Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
Support
Éditeurs
Seuil
-
La sagesse expliquée à ceux qui la cherchent
Frédéric Lenoir
- Seuil
- Explique A ...
- 8 Novembre 2018
- 9782021369595
« Tu aspires sans doute, ami lecteur, à une vie réussie. Non pas nécessairement à réussir dans la vie, mais à mener une existence bonne et heureuse. Depuis toujours, partout dans le monde, des hommes et des femmes nourrissent cette aspiration et travaillent à la mettre en oeuvre. Tous estiment que ce qui donne sens à notre vie, c'est de grandir en humanité. Je suis pour ma part convaincu que cet idéal philosophique de sagesse reste l'objet d'une quête on ne peut plus actuelle, car nous ne sommes pas sur terre seulement pour assurer notre sécurité matérielle, nous divertir et consommer ».
Comment être soi et s'accorder au monde ? Devenir plus aimant et vertueux ? Trouver le chemin de la libération intérieure ? Grandir dans la joie et trouver la sérénité ? Autant de questions auxquelles Frédéric Lenoir, lui-même en quête de sagesse depuis l'adolescence, répond avec sincérité et simplicité, nous conduisant à sa suite sur les traces de ses inspirateurs, tels Épicure, Epictète, le Bouddha, Tchouang-tseu, Montaigne, Spinoza ou Etty Hillesum, s'inspirant même de la sagesse des enfants.
Un livre lumineux et dense comme la sagesse.
-
La fin du monde est un concept sans avenir : oeuvres (1957-2010)
Paul Virilio
- Seuil
- 13 Octobre 2023
- 9782021483888
Pour la première fois, la publication in extenso de 22 essais de Paul Virilio permet de parcourir quatre décennies (1976-2010) et décrit un arc théorique partant du regard d'un enfant marqué par le bombardement de Nantes en 1943 pour aller jusqu'à celui du philosophe qui définira l'esthétique de la disparition. Le monde dans le viseur est en perpétuelle accélération, surpris par l'accident, habité par la guerre, frappé par les bombes climatique et informatique, incarcéré dans le communisme des affects, obsédé par la conquête du temps réel et l'effacement de la distance. La première partie de ce volume est une véritable porte d'entrée à l'oeuvre de Paul Virilio. Sa fille, Sophie Virilio, signe un témoignage intime. Jean Richer, auteur de l'édition critique, présente les grands traits de sa pensée. Eyal Weizman, auteur de la préface, en démontre la portée. La reproduction inédite des carnets que Paul Virilio a tenus de 1957 à 2005 dessine la naissance et l'évolution de sa méthode, met en lumière un récit original et offre le titre de cette oeuvre : La fin du monde est un concept sans avenir. Tel est l'espoir. Urbaniste et philosophe (1932-2018), Paul Virilio déclare que ses deux universités ont été la guerre et l'art. Tout d'abord peintre puis maître verrier, il suit en auditeur libre les cours de Vladimir Jankélévitch, de Louis de Broglie et de Maurice Merleau-Ponty. Il consacre dix ans au projet Bunker Archéologie, qui fera l'objet d'une exposition sous l'égide du CCI Beaubourg en 1975. En 1963, il fonde le groupe Architecture Principe et la revue éponyme. En 1968, il devient professeur à l'École spéciale d'architecture de Paris et y enseigne pendant vingtneuf ans. En 1972, il crée avec le sociologue Jean Duvignaud la revue Cause Commune et collabore entre autres aux revues Esprit, Traverses et L'Autre Journal. Il publie son premier essai, L'Insécurité du territoire, en 1976. En 1990, il devient directeur de programme au Collège international de philosophie sous la direction de Jacques Derrida. Sa collaboration avec la Fondation Cartier, initiée par l'exposition La Vitesse (1991), se poursuit jusqu'à la fin de sa vie, avec Ce qui arrive (2003), Terre Natale, Ailleurs commence ici (2008-2009). Père de la dromologie, Paul Virilio est traduit dans 35 pays.
Avec un texte inédit de Sophie Virilio En couverture : Dunkerque et dessus, Virilio 5-7 juin 1969 © Michel Pamart, photo Fonds S. Virilio.
