L'évasion fiscale pratiquée par les GAFAM et autres multinationales, la fraude fiscale exercée à une grande échelle, la corruption de nombreux dirigeants et chefs d'État, l'argent collecté par les mafias et trafiquants de drogue ont un point commun : ils empruntent les mêmes circuits et ont recours aux paradis fiscaux complaisants. Renaud Van Ruymbeke, a été pendant près de vingt ans juge d'instruction spécialisé au pôle financier du tribunal de Paris. Il nous entraîne par cette enquête dans les arcanes du monde opaque des paradis fiscaux.
Une fois de plus, David Graeber bouleverse un élément central de la mythologie néo-libérale : la notion de valeur. Le célèbre pourfendeur du capitalisme réexamine ici un siècle de pensée anthropologique et insuffle une vie nouvelle aux textes classiques sur la valeur et l'échange. Le style vif de Graeber nous entraîne sans effort au coeur de la question qui le préoccupe : est-il possible de proposer une mesure de la valeur commune à toutes les cultures ?
Dans ce petit essai d'intervention, le député-reporter, François Ruffin parcourt l'histoire de France et nous invite à reconquérir notre temps, à en redevenir les maîtres. À l'heure où la question des retraites anime le débat politique, c'est un véritable contre-projet de société qu'il développe et propose à tout un chacun.
Après l'ère du « progrès », place à l'âge de la résilience. Partant du constat que la Terre a été mise à mal par l'activité humaine au cours des derniers siècles, Jeremy Rifkin, essayiste renommé et auteur de très nombreux livres traduits en plus de 35 langues, invite à repenser la place de l'espèce humaine sur la planète. Dans ce livre, il dessine des manières pour les hommes de renouer des liens avec la nature qui les entoure et leur propre nature. Il appelle à faire grandir notre capacité de résilience pour imaginer des relations biophiles, qui traversent et dépassent les frontières administratives pour répondre au plus près aux transformations environnementales provoquées par le réchauffement climatique.
«J'ai mal au dos, mal au genou, mal au bras. Pendant près de vingt ans, j'ai porté, porté, porté des personnes âgées. » Et Macron compte vraiment, pour toutes les Rosita du pays, repousser la retraite à 65 ans ? C'est à dire les condamner à une fin de carrière en pointillé, avec du RSA, de l'invalidité ? 65 ans et au-delà, ça va, quand on est banquier d'affaires ou conseiller chez MacKinsey, mais après des décennies dans le bâtiment, dans le ménage, comme soignants ou enseignants, qui le souhaite vraiment ?
Parasite : nom masculin. « Organisme qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente ». Pour Nicolas Framont, étoile montante de la gauche, sont des parasites les membres de la famille Mulliez, de la famille Saadé, Xavier Niel... N'ayant pas peur d'appeler un bourgeois un bourgeois, de définir rigoureusement les contours de cette classe et de nommer ceux qui la servent, l'ouvrage entend documenter rigoureusement les différentes formes de parasitisme qui s'exercent sur notre travail, notre vie politique, nos ressources naturels. Un ouvrage décapant qui ne manquera pas de faire du bruit !
Ce livre est à mettre entre les mains de tous ceux et celles qui veulent agir pour le climat. Jon Palais, activiste de longue date, partage des enseignements, tirés d'un long engagement, en matière d'efficacité militante. À partir de son expérience, il propose un guide concret pour agir, selon les principes d'action directe non-violente et de désobéissance civile.
Pétrole. Le déclin est proche.
Le « pic pétrolier » est de retour. Dans les années 2000, l'idée que la production de pétrole plafonnerait bientôt avant de décroître agitait le monde de l'énergie. Le boum du pétrole de schiste aux États-Unis a semblé invalider cette prévision, offrant un sursis à un monde toujours accro à l'or noir. Faute de réserves suffisantes, la production mondiale risque d'entrer en déclin au cours des années qui viennent. À partir de données géologiques et industrielles inédites, les auteurs lancent l'alerte : l'ère de l'abondance touche à sa fin. Si l'économie n'anticipe pas ce sevrage, les conséquences promettent d'être sévères, provoquant en particulier des bouleversements géopolitiques majeurs. Une solution existe : prendre au sérieux nos engagements climatiques, et sortir enfin de la dépendance au pétrole. Ce livre sonne comme un réveil urgent.
Peut-on encore prendre soin du monde et s'en émerveiller ? N'y-a-t-il pas d'alternatives à la prédation généralisée ? S'il y a une crise des énergies fossiles, y-aurait-il une voie pour les énergies spirituelles dans nos manières d'habiter le monde ?
