En juin 2019, Étienne Davodeau entreprend, à pied et sac au dos, un périple de 800km, entre la grotte de Pech Merle et Bure. Des peintures rupestres, trésors de l'humanité encore protégés aux déchets nucléaires enfouis dans le sous-sol, malheur annoncé pour les espèces vivantes. Étienne Davodeau, sapiens parmi les sapiens, interroge notre rapport au sol. Marcheur-observateur, il lance l'alerte d'un vertige collectif imminent et invite à un voyage dans le temps et dans l'espace.De quelle planète les générations futures hériteront-elles ? Qu'allons-nous laisser à celles et ceux qui naîtront après nous ? Comment les alerter de ce terrible et réel danger pour leur survie ? Il est de notre responsabilité collective d'avancer sur les questions énergétiques pour protéger la «peau du monde».Dans cette marche à travers la France, il est parfois accompagné d'amis, de sa compagne, mais aussi de spécialistes, qu'il convoque sur ces sentiers pour qu'ils nous racontent l'histoire unique du sol de notre planète, ou encore celle du nucléaire et de ses déchets, dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d'années.À la marge du témoignage et du journalisme augmenté, le Droit du sol marque le grand retour d'Étienne Davodeau à la bande dessinée de reportage.
D'après un récit de Françoise Davisse et Carl Aderhold. Texte et dessins de Sébastien Vassant
Fresque en 3 tomes, cette adaptation initiée par Jean Teulé fait la part belle à l'image et l'imaginaire. En trois volumes, elle s'attarde sur les grandes périodes de la vie de Baudelaire et enlumine de peintures expressionnistes les grands poèmes qui jalonnent le récit. Teulé montre un homme qui travaillait ses vers sans relâche, qui voulait réunir dans une même musique l'ignoble et le sublime, et qui a changé à jamais, avec les Fleurs du Mal, la poésie française.À Namur, en sortant d'une église, Baudelaire fait une mauvaise chute qui lui fait lâcher ce juron : Crénom ! Il ne dira dès lors plus rien d'autre. Nous sommes en 1867. Il ne lui reste que peu de temps à vivre...Enfant, il ne se sent heureux que dans les jupes de sa mère. À tel point que le décès de son père le réjouit car, désormais, la femme de sa vie ne sera que pour lui ! Son bonheur sera toutefois éphémère, car quelques mois plus tard elle épouse le chef de bataillon Jacques Aupick qui entend faire son éducation. Après son renvoi du lycée Louis Le Grand, son beau-père l'envoie sur un navire partant vers les Indes pour une année qui doit en faire un homme. À bord, il évite les autres passagers pour se consacrer à la poésie dont il est persuadé qu'elle fera sa gloire. C'est à bord qu'il écrit les vers de L'albatros...
Étienne Davodeau est auteur de bande dessinée, il ne sait pas grand-chose du monde du vin. Richard Leroy est vigneron, il n'a quasiment jamais lu de bande dessinée. Mais ces deux-là sont pleins de bonne volonté et de curiosité. Pourquoi choisit-on de consacrer sa vie à écrire et dessiner des livres ou à produire du vin ? Comment et pour qui les fait-on ? Pendant plus d'une année, pour répondre à ces questions, Étienne est allé travailler dans les vignes et dans la cave de Richard, lequel, en retour, s'est plongé dans le monde de la bande dessinée. Ils ont ouvert de nombreuses bouteilles et lu pas mal de livres. Ils se sont baladés, à la rencontre d'auteurs et de vignerons passionnés par leur métier. Étienne Davodeau fait le pari qu'il existe autant de façons de réaliser un livre qu'il en existe de produire du vin. Il fait le constat que l'un et l'autre ont ce pouvoir, nécessaire et précieux, de rapprocher les êtres humains. C'est le joyeux récit d'une initiation croisée que vous propose les Ignorants.