Sophie Virilio, romancière et photographe sous pseudonymes, est la fille et unique ayant-droit de Paul Virilio. Elle oeuvre à la diffusion de la pensée de son père à travers la revue annuelle Dromologie et des rencontres, expositions et évènements auxquels elle collabore et apporte le soutien de son fonds privé.
Jean Richer est architecte-géographe. Il milite pour la prise en compte du temps dans les processus de transformation des villes. Actif dans le soin apporté au déjà-là du patrimoine et dans la recherche urbaine, il entend faire de l'écologie grise une pratique transformatrice pour aborder les grands changements du monde. -
Les Lumières à l'âge du vivant
Corine Pelluchon
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 7 Janvier 2021
- 9782021425017
Comment défendre les Lumières aujourd'hui ? Leur idéal d'émancipation a-t-il encore un sens ?
On ne saurait se borner à invoquer un esprit des Lumières immuable dans un contexte marqué par le réveil du nationalisme, les crises environnementales et sanitaires et l'augmentation des inégalités. Faire face au danger d'effondrement de notre civilisation sans renoncer à la rationalité philosophico-scientifique, mais en tenant compte de notre dépendance à l'égard de la nature et des autres vivants : telle est la démarche qui fonde ce livre. Pour combattre les anti-Lumières qui souhaitent rétablir une société hiérarchique ou théocratique et répondre aux accusations des postmodernes qui suspectent tout universalisme d'être hégémonique, il faut donc proposer de nouvelles Lumières. Celles-ci supposent de revisiter l'histoire des Lumières, mais aussi de lutter contre l'amputation de la raison qui a été réduite à un instrument de calcul et d'exploitation.
L'objectif des Lumières à l'âge du vivant et de leur projet d'une société démocratique et écologique est bien de destituer le principe de la domination - une domination des autres et de la nature à l'intérieur et à l'extérieur de soi qui traduit un mépris du corps et de la vulnérabilité.
-
Trois visées philosophiques traversent cette suite d'études. Selon la première, est cherché pour le soi un statut qui échappe aux alternances d'exaltation et de déchéance qui affectent les philosophies du sujet en première personne : dire soi n'est pas dire je. Tenu pour le réfléchi de toutes les personnes grammaticales - comme dans l'expression : le souci de soi -, le soi requiert le détour d'analyses qui amènent à articuler diversement la question qui ? Qui est le locuteur de discours ? Qui est l'agent ou le patient de l'action ? Qui est le personnage du récit ? A qui est imputée l'action placée sous les prédicats du bon ou de l'obligatoire ?
Deuxième visée : l'identité que suggère le terme «même» est à décomposer entre deux significations majeures : l'identité-idem de choses qui persistent inchangées à travers le temps, et l'identité-ipse de celui qui ne se maintient qu'à la manière d'une promesse tenue.
Enfin, c'est l'antique dialectique du Même et de l'Autre qui doit être renouvelée si l'autre que soi-même se dit de multiples façons ; le «comme» de l'expression «soi-même comme un autre» peut dès lors signifier un lien plus étroit que toute comparaison : soi-même en tant qu'autre.
P. R.
-
-
Philosophe éprouvé par la vie, cherchant dans les textes les vérités nécessaires à « la construction de soi » et puisant en eux l'élan spirituel de la joie, Alexandre Jollien nous offre le troisième volet d'une quête spirituelle exigeante et sincère. Comment se libérer des passions et des attachements qui entravent la joie de vivre et d'être soi ? se demande-t-il.
Recourant à la forme intime du Journal, le philosophe se met à nu, non pour s'exhiber mais pour ausculter l'insatisfaction, la honte de son corps, la colère... qui résistent aux paroles vraies d'un Spinoza, d'un Montaigne ou d'un Sénèque dont il est pourtant imprégné. Son âme nue face au miroir, il explore le paradoxe qu'il y a à être considéré comme un maître de vie et à être soi- même d'une fragilité absolue, ou encore sa dépendance affective à l'égard de ceux qui le célèbrent. La nudité du philosophe devient alors épreuve : celle que lui font subir son sentiment d'impuissance et sa cruelle fascination pour le corps des autres hommes, sur qui il projette la perfection dont il se sent privé. Cette émouvante méditation témoigne du difficile chemin pour être soi, pour se tenir en joie. Mais peu à peu l'expérience éprouvante de la nudité se transforme en celle, rayonnante, du dénuement spirituel, qui n'est autre que disponibilité à la joie. Alexandre Jollien s'y dévoile davantage, et le lecteur le quitte plus attaché encore à ce souffle spirituel et philosophique qui fait sa marque.
