Je me souviens (Préface d'Hervé Le Tellier)

À propos

Ces "je me souviens" ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées : elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires dans hommes d'État, des alpinistes et des monstres sacrés.
Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasrard ou parce qu'on les a cherchées un soir, entre amis : c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de le porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus minde, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie.


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  • Auteur(s)

    Georges Perec

  • Éditeur

    Le Livre de Poche

  • Distributeur

    Hachette

  • Date de parution

    21/08/2024

  • Collection

    Litterature

  • EAN

    9782253908869

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    224 Pages

  • Longueur

    17.8 cm

  • Largeur

    11 cm

  • Épaisseur

    1.2 cm

  • Poids

    182 g

  • Support principal

    Poche

Georges Perec

Georges Perec (1936-1982), écrivain et verbicruciste français, virtuose de la langue de Molière, fut depuis 1967 l'un des membres majeurs de l'Oulipo. Son premier roman "Les Choses" obtient le prix Renaudot en 1965 et le prix Médicis couronne en 1978 "La Vie mode d'emploi". Pour cet auteur plus que pour tout autre, la créativité naît de la contrainte. Dans "La Disparition" (1969), sidérant lipogramme de 300 pages, le « e » disparu fait écho à la disparition d'« eux », les membres de sa famille exterminés dans l'Holocauste. En 2017, c'est la consécration : son oeuvre entre dans La Pléiade.

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