"Ton projet me donne des sueurs froides... Tu aurais pu attendre qu'on soit morts... À la sortie de ton livre, on prendra de longues vacances, loin de tout, de nos amis, de nos voisins !", dit Jean-Paul à son fils, Emmanuel Lepage. "J'ai besoin de savoir d'où vous venez, vous et les autres. J'ai besoin de comprendre ce qui vous a poussé à créer une vie communautaire", réplique Emmanuel.Tout est là. Comprendre. Comprendre pourquoi ses parents et cinq autres couples, tous "chrétiens de gauche", venus de milieux différents, se connaissant à peine, ont un jour décidé de faire "communauté". Comprendre pourquoi, aujourd'hui comme hier, des gens inventent d'autres façons d'être ensemble, et comprendre pourquoi ça le touche si profondément. Pour comprendre, il faut interroger, écouter, plonger dans ses souvenirs.En partant de son récit familial, Emmanuel Lepage, finalement, retrace une histoire sociale de la France des années 1960 et 1970, comme il interroge les tentatives d'aujourd'hui de "tout remettre à plat". Un livre qui pourrait bien contenir les principaux questionnements qui traversent l'oeuvre d'Emmanuel Lepage : l'enfance, le partage, l'engagement, la transmission. De l'intime à l'universel, Cache-cache bâton restera comme le grand oeuvre d'Emmanuel Lepage.
En 1833, dans les Alpes du Sud, Fortuné Chabert est un instituteur itinérant. De village en village, il enseigne avec bonheur lecture, écriture et calcul aux enfants. Ce nomadisme enseignant est appelé «l'université des chèvres». Fortuné devra renoncer à son sacerdoce, et se retrouvera, des années plus tard, chez les Hopis de l'Arizona, aux États-Unis.En 2018, Sanjar parcourt la montagne afghane avec son tableau sur le dos. Lui aussi pratique l'université des chèvres. Chassé par les talibans, il deviendra auxiliaire de l'armée américaine en Afghanistan.Quel est le lien qui unit Fortuné et Sanjar, a priori aussi éloignés que possible par le temps et l'espace? C'est une jeune femme, Arizona Florès. Descendante de Fortuné (cinquième génération), Arizona est journaliste au Phoenix Post. L'un de ses grands combats, c'est la dénonciation de la violence faite à l'école, avec ses tueries récurrentes qui endeuillent les familles américaines. Virulente dénonciatrice du lobby des armes à feu dans son pays, elle est mise à l'écart par son journal, qui l'envoie en reportage en Afghanistan. Elle y rencontre Sanjar. Celui-ci, de plus en plus en danger, ne peut que se résoudre à abandonner, comme Fortuné, sa mission émancipatrice...D'Afghanistan aux États-Unis, du XVIII? siècle à nos jours, l'école a toujours été rejetée par les obscurantistes:par la vertu d'un récit magnifique de colère et de générosité, de beauté et d'amour, Christian Lax prend parti pour une école sanctuarisée, qui émancipe et qui libère.
En 1492, Isabelle Ire de Castille et Ferdinand II d'Aragon, premiers rois catholiques d'Espagne, ordonnent à tous les Juifs de quitter leur royaume. En 2015, le roi Felipe VI d'Espagne présente des excuses et propose une forme de retour aux familles juives expulsées 500 ans plus tôt. L'occasion de retracer 3000 ans d'histoire d'une famille.D'origine juive par son père, Anne Defréville s'interroge sur le sens de son histoire. Son récit parle aussi de sa volonté de retrouver une nationalité espagnole, et des lieux de mémoires et documents qui évoquent ses origines. Anne Defréville questionne l'identité juive, restée pour elle en grande partie silencieuse pendant longtemps. Ce récit l'a réveillée, l'a questionnée. Elle le porte en elle, comme une multitude d'autres histoires cachées dans les gènes.
Une histoire d'Espagne vivante et incarnée : en 1934, Tristan Valdivia, journaliste sans journal et amant sans espoir, quitte la capitale pour retourner dans le nord, où l'attend son père, le marquis de Montecorvo. Le pays est plongé dans les soubresauts de la Seconde République et le vieil aristocrate tente de rester à la tête de son fief : la Northwest Mining Company.Une grande fresque en 4 volumes, best-seller en Espagne. Cette série fait revivre la vallée des Asturies alors que s'y affrontent ouvriers et patronat, militants républicains et extrême droite, sans oublier l'amour et la fraternité ! Débutée en 2015, Le Chant des Asturies est unanimement saluée comme l'oeuvre la plus ambitieuse d'Alfonso Zapico et l'incontournable roman graphique de la Guerre d'Espagne.Ce premier tome nous entraîne dans la région des Asturies durant l'une des grèves les plus marquantes de l'histoire de l'Espagne à travers l'histoire d'amour contrariée entre Tristan, journaliste à Madrid, de retour dans sa famille, fils du Marquis de Montecorvo, propriétaire de la mine de Santa Aurelia, et d'Isolina, l'employée de maison de son père, fille du mineur Apolonio. Dans ce roman graphique solidement documenté tout en noir, blanc et gris, reflet de la mine et des paysages dévastés, Alfonso Zapico retrace le parcours d'hommes et de femmes qui, s'ils n'ont pas tous une conscience politique, décident un jour de s'engager, lassés par les injustices et les humiliations.Pauvreté, alcoolisme, violence, exploitation des enfants, solidarité, doutes, colère, Le Chant des Asturies est une plongée dans un univers d'une grande noirceur. Pourtant, des personnages lumineux émergent de cette noirceur, et sous le bruit assourdissant des mines de charbon, se fait entendre le chuchotement d'une vieille chanson.