-
Aristote aimait-il mieux disséquer des poulpes qu' observer les cieux ? Peut-on comme Sénèque être à la fois milliardaire et stoïcien ? Qu'avait donc Kant contre la masturbation ? Vous trouverez la réponse à bien des questions que vous ne vous êtes jamais posées au détour de ces Curiosités philosophiques qui nous invitent à entrer dans le monde de personnages singuliers que l'on a coutume d'appeler philosophes.
De Platon à Russell, Thibaut Giraud nous guide à travers des textes étonnants et nous fait découvrir sous un jour inattendu ces grands penseurs. S'ils sont susceptibles en d'autres circonstances de se montrer effrayants ou intimidants - surtout avec les nouveaux venus -, ils se révèlent ici lisibles et accueillants.
Une précieuse initiation à la lecture des philosophes pour tous les publics.
-
Depuis quatre mille ans, la culture chinoise - la plus ancienne aujourd'hui parmi les cultures vivantes - offre l'image d'une remarquable continuité. Pourtant, c'est à travers une histoire faite de ruptures radicales, de profondes mutations mais aussi d'échanges avec d'autres cultures, que la Chine a vu naître des pensées aussi originales que celles de Confucius et du taoïsme, et assimilé le bouddhisme avant d'engager à l'ère moderne un dialogue, décisif pour le temps présent et à venir, avec l'Occident. Force est de constater cependant que la plupart des Occidentaux demeurent dans l'ignorance de cette tradition intellectuelle qui n'a fait l'objet que de présentations partielles ou partiales. On se contente souvent d'en retenir certains aspects religieux ou de la réduire à une simple sagesse.Anne Cheng, qui a déjà publié au Seuil une traduction des Entretiens de Confucius qui fait autorité, nous donne ici une synthèse magistrale, utile au curieux comme à l'étudiant. L'évolution de la pensée chinoise y est retracée depuis la dynastie des Shang au deuxième millénaire avant notre ère jusqu'au mouvement du 4 mai 1919 qui marque à la fois la rupture avec le passé et le renouveau d'une pensée qui n'a pas dit son dernier mot.
-
La société des affects ; pour un structuralisme des passions
Frédéric Lordon
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 19 Septembre 2013
- 9782021119831
Après avoir longtemps refusé d'y toucher, les sciences sociales découvrent que la société marche aux désirs et aux affects. Mais quand on voit que l'économie, bien dans sa manière, poursuit son fantasme de science dure en s'associant maintenant avec la neurobiologie, on devine que le risque est grand que le " tournant émotionnel " porte à son comble le retour à l'individu et signe l'abandon définitif des structures, institutions, rapports sociaux, par construction coupables de ne pas faire de place aux choses vécues.
Comment articuler les émotions des hommes et le poids de détermination des structures ? Comment penser ensemble ces deux aspects également pertinents, et manifestement complémentaires, de la réalité sociale - que rien ne devrait opposer en principe ? Tel est le projet de " structuralisme des passions " que Frédéric Lordon expose dans ce livre brillant et roboratif. Mobilisant les textes de Spinoza, mais aussi de Marx, Bourdieu et Durkheim, il s'efforce de penser la part passionnelle des structures du capitalisme et de leurs crises historiques successives.
Économiste devenu philosophe, Frédéric Lordon s'attache au fond par ce travail à la " réfection de nos sous-sols mentaux ". Parce que la destruction du socle métaphysique de la pensée libérale est un préalable indispensable à la transformation politique des structures.
