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Folio
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L'homme se tient sur une brèche, dans l'intervalle entre le passé révolu et l'avenir infigurable. Il ne peut s'y tenir que dans la mesure où il pense, brisant ainsi, par sa résistance aux forces du passé infini et du futur infini, le flux du temps indifférent.Chaque génération nouvelle, chaque homme nouveau doit redécouvrir laborieusement l'activité de pensée. Longtemps, pour ce faire, on put recourir à la tradition. Or nous vivons, à l'âge moderne, l'usure de la tradition, la crise de la culture.Il ne s'agit pas de renouer le fil rompu de la tradition, ni d'inventer quelque succédané ultra-moderne, mais de savoir s'exercer à penser pour se mouvoir dans la brèche.Hannah Arendt, à travers ces essais d'interprétation critique - notamment de la tradition et des concepts modernes d'histoire, d'autorité et de liberté, des rapports entre vérité et politique, de la crise de l'éducation -, entend nous aider à savoir comment penser en notre siècle.
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«Je me révolte, donc nous sommes», affirme Albert Camus. La révolte est le seul moyen de dépasser l'absurde. Mais le véritable sujet de L'homme révolté est comment l'homme, au nom de la révolte, s'accommode du crime, comment la révolte a eu pour aboutissement les États policiers et concentrationnaires du XX? siècle. Comment l'orgueil humain a-t-il dévié ?De violentes polémiques ont accompagné la sortie de cet essai. Les contemporains de Camus n'étaient pas mûrs pour admettre des vérités qui s'imposent désormais et mettent L'homme révolté en pleine lumière de l'actualité.
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«Tant d'Auteurs célèbres ont traité des maximes du Gouvernement et des règles du droit civil, qu'il n'y a rien d'utile à dire sur ce sujet qui n'ait été déjà dit. Mais peut-être serait-on mieux d'accord, peut-être les meilleurs rapports du corps social auraient-ils été plus clairement établis, si l'on eût commencé par mieux déterminer sa nature. C'est ce que j'ai tenté de faire dans cet écrit. Il n'est donc point ici question de l'administration de ce corps mais de sa constitution. Je le fais vivre et non pas agir. Je décris ses ressorts et ses pièces, je les arrange à leur place. Je mets la machine en état d'aller ; d'autres plus sages en règleront les mouvements.»Jean-Jacques Rousseau.
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Seul l'Occident moderne s'est attaché à bâtir l'opposition, donc la discontinuité supposée, entre la nature et la culture. L'anthropologie perpétue dans la définition même de son objet - la diversité culturelle sur fond d'universalité naturelle - une opposition dont les peuples qu'elle étudie ont fait l'économie. Philippe Descola, professeur au Collège de France, propose ici, à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre, une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains ; l'analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l'animisme, qui prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle. Chaque mode d'identification autorise des configurations singulières qui redistribuent les existants dans des collectifs aux frontières bien différentes de celles que les sciences humaines nous ont rendues familières. C'est à une recomposition radicale de ces sciences que ce livre invite.
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Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
Jean-Jacques Rousseau
- Folio
- Folio Essais
- 16 Novembre 1989
- 9782070325412
«Je conçois dans l'Espece humaine deux sortes d'inégalité ; l'une que j'appelle naturelle ou Phisique, parce qu'elle est établie par la Nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du Corps, et des qualités de l'Esprit, ou de l'Ame ; L'autre qu'on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie, ou du moins autorisée par le consentement des Hommes. Celle-ci consiste dans les differents Privileges, dont quelques-uns jouissent, au préjudice des autres, comme d'être plus riches, plus honorés, plus Puissans qu'eux, ou mêmes de s'en faire obéïr».
Jean-Jacques Rousseau.