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?Dans troizième tome, Teo, le narrateur, poursuit le récit familial, que ses souvenirs en marabout d'ficelle restituent en autant d'histoires vives et hautes en couleur, tragiques ou comiques. Celle de sa grande frousse quand il allait porter la gamelle à son père au pied des hauts fourneaux, dans le vacarme assourdissant des tuyères et la chaleur étouffante de la coulée. Celle de la «morra», sans doute le jeu de mains le plus vieux du monde, qui se joue à deux et qui, immanquablement, se termine en castagne ! Celle de Domenico, le grand-père de Teo, qui pouvait passer de longs moments, assis sur sa chaise, à contempler l'eau du robinet couler dans l'évier. Celle encore où il est question des garibaldiens de l'Argonne et d'un certain Lazzaro Ponticelli, devenu Lazare après sa naturalisation en 1939, qui fut pendant quelques mois le dernier poilu de 14-18 encore vivant et, à ce titre, reçut l'hommage de la Nation !
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?Teodoro Martini, le narrateur, reconstruit son histoire familiale, au gré des fluctuations de sa mémoire, en convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion. Le récit se développe comme la mémoire de Teodoro, tout en discontinuité chronologique. Il y est question d'un massacre à Aigues-Mortes en 1893, de la résistance aux nazis, du retour au pays, de Mussolini, de Claudio Villa, des Chaussettes noires, et de Maurice Thorez... Des soupes populaires et de la mort des hauts-fourneaux... En tout, du prix à payer pour devenir transparent.Avec Quéquette Blues, publié dans les années 80, et les Années Spoutnik, publié au tournant du siècle, Bella ciao peut être vu comme le dernier volet d'une trilogie, pensée comme la colonne vertébrale de l'univers narratif de Baru.
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?Teodoro Martini, le narrateur, reconstruit son histoire familiale, au gré des fluctuations de sa mémoire, en convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion. Le récit se développe comme la mémoire de Teodoro, tout en discontinuité chronologique. Il y est question d'un massacre à Aigues-Mortes en 1893, de la résistance aux nazis, du retour au pays, de Mussolini, de Claudio Villa, des Chaussettes noires, et de Maurice Thorez... Des soupes populaires et de la mort des hauts-fourneaux... En tout, du prix à payer pour devenir transparent.Avec Quéquette Blues, publié dans les années 80, et les Années Spoutnik, publié au tournant du siècle, Bella ciao peut être vu comme le dernier volet d'une trilogie, pensée comme la colonne vertébrale de l'univers narratif de Baru.
D'après le roman de Jean-Patrick Manchette. Adaptation et dessin de Tardi
Récit de Luc Brunschwig. Dessin d'Étienne Le Roux. Couleurs d'Étienne Le Roux et Jérôme Brizard
Février 2020. Julien et sa fille Joanne sont invités en Indonésie par le Professeur Michaux, un éminent biologiste de l'Université de Liège. Des éléphants de Sumatra aux dragons de Komodo, la nouvelle mission du chercheur est l'occasion de découvrir l'extraordinaire biodiversité de l'archipel. Mais celle-ci est menacée. Déforestation, production d'huile de palme, braconnage...Les dangers sont nombreux et prennent une dimension particulière lorsque la pandémie de Covid 19 éclate au milieu du voyage.Documentaire scientifique autant que récit intime sur la relation père-fille, Les Sauvages est un livre passionnant, instructif et drôle. Un ouvrage qui pose la question essentielle de notre rapport au monde animal.