-
Le hasard et la nécessité ; essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne
Jacques Monod
- Seuil
- 1 Octobre 1970
- 9782020028127
"Il est imprudent aujourd'hui, de la part d'un homme de science, d'employer le mot de "philosophie", fût-elle "naturelle" dans le titre (ou même le sous-titre) d'un ouvrage. C'est l'assurance de le voir accueilli avec méfiance par les hommes de science et, au mieux, avec condescendance par les philosophes. Je n'ai qu'une excuse, mais je la crois légitime : le devoir qui s'impose, aujourd'hui plus que jamais, aux hommes de science de penser leur discipline dans l'ensemble de la culture moderne pour l'enrichier non seulement de connaissances techniquement importantes, mais aussi des idées venues de leur science qu'ils peuvent croire humainement signifiantes. L'ingénuité même d'un regard neuf (celui de la science l'est toujours) peut parfois éclairer d'un jour nouveau d'anciens problèmes... Cet essai ne prétend nullement exposer la biologie entière mais tente franchement d'extraire la quintessence de la théorie moléculaire du code... Je ne puis que prendre la pleine responsabilité des développements d'ordre éthique sinon politique que je n'ai pas voulu éviter, si périlleux fussent-ils ou naïfs ou trop ambitieux qu'ils puissent, malgré moi, paraître : la modestie sied au savant, mais pas aux idées qui l'habitent et qu'il doit défendre."Jacques Monod
-
Hospitalité volume II : séminaire (1996-1997)
Jacques Derrida
- Seuil
- Bibliotheque Derrida
- 4 Novembre 2022
- 9782021518122
Jacques Derrida poursuivit pendant plusieurs années un cycle de recherches sur les enjeux actuels (philosophique, éthique, juridique ou politique) du concept de responsabilité. Après avoir privilégié, à titre de fil conducteur, les thèmes du secret et du témoignage, il a élaboré une problématique de l'étranger. Qu'appelle-t-on « un étranger » ? Comment l'accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu'est-ce qu'une invitation, une visite, une « visitation » ? Ces questions et d'autres semblables ont conduit Jacques Derrida dans cette deuxième année de son séminaire sur l'hospitalité à cheminer assez longuement dans une problématique judaïque de l'hospitalité, se laissant alors guider par des textes bibliques, parfois interprétés par Emmanuel Levinas, puis dans une problématique arabomusulmane sur le seuil de laquelle il étudie l'oeuvre de Louis Massignon et son discours sur la tradition de l'hospitalité abrahamique. La lecture de ces deux grands corpus se rassemble à un moment donné autour du concept et du mot de « substitution ». La « substitution » occupe au centre de ces deux pensées une place décisive et énigmatique, justement quant à l'accueil et à l'hospitalité. Jacques Derrida en étudie à la fois les filiations et la « logique ».
Le texte de ce séminaire a été établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf. -
La parole comme voie spirituelle : dialogue avec l'Inde
Sandrine Willems
- Seuil
- 17 Février 2023
- 9782021493276
Lorsque l'esprit s'engage dans ce travail sur lui-même qu'on appelle spiritualité, il s'ouvre à ce qui en lui excède la rationalité. Or selon certains courants spirituels indiens, dans l'indicible qui surgit là prend naissance une parole qui l'intègre. Il ne s'agit plus alors d'une parole que l'homme crée et maîtrise, mais d'une autre qui le traverse et le porte.
Ainsi, aux antipodes de l'anthropocentrisme occidental, en Inde la Parole apparaît comme une force qui irrigue tout ce qui existe, de l'élémentaire au divin. Loin de nous séparer du non-humain, elle devient ce qui nous y relie - tout en se reliant elle-même aux bruissements du monde comme à la musique. Dès lors le chanteur s'accorde aux oiseaux ; le poète révèle les correspondances qui unissent l'infime au large ; et le coeur de l'homme coïncide avec celui de l'univers.
L'Inde vient par là nous rappeler qu'un cheminement spirituel peut prendre la forme d'une quête esthétique. Dans cette perspective, le dépassement de l'égocentrisme ne passe plus par l'impératif de se rendre utile, mais par une joie devant la beauté qui, comme la vie, se donne pour rien.
