Découvrez le texte fondateur de J.R.R. Tolkien, précurseur des théories sur le conte de fée, le merveilleux et la littérature de Fantasy.
Du conte de fées est l'essai de Tolkien qui correspond le mieux à l'ensemble de son oeuvre créatrice. Il est essentiel à la compréhension des écrits de Tolkien lui-même, et il pose bon nombre de ses principes créateurs, parmi lesquels la sous-création, le concept de Faërie et la valeur de la fantasy. L'objectif de la présente édition est d'ouvrir à l'oeuvre créative et théorique de Tolkien, afin de saisir son raisonnement autour de la littérature dite de Fantasy et le conte de fée.
Cette nouvelle édition française est accompagnée d'une préface de Nathalie Prince, universitaire spécialiste des littératures jeunesse et de Fantasy.
Dans cet essai, Tolkien se pose trois questions : qu'est-ce qu'un conte de fées ? Quelles en sont les origines ? Et surtout : quelle est leur utilité ? Les notions abordées y sont très importantes pour cerner l'importance qu'accorde Tolkien au conte de fées et mieux comprendre l'univers original qu'il a créé au fil de ses ouvrages.
« Ce livre parle avant tout d'amour : le grec ancien a été l'histoire la plus longue et la plus belle de toute ma vie.
Peu importe que vous connaissiez le grec ou non.
Si c'est le cas, je vous dévoilerai des caractéristiques de cette langue dont personne ne vous a parlé au lycée, quand on vous demandait d'apprendre par coeur conjugaisons et déclinaisons.
Si ce n'est pas le cas, c'est encore mieux. Votre curiosité sera comme une page blanche à remplir.
Qui que vous soyez, cette langue recèle des manières de s'exprimer qui vous permettront de vous sentir chez vous, de formuler des mots et des idées qui ne trouvent pas d'expression exacte dans notre langue. » Le grec est une langue géniale : voici neuf bonnes raisons d'en tomber éperdument amoureux.
Cette oeuvre vient clore le cycle qui s'ouvre avec Le Roman de Merlin et se prolonge avec La Quête du Graal, au cours de laquelle se sont illustrés les chevaliers de la Table Ronde. Avec le temps, l'esprit chevaleresque et la solidarité ont fait place aux rivalités et aux jalousies : Arthur apprend par une dénonciation la liaison de Guenièvre et Lancelot. Sauvée par son amant, la reine échappe au bûcher, mais Lancelot tue au passage les frères de Gauvain, son ami de toujours, qui le poursuit désormais de sa haine. Trahi par la reine, trahi par son champion, Arthur l'est aussi par Mordred, à qui il a imprudemment confié son royaume... Même si la déesse Fortune apparaît à plusieurs reprises, c'est la conduite des hommes plus que la fatalité qui précipite la chute de Logres.
Les écrivains sont des créateurs de mondes. Le Pays Imaginaire, la Terre du Milieu, Narnia, la forêt des Rêves Bleus, l'île de Robinson... cet atlas présente les cartes de ces lieux familiers des lecteurs.
Vingt-trois auteurs évoquent les territoires qu'ils ont fait naître dans leurs oeuvres à travers les plans qu'ils ont imaginés. Ils racontent également les lieux littéraires ou réels qui les ont fait rêver et ceux qui furent à la source de leur propre inspiration. Un magnifique voyage de carte en carte à travers la littérature : une inépuisable source de rêverie et d'aventure !
« Nos cartes étaient des oeuvres d'art. Les principaux volcans crachaient de telles flammes et étincelles qu'on eut pu craindre que ces continents de papiers ne s'embrasent ; les chaînes de montagnes étaient si bleues et blanches de glace et de neige qu'elles vous glaçaient le sang. Nos déserts bruns et arides étaient grumeleux de chameaux et pyramides, et nos jungles tropicales si luxuriantes et enchevêtrées que les jaguars voûtés, serpents agiles et gorilles moroses ne s'y mouvaient qu'avec difficulté [...]. Nos rivières étaient larges et plus bleues qu'un myosotis, constellées de canoés et de crocodiles. Nos océans étaient tous sauf vides... Ces cartes étaient vivantes, on pouvait les étudier, les inspecter, les compléter ; des cartes qui, en définitive, avaient un vrai sens. » Gerald Durel,Ma famille et autres animaux, 1956.