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«Les gens plus sages, peuvent se forger un repos tout spirituel, ayant l'âme forte et vigoureuse : Moi qui l'ai commune, il faut que j'aide à me soutenir par les commodités corporelles : Et l'âge m'ayant tantôt dérobé celles qui étaient plus à ma fantaisie, j'instruis et aiguise mon appétit à celles qui restent plus sortables à cette autre saison. Il faut retenir à tout nos dents et nos griffes l'usage des plaisirs de la vie, que nos ans nous arrachent des poings, les uns après les autres.» (I, 39, «De la solitude»)
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Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas
Voltaire
- Folio
- Folio 3 Euros
- 6 Avril 2023
- 9782073013477
Convaincu de l'innocence de Calas exécuté en 1762, Voltaire met sa plume au service de la justice pour demander sa réhabilitation. Le négociant huguenot était accusé du meurtre de son fils qui voulait se convertir au catholicisme.Avec une ironie mordante et un style inimitable, l'écrivain plaide pour le respect des croyances et l'esprit de tolérance.Une réflexion très actuelle sur le système judiciaire, la responsabilité des juges et les effets pervers des lois.
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«Et quand personne ne me lira, ai-je perdu mon temps de m'être entretenu tant d'heures oisives à pensements si utiles et agréables ? Moulant sur moi cette figure, il m'a fallu si souvent dresser et composer pour m'extraire, que le patron s'en est fermi et aucunement formé soi-même. Me peignant pour autrui, je me suis peint en moi de couleurs plus nettes que n'étaient les miennes premières. Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait. Livre consubstantiel à son auteur.» (II, 18, «Du démentir»)
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«S'il y a quelque personne, quelque bonne compagnie, aux champs, en la ville, en France, ou ailleurs, resséante ou voyagère, à qui mes humeurs soient bonnes, de qui les humeurs me soient bonnes, il n'est que de siffler en paume, je leur irai fournir des essais, en chair et en os.» (III, 5, «Sur des vers de Virgile») Ce volume contient un index des noms, un index des principaux thèmes, ainsi qu'une table de concordance avec l'édition Villey et l'Exemplaire de Bordeaux.
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Qu'est-ce que la philosophie indienne ?
Vincent Eltschinger, Isabelle Ratie
- Folio
- Folio Essais
- 19 Janvier 2023
- 9782072711732
La philosophie, comme on sait ou croit savoir, parle grec, allemand et sans doute français, mais certainement pas babylonien ou sanskrit. L'Inde a été exclue du champ de la philosophie «proprement dite» vers la fin du XVIII? siècle. Depuis, des générations d'indianistes ont plaidé en vain pour la révision d'un procès mal instruit. Il est temps de congédier les clichés qu'entretient l'Occident sur l'Inde ancienne, censément trop absorbée par sa religiosité pour donner prise au concept. Vincent Eltschinger et Isabelle Ratié ont choisi de diriger l'attention moins sur les traditions doctrinales que sur un choix de problèmes montrant les philosophes et les écoles à l'oeuvre, défendant leurs positions sur un mode polémique. L'accent placé sur ces points de cristallisation du débat indien - soi, autrui, monde et conscience, perception et vérité, rationalité et religion, langage, Dieu, etc. - constitue l'originalité de l'ouvrage, qui donne à comprendre la philosophie indienne pour ce qu'elle est, dans son contexte, et non par comparaison, ce qui la priverait de son sens et de sa force.
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« L'oeil et l'Esprit est le dernier écrit que Merleau-Ponty put achever de son vivant. Installé, pour deux ou trois mois, dans la campagne provençale, non loin d'Aix, au Tholonet, goûtant le plaisir de ce lieu qu'on sentait fait pour être habité, mais surtout, jouissant chaque jour du paysage qui porte à jamais l'empreinte de l'oeil de Cézanne, Merleau-Ponty réinterroge la vision, en même temps que la peinture. Il cherche, une fois de plus, les mots du commencement, des mots, par exemple, capables de nommer ce qui fait le miracle du corps humain, son inexplicable animation, sitôt noué son dialogue muet avec les autres, le monde et lui-même - et aussi la fragilité de ce miracle. » Claude Lefort.
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Publiée en 1516, L'Utopie est un traité sur la meilleure forme de constitution politique, déguisé en une fiction : un récit de voyage vers l'île d'Utopie, inspiré de la récente découverte du Nouveau Monde. Dans cet éloge crypté et paradoxal de l'humanisme, sur le modèle de La République de Platon, Thomas More nous invite à regarder l'Ancien Monde d'un oeil neuf, depuis l'île d'Utopie : lieu imaginaire d'une réconciliation des contraires - la nature et la raison, la sauvagerie et l'artifice -, l'Utopie est un modèle de bonheur, de sagesse et de justice sociale dont pourraient s'inspirer les Européens. Ce texte ésotérique, dont le sens est partout caché - le récit de voyage déguise un traité politique, la carte de l'île d'Utopie dissimule une vanité -, est une critique radicale de la société qui témoigne d'un réalisme politique.
