Les maladies infectieuses ont longtemps été la cause majeure de mortalité en Europe. Leur contrôle progressif a permis un allongement spectaculaire de l'espérance de vie et a laissé la place au règne des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, cancers). Sans nier l'influence de polymorphismes génétiques et des facteurs dits de « style de vie » (tabac, alcool, déséquilibres alimentaires, sédentarité), l'auteur montre comment les modifications de nos écosystèmes depuis les débuts de l'Anthropocène et notre environnement physico-chimique actuel (polluants organiques persistants, perturbateurs endocriniens) contribuent à la survenue de ces maladies chroniques. Il s'agit non seulement de comprendre les causes des décès, mais d'identifier les causes de ces causes.
Rémy Slama est directeur de recherche à l'Inserm, responsable de l'équipe d'épidémiologie environnementale de l'Institut pour l'avancée des biosciences (Inserm, CNRS, université Grenoble-Alpes). Il est professeur invité sur la chaire annuelle Santé publique du Collège de France, créée en partenariat avec l'agence nationale Santé publique France, pour l'année académique 2021-2022.
Pourquoi tant de malades se déclarent-ils déçus de leur prise en charge ? Pourquoi tant de médecins sont-ils frustrés d'avoir été dépossédés de leur diagnostic par un autre confrère, alors qu'ils avaient entre les mains les mêmes éléments pour l'établir ? Pourquoi le corps se trouve-t-il comme découpé par parties et par spécialités, au détriment d'un bon diagnostic ? En mettant en relation tous les organes et leurs divers symptômes, des causes insoupçonnées, des mécanismes d'abord inimaginables sont mis en lumière.
Le patient et le médecin partagent un même objectif : établir la nature de la maladie qui fait souffrir pour mieux la vaincre, une maladie qui dissimule souvent de nombreux signes permettant son diagnostic. Tout comme le métier de médecin, le " métier " de patient s'apprend, et mieux on le possède, mieux le médecin saura utiliser chaque information pour construire le bon diagnostic. Le malade doit apprendre à gérer les innombrables données médicales qu'il détient sans le savoir.
Au travers d'une quarantaine de récits de consultations et d'histoires vraies de malades en quête d'une réponse, Philippe Humbert, le " Docteur House français " , démontre comment des signes insoupçonnés peuvent se révéler la clé du problème. Après la lecture de ce livre, vous ne serez plus le même patient, vous saurez qu'il y a toujours quelque chose à faire, et que la cause, l'origine de vos troubles n'est pas forcément là où vous le pensiez.
Robert Hue signe ici un livre manifeste, son combat humaniste pour faire sortir de l'oubli une maladie génétique, la drépanocytose, ignorée d'une partie de la planète et qui tue chaque année des centaines de milliers de personnes, en majorité des enfants. Il est grand temps de se mobiliser pour soulager les souffrances terribles qu'elle engendre et sauver des milliers de vies.
Inattendu, cet ouvrage signé par Robert Hue, figure familière du paysage politique français dont il s'est éloigné ces dernières années.
Son nouvel engagement : un combat humaniste pour faire sortir de l'oubli une maladie méconnue et meurtrière : la drépanocytose. Cette maladie génétique, la plus fréquente au monde, affecte l'hémoglobine et se manifeste par des crises particulièrement douloureuses. Elle tue chaque année, principalement sur le continent africain, des centaines de milliers de personnes, en particulier des enfants.
A l'issue d'une rigoureuse enquête, Robert Hue nous révèle que l'indifférence à l'égard de cette maladie ne tient nullement au hasard, mais traduit probablement l'un des « inconscients raciaux » les plus stigmatisants à l'encontre de l'Afrique.
Il démontre à travers l'histoire de la drépanocytose, malgré les progrès majeurs accomplis depuis près de cinquante ans, que seule une mobilisation individuelle et collective peut permettre un engagement des institutions internationales en mesure de dégager les moyens d'une réelle priorité de santé mondiale.
L'auteur donne à cet essai la force d'un manifeste, plaçant les sociétés africaines et la communauté internationale au coeur de l'action pour vaincre cette maladie oubliée et les préjugés qu'elle porte encore.
Les vaccins sont souvent considérés comme le symbole du progrès scientifique accompli dans la prévention des maladies au cours des cent dernières années. Ils sont aussi considérés comme le triomphe d'une médecine simple et peu coûteuse, applicable à l'ensemble de la patrie.
Pourtant, leur histoire n'a pas commencé à la fin du siècle dernier, leur mise au point a été lente, difficile, marquée par de nombreuses péripéties avec ses héros et même ses martyrs. Progressivement, les vaccins improvisés d'autrefois se sont transformés en produits raffinés et coûteux. De la paillasse de labo au fond de la brousse, le chemin est long.