Préface de Ken Loach
11 octobre 2009. Marcel Grob, un vieil homme de 83 ans, se retrouve devant un juge qui l'interroge sur sa vie. Et plus particulièrement sur le 28 juin 1944, jour où ce jeune Alsacien rejoint la Waffen SS et est intégré dans la 16e division Reichsführer, trois mois après le débarquement allié en Normandie. Marcel se rappelle avec émotion de ce jour fatidique où, comme 10 000 de ses camarades Alsaciens, il fût embrigadé de force dans la SS. Non, il n'était pas volontaire pour se battre mais il n'avait pas le choix, il était pris au piège. Mais pour le juge qui instruit son affaire, il va falloir convaincre le tribunal qu'il n'a pas été un criminel nazi. Alors, Marcel Grob va devoir se replonger dans ses douloureux souvenirs, ceux d'un "malgré nous", kidnappé en 1944, forcé d'aller combattre en Italie, au sein d'une des plus sinistres division SS. Un voyage qui l'amènera à Marzabotto, au bout de l'enfer...
Publiée en 1915, La Métamorphose est certainement la nouvelle la plus célèbre de Franz Kafka. Gregor Samsa, un représentant de commerce, se réveille un matin transformé en un «monstrueux insecte». À partir de cette situation absurde, Kafka présente une critique sociale, aux multiples lectures possibles, en mêlant thématiques économiques et sociétales et questionnements sur l'individu, le déclassement, la solitude et la mort. Stéphane Levallois choisit de décaler cette métamorphose pour nous tendre un miroir sur nos propres monstruosités.
Antarctique 1916. Arkadi a vingt ans. Il a embarqué à bord d'un brise-glace conduisant une expédition d'exploration de vingt-sept hommes. Son père, le capitaine Gordon Kentigern Oliphant, est un explorateur de renom aux exploits célébrés. Celui-ci a pour but de traverser l'Antarctique à pied. Mais la plaque de glace autour du bateau fend la coque, condamnant le bateau à un lent naufrage.Gordon fait vider le bateau de tout le matériel indispensable : canots, traîneaux, appareils de mesure, etc. Isolés à des milliers de kilomètres du continent «civilisé», les hommes comprennent que leur vie est désormais en danger. La première base scientifique se situe sur une île, à 700 km de la côte. Gordon organise un périple sur la glace : regagner la côte en traîneaux tractés par les chiens, puis rejoindre en canots l'île la plus éloignée ; enfin, de là, traverser les 700 km de haute mer pour atteindre la base scientifique. Le voyage met très vite les hommes à rude épreuve...Une histoire de survie, aux confins du monde : inspiré de l'expédition en Antarctique d'Ernest Shackleton en 1916, ce récit haletant aborde la dimension mentale d'un voyage où l'homme doit sa survie à son endurance psychologique. Comment survivre, dans un territoire hostile, sans contour ni couleur, où toutes les limites s'effacent ?Deux grands auteurs réunis : le nouveau livre de Loo Hui Phang après Black out (Prix Goscinny 2021) marque l'arrivée de Benjamin Bachelier chez Futuropolis. Avec ses somptueuses pages en couleurs directes, Benjamin donne au récit un souffle graphique exceptionnel.
Cette nouvelle d'Edgar Allan Poe est certainement l'une des plus célèbre de l'écrivain américain. Le détective Auguste Dupin doit résoudre un meurtre a priori insoluble de deux femmes enfermées dans leur appartement. Gaëtan et Paul Brizzi illustrent avec gourmandise cette histoire, ainsi que deux autres nouvelles : La vérité sur le cas de M. Valdemar et Le portrait ovale.
Récit de Christophe Dabitch. Dessin de Benjamin Flao
Le droit international est aujourd'hui omniprésent. Des règles du commerce international à celles sur la protection des droits fondamentaux ou de l'environnement, il reste pourtant un objet mal identifié. Ce document graphique explique tout ! Des premières doctrines de la guerre juste, formulées par l'école de Salamanque au XVe siècle, jusqu'à la prison de Guantanamo ou à la guerre en Ukraine, il montre comment les États ont créé un nombre toujours croissant de règles et d'institutions pour régir leurs interactions.
Une lecture critique du droit, tiraillé à toutes les époques entre une dimension éthique (le droit comme vecteur de progrès et de civilisation) et une dimension politique (le droit comme instrument du pouvoir entre les États).
Pourquoi parle-t-on portugais au Brésil et espagnol en Amérique latine ? Pourquoi les frontières des États africains suivent-elles si souvent des tracés rectilignes séparant des peuples qui auparavant ne faisaient qu'un ? Comment expliquer que Bachar El-Assad soit toujours au pouvoir en Syrie alors que Mouammar Kadhafi en a été chassé en Libye ? Et si tout cela avait quelque chose à voir avec le droit international ?