Nourrie par la pratique du yoga, du chant de l'Inde ancienne, et des mantras, cette interrogation revient aux textes fondateurs de différents courants de pensée indiens, des Védas aux Tantras. Et elle les met en résonance avec certains mystiques et philosophes occidentaux, comme avec des thérapeutes de « l'âme » qui en appellent aussi à la puissance de la parole. -
Francis Bacon ; logique de la sensation
Gilles Deleuze
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 7 Mai 2002
- 9782020500142
Le livre de Gilles Deleuze sur Francis Bacon est bien autre chose que l'étude d'un peintre par un philosophe. Est-il du reste « sur » Bacon, ce livre ? Et qui est le philosophe, qui est le peintre ? Nous voulons dire : qui pense, et qui regarde penser ? On peut certainement penser la peinture, on peut aussi peindre la pensée, y compris cette forme exaltante, violente, de la pensée qu'est la peinture. Nous nous sommes dit : « Sans doute sera-t-il impossible d'égaler la splendeur de l'édition initiale. Il nous manquera bien des choses, dans le registre du visible. Est-ce une raison pour manquer en outre à notre devoir, qui est que ce grand livre ne cesse pas de circuler, ne disparaisse à aucun prix de la circulation à laquelle il est destiné, celle qui le fait passer, de main en main, chez les amants de la philopeinture, ou de la pictophilosophie ? Chez les perspicaces amants de l'équivalence, en forme de pliure, entre le visible et son revers nominal. » Nous avons donc décidé de republier ce livre dans la collection « L Ordre philosophique », où tout livre a pour fonction d'y faire désordre. Et singulièrement celui-là. Nous ne pouvons que remercier, vivement, de ce désordre par quoi se fait le plus beau de notre Ordre, tous ceux qui ont rendu possible cette (re)publication, et qui nous ont donc permis de faire notre devoir. En quelques mots « Le primat des énoncés n'empêchera jamais l'irréductibilité du visible, au contraire. L'énoncé n'a de primat que parce que le visible a ses lois propres, son autonomie qui le met en rapport avec le dominant, avec l'héautonomie de l'énoncé. C'est parce que l'énonçable a le primat que le visible lui oppose sa forme propre qui se laissera déterminer sans se laisser réduire »
-
La « révolution biologique ouverte par la découverte de lADN nest pas encore devenue la révolution conceptuelle qui, éclairant ses propres découvertes, permette délucider lautonomie et la dépendance de lorganisation vivante par rapport à son environnement, lautonomie et la dépendance mutuelle entre lindividu et lespèce, et, pour un très grand nombre danimaux, la société.
Doù un problème capital de la MÉTHODE. Il est dautant plus nécessaire de penser la vie que la biologie concerne non seulement la connaissance de nous-mêmes, mais aussi, de plus en plus, le destin de nos vies. Elle a ouvert lère des manipulations génétiques et cérébrales, lère de la biologisation et de lindustrialisation de la vie. Faut-il que, là encore, nous soyons incapables de contrôler elle-même et que contrôlent désormais les moins contrôlés des contrôleurs, les puissances économiques vouées au profit ?
E. M.
-
La tradition occidentale se fonde depuis des siècles sur des oppositions qu'elle tient pour acquises : celles du corps et de l'esprit, du matériel et du spirituel. Ces clivages sont à la sources de certitudes dont nul n'imagine contester la pertinence : l'excellence de la vie humaine réside dans l'activité de pensée, chacun aspire au bonheur comme à son but ultime.
Fidèle à son souci d'interroger l'Occident depuis la Chine, François Jullien entreprend de déstabiliser ces certitudes européennes. Il puise chez Zhuangzi de nombreux motifs susceptibles de semer l'inquiétude dans nos schémas les plus anciens : où l'on découvre que la pensée chinoise s'est désintéressée de l'idée du bonheur comme elle a refusé de développer celle de finalité. Le sage est sans histoire, il se déprend des encombrements de la vie. Nul idéal héroïque dans le fait de bien vivre, mais plutôt une capacité à flotter « comme un poisson dans l'eau ».
Cette réflexion subtile sur l'alternative chinoise au bonheur, aussi éloignée de la révolte que de l'espoir, égratigne au passage la fascination suspecte de notre époque pour les recyclages de l'« Orient » opérés par les marchands de « développement personnel ».
