Comment se produit le savoir dans la discipline littéraire ? De quel type de savoir il s'agit ? Comment interagit-t-il avec les productions d'autres domaines ? Sont ici étudiées les conditions de possibilité d'une épistémo-logie de la discipline littéraire. Si de nombreuses disciplines des sciences humaines et sociales ont développé ce type de réflexion, les théoriciens de la littérature se sont en revanche concentrés essentiellement sur les enjeux internes à leur champ d'études. Or, depuis au moins une décennie, l'évolution de l'objet littérature, les transformations radicales de son statut dans la société, l'éclatement et la multiplication des approches critiques, ont mis à l'épreuve la logique de la discipline, allant jusqu'à faire basculer les principes sur lesquels elle repose et ses réalisations institutionnelles. En envisageant quelques-uns des enjeux essentiels de la littérature à partir d'une perspective épistémologique, l'objectif de cet ouvrage est de mieux appréhender son présent et de penser son implantation future dans la constellation disciplinaire.
Pourquoi écologie et poésie ? L'écologie politique et la poétique ? Voici deux choses dont l'affinité n'a pas été pensée jusqu'à présent. La poésie est un mode du penser : voir et montrer le non encore visible et le peu-visible. L'écologie est une clairvoyance à longue portée, météoro-logique, qu'alertent les voyants rouges de toute part. Comment envisager l'affinité de ces deux disciplines qui sont des enjeux brûlants pour nos sociétés contemporaines? Leur conjonction et leur articulation s'avèrent indispensables et urgentes. Le présent essai analyse donc la poétique et l'écologie pour mettre en valeur leur inclination, leur réciprocité de preuves échangées, leur mutualisation, leur relation privilégiée, voire leur indivision programmable. Et il traite du problème à partir d'aujourd'hui car c'est d'aujourd'hui qu'il s'agit : poétique pour aujourd'hui ; écologie pour aujourd'hui ; écologie politique et poéthique pour aujourd'hui. « Le XXI e siècle sera poétique... ou rien. » Rien n'est plus urgent que cet « ou rien ».
Où en sommes-nous avec le vide dans notre monde du surplus et de la saturation ? Que nous apprennent à son sujet la littérature et les arts ?
Aspiration esthétique au dépouillement ou à l'épure des formes, expression d'une crise, voire d'un désir d'en finir avec l'art et la littérature, la question du vide concentre des enjeux essentiels aux avant-gardes des XXe et XXIe siècle. Par-delà les partis pris formels et les tensions philosophiques ou existentielles, le vide renvoie également à des sensibilités extra-occidentales venues en particulier d'Asie. Il implique dès lors un processus conscient de rapprochement des cultures qui met en valeur la qualité méditative et spirituelle de l'art.
Rassemblant une vingtaine de chercheurs d'horizons très divers, des lettres à la psychanalyse, de l'esthétique à l'histoire de l'art en passant par la philosophie et la communication, ces actes de colloque explorent les diverses représentations du vide et mettent en évidence certains de ses traits distinctifs à travers une grande variété d'exemples et de contextes, de Marcel Duchamp à Anselm Kiefer et d'Octavio Paz à Guy Debord ou Paul Celan.
André Breton et la topologie du texte, ouvrage que son auteur considère comme le point de départ de sa carrière d'écrivain, est ici publié en français pour la première fois. Outre l'attention portée aux études surréalistes elles-mêmes, cet écrit est un cas significatif de l'introduction au Japon, dans les années 1970, de la théorie française. Il représente un épisode de l'histoire littéraire des années 1960-1980, née des rencontres culturelles entre deux pays, et est aussi un témoignage de la francophilie nippone à l'âge d'or de la French Theory. Le propos sur Breton développé dans ces pages est un fil rouge dans l'oeuvre de Matsuura. Déconstruire la « lecture idéologique » l'a en effet conduit à dévier de la route de chercheur académique pour construire des oeuvres poétiques ou romanesques, créer des objets littéraires qui aient un poids, un toucher, une saveur, une odeur - tout ce qui est irréductible aux idées ready-made, aux sujets et aux comptes rendus classiques des analyses critiques.
L'objectif de cet ouvrage est double : il se propose d'interroger et de présenter les derniers développements du dialogue entre les études littéraires et le paradigme scientifique dominant de notre époque, à savoir les sciences cognitives. Le projet de ces dernières est ambitieux : il s'agit de comprendre l'intégralité de l'expérience humaine, y compris le rapport entre notre corps-esprit-cerveau et la fiction, conçue non seulement comme une source de divertissement, mais aussi comme un moyen d'exploration et de connaissance de soi et du monde. Le dialogue entre les études littéraires et les sciences cognitives, apparu dans les années 1970 dans l'espace anglo-saxon, fait l'objet de nouveaux questionnements que les contributeurs à ce volume problématisent dans l'espace universitaire français, où les études littéraires cognitives suscitent l'intérêt d'un nombre grandissant de chercheurs.
Que reste-t-il du « sujet », en littérature, après le retrait du structuralisme ? C'est la question que pose ce livre, qui, dans le compte tenu de l'héritage théorique des années 60-70, cherche à préciser le statut d'un sujet qui insiste dans les discours critiques contemporains (Compagnon, Clément, Macé) aussi bien que dans les tentatives littéraires récentes (Beck, Deguy, Michon).
Trois études articulées, qui sont autant d'expériences de lecture, tentent ici de répondre à cette interrogation : la première, « L'exception du sujet », se propose de relire les psychanalyses existentielles de Sartre ; la seconde, « Poétique et vérité », entre en dialogue avec la lecture d'À la recherche du temps perdu par Gérard Genette ; la troisième, « Prose de soi », s'essaie à décrire la singularité de l'autofiction rimbaldienne, telle qu'elle s'avive dans Une Saison en enfer, et notamment dans sa section prosimétrique, « Alchimie du verbe ».
Au terme du parcours, une hypothèse : c'est dans l'articulation critique entre la littérature et son commentaire que la forme restante du sujet trouve son lieu paradoxal.
Tome III : Dorat - La Mothe Le Vayer. Jean Dorat, Jochim Du Bellay, Noël Du Fail, Pernette Du Guillet, Jacques Du Lorens, Pierre Du Ryeer, Jean Du Verger De Hauranne, François de Salignac Fénelon, Guillaume Fillastre, Esprit Fléchier, Jean-Pierre de Florian, Charles Fontaine, Bernard Le Bovier de Fontenelle, Martin Franc, Jehan Froissart, Antoine Furetière, François Garasse, Robert Garnier, Jean Ogier de Gombauld, Marin Le Roy de Gomberville, Marie Le Jars de Gournay, Jean-Baptiste de Grécourt, Grégoire de Tours, Jacques Grévin, Pierre Gringore, Guillaume de Guilleville, Antoine Hamilton, Alexandre Hardy, Claude-Adrien Helvétius, Antoine Heroet, Paul Thiry d'Holbach, Amadis Jamyn, Étienne Jodelle, Jean de Joinville, Louise Labé, Étienne de La Boëtie, Jean de La Bruyère, Gautier de Coste de La Calprenède, Marie-Madeleine Pioche de La Fayette, Jean de La Fontaine, Joseph La Grange-Chancel, Olivier de La Marche, Julien Offray de La Mettrie et François de La Mothe Le Vayer.