Nos existences hors-sols ne dureront pas telles quelles bien longtemps, en tout cas pas pour tout le monde. Nous allons devoir, à un moment ou un autre, quitter notre confort extractiviste, nous devrons le faire pour bien vivre. Notre rôle à nous, humains, pourrait être alors de prendre soin de la Terre comme si notre vie, tant matérielle que spirituelle, en dépendait. C'est ce que propose Jean-Philippe Pierron dans cet ouvrage, en explorant la dimension spirituelle et personnelle de l'écologie.
La société dans laquelle nous vivons est traversée par des crises économiques, sociales et écologiques qui se co-déterminent et s'en tremêlent. La crise sanitaire n'a fait que rendre encore plus visibles la fragilité des systèmes de production et la direction insoutenable de nos économies. Mais comment bifurquer démocratiquement vers une société plus écologique et solidaire ?
À l'heure où la géopolitique occupe une place prépondérante dans l'actualité, ce premier volume d'une nouvelle collection transforme notre manière de considérer le monde. Intitulée « Le monde d'après », elle prolonge et rompt avec la collection « L'État du monde », elle aussi dirigée par Bertrand Badie et Dominique Vidal, et publiée à La Découverte pendant vingt ans. Il s'agit ici de saisir la nouvelle grammaire des relations internationales, de changer de lunettes pour regarder le monde tel qu'il est, libéré des projections du passé. Nourri par les contributions de nombreux auteurs et autrices, ce livre nous invite à sortir du mythe de l'éternel recommencement de l'histoire et de faire émerger l'inédit afin de mieux s'y adapter.
Flora Tristan, qui porte la voix des exclus du monde tant elle concentra sur elle tous les malheurs possibles, est l'une des mères du féminisme moderne. Un féminisme concret, pratique, comme en témoigne ce texte de 1835 qui prône l'entraide parmi les femmes.
Quoi de plus simple - et de plus génial - qu'une roue ? Et pourtant il aura fallu des centaines de milliers d'années après la fabrication des premiers outils pour que l'homme ait l'idée de concevoir cet objet qui allait changer sa vie. Et encore... Les Égyptiens n'utilisaient pas la roue lorsqu'ils construisirent les grandes pyramides. Plus étonnant, aucune civilisation du continent américain ne l'a jamais utilisée avant le débarquement des Européens - alors que la roue n'y était pas inconnue.
Et si la maîtrise de la roue, bien plus qu'une question technique, était une question politique ? Grâce à la roue, l'humanité a pu abolir les distances et le temps. Avec l'ajout du moteur, la fuite en avant ne s'est plus arrêtée, au risque de nous emporter vers notre propre destruction.
C'est cette histoire que raconte Raphaël Meltz en nous montrant que, sans la roue, un autre monde aurait été possible.
Depuis des siècles, on nous dit que Mme Cro-Magnon, en peau de bête, avait avidement besoin de la protection d'un seul et unique chasseur (le plus puissant, évidemment!) pour survivre, en échange de sa fertilité tant convoitée et de sa fidélité éternelle. Mais si l'on étudie le comportement de nos ancêtres préhistoriques, celui des peuples primitifs actuels et celui des autres grands primates, nous observons une sexualité beaucoup plus libre et débridée que la nôtre. La monogamie, érigée en modèle depuis dix mille ans, n'aurait rien de biologique.Ce livre bouleverse les idées reçues sur la sexualité humaine et apporte un nouvel éclairage sur de nombreux maux de notre société:la difficulté de rester fidèle, le patriarcat, la fragilité du mariage, la guerre des sexes, les frustrations sexuelles des hommes et des femmes... Il invite ainsi à repenser radicalement notre manière de vivre et d'aimer en Occident, et, plus largement, à nous émanciper.
Le chamane est un individu capable, d'une façon mystérieuse pour nous, de voyager en esprit, de se percevoir simultanément dans deux espaces, l'un visible, l'autre virtuel, et de les mettre en connexion. Ce type de voyage mental joue un rôle clé pour établir des liens avec les êtres non humains qui peuplent l'environnement.
Les chamanes ne gardent pas pour eux seuls l'expérience du voyage en esprit : ils la partagent avec un malade, une famille, parfois une vaste communauté de parents et de voisins. Les participants au rituel vivent tous ensemble cette odyssée à travers un espace virtuel. De génération en génération, les sociétés à chamanes se sont transmis comme un précieux patrimoine des trésors d'images hautes en couleur, mais en grande partie invisibles.