-
Si les erreurs et les illusions ont pu simposer comme vérités au cours de lhistoire humaine, si notre connaissance porte en elle le risque permanent derreur et dillusion, alors elle doit chercher se connaître.
Or, la connaissance est lobjet le plus incertain de la connaissance philosophique et lobjet le moins connu de la connaissance scientifique. Bien que quelques-unes des « sciences cognitives » commencent à se regrouper, les savoirs portant sur la connaissance demeurent dispersés et disjoints dans de multiples compartiments des sciences physiques, biologiques et humaines. Les connaissances portant sur le cerveau et celles portant sur lesprit ne peuvent communiquer alors quelles portent sur une même réalité.
Ce livre de la Connaissance de la Connaissance examine les conditions, possibilités et limites de la connaissance humaine, conçue dans sa nature à la fois cérébrale, spirituelle et culturelle.
Il aborde les paradoxes clés : quest-ce quun cerveau qui peut produire un esprit qui le conçoit ? Quest-ce quun esprit qui peut concevoir un cerveau qui le produit ? Quest-ce quune connaissance qui, bien quétant construction et traduction, aspire à refléter la nature des choses ?
-
Qui sommes-nous ? Plus nous connaissons l'humain, moins nous le comprenons : les dissociations entre disciplines le fragmentent, le vident de vie, de chair, de complexité, et certaines sciences réputées humaines vidangent même la notion d'homme.
Ce travail rompt avec le morcellement de l'humain. Il rompt avec les conceptions réductrices (homo sapiens, homo faber et homo economicus) qui privent l'être humain à la fois d'identité biologique, d'identité subjective et d'identité sociale.
Plutôt que de juxtaposer les connaissances dispersées dans les sciences et les humanités, ce livre se donne pour vocation de les relier, les articuler, les réfléchir afin de penser la complexité humaine. Il complexifie le sens du mot homme en y réintégrant le féminin occulté sous la connotation masculine, et en lui donnant le sens trinitaire qui le situe à la fois dans et hors la nature : individu Vecteur société Vecteur espèce ; il propose de concevoir ces termes dans leurs complémentarités ainsi que dans leurs antagonismes réciproques.
Il essaie de penser une humanité enrichie de toutes ses contradictions (l'humain et l'inhumain, le repli sur soi et l'ouverture aux autres, la rationalité et l'affectivité, la raison et le mythe, l'archaïque et l'historique, le déterminisme et la liberté). Cette humanité court sans cesse le risque de dégénérer, risque dans lequel pourtant elle peut se régénérer.
Enfin ce livre considère le destin de l'identité humaine qui se joue dans la crise planétaire en cours. Il est vital désormais d'enseigner l'humanité à l'humanité.
L'Identité humaine est la synthèse d'une vie : tous les thèmes des uvres précédentes de l'auteur se trouvent réunis en une configuration et une orchestration nouvelles.
Ce premier volume de L'Humanité de l'humanité sera suivi par une Ethique qui conclura La Méthode.
-
Il faut défendre la société ; cours au Collège de France, 1976
Michel Foucault
- Seuil
- Hautes Etudes
- 27 Février 1997
- 9782020231695
Dans le cours de 1976, « Il faut défendre la société », Michel Foucault s'interroge sur la pertinence du modèle de la guerre pour analyser les relations de pouvoir.
Michel Foucault en définit deux formes : le pouvoir disciplinaire, qui s'applique sur le corps par le moyen des techniques de surveillance et des institutions punitives, et ce qu'il appellera désormais le « bio-pouvoir », qui s'exerce sur la population, la vie et les vivants. Analysant les discours sur la guerre des races et les récits de conquête (notamment chez Boulainvilliers), Michel Foucault dresse la généalogie du bio-pouvoir et des racismes d'État. La logique des rapports entre pouvoir et résistance n'est pas celle du droit mais celle de la lutte : elle n'est pas de l'ordre de la loi mais de celui de la stratégie. La question est dès lors de savoir s'il convient de renverser l'aphorisme de Clausewitz et de poser que la politique est la continuation de la guerre par d'autres moyens.
