"Un pré, peut-être. Un pré sur les ruines, à la lisière du bois. La lumière est pâle. Une lumière de lune. Et le grondement, sourd, au loin, telle ni grave ni aiguë une voix, immergée en elle-même Une voix pourtant. Sinon quoi ? Les vagues ? Quelles vagues ? L'algue ou le corail ? Quelle algu...
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Au carrefour de plusieurs pays, cultures, langues, Cécile Oumhani n'a cessé d'interroger ces autres lieux, villes et pays où elle a vécu, mais aussi lieux de l'imaginaire, du souvenir - de la vie intérieure. « Passeurs de rives », nous dit-elle de ses parents, mais ne peut-on le dire aussi des mot...
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Le gris de Payne est un mélange de couleurs froides et minérales. Les gravures de Renaud Allirand nous proposent un monde de rigueur architecturale d'où s'échappe parfois une clarté qui tranche. De même, dans le poème de Florent Papin, à la minéralité souvent évoquée, succède la forêt d'une grande d...
L'écriture de Simone Molina est née de l'exil et de l'hospitalité à la figure de l'étranger, et, avant l'exil, d'une guerre sans nom, aux multiples visages d'effroi. Le poème fait bord à l'indicible. Il témoigne du côtoiement de la folie et de sa puissance créative, de ses belles évidences jetées a...
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Ah j'ai aimé ! - superbes nos collines, le chêne, les bois où mon frère la nuit sortait comme loup affamé, et toi, mon coeur, avec la voix, avec les bras pour élancer encore un jour, un autre encore sur nos collines ! Ah j'ai aimé !, l'orée, la braise, l'aiguille. Et tout ça je te le dois, avec ma...
Bernard Sesé poursuit son dialogue avec la peinture ; les oeuvres peintes qui l'inspirent souvent sont mises en correspondance avec des textes de poètes qui leur font écho dans l'envol d'un pur surgissement de sonorités et de rythmes. ...
Tout était là - tu ne le savais pas : / le chant le murmure le silence / le ressac de la joie après la douleur / la parole rampante sous le vacarme / La vie frappait aux portes de ta clôture / Pourquoi n'ouvrais-tu pas ? Tu pensais : demain je sortirai / - je découvrirai le chemin des rivière...
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Ce poème, tout en délicatesse et retenue, est une lettre que Gérard Roussel a adressée à son amie Gitta Deutsch, poète autrichienne, qui venait de mourir. Il dit l'amitié qui survit au-delà de la mort, la tendresse, les souvenirs qui reviennent par bribes... Gérard Roussel vit à Nevers. Il a écrit...
Comme une barque haut lancée; Proue d'écorces de lumière ; Entrelacées ; Tendue face aux bourrasques ; Sans lien avec la terre ; Balancée ; Amarres de branches ; Amers aux vents vibrants ; Un vol d'étourneaux ; Pour voyageurs ; La barque s'anime ; Se leste de ces mots . ...
Ces poèmes ont été écrits pour partie en hôpital psychiatrique. L'institution y est évoquée, mais l'auteur, reclus sous/le plafond pariétal, se livre autant à une introspection qu'à la peinture de ce qui l'entoure. Colère, désespérance, mais aussi fantaisie, humour et dérision. Je n'ai jamais su/ h...
« Il » est parti... Le lecteur ne sait pas qui est ce « il » mais tout, dans sa chair et sa mémoire, interroge le narrateur sur ce qu'il a pu lui demander avant de partir. Texte intrigant et troublant qui creuse les abîmes et les incertitudes de la mémoire. ...
« Nous sommes revenues dans la poussière noire. De l'abandon. La crasse soupçonnée. Toutes ces années déniée. Y a-t-il un regret ? Une autre possibilité qui aujourd'hui. Dénoncerait notre faute ? Il est mort. La tristesse vient de loin. Le regret si vieux. ». Ou encore : « Sous le ciel d...
Ce livre est comme le chant étrange d'une absence à venir : que savons-nous de cette ombre profonde, qui approche, de ce lent demain ? Nous avons là une tentative émouvante d'en éclairer l'instant, comme un ultime effort... pour contredire la mort. Dans ce passage d'une rive à l'autre, l'auteur che...
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Long et magnifique poème paru en 1933. Voici ce qu'en dit son traducteur, Bernard Sesé, dans l'Encyclopédie Universalis : « Un des plus beaux chants d'amour du lyrisme espagnol. Nul n'a su mieux dire l'angoisse et la sensualité, le tourment et l'extase de la passion d'aimer. La voix qui t'est due e...