Umberto Eco Lector in fabula Lire n'est pas un acte neutre : il se noue entre le lecteur et le texte une série de relations complexes, de stratégies singulières qui, le plus souvent, modifient sensiblement la nature même de l'écrit originaire. Lector in fabula se veut ainsi le répertoire des diverses modalités de la lecture et une exploration raisonnée de l'art d'écrire. Pour comprendre le rôle du lecteur, mais aussi celui de l'auteur.
Dans ce petit texte Virginia Woolf (1882-1941) évoque (à la première personne) une promenade à travers les rues de Londres. Sous prétexte d'aller acheter un crayon, elle ferme la porte sur le monde familier de sa maison et part à l'aventure dans les rues, ouverte à tout ce qu'elle voit, tout ce qu'elle croise, tout ce qu'elle entend. Ce très bel essai est une description de l'errance de l'esprit qui suit le fil ou plutôt les zigzags de la pensée, comme un promeneur errant au hasard des rues, disponible à tous les possibles.
Il s'agit d'un magnifique exemple de l'art de Virginia Woolf, qui était du reste une infatigable marcheuse.
Ce texte est préfacé par Philippe Blanchon, poète, traducteur et éditeur.
Depuis la fin des années 1970, l'idée de totalitarisme a agi comme un interdit d'imaginer un avenir collectif désirable. Mais aujourd'hui, le capitalisme mondialisé touche à sa fin, discrédité par les crises environnementale, sociale et sanitaire. Le moment semble venu de faire un retour vers le futur. C'est ce que propose cet ouvrage, à partir de l'utopie et de la science-fiction.
L'utopie est une forme littéraire, inventée par Thomas More en 1517, qui consiste à représenter une sorte d'enclave idéale, de monde séparé du monde. Mais il s'agit aussi, plus profondément, d'une aspiration au changement, d'un élan dont on retrouve la trace dans une multitude de textes ou de situations dépassant de loin le corpus des utopies positives.
Fredric Jameson n'entend pas proposer une utopie nouvelle, mais relancer l'imagination utopique en éprouvant ses possibilités et ses limites. Si l'utopie rompt absolument avec le présent, si elle pose ce qui succède à cette rupture comme étant radicalement différent de ce que nous connaissons, la différence radicale devient impensable. Toutefois elle peut aussi - comme le fait la science-fiction - transformer le présent, faire de lui un passé et se présenter comme un message venu du futur. Elle nous arrache alors au désespoir d'une situation apparemment immuable et nous fait respirer un « air venu d'autres planètes », dont nous avons le plus grand besoin.
À la fois grammaire et manuel pratique, cet ouvrage de référence dans l'enseignement du coréen démystifie la grammaire et la rend facile et agréable à apprendre. Il contient tous les points couverts par les niveaux 1 et 2 du TOPIK. Il est conçu pour permettre un apprentissage en un clin d'oeil des différences entre des constructions grammaticales similaires. Un large éventail d'expressions utilisées dans une même situation et des dialogues de de la vie quotidienne sont donnés en introduction de l'étude de chaque point. Enfin des exercices très simples permettent une mémorisation efficace des règles. Cette édition française comporte en outre un lexique coréen / français de tous les termes utilisés.
Chaque unité est présenté selon le même schéma : exemples (illustrés avec un focus en couleur sur les expressions importantes) > points de grammaire > points à ne pas manquer > exercices (avec corrigés).