Le cours présenté ici a été prononcé de janvier à mars 1976 au Collège de France, c'est-à-dire entre la sortie de Surveiller et Punir et celle de La Volonté de savoir. Il inaugure la publication des cours de Foucault au Collège de France, établie sous la direction de François Ewald et d'Alessandro Fontana, dans la collection « Hautes Études ».
-
Lorsque l'insulteur a été grossier, il faut être encore plus grossier.
Si les invectives ne font plus d'effet, il faut y aller à bras raccourcis, mais là aussi il y a une gradation pour sauver l'honneur: les gifles se soignent par des coups de bâton, ceux-ci par des coups de cravache. contre ces derniers mêmes, certains recommandent les crachats, pour voir. c'est seulement lorsque ces moyens arrivent trop tard qu'il faut recourir sans hésiter à des opérations sanglantes.
" " qualifier de beau ce sexe de petite taille, aux épaules étroites, aux hanches larges et aux jambes courtes, ne peut être que le fait d'un intellect masculin troublé par l'instinct sexuel. " " les autres continents ont des singes; l'europe a des français. ceci compense cela ". " le plus grand bienfait des chemins de fer est qu'ils ont épargné à des millions de chevaux de trait leur lamentable existence.
" ainsi va schopenhauer, qui n'épargnait personne, même sa mère. ne lui écrivait-elle pas, à la veille de leur brouille définitive : " ton comportement dédaigneux à mon égard, ton mépris pour mon sexe, ta répugnance à contribuer à me faire plaisir. , cela et bien d'autres choses font que tu me parais parfaitement odieux ".
-
Pour un catastrophisme eclaire. quand l'impossible est certain
Jean-Pierre Dupuy
- Seuil
- 23 Février 2002
- 9782020538978
La catastrophe en surgissant du néant crée du possible en même temps que du réel. Bergson décrit les sensations qu'il éprouva en apprenant la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France en 1914 : 'Malgré mon bouleversement, et bien qu'une guerre, même victorieuse, m'apparût comme une catastrophe, j'éprouvais [...] un sentiment d'admiration pour la facilité avec laquelle s'était effectué le passage de l'abstrait au concret : qui aurait cru qu'une éventualité aussi formidable pût faire son entrée dans le réel avec aussi peu d'embarras ? Cette impression de simplicité dominait tout.' Or, avant la catastrophe, la guerre apparaissait à Bergson 'tout à la fois comme probable et comme impossible.' Ce livre est une réflexion sur le destin apocalyptique de l'humanité. Celle-ci est devenue capable au siècle dernier de s'anéantir elle-même, soit directement par les armes de destruction massive, soit indirectement par l'altération des conditions qui sont nécessaires à sa survie. Le franchissement de ce seuil était préparé depuis longtemps, mais il a rendu manifeste et critique ce qui n'était jusqu'alors que danger potentiel. Nous savons ces choses, mais nous ne les croyons pas. C'est cela le principal obstacle à une prise de conscience, et non pas l'incertitude scientifique dont les théoriciens de la 'précaution' nous rebattent les oreilles. L'auteur propose ici une nouvelle façon d'aborder ces questions.
-
Leur habitat, leur vie, leurs murs, leur organisation.
Les idées sont-elles soumises totalement aux déterminismes culturels, sociaux et historiques ? Peuvent-elles sen affranchir ? Les esprits sont-ils totalement soumis aux idées établies ? Comment alors peut apparaître et se propager une idée nouvelle ? Comment une culture permet-elle le développement dune idée qui la ruiner ?
Les idées ont-elles une vie propre ? Quelle vie ? Comment se nourrissent-elles, se reproduisent-elles, saccouplent-elles ? Comment se défendent-elles et attaquent-elles ? Quelle est leur organisation qui nécessite langage et logique ? Quels sont les principes secrets qui commandent et contrôlent cette organisation ? Quest-ce quune idée rationnelle quand on sait que la Raison peut devenir un mythe ?