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«De ce problème, vraiment primordial, posé à l'âme naïve par les phénomènes du feu, la science contemporaine s'est presque complètement détournée. Les livres de Chimie, au cours du temps, ont vu les chapitres sur le feu devenir de plus en plus courts. Et les livres modernes de Chimie sont nombreux où l'on chercherait en vain une étude sur le feu et sur la flamme. Le feu n'est plus un objet scientifique. Le feu, objet immédiat saillant, objet qui s'impose à un choix primitif en supplantant bien d'autres phénomènes, n'ouvre plus aucune perspective pour une étude scientifique. Il nous paraît alors instructif, du point de vue psychologique, de suivre l'inflation de cette valeur phénoménologique et d'étudier comment un problème, qui a opprimé la recherche scientifique durant des siècles, s'est trouvé soudain divisé ou évincé sans avoir été jamais résolu.» Gaston Bachelard.
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Crépuscule des idoles ou comment philosopher à coups de marteau
Friedrich Nietzsche
- Folio
- Folio Essais
- 22 Mars 1988
- 9782070324743
«Il y a dans le monde plus d'idoles que de réalités : c'est ce que m'apprend le mauvais oeil que je jette sur le monde, et aussi la méchante oreille que je lui prête... Ce petit livre est une grande déclaration de guerre. Quant aux idoles qu'il s'agit d'ausculter, ce ne sont cette fois pas des idoles de l'époque, mais des idoles éternelles, que l'on frappe ici du marteau comme d'un diapason - il n'est pas d'idoles plus anciennes, plus sûres de leur fait, plus enflées de leur importance... Pas non plus de plus creuses... Cela ne les empêche pas d'être celles auxquelles on croit le plus. Aussi, surtout dans le cas de la plus distinguée d'entre elles, ne les appelle-t-on jamais des idoles...»F. N.
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«Qui sait respirer l'air de mes écrits sait que c'est un air des hauteurs, un air vigoureux. Il faut être fait pour y vivre, sans quoi le danger n'est pas peu grand d'y prendre froid. La glace est proche, la solitude est énorme - mais comme toutes choses y baignent calmement dans la lumière! Comme on respire librement!» Friedrich Nietzsche.
Pour parcourir le chemin escarpé mais incontournable de la pensée nietzschéenne, ce testament philosophique de Nietzsche, achevé au seuil de la folie, constitue un précieux sésame.
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Le monde comme volonté et représentation t.1
Arthur Schopenhauer
- Folio
- Folio Essais
- 8 Octobre 2009
- 9782070429059
L'oeuvre de Schopenhauer reste en France encore largement méconnue. Disséminée en de multiples opuscules de philosophie digeste et d'aphorismes divertissants, elle a ainsi vu son unité malmenée au gré des publications tronquées. La parution d'une traduction inédite du Monde comme volonté et représentation offre ainsi l'occasion de reporter l'attention sur l'entreprise proprement philosophique de Schopenhauer, sur l'intention fondatrice qui unit tous ces développements éparpillés au gré des découpages éditoriaux. Le Monde est l'ouvrage dont il faut sans cesse repartir pour comprendre Schopenhauer.
Il est toujours risqué de proposer une nouvelle traduction d'un grand ouvrage. Pour le Monde, le risque est peut-être plus grand encore, puisque que l'on s'est accoutumé, en France, à entendre parler Schopenhauer dans les mots d'une traduction incomplète et datant maintenant de plus d'un siècle.
Or voilà déjà longtemps que la nécessité se faisait sentir d'offrir aux lecteurs francophones la possibilité d'accéder à une image plus moderne, et nous l'espérons plus fidèle, de la pensée du maître de Nietzsche.
