«Pourquoi ne pas accepter que la longue et glorieuse carrière de la liberté touche à sa fin, que notre obsession continuelle à son égard reflète plutôt une pulsion de mort ? 'Ta liberté me tue !' proclament les pancartes des manifestants pendant la pandémie ; 'Ta santé n'est pas plus importante que ma liberté !' s'égosillent en retour les militants anti-masques».
Dès l'ouverture de son livre, Maggie Nelson souligne cette contradiction au centre de tous les débats actuels entre le soin (care) et la liberté. Quelle notion plus caractéristique des oppositions à l'oeuvre dans nos sociétés que celle de liberté, idéal revendiqué comme un cri de ralliement, par des camps que tout oppose ? La liberté reste-t-elle la clé de notre autonomie, de notre justice, de notre bien-être, ou représente-t-elle la fin d'une étoile qui a trop longtemps brillé ? L'obsession collective pour la notion de liberté est-elle toujours synonyme d'émancipation, ou d'un nihilisme de plus en plus profond (ou les deux) ? Comment expliquer que la liberté soit désormais l'étendard du populisme et du puritanisme ?
Dans son nouvel essai, De la liberté, Maggie Nelson nous offre, en s'appuyant sur un vaste corpus, de la théorie critique à la culture populaire, une manière de penser et d'interroger notre propre liberté. Dans la lignée des Argonautes et de son écriture à la fois réflexive et intime, nous retrouvons toute la singularité de celle qui est devenue, au fil des années, une icône de la pensée. Elle convoque et déconstruit les débats du monde de l'art, l'héritage complexe de la libération sexuelle, les douloureux paradoxes de l'attrait du désespoir face au changement climatique. Passionnant, déroutant, nuancé et courageux, De la liberté confronte le lecteur à ses propres contradictions.
Dans une petite ville tranquille du Minnesota s'est installé un couple en compagnie de Gloria, Gam Gam, Darkness et Miss Hennepin County. Dans leur vie, il y l'espoir qu'un enfant. viendra. Il y a un petit boulot. Il y a un entretien d'embauche qui pourrait les conduite à deménager. Mais pour l'instant, lleur avenir est un peu en suspend et pour elle, tout tourne autour de ces quatre poules qui se promènent dans le jardin. Car prendre soin d'un poulailler est bien plus délicat qu'elle ne l'imaginait. Entre les oeufs et les graines; les prédateurs et le froid mordant de l'hiver quand ce n'est pas la canicule de l'été, elle doit protéger ces petites bêtes surprenantes et si fragiles !
Dans ce premier roman à l'humour mordant, Jackie Polzin nous parle d'une année passée au milieu des plumes et des cacquetements. Entre anecdotes et réflexions métaphysiques, elle nous initie délicieusement à une contemplation de cette nature qui s'invite dans nos quotidiens, nous racontant combien la vie est toujours un joyeux défi.
Ne vous y trompez pas : Berner Lerner est lui-même poète ! Et le prouve dans ce récit aux allures de manifeste. Plein d'esprit et engagé, Lerner défend l'idéal de la poésie : non nécessairement politique, essentiellement personnelle et capable de s'adresser à quiconque. D'où son désir de mettre à plat, avec brio et un humour constant, les contradictions qui entourent cet art et, surtout, sa réception. Les anecdotes sont légion, les références, capitales. Car, entre l'idéal poétique et la réalité du vers reporté sur la page blanche, difficile de se départir de sa part d'humanité. Goguenard, tendre et intraitable, Lerner invite le lecteur à prendre parti, à se rebiffer contre le regard interrogateur des uns et les critiques des autres. À bas ceux qui méprisent la poésie et les poètes !
2016. Sonia, une artiste d'origine polonaise, doit exposer à New York une série de toiles représentant le célèbre baiser donné par L. Brejnev, dirigeant de l'URSS, au chef de la RDA E. Honecker en 1979. Peu de temps avant le vernissage, elle remarque des coulures sur deux oeuvres. Alors qu'elle les emporte pour les effacer, elle les oublie dans un Uber.