Comme toute parole, je (lindividu), on (la collectivité), ça (la machine sociale) parlent en même temps à travers les idées. Quelles sont nos relations avec les idées ? Ne sommes nous pas possédés par les idées que nous possédons ? Ne sommes-nous pas capables de vivre, tuer ou mourir pour une idée ?
Nous ne devons pas nous laisser asservir par les idées, mais nous ne pouvons résister aux idées quavec des idées. Une part de notre vie est dans la vie des idées. Une part de notre humanité est faite didées. Mais nous sommes encore dans lère barbare des idées, et nous devrions pouvoir établir des relations civilisées avec elles. Doù vient lidée de complexité.
Ce quatrième tome de La Méthode est la suite de La Connaissance de la Connaissance qui avait examiné lidée du point de vue de lesprit/cerveau humain (anthropologie de la connaissance). Il considère lidée dabord du point de vue culturel et social (écologie des idées) puis du point de vue de lautonomie/dépendance du monde des idées (noosphère) et de lorganisation des idées (noologie).
Edgar Morin
-
Soixante ans après Hiroshima, comment penser l'usage de la technique par l'homme, le risque, la responsabilité, la précaution qui en découlent ? Quelques années après l'explosion de la bombe atomique, Günther Anders livrait un texte précurseur : il relate sa visite au Japon, dialogue avec l'un des pilotes de la flotte qui largua la bombe, et réfléchit plus largement sur la folie de la guerre au XXe siècle. Un essai fondateur pour la mouvance antiatomique, mais aussi une réflexion propre à alimenter les interrogations contemporaines sur le risque.
-
La traversée des catastrophes ; philosophie pour le meilleur et pour le pire
Pierre Zaoui
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 7 Octobre 2010
- 9782021029833
- Comment survivre à la vie ? Car la vie finit mal, se passe mal aussi parfois, avec ruptures, chagrins, deuils, maladies, et mort. Comment traverser ces catastrophes ? Avec l'aide de la foi, qui donne sens à ce qui n'est que souffrance ? Mais qu'en est-il de l'athée ? S'il veut être cohérent, il ne doit pas chercher à donner un sens à ces souffrances, à leur trouver une justification mais il ne peut faire fond que sur l'absurdité de la vie. Quelle fécondité trouver aux vies abîmées ? Comment penser la mort et la douleur ? Comme ce qui est étranger à la vie, comme ce qui ne la concerne pas. Sans pour autant faire comme si cela n'était rien. Il faudrait donc tenir ensemble la réalité terrifiante du malheur et la valeur absolue de la vie, qui seule importe. Un essai de philosophie athée rigoureuse, qui pose la question essentielle : à quoi bon vivre ?
- Enseignant à l'université Paris VII-Diderot, Pierre Zaoui est membre du centre international d'étude de la philosophie française et directeur de programme au Collège international de philosophie. Ses recherches portent notamment sur Spinoza et Gilles Deleuze.
-
Un sage est sans idee. ou l'autre de la philosophie
François Jullien
- Seuil
- 6 Février 1998
- 9782020338028
Nietzsche demandait : pourquoi avons-nous voulu le vrai plutôt que le non-vrai (ou l'incertitude ou l'ignorance) ? la question se voudrait radicale, et même la plus radicale, mais elle est encore conçue du dedans de la tradition européenne, bien que la prenant à revers : elle ose toucher à la valeur de la vérité, mais sans sortir de sa référence : elle ne remet pas en question le monopole que la vérité à fait à la pensée.
Du point de vue de la sagesse, la question deviendrait : comme a-t-on pu - et fallait-il ? - faire une " fixation " sur la vérité ? et si, au lieu que ce soit la sagesse qui n'aurait pas accédé a la philosophie qui, en grèce, en se braquant sur le vrai, avait dérapé hors de la sagesse ? car si le sage est " sans idée ", comme il est dit le confucius, c'est que toute idée avancée est déjà un parti pris sur la réalité.
Aussi, en partant sur les traces estompées de la sagesse, souhaité-je revenir sur ce qui a pu échapper à la philosophie ; comme redonner consistance à son autre enfoui, expliciter sa cohérence.
Autrement dit, que faisons-nous aujourd'hui de la sagesse ?
Et que peut être une logique de la sagesse - une " logique " sans logos ?.