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Qu'est-ce donc qu'être humain aujourd'hui ? La question, très actuelle, est celle de l'éthique et de ses conditions de possibilité. À quels gestes reconnaît-on une personne qui se comporte de façon humaine, simplement et solidement humaine ? Si «se montrer» humain, c'est offrir cette «épiphanie du visage» que Levinas affirmait être la condition de tout lien et de toute justice, peut-on encore «être humain» quand on doit être masqué ? Voulons-nous d'une humanité démissionnaire et spectatrice d'elle-même, confiant à des algorithmes le soin de maîtriser les aléas de l'existence ? Réussirons-nous à mettre fin à la hiérarchisation sexuée de notre monde commun afin que les femmes deviennent pour de bon les égales des hommes ? Telles sont quelques-unes des questions essentielles auxquelles tentent de répondre les auteurs de ce livre. Textes de Dominique Avon, Étienne Balibar, Étienne Bimbenet, Alain Caillé, Patricia Eichel-Lojkine, Camille Froidevaux-Metterie, Donatien Grau, Sandra Laugier, Andrea Marcolongo, Élisabeth Roudinesco, Marie-Françoise Sales.
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" un des caractères particuliers du monde moderne, c'est la scission qu'on y remarque entre l'orient et l'occident.
[. ] il peut y avoir une sorte d'équivalence entre des civilisations de formes très différentes, dès lors qu'elles reposent toutes sur les mêmes principes fondamentaux, dont elles représentent seulement des applications conditionnées par des circonstances variées. tel est le cas de toutes les civilisations que nous pouvons appeler normales, ou encore traditionnelles ; il n'y a entre elles aucune opposition essentielle, et les divergences, s'il en existe, ne sont qu'extérieures et superficielles.
Par contre, une civilisation qui ne reconnaît aucun principe supérieur, qui n'est même fondée en réalité que sur une négation des principes, est par là même dépourvue de tout moyen d'entente avec les autres, car cette entente, pour être vraiment profonde et efficace, ne peut s'établir que par en haut, c'est-à-dire précisément par ce qui manque à cette civilisation anormale et déviée. dans l'état présent du monde, nous avons donc, d'un côté, toutes les civilisations qui sont demeurées fidèles à l'esprit traditionnel, et qui sont les civilisations orientales, et, de l'autre, une civilisation proprement antitraditionnelle, qui est la civilisation occidentale moderne.
" r. g.
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Le monde comme volonté et représentation t.2
Arthur Schopenhauer
- Folio
- Folio Essais
- 8 Octobre 2009
- 9782070396917
Cette édition veut avant tout donner à lire Schopenhauer pour lui-même - la chose n'est pas aisée, habitués que nous sommes à regarder le Monde avec les lunettes du nietzschéisme ou du freudisme -, en renouvelant quelques habitudes de traduction et de présentation.Le Monde, tel qu'il se présente aujourd'hui, est constitué de son noyau (les quatre premiers livres, premiers publiés) auquel s'ajoute l'appendice sur Kant ; mais les éditions suivantes l'ont progressivement enrichi de compléments et de corrections.Cette nouvelle traduction restitue, de façon évidente, l'étagement des startes successives du texte.
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«Deux choses remplissent le coeur d'une admiration et d'une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s'y attache et s'y applique : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi. Ces deux choses, je les vois devant moi, et je les rattache immédiatement à la conscience de mon existence. La première commence à la place que j'occupe dans le monde extérieur des sens, et étend la connexion où je me trouve à l'espace immense, avec des mondes au-delà des mondes et des systèmes de systèmes, et, en outre, aux temps illimités de leur mouvement périodique, de leur commencement et de leur durée. La seconde commence à mon invisible moi, à ma personnalité, et me représente dans un monde qui possède une infinitude véritable, mais qui n'est accessible qu'à l'entendement, et avec lequel je me reconnais lié par une connexion universelle et nécessaire. La première vision anéantit pour ainsi dire mon importance, en tant que je suis une créature animale, qui doit restituer la matière dont elle fut formée à la planète, après avoir été douée de force vitale pendant un court laps de temps. La deuxième vision, au contraire, rehausse ma valeur, comme intelligence, par ma personnalité dans laquelle la loi morale me révèle une vie indépendante de l'animalité, et même de tout le monde sensible.»Immanuel Kant.