Des médecins et des biologistes commentent ici leur propre histoire; historiens, sociologues, anthropologues et économistes en révèlent les multiples facettes. Le livre n'esquive ni les contradictions ni les questions, pas même le problème crucial du bien-fondé d'un choix prométhéen qui a modifié le destin de l'espèce humaine.Après l'éradication de la variole, le recul de la poliomyélite et de la tuberculose, les maladies infectieuses font parler d'elles de nouveau. Le sida et les maladies émergentes attendent encore leur vaccin. L'aventure continue.
Anne-Marie Moulin est directeur de recherche CNRS à l'INSERM et professeur associé à la faculté de médecine de Genève. Docteur en médecine, agrégée de philosophie, elle a été le trait d'union de cet ouvrage. Elle est l'auteur du Dernier Langage de la médecine. Histoire de l'immunologie, de Pasteur au sida (PUF, 1991).
Des potions à base de gentiane aux concoctions de fortifiants variés, chaque époque a inventé des remèdes pour vivre vieux et en bonne santé. Les élixirs de longue vie que préparaient les alchimistes du Moyen Age nous font à présent sourire. Mais il n'y pas si longtemps l'eau de jouvence du Dr Schulz, les liqueurs organiques du neurologue Brown-Séquard, le sérum du biologiste soviétique Bogomoletz ont fait croire que la vieillesse était une maladie dont on pouvait guérir. Et si notre époque a inventé le mot " supercentenaire ", dès l'Antiquité les historiens recensaient déjà de longues listes de personnes illustres aux longévités extraordinaires, même si elles n'atteignaient pas les 969 ans de Mathusalem.
Depuis l'aube des temps, l'homme a rêvé de vivre le plus longtemps possible. C'est l'histoire des innombrables méthodes qu'il a inventées pour réaliser ce rêve que raconte cet ouvrage. Un rêve - ou un fantasme - qui resurgit aujourd'hui avec la méthode de " restriction calorique " et autre " immortalité cybernétique ". Une aspiration qui est aussi en train devenir réalité, puisque la population ne cesse de vieillir et qu'atteindre le cap des 100 ans ne paraît presque plus être un exploit.
Jean-Pierre Bois, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de l'enseignement technique, professeur à l'université de Nantes, est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Les Vieux, de Montaigne aux premières retraites (Fayard, 1989).
La mort est souvent perçue comme une injustice, un échec, une souffrance continue. L'allongement de l'espérance de vie dans nos sociétés occidentales, qui nous a éloignés des réalités de notre condition de mortels, y est assurément pour quelque chose. La pratique médicale aussi, qui a tendance à multiplier les soins et les traitements coûte que coûte, même quand l'espoir n'est plus permis.
Face à cet état de fait, le chirurgien Atul Gawande s'interroge sur la mort et les limites de la médecine, et pose une question fondamentale : au crépuscule d'une vie, comment continuer à mener une existence aussi riche que possible ? Nombre de solutions existent, et une structure adaptée permet de gagner en qualité de vie. Atul Gawande l'illustre en racontant des histoires, parfois bouleversantes, et livre un véritable plaidoyer pour une médecine qui saurait écouter et discuter avec les patients de leurs désirs et de leurs peurs.
À travers son approche humaniste de la question de la fin de vie, Atul Gawande a provoqué un vrai phénomène aux États-Unis, démontrant que la mort peut être apprivoisée et acceptée, et que l'on peut profiter jusqu'à la fin d'une vie pleine de sens, de satisfactions et de plaisirs.
Anticiper les risques permet de sauver des vies. Du terrorisme aux catastrophes naturelles, la France vit au rythme des « bilans humains » et compte ses victimes. Pourtant, si nous étions mieux préparés, à l'instar d'autres pays, nous pourrions très souvent limiter les conséquences de ces événements. Anticiper, se préparer, préparer sa maison et sa famille, mais aussi analyser, protéger et secourir : autant de réflexes à acquérir pour développer une « culture du risque » salvatrice.
Chacun de nous est en mesure de se former et d'adopter les comportements qui sauvent, dont ce livre dresse une synthèse claire.
Comment l´information contenue dans nos gènes est-elle codée, mémorisée, lue, interprétée ? Quels sont les mécanismes qui contrôlent l´activité des gènes chez un individu, au cours de son développement et à travers les générations ? La compréhension de ces mécanismes est aujourd´hui un enjeu essentiel dans la connaissance du vivant et présente un potentiel thérapeutique déterminant. Au début des années 2000, la découverte du génome humain complet a marqué une étape aussi excitante que terrifiante. Elle a bouleversé notre manière de comprendre le vivant, mais l´aventure est loin d´être terminée. L´épigénétique, c´est-à-dire la façon dont la lecture du génome est influencée par son histoire cellulaire, se propose d´avancer les explications manquantes, et affirme que nous sommes davantage que la séquence de nos gènes.