Ce livre est le fruit d'enquêtes de terrain et reprend l'ample littérature ethnographique décrivant les traditions autochtones du nord de l'Eurasie et de l'Amérique. Au travers de récits pleins de vie, il rend compte de l'immense contribution à l'imaginaire humain des différentes technologies cognitives des chamanes. Les civilisations de l'invisible bâties par les peuples du Nord, encore puissantes à l'aube du XXe siècle, n'ont pas résisté longtemps à l'entreprise d'éradication méthodique menée par le pouvoir colonial des États modernes, qu'il s'agisse de l'URSS, des États-Unis ou du Canada. Ce livre nous permet en?n de les appréhender dans toute leur richesse.
À chacune des étapes qui ont conduit de la première guerre mondiale à l'hypercrise actuelle (sanitaire, climatique, économique, géos tratégique) des pans entiers du savoir accumulé depuis des siècles se sont effondrés, plongeant dans le silence et la nuit l'expérience des hommes. De cette histoire du silence, toute la littérature moderne témoigne. Ce livre enquête sur les rapports entre la littérature et la société, la fiction et le siècle, sur nos différentes manières de dire et d'écrire le monde ; alors que le réel, ironique ou tragique s'échappe toujours...
Comment continuer d'habiter ce monde étrange, accéléré, qui préfère le jetable au durable, le virtuel au réel, la nouveauté à la pérennité ? L'architecture peut-elle encore faire sens, à l'heure où se multiplient les villes aseptisées, et où nous vivons toujours plus déconnectés des milieux qui nous accueillent ? Dans ce texte engagé et incarné, l'architecte et philosophe Mathias Rollot invite à redéfinir l'architecture à partir des idées du mouvement biorégionaliste. L'éthique biorégionaliste déplace nos manières de voir le monde et ouvre des pistes radicales, pour remettre l'architecture au service du vivant et de ses territoires, et d'une société plus juste et équitable. Entre architecture et philosophie, entre aménagement et animalisme, entre militantisme et recherche, ce texte animé connecte des mondes et ouvre de nombreuses pistes d'action
C'est un mot interdit, un mot tabou, un mot qui fait peur même à ceux qui s'y reconnaissent : « anarchisme » ! Et pourtant, cette vision du monde, bien loin des images de violence que les dominants répandent pour la discréditer, promeut la coopération, l'émancipation, le respect des êtres et du vivant. C'est ce que vous racontera ce livre, qui n'est pas un essai, mais une histoire : celle d'une femme « normale », qui n'aurait jamais pensé qu'elle était anarchiste, mais qui, au fur à mesure de son parcours intellectuel et politique, a découvert cette doctrine libératrice. Par son refus de l'autoritarisme et son souci de l'écologie, l'anarchisme se répand discrètement à travers la société et s'articule de plus en plus souvent, dans les idées et sur le terrain, avec l'écologie. Il était temps que l'on puisse de nouveau afficher sereinement ce mot. Et si, vous aussi, vous étiez anarchiste sans le savoir ?
Le bonheur était pour demain.
Pendant des siècles, les chantres du progrès par la technique et la science appliquée ont promis à l'humanité le bonheur pour demain. L'emballement numérique et la perspective de technologies « révolutionnaires » ou « disruptives » ont redonné un nouveau souffle aux promesses d'un monde technologique meilleur, d'abondance et de bonheur pour tous.
Non content de tailler en pièces ce « technosolutionnisme » béat, ignorant les contraintes du monde physique et de ses ressources limitées, l'auteur questionne aussi les espoirs de changement par de nouveaux modèles économiques plus « circulaires » ou le pouvoir des petits gestes et des « consomm'acteurs », face aux forces en présence et à l'inertie du système.
Une fois balayées les promesses mystificatrices ou simplement naïves, nous pouvons mettre en oeuvre, dès maintenant et à toutes les échelles, une foule de mesures salutaires.
Philippe Bihouix.