Pour vous qui commencez l'étude du coréen, ou qui désirez plus simplement découvrir cette langue, l'apprentissage de l'écriture Hangeul et la prononciation sont des passages obligés. Ce manuel d'initiation et d'exercices offre toutes les explications nécessaires à la maîtrise de l'écriture et de la prononciation coréennes. Après une première partie théorique, vous serez invité à mettre vos acquis en pratique dans le cadre de situations typiques d'écriture. Vous pourrez ainsi vous entraîner à employer du vocabulaire et des expressions du quotidien pour vous présenter, demander votre chemin ou rédiger des cartes postales. Le tableau d'étude du Hangeul vous aidera à prononcer et à mémoriser consonnes et voyelles en vous appuyant sur la romanisation. Détachable, il vous accompagnera partout pour des révisions en un clin d'oeil. Retrouvez aussi des feuilles d'écriture en fin d'ouvrage pour vous entraîner à loisir. Les fichiers MP3 de tous les textes sont téléchargeables en ligne.
« Tout, chez Rimbaud - sa jeunesse, sa classe sociale, ses origines provinciales, son extrême ambivalence face à l'idée de trouver une vocation ou de fonder un foyer, sa haine de l'«être poète» -, suggère que l'on ne saurait le comprendre seulement en lisant son oeuvre. Il faut essayer de comprendre les personnes et les choses qui l'entouraient, et de l'envisager, lui, non comme un corps individuel mais comme une personnalité à moitié fondue dans la masse. Comme quelqu'un qui arpentait plusieurs mondes à la fois, quelqu'un à qui « plusieurs autres vies semblaient dues », quelqu'un qui, dans cette conjoncture historique particulièrement instable, où les travailleurs parisiens avaient pris en main leur orientation politique, fit le choix, du moins pendant quelques années, d'écrire de la poésie. À la différence de Flaubert et de Mallarmé, la vie de Rimbaud ne fut pas une vie d'artiste. »
Ludwig Wittgenstein a rejeté l'esthétique hors du domaine légitime de la philosophie. Pourtant, il est l'un des philosophes qui ont le plus marqué les écrivains et les artistes de notre temps. Souvent regardé comme une figure romanesque, il est surtout le créateur d'une logique d'écriture inédite. Marjorie Perloff s'intéresse ici à la façon dont il a inventé une manière de représenter l'étrangeté du langage ordinaire. S'imposant d'écrire sa philosophie comme de la poésie, il a composé des dispositifs verbaux capables de nous faire éprouver ce qu'est le langage à même le langage. Ses théories ne visent plus seulement à décrire la grammaire, à énoncer des règles de nos usages, mais à nous les montrer, pour ainsi dire en direct, dans l'écriture.
L'Échelle de Wittgenstein examine des oeuvres plus ou moins sciemment influencées par l'auteur du Tractatus. Perloff met au jour les lignes et les tendances de ce qu'on pourrait nommer un tropisme wittgensteinien de l'écriture moderne - une poétique wittgensteinienne. Outre Gertrude Stein et Samuel Beckett, elle relit ainsi des textes d'Ingeborg Bachmann et Thomas Bernhard, les poètes et poétesses Robert Creeley, Ron Silliman, Rosmarie Waldrop, Lyn Hejinian ou encore l'artiste conceptuel Joseph Kosuth. Leurs expérimentations constituent à ses yeux autant de tests des limites de notre langage mais aussi de nos pratiques culturelles et sociales et, en dernier lieu, de ce que nous appréhendons comme notre « monde ». Cette poétique, sensible à la variété des formes de la routine et de la répétition, aux micro-déplacements et aux glissements contextuels de nos usages, à ce que nous reconnaissons comme événement, se comprend alors comme une poétique de la vie ordinaire.
Dostoïevski : un écrivain dans son temps est un modèle de biographie littéraire. Selon les spécialistes, il s'agit de la plus grande biographie littéraire écrite et publiée ces cinquante dernières années. Parue initialement en cinq volumes, dans les années 1970, elle a été condensée par l'auteur en 2010, avec une préface inédite.
Les précédentes publications sur Fiodor Dostoïevski, aussi solides soient-elles, souffrent de la dichotomie homme-oeuvre. Joseph Frank aborde la biographie de l'écrivain russe dans une ample vision englobant litté- rature et temps historique : il entreprend une « reconstruction massive de la vie socioculturelle » de la période historique, y insère l'oeuvre de Dostoïevski pour mieux l'éclairer. Il s'agit plus précisément d'une « expérience qui fond biographie, critique littéraire et histoire socioculturelle » en un tout.
