'Athanase Kircher se répercutait à travers les aventures croisées d'autres personnages, tels Elaine, archéologue en mission improbable dans la jungle du Mato Grosso, Moéma, étudiante à la dérive, ou bien Nelson, jeune gamin infirme des favelas de Pirambú qui hume le plomb fondu de la vengeance.
Nous sommes au Brésil. Nous sommes aussi dans la terra incognita d'un roman-monstre. Là où les tigres sont chez eux est l'incontestable chef- d'oeuvre de l'Indiana Jones des lettres françaises. Jubilatoire et virtuose.
Étourdissant. -
« Droite, fière, sans un sourire, ma mère me regarde partir. Les hommes de sa maison partent en exil avant la trentaine pour ne pas mourir en prison. Les femmes restent. Ma mère a été poignardée deux fois en vingt ans. Papa Doc a chassé mon père du pays. Baby Doc me chasse à son tour. Père et fils, présidents. Père et fils, exilés. Et ma mère qui ne bouge pas. Toujours ce sourire infiniment triste au coin des lèvres. Je me retourne une dernière fois, mais elle n'est plus là ».
Vieux Os a vingt-trois ans. Son ami Gasner, journaliste comme lui, vient d'être assassiné par les tontons macoutes. Dès lors s'enclenche la mécanique de l'exil, pressante, radicale : Vieux Os doit passer sa dernière nuit hors de chez lui.
De taps-taps bondés en déambulations hasardeuses, Vieux Os parcourt son monde en accéléré : les belles de nuit du Brise-de-Mer, bordel miniature où l'on parle d'amour et de grammaire, les amis de toujours, Lisa et Sandra - « l'une pour le corps, l'autre pour le coeur » -, les souvenirs d'enfance à Petit-Goâve dans le giron de Da, les tueurs qui rôdent, les anges gardiens aux allures de dieux vaudou, et toutes les bribes de vie saisies au vol dans les rues de Port-au-Prince.
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Aux portes du désert, le village de la Source des Chèvres n'est relié à la route que par une piste de terre. Un matin, des soldats bloquent l'accès, et le village se retrouve isolé du monde.
Entre le café et la mosquée, sur la petite place où résonne encore la voix du porteur d'eau et le passage des nomades, on cherche à comprendre, à désigner un coupable, pour s'en débarrasser comme d'une malédiction.
Face aux luttes de pouvoir qui s'engagent, une voix s'élève. Celle de Ziani le Fou. Pieds nus, cheveux hirsutes, il clame ses prophéties mais reste celui dont on se moque et se méfie. D'où naîtra l'espoir ? D'où, sinon de celles qui oeuvrent en silence contre l'oppression et la convoitise, contre l'obscurantisme et la résignation. Avec Zohra, Badra, Setti, Aïcha et bientôt toutes les femmes, se lève le vent de la révolte.
Inspiré d'un fait réel, Le Silence des dieux est une magnifique allégorie de la liberté et de la réconciliation, face à tous les enfermements. -
En plein bush australien, dans les Nouvelles-Galles du Sud. John Iredale, jeune boss de la station de Tilfara, doit songer à remplacer Ah Sin, son cuisinier chinois qui s'apprête à rejoindre sa terre natale.
L'arrivée de Susie, la nouvelle gouvernante, ambitieuse et jolie, va transformer la vie du homestead et faire vaciller un univers qui avait pourtant tout d'un nouvel Éden. Susie est folle amoureuse de John, qui ne le lui rend pas : sa soif de vengeance sera dévastatrice.
Paul Wenz a le goût des légendes, et des récits extraordinaires... C'est l'Australie sauvage, celle des grands espaces, des eucalyptus géants et des coins perdus qu'il nous donne à découvrir. Et qu'il mêle à la violence des sentiments, portant L'Écharde au rang des plus grands romans d'amour et de jalousie de tous les temps. -
« Poussez de hauts cris si jamais ce manuscrit vous tombe sous les yeux ; traitez-moi d'impudique, d'immorale. Assaisonnez-moi d'épithètes injurieuses si cela peut vous soulager, mais vous ne m'intimiderez plus. » Voici donné le ton du récit. Brûlant, âpre, acéré. Claire, l'aînée des sours Clamont, orchestre en sourdine une tragédie qui se joue entre elle et ses sours. Tandis que dehors, partout dans la ville, gronde la fureur.