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«Je ne crois pas que personne ait jamais regardé le monde avec une suspicion aussi profonde, non seulement en avocat du diable, mais tout autant en ennemi et accusateur de Dieu ; et qui devinera ne serait-ce qu'une part des conséquences entraînées par toute suspicion profonde, quelque chose des glaces et des angoisses de l'isolement auxquelles toute différence de vue condamne quiconque en est affecté, celui-là comprendra aussi que j'aie si souvent cherché refuge n'importe où pour me délasser de moi-même [...] pourquoi aussi il m'a fallu, quand je ne trouvais pas ce dont j'avais besoin, l'obtenir par force et artifice. Et c'est ainsi que j'ai inventé, un jour que j'en avais besoin, les esprits libres auxquels est dédié ce livre et de courage et de découragement : de ces esprits libres, il n'y en a, il n'y en eut jamais, - mais c'est leur société qu'il me fallait alors pour garder ma bonne humeur au beau milieu d'humeurs mauvaises.» Friedrich Nietzsche.
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Altérités ; de l'altérité personnelle à l'altérité culturelle
François Jullien
- Folio
- Folio Essais
- 11 Mars 2021
- 9782072901447
Comment empêcher que la présence, en s'instaurant, s'installe ? Qu'elle s'enlise de ce qu'elle se réalise et s'abîme dans la durée ? Les Amants en sont menacés.
Je proposerai de penser cet « être près » de la présence, non pas dans les termes de l'« être », donc de la détermination ; mais dans les termes de l'entre laissant passer indéfiniment l'intime entre des sujets respectant leur altérité.
De sorte que la présence ne sombre pas dans la fatalité de l'être-là qui, s'étalant dans son « là », se désactive et désapparaît. N'est-ce pas ce qui d'abord importe pour vivre à deux, se tenant « hors de soi », et véritablement ex-ister ?
Or n'en va-t-il pas de même touchant l'altérité qu'on dit culturelle ?
Une mission aux confins du Vietnam - des flancs de Sapa aux bras du Mékong - m'a conduit à reconsidérer du plus loin ce qui nous occupe aujourd'hui de si près ; ainsi qu'à sonder, dans le sort de minorités...
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Un rêve que l'on aimerait voir s'incarner : que, sous ces textes variés de l'humaniste hors pair que fut Érasme, précepteur de l'Europe de son temps, et comme surgissant d'eux, le lecteur d'aujourd'hui entende la voix même de l'homme, né Geert, «le Désiré», fils de Marguerite et de Gérard, vers la fin d'octobre 1467. À la recherche de cette voix, dans ces chapitres placés sous le signe de la défense et de l'illustration des «bonnes lettres», on a voulu montrer au sein même des discours théoriques les couleurs de l'affectivité. On verra ici Érasme apprécier les vins de Bourgogne et s'interroger sur l'éducation politique des princes, réfléchir sur la prononciation du latin et dénoncer les préjugés moralisateurs de l'enseignement médiéval, dans un dialogue constant avec autrui. Ainsi se précisent les différentes facettes d'un homme qui se révèle à la fois critique et éditeur, prosateur et poète, satiriste et théologien, voyageur et bon compagnon - prince des humanistes.
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Phénomenologie de l'esprit t.1
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- Folio
- Folio Essais
- 6 Février 2002
- 9782070421176
Ancrée dans les travaux d'Alexandre Kojève et de Jean Hyppolite, la tradition hégélienne, en France, s'est principalement attachée, au cours de ce dernier demi-siècle, à l'étude de la Phénoménologie de l'Esprit, tenue pour l'expression d'une pensée plus concrète, plus existentielle. Cette première des grandes oeuvres de Hegel fut ainsi lue et comprise comme un «roman de la culture» foisonnant et non encore marqué par la systématique des oeuvres de la maturité.La présente version entend pour sa part honorer la consigne que se donne Hegel lorsqu'il entreprend, en 1831, d'éditer à nouveau cet ouvrage : «Logique derrière la conscience.» Les textes structurels disposés aux moments clés du développement (Introduction à la religion, savoir absolu) rendent compte d'une architecture conceptuelle puissante qu'il convient de prendre en compte pour interpréter chacune des figures de la conscience. L'écriture de la Phénoménologie de l'Esprit se présente de la sorte comme un acte logique, et cette dimension des choses commande jusqu'à l'intelligence des termes les plus simples dont elle vient à faire usage. Lecture philosophique, par conséquent, pour cette oeuvre qui relève déjà, et de façon éminente, de la pleine maturité hégélienne.