Ce document exceptionnel présente le droit international dans une perspective historique, la plus à même de favoriser la compréhension des principes et du fonctionnement de l'ordre juridique international tel qu'il se présente aujourd'hui. Il est difficile, par exemple, de comprendre les débats actuels relatifs à la situation en Syrie sans avoir les idées claires sur la notion de souveraineté - un concept qui s'est trouvé formalisé à partir du XVIIe siècle et dont la portée s'est précisée au fil du temps et de la pratique.
Une fresque historique, qui s'appuie sur de nombreux exemples concrets à travers les siècles, écrite par deux professeurs de droits international de L'Université Libre de Bruxelles.
Étienne Davodeau est auteur de bande dessinée. Benoît Collombat est grand reporter à France Inter. L'un est né en 1965, l'autre en 1970.
Ils ont grandi sous la V? République fondée par le général de Gaulle, dans un pays encore prospère, mais déjà soumis à la «crise».
L'Italie et l'Allemagne ne sont pas les seules nations à subir la violence politique. Sous les présidences de Pompidou et de Giscard d'Estaing, le pays connaît aussi de véritables «années de plomb» à la française. Dans ces années-là, on tue un juge trop gênant. On braque des banques pour financer des campagnes électorales. On maquille en suicide l'assassinat d'un ministre. On crée de toutes pièces des milices patronales pour briser les grèves. On ne compte plus les exactions du Service d'Action Civique (le SAC), la milice du parti gaulliste, alors tout-puissant. Cette violence politique, tache persistante dans l'ADN de cette V? République à bout de souffle, est aujourd'hui largement méconnue. En sillonnant le pays à la rencontre des témoins directs des événements de cette époque - députés, journalistes, syndicalistes, magistrats, policiers, ou encore anciens truands -, en menant une enquête approfondie, Étienne Davodeau et Benoît Collombat nous révèlent l'envers sidérant du décor de ce qui reste, malgré tout, le cher pays de leur enfance...
Saint-Pétersbourg, décembre 1849. Fiodor Dostoïevski, 28 ans, avance dans la neige vers le lieu de son exécution. Sous le regard halluciné de Fiodor, dans les rues sinistres, les hauts immeubles se déforment, semblant écraser le cortège des condamnés de toute leur masse. Place Semenovski, le peloton est prêt. On encapuchonne la tête des condamnés. L'ordre de tirer va tomber d'un instant à l'autre. L'ordre tarde... Les suppliciés sont fous de terreur. Dans l'attente de la mort, Fiodor voit défiler toute sa vie. Ce qu'il ignore, c'est que cette exécution n'est qu'un simulacre. Au dernier moment, un ordre de l'empereur commue la sentence en condamnation au bagne en Sibérie. Des années plus tard, naîtra de cette expérience Souvenirs de la maison des morts.Après leur belle biographie de Léon et Sofia Tolstoï, Chantal Van den Heuvel et Henrik Rehr éclairent d'un jour nouveau l'oeuvre et la vie de l'écrivain. Épileptique, joueur invétéré, couvert de dettes, amoureux contrarié, révolté, ancien bagnard, sa relation à la société de l'époque est complexe. Dostoïevski abhorre le capitalisme et s'interroge sur la religion:«La question principale est celle même dont j'ai souffert consciemment ou inconsciemment toute ma vie:l'existence de Dieu.» La narration documentée et sérieuse de Chantal Van den Heuvel, le dessin détaillé et précis d'Henrik Rehr, nous font ressentir la souffrance intérieure, les déchirements et les doutes de l'écrivain.
En 2015, Joe Sacco s'est rendu par deux fois dans les territoires du Nord-Ouest du Canada, au dessous de l'Arctique. Il est allé à la rencontre des Denes, un peuple autochtone. L'auteur nous raconte l'histoire de ce peuple, ses traditions, restées intactes pour certaines, les premières rencontres avec les anglais.
Pendant longtemps les peuples indigènes du Grand Nord, vivant sur des terres non propices à la colonisation agricole, restèrent livrés à eux-mêmes, jusqu'à ce que la découverte de pétrole et d'or incite le gouvernement à officialiser son autorité sur eux, comme sur leurs terres. À cette période, les autorités s'appropriaient les territoires, non plus par les massacres, mais cliniquement, méthodiquement, et de façon administrative - grâce à des traités.
En lisant ceux-ci, on n'échappe pas à l'impression que les « Indiens » ont donné la terre où ils vivaient en échange de la promesse d'une annuité de quelques dollars, de quelques outils et de médailles pour ceux qui se disaient leurs chefs. Aujourd'hui, la fracturation hydraulique ajoute la pollution à la spoliation initiale.