Une île non loin de Québec où les étés ont des allures de paradis. C'est là que les cinq enfants Miller, bientôt six, grandissent entourés d'amour, dans une maison aux portes ouvertes en grand. C'est que Gabrielle, leur mère, et Edward, leur père, n'hésitent pas à accueillir ceux dont la fortune, contrairement à la leur, n'a pas survécu au krach de 1929. Dans une société encore très puritaine dominée par une Église implacable pour les femmes, Gabrielle défend farouchement son clan et ce goût du bonheur qu'elle transmet à ses enfants aussi passionnés d'elle.
La mort accidentelle de Gabrielle, âme de la tribu, bouleverse les Miller. Les étés immuables sur l'île québécoise d'Orléans sont à jamais perdus. La guerre et les réquisitions ont dispersé la plupart des hommes. Et le destin s'acharne sur Adélaïde, désormais épouse du brillant Nicholas McNally sans cesse menacé par la démence de sa propre soeur. Adélaïde, elle, reste droite malgré tous les déchirements qui l'assaillent. Si la jeune femme conserve le goût du bonheur en pleine tragédie, c'est à Florent qu'elle le doit, cet ami de toujours dont la tendresse défie les années. Pour combien de temps encore ?
Les turbulences de la vie et de la guerre ont brisé Adélaïde. Seule l'affection de Florent éclaire encore ses journées. Ce dernier, à présent couturier célèbre, n'a pas été épargné non plus : il entretient désormais une liaison agitée avec un acteur. Il va devoir une fois encore soutenir sa vieille amie car Adélaïde finit par tout apprendre sur son défunt mari... Mais est-il encore temps de souffrir ?
Les destins se heurtent et se conjuguent à la recherche d'une sérénité incertaine et toujours dérobée. Même si le sort en est jeté, les personnages ballottés par la vie conservent, envers et contre tout, le goût du bonheur...
Ceux qui restent sont ceux que Sylvain a laissés quand il s'est donné la mort.
Ce fut un geste soudain et, comme on dit, personne ne l'avait vu venir. Certains se le reprochent. D'autres lui parlent encore. Tous sont marqués à jamais, au fer rouge de son absence. Son père, auquel le silence des arbres a offert un refuge. Sa femme et son fils élevé dans le mensonge d'un amour étouffant. Sa maîtresse, qui a trop de feu en elle, trop de chair, trop de tout, pour laisser la mort avoir le dernier mot. Et assez de lumière pour guider ceux qui veulent vers la seule issue du deuil : la vie.
Sept ans que Diane n'avait plus vu sa mère. Sept ans de ressentiment, de colère, de dégoût envers cette femme trop sensuelle - femme de plaisir et de secrets. C'est ce corps, ce corps exultant, qui repose aujourd'hui à la morgue. Yseult s'est suicidée. Pour Diane, qui ne l'accepte pas, c'est l'heure de la dérive, de l'alcool, des nuits d'oubli et des questions sans réponses.
Dans les affaires de sa mère, une poignée de bagues racontent autant d'amours, autant de fantômes auxquels Diane, en chasseuse de mémoire, devra se confronter...