Trois qualités essentielles se dégagent de cette oeuvre. La première est son art de brosser des grands tableaux de la Russie de Dostoïevski en dégageant les grandes idées directrices. La seconde qualité tient dans les sources :
à chaque moment de la vie de l'écrivain, à chaque description, à chaque analyse de l'oeuvre, Joseph Frank refait une lecture complète des sources, si bien que sa biographie devient critique et analytique. La troisième qualité du biographe est de pénétrer la psychologie profonde, l'esprit de Dostoïevski. Chez Joseph Frank le critique littéraire et le philosophe de l'esthétique cheminent au côté de l'érudit, de l'historien et du biographe.
Plusieurs éléments originaux en ressortent : l'affirmation que Dostoïevski est le seul des grands écrivains russes de la première moitié du XIX e siècle qui ne soit pas issu de la noblesse terrienne et que, de ce fait, il a été le plus apte à percevoir le conflit entre l'ancien et le nouveau dans la vie russe.
Mais le noeud central de cet ouvrage et son originalité résident dans l'analyse extrêmement convaincante et solidement argumentée de la « conversion » de Dostoïevski au bagne. Il ne s'agit pas d'une soudaine illumination divine mais d'une évolution grâce à la médiation du peuple et débouche ainsi sur la religion du peuple, l'orthodoxie.
L'écriture est alerte, ferme, concise, où l'érudition sans cesse renouvelée n'entrave jamais la saisie profonde du mouvement de la création. Les ouvrages de Joseph Frank ont été reçus avec un enthousiasme unanime et par la presse américaine qui lui a décerné ses plus hauts prix.
Ce recueil peut être considéré comme une suite logique des Six promenades dans le bois du roman ou d'ailleurs ou de Lector in Fabula.
Ces textes s'adressent à un vaste public averti : ils traitent de la fonction de la littérature, de l'influence dans l'histoire d'un écrit sur des évènements historiques, des problèmes spécifiques à la narration comme la représentation verbale de l'espace, l'ironie intertextuelle, la nature des mondes possibles de la fiction, et quelques concepts clés de l'écriture « créative », comme les symboles, le style, les « béquilles »...
D'autres interventions portent sur les auteurs qu'Umberto Eco a beaucoup lu. Bien des pages sont d'une richesse, d'une force et d'une beauté exceptionnelle, celles où éclot le véritable amour d'Eco pour Manzoni, Borges, Joyce, Nerval... mais aussi aussi Dante et Aristote. La littérature française occupe une place de premier plan : Proust, Stendhal, Rabelais ainsi que les classiques italiens et anglo-saxons.
Dans le dernier chapitre : « Comment j'écris », Umberto Eco évoque son activité d'écrivain. Il prend pour exemple sa propre expérience et nous éclaire sur son savoir-faire.
Eco nous fait ainsi entrer dans son jardin. Bien sûr nous le connaissons. Nous savons quelles fleurs et quels fruits il y cultive. « Un jardin à l'anglaise » dit-il. Il faut être un esprit très libre et très riche pour donner ainsi tout de soi, un auteur qui ne craint pas qu'on « voit » ses trucs et ses manigances... Umberto Eco montre, démonte et démontre.
Pour Kenneth Goldsmith, l'environnement digital et les pratiques contemporaines d'écriture et de lecture ont bouleversé la littérature et notre rapport au texte. Nous sommes confrontés à une quantité inédite de textes et de langages considérés comme non-littéraire : le traitement de texte, les e-mails, les messages courts et la pratique des réseaux sociaux nous offrent la possibilité d'aller au-delà de la création de nouveaux textes. En plus d'expliquer le concept d'écriture non créative, qui est aussi le nom de son cours populaire à l'Université de Pennsylvanie, Goldsmith lit le travail des écrivains qui ont relevé ce défi. Brillante traduction de François Bon.