« Parler de la romancière Marie Chauvet c'est parler d'un seul livre, mais quel livre ! Son roman Amour, Colère et Folie est devenu avec le temps le grand roman des années noires de la dictature de Duvalier, communément appelé Papa Doc.
Voilà que quarante-six ans après qu'on l'a réduite au silence (l'horreur absolue pour un écrivain), la voix claire et pure de cette romancière lucide et indomptable refait surface. » Dany Laferrière de l'Académie française Avec la postface de Dany Laferrière de l'Académie française
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On a envie de dire : Entrez, entrez vite dans la baraque enchantée du conteur !
Machineries diaboliques, pantins articulés, leurres et aberrations piègent chaque récit, et le lecteur, littéralement sous le charme, découvre tour à tour de fabuleux paysages marins, des personnages éternels, des univers hantés.
Depuis les grands mythes affolants de l'humanité jusqu'à la plus brûlante actualité qui secoue Maghreb et Machrek, maintes époques sont brassées, maintes civilisations - avec une prédilection pour l'Orient des Mille et Une Nuits.
Forgées par une science quasi picturale de la description et conduites tambour battant par le bonheur de raconter, ces vingt-deux fictions - autant que d'arcanes majeurs dans le tarot - sont un moment de grande littérature, sur le versant flamboyant de l'imaginaire. Elles ont valu à son auteur le Prix de la nouvelle de l'Académie française. -
À cette seule évocation - Le Charme des après-midi sans fin - on rêve aux jours délicieux de l'enfance et de l'adolescence. Et c'est tout le petit monde gravitant à Petit-Goâve autour de Vieux Os qui vient nous griser: il y a les copains, Rico, le fils de la couturière, Frantz qui « a toutes les filles à ses pieds, mais ne comprend rien aux femmes », les rendez-vous sur la plage et les parties de foot avec l'équipe Tigre Noir, Fifi la tigresse qui se bat comme un garçon pour l'honneur de son frère, les filles « douces et parfumées comme des mangues », et l'indépassable Vava, premier amour aux yeux incendiaires ... Et puis aussi Izma la reine du poisson en sauce et son petit garçon tuberculeux, l'irremplaçable notaire Loné, amoureux éconduit de Da, la grandmère tant aimée, tandis qu'Haïti s'enflamme sous les feux montants de la dictature.
« j'ai écrit ce livre pour une seule raison: revoir Da. Quand l'Odeur du café est paru, Da était encore vivante, et elle l'a lu. Je me souviens de son doux sourire. Elle était très fière de pouvoir filer son aiguille jusqu'au dernier jour. Elle est morte un samedi matin. Et depuis, elle me manque. Je suis retourné, dernièrement, à Petit-Goâve. Et je les ai tous revus. Voici Da, assise comme toujours sur sa galerie au 88 de la rue Lamarre, en train de siroter son café. Et aussi ce bon vieux Marquis qui vient se frotter contre ma jambe, en remuant doucement la queue. Le soleil du midi. Les rues désertes. La mer turquoise scintillant derrière les casernes. La ville fait la sieste ... »
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« La nuit existe dans ce pays. Une nuit mystérieuse. Moi qui viens de passer près de vingt ans dans le nord, j'avais presque oublié cet aspect de la nuit. La nuit noire. Nuit mystique. Et il n'y a que le jour qu'on puisse parler de ce qui s'est passé la nuit... On dirait que deux pays cheminent côte à côte, sans jamais se rencontrer. » Après vingt ans d'absence, l'écrivain rentre chez lui, à Port-au-Prince. Le pays, en apparence, est le même. Mais de silences en souvenirs, de mots chuchotés en étrangetés, c'est le pays rêvé qui prend le pas sur le pays réel.
D'où vient ce rire invisible qui glace les os des soldats américains ? Qui sont ces curieux habitants de Bombardopolis qui se contentent sans peine d'un repas par trimestre ? Finalement visité par un dieu vaudou, il est sommé, lui, l'écrivain qui se dit primitif, de faire un reportage au Pays sans chapeau - c'est ainsi qu'on appelle l'au-delà en Haïti.
Pays sans chapeau est une enquête drôle et poétique qui oscille entre l'émotion du retour au pays et la magie des dieux cachés. « Ils sont là, je le sais, ils sont tous là à me regarder travailler à ce livre. Je sais qu'ils m'observent. Je le sens. »