L'hôpital va mal. Il va mal parce que la société va mal. Et notre société va mal parce que les valeurs collectives sont ébranlées par deux processus simultanés: la technicisation qui libère l'homme de la nature, mais peut le rendre esclave de la technique; la marchandisation qui transforme tout, y compris les rapports humains les plus essentiels, ceux qui engagent la vie et la mort, en un simple commerce.
Enfant des CHU, André Grimaldi ne se résigne pas au renversement des valeurs actuelles qui font du médecin un producteur de soins, du malade un consommateur, de la médecine une affaire. Médecin salarié convaincu que l'application du «juste soin au juste coût» exigée par son éthique professionnelle s'accompagne mal des conflits d'intérêts, l'auteur critique les réformes mises en oeuvre qui visent à faire de la santé une marchandise comme les autres et de l'hôpital une entreprise : la tarification à l'activité dite «T2A» qui pousse les médecins à multiplier les actes rentables, le numerus clausus qui a conduit à la pénurie médicale actuelle et à l'importation de médecins étrangers, le développement de consortiums de cliniques privées commerciales, l'arrivée des assureurs privés sur le «marché de la santé». Quel monde allons-nous laisser à notre jeunesse?
À partir de son expérience personnelle, le professeur Grimaldi nous livre de nombreux exemples de cette déshumanisation à l'oeuvre dans le service public, très souvent des cas ubuesques qui défient le bon sens. Une autre voie est pourtant possible: un système basé sur la solidarité faisant coexister un service public et un secteur privé à but non lucratif.
André Grimaldi, chef de service à la Pitié-Salpêtrière, est connu pour son engagement contre la réforme actuelle de l'hôpital ; ilest l'instigateur de l'appel du 18 juin 2008 pour sauver l'hôpital public (www.appel-sauver-hopital.fr). Diabétologue, il travaille surles complications du diabète et sur l'éducation thérapeutique du patient.
Au travers de son expérience scientifique et universitaire - qui l'a conduit notamment à diriger pendant huit années les Instituts nationaux de santé (NIH) des États-Unis -, Elias Zerhouni esquisse les grandes tendances de l'innovation biomédicale au XXIe siècle. Il s'interroge sur la baisse spectaculaire du rythme de mise sur le marché des nouveaux médicaments et traitements. Assistons-nous à un blocage du système ? Il plaide pour le concept de santé insérée : il faut associer aux innovations biomédicales des innovations sociales, touchant aux modes de vie : alimentation, urbanisme, etc. Il décrit la médecine de demain : prédictive, personnalisée, préemptive et participative. Enfin, il défend l'innovation dans l'environnement de travail et la gestion de la conduite scientifique, notamment pour préserver un grand degré de liberté aux chercheurs.
En 1674, le micrographe hollandais Leewenhoeck découvre qu'une goutte d'eau de pluie grouille d'animalcules. Ainsi commence, fort modestement, la saga des microbes. Longtemps les micro-organismes resteront des êtres marginaux indignes de l'attention des grands savants, et c'est dans les salons et les cabinets d'amateurs que le microscope trouvera d'abord refuge, bien que les premières théories microbiennes des maladies infectieuses aient été imaginées dès le XVIIe siècle.A partir de 1880, la révolution pasteurienne submerge tout. Enfin démasqués, les germes pathogènes se heurtent à l'arsenal des vaccins et des sérums. L'ancienne hygiène hippocratique, fondée sur les apparences et plus dangereuse que bienfaisante, s'efface derrière la nouvelle hygiène antimicrobienne qui s'attaque enfin aux sources vives de la maladie infectieuse. La purification des eaux potables, des eaux-vannes et de l'air, la lutte contre cette pollution microbienne qui tue les êtres par millions en sont les enjeux. Elles réforment les habitudes, remodèlent le paysage.C'est cette histoire que Pierre Darmon retrace pour la première fois dans sa totalité. A travers le récit des découvertes scientifiques et de toutes les maladies infectieuses, depuis la peste jusqu'aux maladies de la vache folle et du légionnaire, son livre brosse un tableau des hommes de la microbiologie, de la société et de la vie quotidienne.