Ce volume regroupe un choix de textes précédemment publiés dans Questions de poétique, études que Roman Jakobson a consacrées, de 1920 à 1970, à la théorie de la littérature. La fonction poétique, la métaphore et la métonymie, la dominante, la poésie de la grammaire, l'espace du texte : autant de notions, et de problèmes qui sont devenus le point de départ de discussions les plus fécondes.
Roman Jakobson ouvre les yeux des linguistes aux faits poétiques, considérés longtemps comme marginaux, et prouve aux « littéraires » que la poésie est bien, avant tout, oeuvre de langage.
Pourquoi lire aujourd'hui ce traité latin écrit en 44 avant Jésus-Christ oeD'abord, parce qu'il nous renseigne sur les différents types de divination pratiqués à Rome et en Grèce ainsi que dans tout le monde méditerranéen : il en éclaire l'origine et le fonctionnement, mais surtout il analyse les croyances et les théories liées à ces pratiques.Ensuite, parce que de nombreux documents historiques, philosophiques et littéraires, notamment des fragments de poèmes latins, ne subsistent que grâce à lui.C'est enfin une oeuvre novatrice. Rebelle aux explications métaphysiques, Cicéron s'attache à déchiffrer les codes qui informent la divination antique : sémiologie des Stoïciens ou des augures romains, symbolique des rêves, etc. Et voilà un beau témoignage de liberté car Cicéron s'y oppose seul à la croyance universellement admise à son époque.
Spécialiste des Lumières, Robert Darnton a développé une approche anthropologique par le biais de l'histoire du livre et de la lecture. Pour ce faire, il a puisé dans un fonds inédit, les archives de la Société typographique de Neufchâtel, fondée en 1769 - une correspondance de 50 000 lettres, les états des stocks, les pièces comptables, les livres de commandes qui recréent l'univers du livre, des imprimeurs, colporteurs, libraires et lecteurs pendant les vingt dernières années de l'Ancien Régime. Or, il s'y trouve le carnet tenu au jour le jour par un commis voyageur, Jean-François Favarger, qui entreprend, pour la STN en 1778 et pendant plusieurs mois, un tour de France littéraire en rendant visite aux libraires (un quadrilatère de Pontarlier et Besançon jusqu'à Poitiers et La Rochelle puis Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Marseille, retour par Lyon et Bourg-en-Bresse). Il prend des commandes, classe les libraires en partenaires fiables ou aventuriers mauvais payeurs, affiche des valeurs calvinistes rigoureuses (se défier d'un libraire catholique, bon bougre mais qui a trop d'enfants et conséquemment ne se concentre pas assez sur son commerce). Il négocie des traites ou des échanges d'ouvrages publiés par la STN contre d'autres succès imprimés par les libraires-éditeurs et livrés dans des balles de feuilles non reliées et mélangées avec des ouvrages édifiants et autorisés car le commerce porte sur des textes soit censurés, soit interdits puisque piratés en violation du privilège des éditeurs parisiens; enfin, il évalue les risques des voies empruntées par les colporteurs-passeurs à la barbe des douaniers ou avec leur complicité, tant la corruption règne. Cette chaîne du livre, depuis les entrepôts de la STN jusqu'aux mains des lecteurs, permet enfin d'évaluer ce que furent à la STN les meilleures ventes des Lumières en dehors des élites politiques et sociales:Anecdotes sur Mme la comtesse du Barry de Pisandat de Mairobert; l'An 2440 de Mercier; le Mémoire de Necker; La révolution opérée par M. de Maupeou de Mouffle d'Angerville; l'Histoire philosophique de l'abbé Raynal, loin devant La Pucelle d'Orléans de Voltaire. Il s'agit donc ici d'un livre essentiel à la compréhension des Lumières et des origines culturelles et intellectuelles de la Révolution.