Kumpania décrit comment les Roms de Provence, fragments d'un peuple-résistance, se réinventent et s'organisent malgré les persécutions du 20e siècle et la privatisation de l'espace public de ces cinquante dernières années. Les Roms de Provence sont l'un des collectifs fugitifs contemporains qui vivent encastrés dans le territoire des États-Nations et en dépendent pour accéder à leurs lieux d'habitation. Pourtant français depuis 150 ans, ils sont contraints de vivre dans les lieux qu'on leur impose. Souvent situés dans des zones industrielles polluées, ces « aires d'accueil » sont aujourd'hui les seuls endroits où les personnes catégorisées comme « gens du voyage » peuvent habiter légalement dans leur caravane. Les Roms de Provence ont appris à métamorphoser les sites pollués dans lesquels ils sont tenus de vivre, pour tisser un monde réglé par ses propres rythmes, ses modes d'échange et son cosmopolitisme. Ils montrent discrètement, mais par un exemple de longue durée, que d'autres formes politiques que celle de l'État et de ses Institutions existent sur le territoire national.
En septembre 2010, à l'initiative de Bruno Latour débutait dans une salle de Sciences Po une étrange et heureuse expérience, qui ne s'est jamais arrêtée depuis. Une aventure pédagogique singulière prenait son élan, résultat d'une réflexion au croisement des sciences sociales, de la politique et des arts. Ce livre raconte l'évolution de l'École des arts politiques (aussitôt surnommée SPEAP), qui a largement participé à l'éclosion d'un riche débat intellectuel, français et international, autour du nouveau régime climatique compris non comme un « sujet » parmi d'autres mais comme l'occasion de réinterroger l'ensemble des manières de voir, de penser et d'agir.
Le sacrifice, une pratique brutale qui nous serait totalement étrangère ? Rien n'est moins sûr, comme le démontre magistralement Essai sur la nature et la fonction du sacrifice. Avec ce texte paru en 1899 dans L'Année sociologique, Hubert et Mauss prennent leurs distances avec la méthode anthropologique traditionnelle. Véritable classique des sciences humaines, il constitue le premier jalon d'une étude systématique de la religion et du sacré. En traitant le sacrifice en fait religieux, et donc en fait social, celui-ci devient ainsi un objet d'étude accessible à la sociologie.
Voici deux ouvrages en un qui s'adressent à toutes celles et ceux qui vont devenir mère, devenir père, à leurs familles et aux professionnels qui les accompagnent. Les psychologues Sophie Marinopoulos et Franck Stives proposent d'aborder de manière accessible et déculpabilisante cette période si particulière qu'est la grossesse. Avec leur regard de professionnel et leur ton bienveillant ils balayent et répondent à toutes les questions que peuvent se poser les mères et pères en devenir. À mettre entre les mains de tous les futurs parents !
Un ouvrage au format original, en tête-bêche (une partie devenir mère et une partie devenir père), accompagné d'illustrations humoristiques de Guillaume Florin.
« Dans le droit fil de La Boétie, Louis de Diesbach tourne son regard vers les esclaves plus que vers les maîtres. La question n'est pas de savoir si Facebook nous manipule, mais de comprendre comment et pourquoi nous tolérons paisiblement qu'il le fasse. » Olivier Sibony Chaque matin, lorsque nous empoignons nos smartphones, nous renouvelons le pacte faustien qui nous lie aux réseaux sociaux. Nous tombons dans une servitude dont nous mesurons mal les conséquences, au nom d'une sacro-sainte simplicité et d'un amusement omniprésent, comme si notre vie privée, nos données personnelles, notre attention et notre liberté n'avaient plus de valeur. Pourquoi acceptons-nous d'être des produits marchands et de porter le joug de cette servitude jusqu'à la servilité ? Pourquoi renonçons-nous à notre liberté et notre esprit critique ? Dans une approche inédite et pluridisciplinaire - philosophique, sociologique, psychologique, économique et éthique -, Louis de Diesbach propose une investigation magistralement documentée sur notre rapport à la technologie et notre acceptation, « mi-victimes, mi-complices », à la soumission au numérique. En s'appuyant sur les dernières découvertes en psychologie cognitive et sociale, il décortique le fonctionnement des plateformes, dévoile les nouvelles techniques comportementales, telles que les sludges, et les mécanismes utilisés par les GAFAM pour guider et dicter nos actions. Liker sa servitude interroge notre responsabilité individuelle et collective afin que, dans un monde toujours plus technocentré, chacun puisse se réapproprier ses libertés technologiques. « Le grand mérite de ce livre est qu'en nous indiquant les limites de notre liberté, il nous en rappelle aussi la valeur. » Olivier Sibony Titulaire d'un master en sciences de gestion et d'un master en éthique et philosophie, Louis de Diesbach a rejoint le Boston Consulting Group (BCG) et travaille notamment dans la gestion et l'éthique des données. Il publie régulièrement des tribunes dans les médias et participe à des conférences sur la technologie, l'intelligence artificielle et l'éthique.