Docteur d'Etat et directeur de recherche au CNRS (centre Roland-Mousnier), Pierre Darmon est historien de la médecine. Il est l'auteur de plusieurs livres sur l'histoire des sytèmes de génération, de la sexualité, de la variole, du cance et de l'anthropologie criminelle. Il a récemment publié une biographie de Pasteur (Fayard, 1995).
Philippe Pinel (1745-1826) est reconnu pour avoir introduit le "traitement moral" des maladies de l'esprit : depuis bientôt deux siècles, la littérature médicale comme les recherches sur la folie ont tendance - à juste titre - à privilégier cet aspect-là de son bilan. Mais c'est oublier que cet humaniste fut bien davantage que cela en un temps où la médecine sortait tout juste de l'enfance. A partir de nombreuses archives inédites, le présent ouvrage invite à repenser et à réévaluer le rôle d'un clinicien pénétré de l'importance de sa mission et à mettre aussi l'accent sur le naturaliste, sur le directeur de revue, sur l'auteur de traités. Professeur de médecine interne, pionnier de la vaccine et d'autres innovations thérapeutiques, membre de l'Académie des sciences, médecin chef de la Salpêtrière sous la Révolution, l'Empire et la Restauration, Pinel s'efforça toujours de soigner la personne et non pas seulement une affection isolée. Il oeuvra avec une ardeur constante pour une médecine intégrale, traitant à la fois les aspects physiques et psychologiques du mal. C'est dire toute sa modernité.
Dora B. Weiner est professeur d'histoire et sciences humaines en médecine à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA). Auteur de plusieurs ouvrages - dont l'un sur Raspail, savant et réformateur, et un autre sur la condition de malade sous la Révolution et l'Empire à Paris - , elle a également publié l'édition bilingue d'un mémoire de Pinel sur la formation clinique des médecins.
Jean Femel (1497-1558) La Medicina de Jean Fernel parut à Paris chez Wechel en 1554, sous la forme d'un volume in folio comportant trois parties: Physiologia, Pathologia, Therapeutice seu medendi ratio. Cet ouvrage fut souvent réédité. Nous publions la première partie, consacrée à la physiologie, dans la traduction intégrale de Charles de Saint Germain, parue a Paris en 1655 chez Jean Guignard le Jeune, sous le titre : Les sept livres de la Physiologie. Cette traduction, la seule qui existe en français, comporte quelques brèves additions au texte de 1554, introduites ultérieurement dans le texte latin de la Medicina. Nous reproduisons l'édition de 1655, d'après l'exemplaire conservé à la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier. Le volume donne en annexe une liste de corrections qui ont été intégrées au texte de la présente édition. Nous avons conservé l'orthographe, souvent variable, ainsi que la ponctuation du texte original, en corrigeant cependant certaines fautes manifestes (entre autres les inversions du masculin et du féminin, du singulier et du pluriel, qui auraient pu nuire à la compréhension). Le traducteur ayant parfois omis des mots ou membres de phrases, nous les avons rétablis dans le texte entre crochets, ou signalés en note. J. Kany-Turpin
Les biotechnologies sont l'application de toutes les sciences du vivant à l'amélioration de la santé ; elles sont en train de révolutionner notre vie quotidienne. En leur consacrant la première année d'enseignement de sa nouvelle chaire d'Innovation technologique, le Collège de France a voulu jeter un pont entre les chercheurs qui essaient de décrypter les mystères du vivant et les industriels qui eux tentent de découvrir et développer les nouveaux médicaments ou les nouveaux appareils qui vont améliorer la santé de tous.
Des hommes des cavernes aux cellules souches, les progrès de la médecine sont spectaculaires, mais l'histoire de la discipline ne se résume pas à ce parcours glorieux. Car la médecine met en jeu nos corps, leur représentation, la manière dont ils s'inscrivent dans un contexte social, politique et culturel. Et elle redéfinit aujourd'hui les frontières de son usage. En mêlant les perspectives du médecin, du patient ou de l'administrateur, cet ouvrage, sans équivalent par son ampleur, aborde avec originalité les enjeux des relations de l'homme à la médecine. Comment gérer l'alourdissement des dépenses de sécurité sociale tout en sauvegardant l'égalité de tous face à la santé ? Peut-on éviter que la technicité accrue des soins ne nuise à l'attention portée au patient et à sa psychologie ? Quelle place accorder aux thérapies alternatives et complémentaires ? Quelle serait une démarche éthique responsable face aux progrès des sciences du vivant ? Didier Sicard et Georges Vigarello ont réuni plus d'une vingtaine de spécialistes de tous horizons - de l'historien au biologiste, du sociologue à l'anthropologue, du philosophe au psychologue - pour donner à voir et à lire cette formidable histoire de l'humanité.