Le recueil Théorie de la littérature, paru originellement en 1965, a révélé aux lecteurs français l'existence d'une remarquable école d'analyse littéraire, qui avait prospéré à Saint-Pétersbourg (ensuite Leningrad) et Moscou, entre 1915 et 1930. Depuis, ceux que leurs adversaires nommaient les formalistes sont devenus célèbres dans le monde entier. Le recueil a été traduit en italien, espagnol, portugais, japonais, coréen, turc et grec ; d'autres écrits des formalistes ont été publiés et traduits dans de nombreuses langues, et des ouvrages leur ont été consacrés.
La présente édition a été révisée et mise à jour, pour permettre de lire ou de relire cette réflexion toujours stimulante sur l'art littéraire, issue d'un groupe de brillants jeunes critiques et linguistes russes : Viktor Chklovski, Roman Jakobson, Iouri Tynianov, Boris Eichenbaum et quelques autres.
La littérature mondiale a longtemps été définie comme un canon figé de chefs-d'oeuvre européens, mais, depuis une trentaine d'années, cette focalisation sur l'Europe et sur la notion de « chef-d'oeuvre » a fait l'objet de nombreuses remises en question. Paru initialement en 2003, Qu'est-ce que la littérature mondiale? est le premier ouvrage à interroger la portée et les enjeux contemporains de cette nouvelle conception de la littérature à l'ère de la globalisation. Au fil d'études de cas allant des Sumériens à la métafiction postmoderne, en passant par la poésie aztèque et le mysticisme médiéval, David Damrosch étudie les modes de circulation des textes à travers le monde et examine la manière dont les oeuvres se transforment lorsqu'elles passent du contexte national au contexte mondial. Considérant la littérature mondiale moins comme une somme de textes que comme un mode de circulation et de lecture, l'auteur soutient que toute oeuvre qui « s'enrichit » en traduction mérite de s'y inscrire.
Écrire un livre est souvent l'aventure d'une vie. Les candidats sont nombreux, les élus sont rares, et il faut une bonne dose de détermination et de travail pour se faire publier. À l'opposé du manuel d'écriture scolaire et inhibant, Écrire, mode d'emploi, texte espiègle et généreux, est une promenade au pays de la littérature en même temps qu'une mine de conseils en or. Un petit bijou à mettre entre les mains de tous ceux qui aiment lire et écrire.
L'herméneutique littéraire veut rendre compte du caractère proprement esthétique des oeuvres. Au regard des études littéraires françaises, dont l'attention consacrée au texte, plus directe et plus stable, se laisse rarement tenter par les sauts de l'imagination érudite, Jauss montre une capacité inégalée à passer d'une période historique à l'autre et d'une tradition littéraire à celles qui l'ont précédée ou suivie. Car l'interprétation est historiquement mobile:tout en tenant compte de l'enracinement d'une oeuvre dans les conventions et codes culturels de son époque, elle n'en a pas moins le devoir d'interroger les conversations transhistoriques dont cette oeuvre hérite et qu'elle continue. Ainsi, le lecteur ébloui est, par exemple, conduit du catéchisme luthérien - suite de questions et de réponses obligatoires - vers la «Profession de foi du vicaire savoyard» dans laquelle Jean-Jacques Rousseau présente quatre articles de foi, puis aux divers catéchismes du citoyen et du genre humain publiés pendant la Révolution française, à la transformation du catéchisme en théorie de l'histoire par Théodore Simon Jouffroy en 1833, aux Contemplations de Victor Hugo et, enfin, aux presque trois cents questions-réponses du chapitre «Ithaque» dans Ulysse de James Joyce. Jauss, dans une alternance d'exposés théoriques, de retours réflexifs sur la démarche et surtout d'exemples de la méthode, balise le champ de la culture occidentale, depuis l'Ancien Testament ou Plaute jusqu'au travail poétique de Goethe ou de Valéry.
Ce volume est le premier volet d'une étude chronologique aboutie de l'histoire de la pensée théâtrale (en 3 tomes) visant à explorer l'évolution du genre tragique, en passant par le théâtre moderne et la tragédie classique, avant la période postmoderne.
Un travail de recherche éclairant et novateur, dont ce premier tome pose les fondements.
Le livre : une traduction nouvelle rigoureuse et d'une grande beauté, au plus près de la littéralité du texte grec.